Arnaud Dumouch
2002
LA GRANDE GUERRE DE L’ISLAM
D’après ses propres prophéties
Les mots marqués de * sont définis dans l’index du vocabulaire en fin d’ouvrage.
RÉSUME DU LIVRE EN QUELQUES PAGES
1- POUR UN CHRETIEN : L’islam vient-il de
Dieu ?
2- LES DIX PROPHETIES DE LA FIN DU MONDE DANS
L’ISLAM
3- LES DEUX INTERPRETATIONS DES PROPHETIES DE
L’ISLAM
4- REGARDER L'HISTOIRE ANCIENNE POUR COMPRENDRE
L'ACTUALITE
INTRODUCTION- Un chrétien ne peut échapper à deux
questions sur l’Islam
1- D’où vient cette religion ?
2- Les violences apparues depuis 1979 sont-elles
apocalyptiques ?
PREMIÈRE PARTIE- L’ORIGINE MYSTERIEUSE DE L’ISLAM
Chapitre 1- L’Islam a-t-il une origine divine ?
Chapitre 3- Que conclure ? Invention humaine ?
Chapitre 4- Dieu bénit deux fils d’Abraham
Ismaël, figure allégorique de l’Islam
Isaac, figure du christianisme
Isaac et Ismaël, deux frères, deux religions
Chapitre 5- L’Islam fut l’invention de Mohamed
Un signe de théologie judéo-chrétienne
Conclusion : dictée de l’ange ?
Chapitre 6- Théologie chrétienne : Dieu peut-il
béni une hérésie ?
L’Islam ne peut avoir été dicté par Dieu…
Chapitre 7- Bénir une religion de la guerre ?
La guerre peut-elle être voulue par le Dieu de Jésus
Christ ?
Chapitre 8- L’Islam, fouet de Dieu pour la
sanctification du monde
DEUXIÈME PARTIE : L’AVENIR ET L’ESCHATOLOGIE DE
l’ISLAM
Chapitre 1- Les prophéties de l’Islam sur sa fin
2- Les dix prophéties du Coran rapportées telles quelles,
en langage obscur
Synthèse : Dans le coran, c’est Ismaël qui fut
« l’égorgé »
Chapitre 2- La grande guerre de l’Islam a-t-elle
commencé en 1979 ?
Chapitre 3- Quand l’histoire se répète, Flavius
Josèphe
1- La cause de cette guerre, une prophétie mal comprise
3- La guerre poussée jusqu’au suicide de tout l’Islam
4- La fin de l’Islam politique et guerrier
5- L’apostasie* des masses islamiques
Chapitre 4- Israël : ce peuple n’est pas comme les
autres
1- Quand la main de Dieu est avec Israël
2- Quand Dieu protège son peuple
3- Sens profond du peuple d’Israël
4- Les cinq prophéties du Christ sur Israël
5- L’Islam court à son malheur terrestre pour son salut
éternel
III- CONCLUSION : Pourquoi toutes ces souffrances
- Le sens chrétien de la vie terrestre
1- La clef de toute compréhension_
Proposition de page de couverture
1- Pour un chrétien: L'islam vient-il de Dieu?
2- Les dix prophéties de Mohamed sur la fin de
sa religion.
3- Leur étrange actualité.
4- Déjà, par le passé, Dieu humilia une
religion par la guerre qu'elle perdit, en vue de son salut éternel.
À propos de l’origine de l’islam, on serait, en tant que chrétien, tenté de répondre de manière simple et définitive: "non". Comment Dieu pourrait-il enseigner quelque chose de faux? Dieu pourrait-il livrer des pans entiers de la chrétienté à une telle chute de civilisation? Cependant, nous allons le voir, une réponse plus nuancée semble s'imposer. Comme dit saint Paul (Romains 11, 33) : "Dieu est un abîme de richesse et nul n'a saisi la profondeur de ses voies." Car son seul but n'est pas la victoire, ici-bas, mais le salut très concret, dans l'éternité, du plus grand nombre de ses enfants bien-aimés, quelque soit le troupeau provisoire où il vit ici-bas.
Ainsi : Le docteur de la loi Gamaliel, qui était un sage, disait aux membres du Sanhédrin à propos de l’Église qui venait de naître[1] : « Ne vous occupez sas de ces gens là, laissez-les. Car si leur propos ou leur œuvre vient des hommes, il se détruira de lui-même. Mais si vraiment il vient de Dieu, vous n’arriverez pas à le détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu ». Attention donc, dans ce débat théologique, aux passions politiques. Ce dont nous parlons ici, c'est du salut éternel. Nous sommes en théologie catholique.
Conclusion : Pour répondre à la question de l’origine de l’islam, il est très difficile d’être absolument concluant car l’Écriture sainte et le Magistère de l’Église ne donnent pas d’enseignements définitifs sur ce point. Cependant, depuis le concile Vatican II, l’Église a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale musulmane. Donc écoute humble et ouverture.
Mais nous ne sommes pas entièrement démunis. Il existe aussi l'Ecriture Sainte. Il faut donc s’efforcer de voir s’il existe des prophéties bibliques à propos de cette religion et si l’islam se reconnaît dans ces prophéties. Or il est remarquable de constater que la référence première des musulmans est le patriarche Abraham, et ils désirent se soumettre à Dieu comme lui-même s’est soumis. Ils se disent Fils d’Abraham à travers l'un de ses descendants, Ismaël. C’est donc du côté des promesses faites à Abraham et à Ismaël qu’il faut chercher.
L’Écriture Sainte nous rapporte qu’Abraham a eu deux fils (et non un seul) et c’est par ces deux fils que fut réalisée la promesse faite par Dieu de multiplier à l’extrême sa descendance, au point de la rendre nombreuse comme les étoiles du Ciel[2]. Le premier fut appelé Ismaël et fut conçu sans que Dieu en prenne l’initiative, mais par la volonté d’Abraham et de Sara qui pensaient ainsi bien agir. Il fut donné à Abraham par l’intermédiaire d’une esclave égyptienne nommée Agar. Or, à une occasion, Agar reçut d’étonnantes prophéties pour son fils. Les voici bout à bout : « Il vivra dans le désert » (l’islam est né dans le désert d’Arabie). « Il portera un arc » [3], c’est-à-dire qu’il sera une religion des armes. « Il sera comme un âne sauvage et indomptable, sa main contre tous, la main de tous contre lui », c’est-à-dire qu’elle aura partout tendance, dès qu’elle est en position de force, à s’imposer et à réduire les autres religions en soumission. «Il s’établira à la face de tous ses frères » [4]. Historiquement, n’y a-t-il pas ici un portrait de l’islam ?
Le second fils, appelé Isaac, fut annoncé par Dieu lors de son apparition au chêne de Mambré sous la forme de trois personnes. « Dieu apparut à Abraham au chêne de Mambré. Trois personnes se tenaient devant lui. Abraham dit : « Monseigneur » (au singulier). Dieu répondit, je reviendrai dans un an. Tu auras un fils de ta femme libre ». Ainsi naquit Isaac. Il fut conçu par la femme d’Abraham, c’est-à-dire par Sara. Et Dieu dit à propos d’Isaac et d’Ismaël[5] : « C’est par Isaac qu’une descendance perpétuera ton nom mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race ».
Il y a là une allégorie qui concerne les deux religions issues du Judaïsme, à savoir l’islam et le christianisme. En effet, le christianisme fut créé immédiatement par Dieu et reçut la révélation au Mystère de la Trinité symbolisé au chêne de Mambré par les trois personnes qui étaient un seul Dieu. Les chrétiens sont appelés enfants de Dieu puisqu’ils sont issus d’Abraham à travers son épouse sans passer par la servante. Quant à l’islam, si on en croit cette prophétie Dieu le bénit et le rendit extrêmement fécond à cause de la foi dont faisaient preuve les musulmans, suivant en cela l’exemple de leur Père Abraham. Les musulmans se nomment les esclaves de Dieu, ce qui est symbolisé par leur mère qui fut une esclave égyptienne
Objection : Certains chrétiens ont dit que l’islam ne pouvait venir de Dieu puisqu’il est né et il s’est imposé en supprimant des chrétientés de Tunisie, du Maroc etc. Cette objection méconnaît Dieu. Dieu peut parfois bénir ce qui apparaît à un regard superficiel comme un désastre, à cause d’un bien plus profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut éternel des hommes. Or, comme le rapporte l’histoire, l’Église chrétienne, au moment de la naissance de l’islam, dans sa partie située en Orient, s’enlisait dans des discussions théologiques sans fin qui avaient abouti à l’apparition de multiples hérésies et schismes. De plus, étant la religion officielle de l’Empire Romain, elle attiédissait le feu de la charité par un souci trop grand des choses de la politique. L’islam eut donc peu de peine à amener à elle les foules, à cause de la ferveur de sa jeunesse. Le monde fut donc divisé en deux religions qui, ni elles voulaient subsister, devaient sans cesse réformer leurs mœurs et convertir leurs regards vers Dieu. C’est de cette façon là que la division peut être parfois voulue par Dieu, comme on le voit pour la nation d’Israël après la mort de Salomon. Saint Jean Chrysostome répond à cette objection : « Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent vérité et orgueil (parfois le christianisme), ceux du second hérésie et humilité. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non à cause de l’erreur mais à cause de la de l’humilité ».
Saint Thomas d'Aquin explique de la façon suivante ce genre de permission de Dieu: " L'aveuglement est comme un prélude au péché. Or le péché est ordonné à deux fins: par lui-même à la damnation; mais à d'autres effets par la miséricorde et la providence de Dieu: à la guérison, en ce sens que Dieu permet que certains tombent dans le péché afin, dit S. Augustin, que reconnaissant leur faute ils s'humilient et se convertissent. Aussi l'aveuglement spirituel, de sa propre nature, mène à la damnation, et c'est pourquoi on y voit même un signe de réprobation; mais par la divine miséricorde il est ordonné temporairement, comme un traitement médicinal, au salut de ceux qui sont aveuglés. Néanmoins cette miséricorde n'est pas accordée à tous, mais uniquement aux prédestinés, chez qui « tout concourt au bien », comme dit l'Apôtre (Rm 8,28). De sorte que pour les uns l'aveuglement aboutit à la guérison, mais pour d'autres à la damnation, selon S. Augustin." (Somme théologique, Ia IIae, question 79, a. 4).
CONCLUSION: Il semble que l'islam n'ait pas une origine divine mais humaine. Mais il semble que cette invention de Mohamed fut par la suite bénie de Dieu qui en fit sortir, comme d'un fléau guerrier, un bien plus grand: une humiliation pour les puissances politiques de ce monde (y compris la puissance politique chrétienne), donc une meilleure disposition au salut. De plus, la foi d'Abraham se répandit dans le monde, ce qui n'est pas vain.
Dans le Coran et les Hadiths reconnus, leur prophète Mohamed donne dix prophéties concernant la fin du monde et le destin de l'islam. Elles méritent d'être étudiées avec soin. Il semble qu'elles contiennent quelques annonces qui concernent notre présent.
Depuis 1979, cinq des dix prophéties semblent s'être réalisées. C'est du moins la vision de beaucoup de théologiens musulmans.
1- Le soleil se levera à l’Ouest[6]. "Le jour où Nous plierons le ciel comme on plie le rouleau des livres." Cette prophétie signifie probablement que, lors de ces événements, la puissance mondiale appartiendra, à tous les plans, à l’Occident. Prophétie réalisée.
2- Un phénomène sismique en Occident, un autre en Orient, un troisième en Arabie[7]. La terre sera secouée par un grand séisme, le ciel se fendra, les planètes se disperseront, les mers seront projetées, les sépulcres seront bouleversés, les montagnes voleront comme des flocons de laine cardée. Il s'agit de bouleversements sociaux visibles et impressionnants. On peut y voir en Occident la Révolution française laïque, en terre d'islam la soumission de toutes les nations musulmanes à la colonisation des nations chrétiennes, en Arabie la séduction Wahhabite (islam politique et sectaire de la djihad). Prophétie réalisée.
3- L’apparition de la fumée qui restera 40 jours sur terre[8]. Le Coran en parle (sourate 44, La Fumée) et raconte comment elle va s’étendre sur Terre. Selon certains exégèses dont Abi Massoud, ce serait un temps terrible de faim, de misère semblable à ce qui est arrivé à la tribu de Quoraïch au temps de Mohamed. (S'agit-il de la faim spirituelle actuelle des peuples adonnés au matérialisme?) Prophétie réalisée.
4- La venue du Mahdi, le dernier grand imam (Docteur et chef politique) de l’islam. Le temps de la fin commencera par la venue d’un grand imam dont la mission consistera à préparer le peuple musulman à l’épreuve. Au sens étymologique, le Mahdi signifie « celui qui est bien guidé ». Le prophète Mohamed s'est servi de ce mot dans son sens littéral quand il dit : "je vous recommande ma tradition et la tradition de mes califes orthodoxes et bien guidés après moi." (Est-ce le chiite Khomeney qui en Iran réveilla le djihad et la fierté des musulmans en 1979?) Prophétie réalisée.
5- La venue de Dajjal*, l’Antéchrist : C’est l’étape suivante, terrible. Un Hadith*, rapporté par de nombreux traditionalistes, nous informe que, avant la grande bataille de Gog et Magog* et le retour de Jésus, viendra le Dajjal, l’Antéchrist. Le Prophète s’en préservait par un signe quand il en parlait. Il disait : «Il se comparera à Dieu. Dans son mensonge, il prétendra être Dieu.»
Selon Mohamed, le Dajjal sera d’origine juive. (D'où la haine actuelle de l'Etat d'Israël et des Juifs, plantés comme une épine dans l'orgueil musulman). Il sera borgne (Le matérialisme fait voir d'un seul oeil le réel). Il sera à l’image de Abd Al Ozza Ibnou Ouatane, un grand ennemi de l’islam.
6- La sortie de la Bête qui écrira "croyant" entre les yeux des croyants et "infidèle" entre les yeux des infidèles[9]. C’est une bête de taille gigantesque, ayant une ressemblance avec beaucoup d’animaux, douée de parole, qui surgira de la terre et s’adressera aux gens pour les blâmer d’être mécréants. Pour les Musulmans, elle est décrite non comme une bête réelle mais comme l’image d’une monstrueuse idéologie, d’une tyrannie politique, celle de l’Antéchrist. (L'islamisme politique et conquérant qui s'étend comme une hydre dans une partie de plus en plus importante de la jeunesse musulmane leur fait accuser leurs parents: "Vous êtes de mauvais musulmans", leur soeur: "Soyez voilées et soumises sinon...") Prophétie réalisée.
7- La grande guerre contre l’islam, Gog et Magog*. Il s’agit de la grande guerre de la fin du monde, prophétisée par Ezéchiel. Cette grande guerre finale sera inaugurée par le signe suivant: Les armées coalisées de l'Antéchrist se réuniront sur le sol de la terre sainte, l'Arabie. (Selon Ben Laden, cette prophétie a été réalisée en 1991, lors de la préparation de la première guerre du Golf). Anas-ben-Mâlik rapporte que le Prophète a dit : "l'Antéchrist viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist." Hadith* 92, 26 (Point 2). Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70000 juifs armés le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le suivront. Il attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à boire et à manger (Les islamistes accusent l'Occident de séduire les jeunes musulmans par sa richesse et ses plaisirs). Les musulmans seront tentés de le suivre et d’apostasier leur foi. Mais, selon le Prophète, les Musulmans fidèles mangeront (seront nourri) par le dikrh, le Rappel d’Allah, la prière récitée cinq fois par jour. (Soubhannallah ! Hamdoulillah ! Allahouakbar !).
Le monde entier, accompagné des démons, se liguera contre le peuple musulman, mené par l’Antéchrist. Le passage coranique parlant de la guerre se réfère à un épisode biblique, lié à une prophétie d’Ezéchiel[10]. L’Apocalypse 20, 7-9 en fait le symbole de la guerre finale : « Les mille ans écoulés, Satan, relâché de sa prison, s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer ; ils montèrent sur toute l'étendue du pays, puis ils investirent le camp des saints, la Cité bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Selon certains théologiens musulmans, dont Acha’Raoui, ce malheur viendra du fait de la provocation d’une communauté de musulmans malfaisants. (Cette guerre semble avoir commencé le 11 septembre 2001, de part la provocation terroriste d'un groupe de Saoudiens. Si c'est le cas, les années à venir vont nous donner le spectacle de la réalisation des dernières prophéties). Prophétie en cours de réalisation?
8- Un feu naissant à Aden (au Yémen), qui chassera les habitants puis la destruction de la Kaaba par les Abyssins. Il s’agit de la destruction physique de tous les lieux saints de l’islam, prophétie étonnante et pourtant explicitement enseignée par Mohamed. Cette destruction finale de l’islam visible par les armes du Dajjal fait explicitement partie de la foi eschatologique des Musulmans. Prophétie effrayante pour les musulmans. Elle est pourtant attestée plusieurs fois par mohamed. Il parle de la perte de toute visibilité politique, de la destruction des lieux saints (La Mecque, Médine, la mosquée de Jérusalem) qui font l'orgueil politique des musulmans.
9- L’apostasie : Après ces événements graves, le Coran sera enlevé des lèvres et des cœurs, l’incroyance deviendra générale. Bismilahi Rahmani Rahimi l’explique : « Retenez chères sœurs et frères, que quatre femmes qui fréquentaient le Messager d’Allah nous rapportent qu’il a dit : "Malheur aux arabes[11] !" Les compagnons questionnèrent alors : "Dieu nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants ?" - Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et autres)"» Et Allah est le plus savant. Il y a ici en effet pour l’islam un grand mystère[12]. Qui sont ces Arabes pervers ? Est-ce la royauté Wahhabite qui fit entrer l’Armée U.S. sur la Terre Sainte en 1991 ? Est-ce au contraire les Arabes islamistes tel Bin Laden, eux qui tuent des innocents et écrasent leurs femmes sous un joug mortel ?
Une dernière prophétie, tirée des Hadith, est importante à citer. Elle semble donner la clef des autres : “L’islam a commencé étranger et finira étranger.” Le sens en paraît évident : il s’agit de l’annonce explicite d’une diminution de puissance, d’un cheminement de la religion islamique vers la pauvreté, la petitesse et la faiblesse. Cette prophétie ressemble fort à celle qui s’applique au christianisme.
10- La descente de Issa (Jésus, fils de Marie). Un Hadith* de Muslim rapporte que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde un petit reste de croyants. Ils seront de fidèles Musulmans comme au temps béni de Médine*. « Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : vient diriger notre prière et Issa répondra : non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de Mohamed chacun peut présider la prière de l’autre. »
Ces prophéties annoncent visiblement une fin douloureuse de l’islam, puis une victoire définitive sur les forces du mal, grâce à la sainteté des cœurs et par le retour du Christ. Il y a quelque chose de pauvre et humble dans ces prophéties puisque loin de parler de victoire politique, elles parlent d'une victoire de la pauvreté et de l'humilité, comme à Médine.
Les musulmans spirituels actuels les résument de la manière suivante :
« Tout commencera par la venue du Mahdi. Il préparera les musulmans à l’épreuve en renouvelant leur foi. « Vers cette même époque paraîtra l’Antéchrist (en arabe, le Dajjal). Par ses mensonges, c’est lui qui rendra conscient le monde non musulman du danger mortel que représente tout l’islam pour le monde entier. Il sera juif. Il aura la caractéristique physique d’être borgne. L’éminent Cheikh Al Qardaoui pense que nous sommes en période de Dajjal, car l’être humain ne regarde plus que d’un œil. C’est la vision matérialiste du monde. Il serait déjà né.
Il attirera beaucoup de musulmans à lui car il donnera à boire et à manger. Les musulmans seront tentés de le suivre et de renoncer à leur foi. Ses critiques contre l’islam seront écoutées dans le monde. Il ne fera pas dans la nuance. Il ne distinguera pas le bon musulman du mauvais. La raison de cette confusion sera l’action violente, les assassinats perpétrés par des membres pervertis parmi les Musulmans. Le Prophète Mohamed dit que ces pervers seront de nationalité arabe. "Malheur aux Arabes"»
« Après un temps où la violence se radicalisera de part et d’autre commencera la grande guerre contre l’islam, la bataille finale que le Prophète appelle ‘Gog et Magog*’. Le monde entier, accompagné des démons, se liguera contre le peuple musulman, mené par l’Antéchrist. Le premier signe de sa venue sera le suivant. Il réussira à susciter une réunion des armées du monde entier sur le territoire même de la terre sainte, l’Arabie. » (1991 ?)
A partir d’ici, deux interprétations s’opposent.
1- Celle des musulmans spirituels, peu nombreux mais orthodoxes.
« La guerre se terminera mal pour l’islam, au moins dans sa dimension politique. Le Prophète Mohamed annonce explicitement qu’un feu naîtra à Aden (au Yémen), qui chassera les habitants. Les royaumes musulmans seront détruits. Pire, la destruction ira jusqu’à l’inouï. Tous les lieux saints de l’islam seront perdus : la Kaaba de La Mecque*, la ville sainte de Médine seront détruites. La ville de Jérusalem, troisième lieu saint, sera perdue. Devant une telle ruine politique, un tremblement saisira la communauté musulmane dans son ensemble. Les foules traumatisées par ce qui leur paraîtra être un abandon de Dieu, renonceront en masse à la religion. Le Prophète annonce pour la fin du monde ce grand mouvement d’apostasie. Le vice se répandra partout. »
Cette destruction de l’islam politique, cet appauvrissement de l’islam religieux provoquera la réalisation de la prophétie de Mohamed : “ L’islam a commencé étranger. Il finira étranger.” Ainsi taillée par Dieu, la communauté musulmane, loin de disparaître, connaîtra un renouveau intérieur unique. Elle sera faible en nombre mais les quelques musulmans qui resteront seront fidèles, humbles et priants. L’age d’or du commencement réapparaîtra. Les musulmans seront semblables à ceux de Médine. A cette époque, la seule épée était la foi en Dieu. Alors viendra la fin du monde. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra du Ciel. »
2- Celles des musulmans politiques (Ben Laden and co.)
Selon la secte Wahhabite*, il n’y a rien de mystique dans les annonces de Mohamed. Pour eux, alors que tout semblera perdu, Dieu donnera la victoire militaire totale à la Communauté Sainte. Allah va livrer ses ennemis à l’islam, dans un dernier combat. Les Juifs et leurs alliés impies seront exterminés de la surface de la terre. On mettra sept mois à enterrer leurs cadavres[13]. Allah remportera cette grande victoire par toutes sortes de fléaux : la guerre, la peste, la grêle etc. La Palestine redeviendra terre bénie de l’islam. Le monde deviendra un seul Califat, soumis à la sainte loi d’Allah. Ceux qui refuseront de se convertir disparaîtront.
5- Alors Jésus reviendra et balayera le reste des Chrétiens. Le monde entier sera, sous son commandement, musulman. L’Antéchrist, qui est né en Occident, sera vaincu et la gloire d’Allah sera exaltée pour toujours.»
Les islamistes Wahhabites appuient leur vision apocalyptique sur un texte du prophète Ezéchiel qui est considéré comme un prophète d’Allah. Il parle de ce combat de Gog et Magog* contre le peuple saint.
Il est étonnant de constater cette ironie de l’histoire. C’est exactement le même texte d'Ezéchiel qui nourrissait l’endurance incroyable des zélotes Juifs, les poussant à combattre jusqu’à la mort les Romains, alors que tout semblait perdu. Résultat : La guerre des juifs contre les Romains, 70 ap. JC, 1 millions 100 mille morts, un tiers des Juifs de l’époque... Après la destruction de toute leur puissance politique Temple et Etat), les Juifs, jusqu'alors très portés à un redoutable orgueil politique, en ressortirent faibles et dispersés. Leur humilité est décrite par Moïse (Deutéronome 28, 65) : " Parmi ces nations, tu n'auras pas de tranquillité et il n'y aura pas de repos pour la plante de tes pieds, mais là Yahvé te donnera un coeur tremblant, des yeux éteints, un souffle court."
Sommes-nous à la veille d'une nouvelle réalisation de cette guerre antique, à l'échelle d'un milliard 300 millions de musulmans? En les laissant croire à des textes dont le sens ambigüe peut promettre, selon qu'on le lit, victoire ou défaite politique, Dieu se prépare-t-il à réaliser une grande oeuvre:
RENDRE HUMBLE CE QUI EST ORGUEILLEUX, EN VUE DU SALUT ETERNEL?
[1] Actes 5, 38.
[2] Genèse 15, 5.
[3] Genèse 16, 12.
[4] Genèse 16, 12.
[5] Genèse 21, 11.
[6] Sourate 21, Les Prophètes, verset 104.
[7] Coran 99, 1-2. Coran 82, 1-4 ; 81, 1-14 ; 56, 1-6 ; 101, 5.
[8] sourate 44, La Fumée ; Sourate 41, verset 11.
[9] cf. Apocalypse de saint Jean 7, 3-4.
[10] Ezéchiel 39, 9-11. Il s’agit de l’annonce d’une grande guerre qui verra la défaite des impies.
[11] Il s’agit des habitants musulmans de l’Arabie vers la fin du monde.
[12] Ces textes paraissent clairs ? Il sont en fait ambigus et ne provoquent pas la paix des débats en islam. Chacun voit « l’Arabe pervers » annoncé selon ce qui l’arrange. Pour le terroriste Oussama Bin Laden, c’est la royauté de l’Arabie Saoudite qui a accompli l’horreur en introduisant les armées étrangères sur la terre sainte. Pour la famille royale arabe, les pervers sont les terroristes arabes puisqu’ils répandent le sang des femmes et des enfants par toute la terre… Pour la majorité des Musulmans Sunnites, ce sont tous les arabes à cause de leur sectarisme Wahhabite* (voir plus loin).
[13] Ezéchiel 39, 12 : « On les enterrera afin de purifier le pays pendant sept mois.»
Cet ouvrage concerne en premier chef les Chrétiens. Il existe en effet des prophéties bibliques pouvant éclairer la foi sur l’origine de l’Islam.
Mais cet ouvrage s’adresse aussi à tout homme qui veut comprendre le monde né du 11 septembre 2001. C’est du XXIème siècle dont il est question. Trop peu nombreuses sont les voix qui rappellent que cette nouvelle guerre a une origine religieuse. Des prophéties eschatologiques* inscrites dans le Coran sont interprétées de la manière la plus dure par une branche de l’Islam. Les omettre constitue une lacune grave. Peu importe l’opinion personnelle du lecteur sur l’origine divine ou purement imaginaire de ces textes. L’essentiel est que des millions de musulmans y croient et que quelques centaines de milliers rêvent de les réaliser dans le sang. Les prophéties coraniques ont rendu fous d’ambition mondialiste ceux qui croient y lire l’annonce de leur future domination. Nous sommes visiblement devant une nouvelle phase de l’histoire de l’humanité.
Le mardi 11 septembre 2001, la réalité a dépassé l’imaginable. Pour tenter de trouver des explications à ce cataclysme, les lecteurs américains se sont rués sur un spécialiste en catastrophes, Nostradamus. Il aurait fallu regarder ailleurs. L’Islam possède ses propres prophéties apocalyptiques. Elles étaient étonnantes d’actualité. D’ailleurs, à l’approche de l’an 2000[1], la communauté musulmane dans son ensemble éprouvait le sentiment vague d’être à la veille d’événements importants, voire liés à la fin du monde. Les musulmans sont en très grande majorité des gens humbles et priants. Ils ne pouvaient manquer de remarquer cette minorité bruyante, violente qui, fondée sur les textes authentiques de leur prophète Mohamed, s’était construit un scénario politique pan-islamiste digne de la pire des sectes politiques.
Un universitaire américain, David Cook, vient de consacrer une étude approfondie à ce climat eschatologique* dans la revue Middle East Quarterly. Les musulmans ont leur propre calendrier, basé sur la lune et prenant pour point de départ l'Hégire*, l'émigration à Médine* du Prophète Mohamed et de ses premiers disciples. Selon ce comput, l'an 2000 de l'ère chrétienne n’était pour eux que la banale année 1421. Pourtant de nombreux auteurs ou théologiens musulmans reprenaient dans des livres, des articles de journaux, voire même des sermons prononcés en pleine mosquée, les angoisses occidentales[2]. L'idée maîtresse de ces spéculations est que l'an 2000 du calendrier chrétien devait marquer le début du Règne du Mal, sous la conduite d'un personnage diabolique, le Dajjal*. On reconnaît ici sans peine le thème apocalyptique de l'Antéchrist*, intégré à l'Islam depuis fort longtemps, comme beaucoup d'autres thèmes d'origine chrétienne. Mais la particularité des anciennes prophéties coraniques, c'est que pour la première fois dans l’histoire musulmane, elles se sont mises à rejoindre étonnement la réalité. Est-ce une simple coïncidence ou un effet du Surnaturel dans l’histoire ?
(Cette première recherche s’adresse aux Chrétiens)
Avec plus d’un milliard de fidèles, l’Islam est numériquement la plus grande religion du monde après le christianisme. Les plus grandes masses sont formées par les Pakistanais (240 millions), les Indonésiens, les Arabes, les Iraniens, les Africains noirs, les Turcs, les républiques du Caucase. A première vue, à partir d’une connaissance sommaire de la foi des Musulmans, on serait tenté de répondre non. Cela n’est pas possible. L’Islam enseigne en effet clairement des hérésies concernant en particulier le mystère de Jésus-Christ dont la divinité est niée explicitement. Il est possible de résumer ces contradictions en cinq points de théologie.
A propos de
la nature de Dieu, de sa vie trinitaire, laissons parler les Musulmans
eux-mêmes[3]
: Dans la sourate de la famille d’Imran, et dans les autre vingt-trois premiers
versets, Dieu répond aux Chrétiens qui ont prétendu que Dieu avait un fils. Une
députation de Najran s’était rendue chez le Prophète de Dieu. « Ils se
mirent à raconter les faussetés qu’ils suivaient, comme la Sainte Trinité des
hypostases[4].
Alors Dieu révéla le début de cette sourate : « Dis : C’est un Dieu unique, un Dieu d’une unité absolue, qui n’a
pas conçu et n’a pas été conçu, Et qui n’a pas d’égal » [Sourate de la
pureté du dogme]
Il déclare
qu’il est l’Unique n’a pas eu d’enfant, (qui n’a pas été conçu) qui n’est pas
né d’une chose avant Lui (et qui n’a pas d’égal) qui n’a pas de semblable car
l’enfant ne naît que de deux choses semblables et égales. Dieu est très
au-dessus de ces prétentions.
Certains chrétiens, pour éviter d’insister sur la contradiction entre les dogmes de l’Islam et ceux du christianisme, ont affirmé que Mohamed avait condamné certaines hérésies chrétiennes des premiers siècles mais pas la foi de Nicée-Constantinople. On peut montrer au contraire que le credo de Nicée[5] était connu et réfuté. Il était considéré comme l’une des multiples branches de l’hérésie chrétienne.
Dieu le Très-Haut dit : « Ce
ne sont que des infidèles ceux qui disent que Dieu est le Messie, fils de
Marie. Demande-leur : « Qui aurait pu empêcher Dieu, s’il avait voulu
anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère et l’humanité toute entière ?
N’est-ce pas à Dieu qu’appartient l’empire des cieux et de la terre et de
l’espace qui les sépare. Il crée ce qu’il veut et Sa puissance s’étend à
l’univers »[6].
« Ce sont des infidèles
ceux qui disent que Dieu est la troisième personne de la trinité. Non, il n’y a
qu’un Dieu. S’ils ne renoncent pas à un tel langage un châtiment douloureux les
atteindra. Pourquoi ne viennent-ils pas à Dieu et n’implorent-ils pas Son
pardon ? Dieu, le clément et le Miséricordieux ? Qu’est-ce que le Messie, le
fils de Marie, sinon un prophète, comme tant d’autres qui l’ont précédé ? »[7]
Dieu dit : « O gens d’Ecriture, n’exagérez pas dans
votre religion. Ne dites que la vérité à propos de Dieu. La vérité, c’est que
le Messie, Jésus, fils de Marie, a été le Prophète de Dieu et Son messager
(verbe), qui a été déposé dans Marie. C’est une âme créée par Dieu
directement.»
Ce refus de la divinité du Christ ne devrait-il pas contraindre un Chrétien à affirmer l’impossibilité d’une origine divine de l’Islam ? D’après saint Jean[8], «Le voilà l’Antéchrist : il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père.» Nous verrons qu’il faut être plus prudent. Il y a un mystère sous cette religion.
Dans la lignée de ce dogme de l’Islam, d’autres points essentiels de la foi chrétienne sont niés comme la mort et la résurrection de Jésus. Le Coran* le dit :
Dieu dit aussi : « Les Juifs ont été punis pour avoir dit : "Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, messager de Dieu" Non, ils ne l’ont pas tué, non, ils ne l’ont pas crucifié. Mais quelqu’un lui ressemblant l’a été à sa place. Et ceux qui ont discuté sur ce point eux-mêmes étaient dans le doute, ils n’avaient que des hypothèses. En vérité, ils ne l’ont pas tué. Dieu l’a élevé à Lui. Et Dieu est puissant et sage. Il n’est pas un homme d’Ecriture qui ne croira à Jésus avant de mourir. Et, au jour de la Résurrection, Jésus se dressera en témoin contre eux[9]».
Jésus n’a pu mourir car il est inconcevable pour un Musulman que Dieu
livre son ami fidèle à une mort indigne. Le texte juif d’Isaïe sur le serviteur
sacrifié est étranger à l’Islam[10]
: «Il était sans beauté ni éclat pour
attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits ; objet de mépris,
abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme
quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun
cas. Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était
chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié.
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos
fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures
nous trouvons la guérison. »
La conséquence directe de tout cela est que l’Islam[11] orthodoxe nie la possibilité même de la charité. Dieu ne peut être aimé comme un égal, c’est-à-dire à travers une amitié car il est le Tout-Autre. C’est un blasphème horrible que l’homme puisse s’élever au niveau de Dieu en prétendant que Dieu s’est abaissé au niveau de l’homme. La vraie position de l’homme devant Dieu, la seule qui est juste, est celle du serviteur (muslim en arabe). Il ne convient pas de rester debout devant Dieu, comme le font les Chrétiens qui prient, mais de se prosterner devant lui. Fondamentalement, l’Islam se proclame la religion du serviteur fidèle, humble, obéissant. Le croyant n’a pas à comprendre. Il doit se soumettre à Dieu, son maître. La question de l’explication de la souffrance ne lui a pas été révélée dans le Coran* ? Qu’à cela ne tienne. Un serviteur se soumet "Inch Allah".
Une parole de Jésus, que les Chrétiens nomment le Verbe Incarné, permet de comprendre avec précision la différence entre ces deux religions[12] : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. » La différence entre elles réside en ce que certains se prétendent amis de Dieu et que d’autres nient que cela soit possible.
Mais, pour un Chrétien, le fait de nier la charité, n’est-ce pas la plus grave des pertes. Dieu peut-il bénir une telle dégradation de sa révélation ?
Enfin, une dernière conséquence peut être déduite de tout cela. Les Chrétiens croient que, après la mort, ils verront Dieu face à face. Dans la vision béatifique, c’est la Trinité elle-même Père, Fils et Esprit Saint qui vient, telle une colombe au creux d’un rocher, se nicher dans notre intelligence. Elle se fait notre propre pensée et se laisse comprendre dans l’exacte mesure où l’homme le désire par son amour.
Pour l’Islam, ce mystère est impossible[13]. L’Islam orthodoxe ne peut accepter ce genre de croyance car "Dieu est le tout-Autre, l’homme son serviteur prosterné".
Attention, les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes. Avant de
rejeter l’Islam dans le rang des sectes qui auraient réussi, il faut se
souvenir de la remarque pleine de sagesse de Gamaliel rapportée par les Actes
des Apôtres[14] à
propos du christianisme naissant. Lui aussi était persuadé que Jésus était un
imposteur, comme certains Chrétiens le pensent un peu hâtivement de Mohamed. Il
pensait sincèrement que les disciples avaient caché le corps de cet illuminé
pour faire croire à sa résurrection. Pourtant, il était sage. Lors d’une
réunion au Sanhédrin, Gamaliel prit la parole. « Hommes d’Israël, prenez bien garde à ce que vous allez faire à l’égard
de ces gens-là. Il y a quelque temps déjà se leva Theudas, qui se disait
quelqu’un et qui rallia environ 400 hommes. Il fut tué, et tous ceux qui
l’avaient suivi se débandèrent, et il n’en resta rien. Après lui, à l’époque du
recensement, se leva Judas le Galiléen qui périt, lui aussi, et ceux qui
l’avaient suivi furent dispersés. A présent donc, je vous le dis, ne vous
occupez pas de ces gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur oeuvre
vient des hommes, elle se détruira d’elle-même ; mais si vraiment elle vient de
Dieu, vous n’arriverez pas à les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en
guerre contre Dieu.»
Il est important de juger l’Islam avec la même prudence. Plus d’une fois dans l’Ecriture, Dieu a surpris son peuple. Ce qui d’un premier abord apparaît comme impossible, il le fait. L’un des exemples les plus étonnants de son action mystérieuse se trouve dans l’Ancien Testament. Dieu peut-il lutter contre lui-même ? Dieu peut-il vouloir la destruction de son propre Temple ? Non répondirent unanimement les Docteurs d’Israël. Ils jugèrent fou le pseudo-prophète qui venait d’annoncer le contraire[15] : « Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces actes -oracle de Yahvé-, je vais traiter ce Temple qui porte mon nom, et dans lequel vous placez votre confiance, ce lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, comme j'ai traité Silo. Je vais le détruire. » Jérémie paya son audace. Mais le Temple fut vraiment détruit quelques années plus tard. Les chefs des Juifs comprirent qu’ils avaient été trop rapides à qualifier Jérémie d’hérétique. Ils lui construisirent un mausolée...
A propos de l’origine de l’Islam, il est très difficile d’être
absolument concluant car l’Ecriture sainte et le Magistère de l’Eglise ne
donnent pas d’enseignements définitifs. Depuis le concile Vatican II, l’Eglise
appelle simplement à un regard de respect. Il distingue la marque du nom de
Dieu, non seulement dans l’Islam, mais aussi dans les autres traditions
religieuses qu’il cite. Il a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale
musulmane[16]. « Le dessein de salut enveloppe
également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les Musulmans
qui professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique,
miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. »
Ce respect de l’Eglise est important. Il montre qu’il n’est plus possible de considérer l’Islam ou les autres religions comme de simples "Antichristianismes", venus du démon.
Mais une telle position ne nourrit que le cœur. Elle ne peut suffire à une intelligence croyante. D’où vient l’Islam ? Pour répondre, il faut s’efforcer de voir s’il existe des prophéties bibliques à propos de cette religion et si elle s’y reconnaît.
Or il est remarquable de constater que la référence première des Musulmans est le patriarche Abraham, et ils désirent se soumettre à Dieu comme lui-même s’est soumis. Ils se disent fils d’Abraham par son fils Ismaël. C’est donc du côté des promesses faites à Abraham qu’il faut chercher.
La lettre des Ecritures est alors surprenante. On y apprend effectivement qu’Abraham a eu deux fils, et non un seul et que ces fils reçurent tous deux une promesse de bénédiction de Dieu. Il convient de rappeler ici l’histoire, en la prenant à sa source même.
La grande tristesse d’Abraham, ce pasteur sémite, était de ne jamais avoir eu d’enfant.
« La parole de Yahvé fut
adressée à Abram[17],
dans une vision : "Ne crains pas, Abram ! Je suis ton bouclier, ta
récompense sera très grande." Abram répondit : "Mon Seigneur Yahvé,
que me donnerais-tu ? Je m'en vais sans enfant...". Alors cette parole de
Yahvé lui fut adressée : "Ce n’est pas un serviteur qui sera ton héritier,
mais bien quelqu'un issu de ton sang." Il le conduisit dehors et dit :
"Lève les yeux au ciel et dénombre les étoiles si tu peux les
dénombrer" et il lui dit : "Telle sera ta postérité." Abram crut
en Yahvé, qui le lui compta comme justice. » [18]
Quelques mois après, la promesse tardait à se réaliser. Sarah, épouse d’Abraham, s’impatienta et lui dit, dans son bon sens [19] : « "Vois, je te prie : Yahvé n'a pas permis que j'enfante. Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants." Et Abram écouta la voix de Sarah. Ainsi, au bout de dix ans qu'Abram résidait au pays de Canaan, sa femme Sarah prit Agar l'Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. »
Ainsi, le fils aîné d’Abraham fut celui d’une esclave, d’une muslim selon la terminologie sémitique.
Ici, il convient d’être attentif. Quel est cet enfant premier-né et que dit la Bible de lui, de son avenir ?
« Lorsque Agar se vit
enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. Alors Sarah dit à Abram :
"Tu es responsable de l'injure qui m'est faite ! J'ai mis ma servante
entre tes bras et, depuis qu'elle s'est vue enceinte, je ne compte plus à ses
yeux. Que Yahvé juge entre moi et toi !" Abram dit à Sarah : "Eh
bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon."
Sarah la maltraita tellement que l'autre s'enfuit de devant elle. L'Ange de
Yahvé la rencontra près d'une certaine source au désert. Il dit : "Agar,
servante de Sarah, d'où viens-tu et où vas-tu ? "Elle répondit : "Je
fuis devant ma maîtresse Sarah." L'Ange de Yahvé lui dit : "Retourne
chez ta maîtresse et sois-lui soumise." L'Ange de Yahvé lui dit : "Je
multiplierai beaucoup ta descendance, tellement qu'on ne pourra pas la
compter." L'Ange de Yahvé lui dit : "Tu es enceinte et tu enfanteras
un fils, et tu lui donneras le nom d'Ismaël, car Yahvé a entendu ta détresse.
Celui-là sera un onagre d'homme, sa main contre tous, la main de tous contre
lui, il s'établira à la face de tous ses frères".»[20]
Ainsi, l’enfant fut béni par Dieu après sa conception. Dieu ne fut pas à l’origine de sa naissance mais il le bénit tout de même, à cause d’Abraham. Et sa bénédiction fut grande !
D’autres prophéties bibliques furent données par la suite concernant Ismaël. Sarah, qui était une femme terrible, chassa à nouveau l’enfant de la servante après la naissance d’Isaac, le fils qui lui vint dans sa vieillesse[21] : «Lorsque cela arriva, Dieu dit à Abraham : "Ne te chagrine pas à cause du petit et de ta servante, tout ce que Sara te demande, accorde-le, car c'est par Isaac qu'une descendance perpétuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race." Abraham se leva tôt, il prit du pain et une outre d'eau qu'il donna à Agar, et il mit l'enfant sur son épaule, puis il la renvoya. Elle s'en fut errer au désert de Bersabée. Quand l'eau de l'outre fut épuisée, elle jeta l'enfant sous un buisson et elle alla s'asseoir vis-à-vis, loin comme une portée d'arc. Elle se disait en effet : "Je ne veux pas voir mourir l'enfant !" Elle s'assit vis-à-vis et elle se mit à crier et à pleurer. Dieu entendit les cris du petit et l'Ange de Dieu appela du ciel Agar et lui dit : "Qu'as-tu, Agar ? Ne crains pas, car Dieu a entendu les cris du petit, là où il était. Debout ! Soulève le petit et tiens-le ferme, car j'en ferai une grande nation." Dieu dessilla les yeux d'Agar et elle aperçut un puits. Elle alla remplir l'outre et fit boire le petit. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au désert, et il devint un tireur d'arc. Il demeura au désert de Parân et sa mère lui choisit une femme du pays d'Egypte. »
Ainsi, une deuxième fois, Ismaël fut béni et quelques précision sur son destin furent données : son lien avec le désert (l’Islam naquit dans le Sahara), le fait qu’il devint tireur d’arc, (donc une religion de la guerre).
Parce que la figure d’Ismaël semble une allégorie* de l’Islam, la fin de sa vie d’Ismaël mérite aussi d’être rapportée[22]. « Voici la descendance d'Ismaël, le fils d'Abraham, que lui enfanta Agar, la servante égyptienne de Sara. Voici les noms des fils d'Ismaël, selon leurs noms et leur lignée : le premier-né d'Ismaël Nebayot, puis Qédar, Adbéel, Mibsam, Mishma, Duma, Massa, Hadad, Téma, Yetur, Naphish et Qédma. Ce sont là les fils d'Ismaël et tels sont leurs noms, d'après leurs douars et leurs camps, douze chefs d'autant de clans. Voici la durée de la vie d'Ismaël : 137 ans. Puis il expira ; il mourut et il fut réuni à sa parenté. Il habita depuis Havila jusqu'à Shur, qui est à l'est de l'Egypte, en allant vers l'Assyrie. Il s'était établi à la face de tous ses frères. »
Le second fils d’Abraham
fut appelé Isaac. L’annonce de sa naissance fut très différente. Elle fut
décidée par Dieu lui-même lors de son apparition au chêne de Mambré sous la
forme de trois personnes (la Trinité fut révélée ce jour-là pour la première fois).
Il fut conçu par la femme libre d’Abraham, c’est-à-dire par Sara. Et Dieu dit à
propos d’Isaac et d’Ismaël[23]
: «C’est par Isaac qu’une descendance
perpétuera ton nom mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation
car il est de ta race.»
Il y a là une allégorie* qui concerne les deux religions issues du judaïsme, à savoir l’Islam et le christianisme. Les détails de ressemblance sont plus que frappants.
En effet, le christianisme fut créé immédiatement par une initiative de Dieu qui vint lui-même le prêcher sur terre. De plus, cette religion reçut la révélation du Mystère de la Trinité symbolisée dans l’histoire d’Isaac au chêne de Mambré[24] par les trois personnes qui étaient un seul Dieu. Les Chrétiens sont appelés enfants et amis de Dieu de même qu’Isaac est enfant d’Abraham par son épouse légitime, sans passer par la servante. Les musulmans se nomment eux-mêmes les esclaves de Dieu (muslim), ce qui est symbolisé dans cette prophétie par leur mère qui était esclave égyptienne. Le mot arabe ‘Islam’ signifie ‘soumission, abandon à Dieu’ La formule ‘inch Allah’ (Si Dieu le veut) exprime la foi et la soumission en l’action constante et souveraine de Dieu dans sa création. La formule ‘Mektoub’ (c’était écrit) est plus populaire. Elle exprime une tendance à la passivité respectueuse de Dieu devant les malheurs.
Si l’on suit la lettre de l’Ecriture, le christianisme est l’Alliance voulue explicitement par Dieu et symbolisée par Isaac. Quant à l’Islam, si on en croit cette prophétie, il vient de l’initiative des hommes, de même qu’Ismaël naquit par l’initiative personnelle d’Abraham et de Sarah, sans ordre de Dieu. Il fut inventé par Mohamed. Mais Dieu le bénit par la suite et le rendit extrêmement fécond à cause de la foi dont faisaient preuve les Musulmans, suivant en cela l’exemple de leur Père Abraham.
Si l’on regarde avec précision les diverses prophéties qu’ajoute la Bible concernant le destin d’Ismaël, on est frappé de constater qu’il s’agit du portrait de l’Islam tel que nous le voyons depuis 1422 ans. Le livre de la Genèse 16 nous donne un portrait prophétique d’Ismaël, donc de l’Islam, qui correspond trait pour trait à sa façon d’exister depuis des siècles : Il sera un onagre d’homme (c’est-à-dire comme un âne indomptable, obtus, peu cultivé mais intransigeant pour ce qui concerne sa foi). Sa main contre tous et la main de tous contre lui (à cause de cette intransigeance pour la foi, qu’il aura tendance à imposer). Il s’établira à la face de tous ses frères (à commencer par son frère chrétien qu’il supplanta en Afrique du Nord, puis en Turquie). La Genèse précise[25] qu’il devint un tireur d’arc (donc par métaphore, un peuple guerrier se répandant par la conquête militaire). « Douze tribus sortirent de lui », à l’image des nations revendiquées comme terres musulmanes : Arabes, Perses, Egyptiens, Indonésiens, Pakistanais (d’origine indienne), Africains noirs, Turcs, nations Slaves du Caucase, peuples Musulmans de Chine, Afghans.
L’origine purement humaine de l’Islam[26] n’est pas démontrable au sens strict du terme, comme d’ailleurs son origine divine. Quelques signes peuvent cependant l’indiquer.
Les musulmans l’ont reconnu : Jamais Mohamed n’a obtenu de Dieu un quelconque miracle pour confirmer l’origine divine de ses dires. On lui en demanda souvent. « Les incrédules disent : Est-ce que par hasard Dieu ne lui [Mohamed] aurait donné aucun pouvoir pour faire des miracles ? Tu n'es donc qu'un donneur d'avis... » Coran* 13, 7 « Ils disent : à moins qu'il n'y ait des miracles qui lui soient envoyés de la part de son Seigneur, nous ne croirons pas. Réponds-leur : les signes (miracles) sont chez Dieu, et moi, je ne suis qu'un apôtre chargé d'avertir. Ne leur suffit-il pas que nous t'ayons envoyé le livre dont tu leur récites les versets ?[27]».
Les musulmans voient dans la poésie du Coran la preuve suprême de sa révélation puisque Mohamed était illettré. "Le Coran* est le miracle de Dieu". Il y a certes un prodige, une certaine beauté poétique. Mais peut-on parler de miracle dans un peuple habitué à la tradition orale et qui se réunissait pour la veillée autours de conteurs ?
L’absence de miracle pose un problème théologique. Il est légitime que Dieu justifie sa parole par un signe indubitable venant de lui. Jésus ni aucun des prophètes anciens n’ont refusé de donner ce genre de signe sans quoi n’importe qui pourrait s’affirmer prophète de Dieu. Le propre des sectes d’origine humaine n’est-il pas de demander une foi sans restriction envers un homme qui se dit envoyé de Dieu, sans jamais le prouver ? Jésus fit des miracles. Il tint à prouver ses dires car il pensait, sans illusion sur la réaction de foi des hommes, que cela était nécessaire. Vers la fin de sa vie, il donna aux responsables Juifs d’être témoin d’un miracle d’origine nécessairement divine. Tout théologien du monothéisme le sait, nul autre que Dieu, pas même un ange, ne peut ressusciter un mort qui « sent déjà »[28].
On reprocha souvent à Mohamed d’inventer lui-même ses sourates puisqu’elles tombaient du ciel comme cela, sans preuve. Lui les dictait à ses proches. Parfois, elles variaient selon les circonstances. Ainsi, l’autorisation de n’avoir que quatre épouses fut transformée spécialement pour lui en davantage, « compte tenu de la présence de veuves de guerre ». De même, le vin fut d’abord autorisé. Mohamed se ravisa, voyant les effets de l’alcool sur des proches.
Les Hadith* reconnaissent cette ambiguité du Coran*. Il fut révélé de sept manières différentes : Omar-ben-El-Khattâb disait : « J'ai entendu Hîcham réciter la sourate d'El-Forqân autrement qu'on ne la récitait d'ordinaire. Or l'Envoyé de Dieu me l'avait fait réciter lui-même. Je fus sur le point de me précipiter immédiatement sur Hîcham... Je le traînai devant l'Envoyé de Dieu et dis à ce dernier : Je viens d'entendre cet homme réciter le Coran autrement que tu me l'as fait réciter toi-même. Lâche-le, me dit le Prophète ; et il dit à Hîcham de réciter. Celui-ci récita. C'est ainsi qu'a été révélée cette sourate, ajouta le Prophète. S'adressant alors à moi il me dit de réciter. Je récitai. C'est bien ainsi que cette sourate a été révélée, ajouta-t-il encore. Le Coran a été révélé de sept manières.[29]»
Anas-ben-Malik rapporte que « Hodzaïfa fut effrayé de la diversité que les Musulmans apportaient dans la récitation du Coran... "Otsman, arrête les Musulmans avant qu'ils ne soient, sur leur Livre, dans un désaccord pareil à celui des Juifs et des Chrétiens…" Ils décidèrent de faire un recueil du Coran... quand les copies furent achevées, Otsman rendit les feuillets à Hafsa et il envoya de tous cotés des exemplaires qu'il avait fait exécuter, ordonnant de brûler tout feuillet ou exemplaire complet qui contiendrait autre chose que le Coran qu'il venait de faire exécuter...[30]»
Tout cela paraît bien humain et peu conciliable avec une dictée mot à mot, à moins que l’on entende ce mot à mot avec souplesse. A cela, les théologiens musulmans ont des réponses, intéressantes, distinguant la lettre de l’esprit. Mais elles ont du mal à justifier la revendication d’une différence avec les modes de révélation des autres religions monothéistes… Tout cela ressemble plus à de l’inspiration qu’à de la dictée.
Le second signe de l’origine humaine du Coran* et des Hadith* peut être déduite d’une étude
précise des contenus. Visiblement, on a affaire à la compilation de données anciennes auxquelles a eu accès Mohamed dans
son milieu et au cours de ses voyages. Ibn Warraq écrit[31] : « Les plus importantes étapes de
l'histoire de l'Islam furent caractérisées par l'assimilation d'influences
étrangères [...] Mohamed, son fondateur, ne proclamait pas d'idées nouvelles.
Il n'enrichissait pas les conceptions antérieures sur les relations entre
l'homme et le transcendantal ou l'infini. [...] Le message du prophète arabe
fut une composition éclectique d'idées religieuses et de règles. Ces idées lui
furent inspirées par des contacts avec des Juifs, des Chrétiens, et d'autres
encore qui l'avaient profondément impressionné. »
La nature éclectique et hétérogène de l'Islam est connue depuis longtemps et reconnue par l’Islam. "L'Islam n'est ni plus ni moins que du judaïsme, plus la nature apostolique de Mohamed"[32]. Mohamed n'était pas un penseur original. Il n'a pas découvert de nouvelles règles d'éthique ; il s'est simplement contenté de puiser dans le milieu culturel ambiant. Mohamed savait que l'Islam n'était pas une religion nouvelle et que les révélations contenues dans le Coran* ne faisaient que confirmer des Ecritures Saintes qui existaient depuis des millénaires. Il a toujours proclamé l'affiliation de l'Islam aux autres grandes religions judéo-chrétiennes.
Des commentateurs musulmans tels qu'Al-Sharestani ont reconnu que le Prophète avait fait davantage. Il avait incorporé dans l'Islam des croyances et des rites païens de son milieu arabe, en particulier dans les cérémonies du grand pèlerinage. D’autres influences sont visibles : Mazdéisme (ou zoroastrisme) et, plus grave, animisme et superstitions arabes. La Bible est liée au même phénomène d’inculturation.
Mais le Coran seul se prétend indépendant de tout cela car dicté mot à mot d’en haut…
On ne peut évidemment reprocher à Mohamed d’avoir islamiser les mœurs, les rites et les croyances païennes de son temps. Il s’agit plutôt d’une preuve d’intelligence. Il a purifié tout cela et l’a transformé en un véritable monothéisme. Mais ce procédé ne conduit pas à pencher en faveur d’une révélation dictée, mot à mot, par Dieu. Visiblement, s’il y a révélation, une grande liberté est laissée à sa culture personnelle. Les Juifs et les Chrétiens semblent plus honnêtes lorsqu’ils reconnaissent que leurs auteurs sacrés n’ont pas reçu de dictée mais seulement une inspiration, leur sensibilité faisant une grande part du travail.
Les musulmans croient fermement que leur foi vient directement du ciel, que Dieu lui-même, par l'intermédiaire de l'ange Gabriel, a donné le Coran* à Mohamed. Ils considèrent que le Coran est éternel, écrit au ciel, reposant comme il est, là, sur la Table gardée[33]. Il s’agit même du dogme fondateur de leur foi, de leur théologie. Ce qui distingue le Coran de la Bible ou des évangiles, c’est justement qu’il est exempt d’ajouts et d’erreurs. C’est pourquoi Salman Rushdie, en affirmant que certains versets étaient dictés par Satan[34], commit le blasphème suprême et ruina la base de la foi. « J'informe le fier peuple musulman du monde entier que l'auteur du livre Les Versets sataniques, qui est contraire à l'Islam, au Prophète et au Coran, ainsi que tout ceux impliqués dans sa publication et qui connaissaient son contenu sont condamnés à mort. (...) J'appelle tout musulman zélé à les exécuter rapidement, où qu'ils soient. (...) Tout musulman qui serait tué dans cette voie sera considéré comme un martyr. » Par ces mots, l'Ayatollah Khomeini proclame le 14 février 1989, sur les ondes de Radio Téhéran, la fatwa*[35] qui condamne Rushdie à mort.
Bien que l'Ayatollah Khomeini n'ait pas précisé les motivations de sa sentence de mort, elles sont évidentes pour tout musulman. En effet, affirmer qu’une erreur ait pu se glisser dans le Coran est pour un Musulman un blasphème, une insulte au texte sacré qui ruine la spécificité de sa religion face au judaïsme et au christianisme. Au delà de cette polémique sur Satan, les Musulmans craignent par-dessus tout que soit prouvée l’influence d’une source humaine terrestre dans l’origine du Coran. Ils n’ont pas tort. L’épreuve de l’exégèse moderne qui a tellement ébranlé le judaïsme et le christianisme, ne manquera pas d’atteindre l’Islam, tôt ou tard. Mais ce sera plus violent car l’Islam, étant dicté et non inspiré, ne peut ployer tel le jonc. Tel le chêne, il tiendra ou cassera[36].
Nous l’avons montré, l’Islam enseigne des dogmes contradictoires avec la foi chrétienne. Tout ce qui a rapport avec la possibilité d’une vie surnaturelle est nié : La Trinité, l’incarnation du Verbe, sa passion et sa résurrection, l’élévation de l’homme à l’amitié avec Dieu. Selon beaucoup d’auteurs musulmans, le paradis est réduit à un bonheur humain et la vision face à face de Dieu est impossible. En ce sens, on peut dire que cette religion consiste en une dégradation grave des promesses du Christ. D’ami, elle réduit l’homme à être serviteur de Dieu.
En effet, une religion ne peut subsister 1423 ans et connaître un tel succès si elle n’en reçoit pas de Dieu l’autorisation. Quand je dis que Dieu bénit* telle ou telle communauté humaine, cela signifie qu’il la laisse se multiplier. Il lui donne du pouvoir, de la réussite. Jésus l’affirme à Pilate lorsqu’il se vantait de son pouvoir sur lui : « "Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai pouvoir de te relâcher et que j'ai pouvoir de te crucifier ?" Jésus lui répondit : "Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut.[37]»
Pour répondre de manière chrétienne, il est nécessaire de revenir à ce qui transparaît dans l’Evangile et qui semble être une des bases de la révélation du Christ. Dieu préfère-t-il la vérité ou la vérité ? Il arrive que, dans son obstination, l’homme contraigne Dieu à choisir entre deux termes qui, normalement, devraient être unis. Dès le début du christianisme, saint Jean Chrysostome l’affirmait : «Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent Vérité (christianisme) et Orgueil, ceux du second s’appellent Hérésie et Humilité. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non à cause de l’erreur mais à cause de la force du cheval Humilité.» Concrètement, il importe moins pour Dieu qu’un homme soit chrétien si, parallèlement, il se conduit comme un égoïste ou avec la morgue d’un pharisien. C’est, semble-t-il, l’explication de la bénédiction de l’Islam par Dieu[38].
Une seule chose importe à Dieu en définitive : sauver tous les hommes et donc façonner leur cœur dans la plus grande disposition à son mystère. Ces qualités se résument à deux : humilité et amour. Peu lui importe la survie de l’Afrique du Nord ou de l’Egypte chrétienne si leur christianisme devient objet de perdition pour leurs peuples.
Dieu peut parfois autoriser (c’est-à-dire, selon l’expression biblique bénir*) ce qui apparaît à un regard superficiel comme un désastre, à cause d’un bien plus profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut éternel des hommes[39].
Tout au long de l’histoire biblique, des exemples de ce comportement sont donnés. Il semble se faire ennemi des projets de l’homme, à chaque fois qu’il y discerne l’orgueil et le désir de puissance.
Le premier exemple biblique est donné à Babel[40]. « Comme les hommes se déplaçaient à l'orient, ils trouvèrent une vallée et ils s'y établirent. Ils dirent : "Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre !" Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres." Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la face de la terre. »
On pourrait croire que ce texte est périmé, qu’il ne s’applique plus à
l’humanité. C’est l’erreur que firent les Juifs à l’époque de Salomon. Dieu
avait donné à ce roi une puissance et une unité populaire jamais observée.
Alors, comme il est naturel dans ce cas, Salomon s’enorgueillit, prit un nombre
incroyable de femmes, imposa à son peuple des corvées. Yahvé dit à Salomon[41]
: « "Parce que tu t'es comporté
ainsi et que tu n'as pas observé mon alliance et les prescriptions que je
t'avais faites, je vais sûrement t'arracher le royaume et le donner à l'un de
tes serviteurs. Seulement je ne ferai pas cela durant ta vie, en considération
de ton père David ; c'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Encore ne
lui arracherai-je pas tout le royaume : je laisserai une tribu à ton fils, en
considération de mon serviteur David et de Jérusalem que j'ai choisie. »
De même, l’Eglise catholique d’Occident subit une telle humiliation au XVIème siècle. Devant les excès des papes soucieux de construire de grands temples pour Dieu (et pour que leur nom demeure), des voix s’élevaient et protestaient. De grands saints, poussés par l’Esprit de Dieu, sentaient l’approche du malheur et réclamaient une réforme de l’Eglise. Mais la décadence était profonde. En 1514, le Dominicain Tetzel avait entrepris de persuader les fidèles que le salut s’opère aisément par les oeuvres. II proposait “ les passeports pour franchir l’océan en furie, et arriver tout droit au paradis.» Il utilisait volontiers le dicton : «Sitôt l’argent tinte dans la cassette, sitôt l’âme en faveur de qui l’on donne saute hors du purgatoire.” Le Ciel voyait arriver à l’heure de la mort des hommes bardés de sacrements et d’indulgences, assurés ainsi de leur salut alors que leur cœur ne se souciait que d’eux-mêmes. Le mal était si profond et si dangereux pour le salut de ceux qu’il aimait que Dieu agit. En Allemagne, il trouva un jeune moine augustin, prêtre depuis peu de temps (1507). Son nom était Martin Luther. Angoissé par le salut à la vue de ses propres péchés, il lisait, méditait, cherchait une règle capable de rendre un homme certain de son salut. Dans saint Paul, il lut que l’homme sera sauvé par sa foi, c’est-à-dire par sa confiance en Dieu. Ce fut pour lui un baume de réconfort. Il s’opposa à partir de ce jour aux prédicateurs vendant des indulgences. Poussant plus loin l’intuition de Luther, Calvin élabora une théorie selon laquelle ceux qui meurent sans avoir cette confiance en Dieu sont à coup sûrs damnés, non de par leur faute mais par un choix mystérieux de Dieu qui ne leur a pas communiqué sa grâce. Cette thèse excessive est une hérésie, au sens fort du mot. Pour comprendre pourquoi Dieu bénit après coup cette Réforme, lui permettant de s’étendre dans près de la moitié du catholicisme, il faut se rappeler la très belle remarque de saint Jean Chrysostome, citée plus haut : « le cheval Humilité… » C’est ainsi que pense Dieu. Que sert à l’homme d’avoir la plénitude de la révélation s’il s’en sert mal ? S’il y a une hérésie dans la Réforme, il existe aussi des richesses immenses en oraison, lecture de la Bible, liberté des enfants de Dieu. Mais Dieu, en divisant l’Eglise d’Occident de l’intérieur fit sortir du bien[42], obligeant le catholicisme à se réformer d’urgence, laissant le protestantisme dans la pauvreté de ses propres divisions, suscitant par les compétitions entre ces confessions un zèle nouveau pour Dieu. C’est pour ce bien-là et surtout pour l’humilité que suscite l’humiliation que Dieu veut[43] parfois la division[44].
Il en fut de même pour la naissance de l’Islam. Je le montrerai plus loin.
« Dieu fut avec Ismaël, il grandit et demeura au désert, et il devint un tireur d'arc.»[45]
Les musulmans fidèles sont obligés de le reconnaître : « Nous avons reçu de répandre le Message de Mohamed dans le monde entier. L’un des moyens de l’apostolat est le Djihad. Le principe de la guerre sainte (ou "Djihad") n'est pas l'invention récente d'une poignée d'extrémistes vivant en Afghanistan. Le principe de la guerre sainte est inhérent à l'Islam, avant tout parce qu'il est inscrit dans le Livre par excellence de l'Islam, le Coran. Mais surtout parce que la guerre sainte est juste. Nous montrerons comment il est possible, même à un non-musulman, de le comprendre. Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quelle guerre sainte. Le djihad n’est pas n’importe quoi. Tout n’y est pas permis, ce que sont loin de comprendre les extrémistes actuels. Il y a une spiritualité du djihad, un but à viser. »
Laissons parler un théologien
musulman[46] : «On attribue généralement à la notion de Djihad un sens belliciste ; elle se traduit par "guerre
sainte", à savoir le recours aux armes dans le but de proposer la foi islamique
et d’imposer une juste morale humaine. L'acception militaire du terme fait
partie effectivement de la doctrine islamique comme d'ailleurs de celle des
autres religions avec une nuance. Dans le christianisme, Jésus semble s’y opposer[47] : «Rengaine ton glaive ; car
tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive.» Certes, au Xème
et XIème siècles, les croisades conduites par le christianisme
avaient bien des motivations religieuses. La reconquête de l'Espagne ne se fit
pas sans effusion de sang au nom de l'Eglise catholique à une époque où les
institutions mises en place par l'Islam respectaient les différents cultes et
sauvegardaient les personnes et les biens des gens du Livre. Mais aucun texte
du Nouveau Testament n’encourage à la guerre[48]. Au contraire en Islam, le Djihad*,
est sanctifié et encouragé explicitement par le Coran* et les Hadith*, pas seulement de manière
défensive. Sourate 9, 29 : «Combattez
ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce
qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de
la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la
capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés.»
Le Coran distingue quatre sens du mot djihad. Un catéchisme musulman officiel, édité par la Grande Mosquée de Paris[49], les définit de manière très claire :
1- Le Djihad contre les non croyants
(mécréants) et les belligérants par la force, les biens, la langue et le cœur.
Le Prophète dit : « Combattez les
polythéistes en vous servant de vos biens, de vos personnes et de votre
langue. »(Ahmed, Abou Daoud & Nassa’i)
2- Le Djihad contre les pécheurs musulmans.
Il est de même de la lutte contre les pervers, par la main, la parole et le
cœur. Le Prophète dit : « Quiconque
constate un fait répréhensible doit le corriger en recourant à la force. S’il
en est incapable, qu’il intervienne par la parole. S’il en est encore
incapable, qu’il le réprouve en son for intérieur. Le dernier stade est le plus
faible de la foi. » (Moslim)
3- Le Djihad contre Satan en repoussant
ses insinuations perfides et les passions qu’il pare à nos yeux. Dieu dit : « Que Satan vous subornant, ne vous
leurre pas au sujet de Dieu. » (31,
Loqman. 93)
« Satan est votre ennemi
juré, traitez-le comme tel. »(35, Les Anges. 4)
4- Le Djihad contre soi-même, consiste à s’astreindre à approfondir ses connaissances religieuses, à les mettre en pratique, à les transmettre, à combattre ses abus et à les éviter. La lutte contre soi-même est l’ultime Djihad* et c’est ainsi qu’on l’appelle.
Le mérite
du Djihad et de la mort en martyr
pour la Cause de Dieu est exprimé en termes nets dans le Coran et dans les Hadith* authentiques du Prophète qui
font du Djihad l’œuvre la plus
méritoire et l’acte de dévotion le plus distingué. Dieu dit : « Dieu a acheté aux croyants leur vie
et leurs biens. En échange, Il leur a accordé le Paradis, en foi de quoi ils se
battront pour Sa Cause : Ils tueront et se feront tuer. Une promesse solennelle
leur a été faite par Dieu, dont la Thora[50], l’Evangile et le Coran se
portent témoins. Quel autre que Dieu ferait plus honneur à Sa promesse ?
Réjouissez-vous, croyants de votre engagement. C’est le comble du succès. [51]»
A propos
des martyrs tombés pour Sa Cause, Dieu dit : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés pour la Cause de
Dieu soient morts. Ils sont bien en vie auprès de Leur Seigneur, recevant de
Lui leur substance, heureux de tant de bienfaits reçus de Dieu.[52]»
Les Docteurs de l’Islam, surtout depuis qu’ils se sont installés dans
les démocraties occidentales, ressentent une certaine gêne dans leur
interprétation de la guerre sainte. Selon qu’on se rend dans telle ou telle
mosquée, on entend trois interprétations du djihad.
1- S’agit-il d’abord d’une guerre des idées ?
Le Docteur Tahar Gaïd[53] s’oppose à toute conception agressive du Djihad. Il affirme que la guerre est uniquement autorisée quand il s’agit de se défendre d’une agression préexistante. Selon lui, le djihad militaire est une guerre moins importante que la guerre qu’on mène contre ses péchés. Il cite pour prouver ses dires un Hadith* du prophète Mohamed. « La définition du véritable Djihad est donnée par le Prophète lui-même qui, au retour d'une bataille, a dit : "Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte", c'est-à-dire, précise-t-il à ses Compagnons : " la guerre contre l'âme ", tant il est vrai qu'en chaque croyant sommeille des germes d'infidélité. »
Le Djihad serait donc d’abord un "effort raisonné" exercé sur soi-même. Le bien et le mal s'opposent en nous perpétuellement. Il est demandé de combattre les mauvais penchants, de respecter les prescriptions coraniques pour réaliser, d'une part, son unité personnelle. Ce n’est qu’en second lieu qu’il sortirait, au sein de la société un ordre social où règnent la justice et la liberté individuelle et collective. Cette tâche ne se concrétise que grâce à un effort continuel afin de valoriser ses connaissances et d'élever le niveau culturel et moral de la communauté musulmane.
Malheureusement, ce Hadith* ne semble pas authentique. Il apparaît pour la première fois au XIème siècle, sous l’influence des courants mystiques. Un Musulman fidèle ne peut souscrire à cette conception du djihad.
2- S’agit-il au contraire d’une guerre militaire totale, sans limite ni règle autre que le bon plaisir du Calife, telle que la voient les Wahhabites ? Eux aussi prétendent s’appuyer sur des textes du Coran. Mais ils se gardent bien de citer les sourates dans leur ensemble, de les confronter à l’ensemble des textes. Ils interprètent comme cela les arrange. Ils lisent : «Tuez les polythéistes, partout ou vous les trouverez. », et oublient les autres passages qui obligent le combattant musulman à l’honneur, au respect de la vie des civils etc. Ces gens ne méritent pas d’être décrits davantage. Le sang des enfants égorgés, des jeunes filles Musulmanes enlevées et violées sous prétexte de butin de guerre, crie contre eux. Ils sont le déshonneur de Dieu. Leur Dieu est le démon. Ils se font juge de la vérité, prétendent la posséder et exécutent tous ceux qui discutent leur prétention.
3- Il s’agit d’une guerre, certes militaire, mais soumise à des règles
Le Djihad au sens strict du mot tend à
proscrire toute autre adoration que celle de Dieu, l’unique, à se dresser
contre la violence et le mal, à sauvegarder la vie, les biens et l’équité, à
généraliser le bien et à répandre la vertu. Dieu dit : « Combattez-les afin que plus aucun croyant ne soit tenté
d’abjurer et que le culte tout entier soit rendu à Dieu.[54]»
Mais cette guerre ne se pratique pas n’importe comment. Le djihad est soumis à des règles venant de Dieu. 1- En conséquence, en premier lieu, aucune guerre sainte n’est légitime si elle n’est pas commandée par l’autorité du calife légitime.
2- Ensuite, le combat ne se fait pas n’importe comment. Il ne ressemble en rien aux guerres barbares et sans limites qui caractérisent la colère humaine. Il est précédé par un avertissement chevaleresque : 1- Avant l’engagement, il faut convier l’ennemi à la conversion l’Islam. Cette première étape se fait par la discussion, l’exposition de la foi musulmane. 2- S’il refuse, on lui propose une seconde solution : il lui est possible de se soumettre aux codes des lois civiles Musulmanes et de payer un tribut, sans qu’il ait besoin de devenir musulman. 3- S’il le refuse encore, on recourt alors aux armes. On lui impose par la force les lois civiles et morales justes, tout en le laissant libre de garder sa propre conviction religieuse.
Il n’y a pas de pillage individuel dans l’Islam. Les prises de guerre sont certes récupérées sur les champs de bataille mais elles sont utilisées pour le bien de l’oumma* toute entière. Il ne faut rien soustraire du bien conquis, ni tuer une femme, ni un enfant, ni un vieillard non impliqués dans la guerre. S’ils y ont participé, ils auront le même sort que les guerriers (libérés, soumis à l’esclavage ou exécutés selon les cas). Le Prophète disait aux chefs de ses troupes : « Partez au nom de Dieu, par Sa Puissance et selon la «Sunna» de Son Prophète. Ne tuez ni vieillards hors d’âge, ni enfants, ni bébés, ni femmes. Ne fraudez pas sur le butin conquis, rassemblez le et dirigez vos affaires au mieux. Dieu aime ceux qui s’appliquent à bien faire. » (Abou Daoud)
On pourrait multiplier les
avertissements du Prophète sur la manière de faire la guerre. Il encourageait
la ruse et l’intelligence au combat mais jamais la trahison. Il ne faut jamais
trahir, disait-il, l’engagement donné par un Musulman à un infidèle de
sauvegarder sa vie. Le Prophète dit : « Jamais vous ne trahissez ! » (Moslim) Il dit aussi : « Une enseigne sera érigée le Jour de la
Résurrection pour tout traître. Il sera annoncé «C’est la trahison d’un tel,
fils d’untel ». (Boukhari &
Moslim). Il est interdit de détruire l’ennemi par le feu. Le Prophète dit :
« Si jamais vous trouvez un tel,
tuez-le, mais ne le brûlez pas. Le créateur du feu a seul le droit d’infliger ce
supplice ». (Boukhari) Il ne faut jamais mutiler les morts. Le
Prophète, dit Omran Ben Hoçéine, nous exhortait à faire de l’aumône et nous
interdisait la mutilation. (Abou Daoud).
Les gens de la foi, dit le Prophète sont
les plus humains quant à la façon de tuer (Abou Daoud)
3- Enfin, et c’est le plus important, le but du djihad n’est pas de convertir de force à la religion. La foi ne s’impose jamais. Elle est affaire de conscience et de don de Dieu. Il ne s’agit pas d’abord de s’enrichir ou de capturer des esclaves. Il s’agit de tout autre chose. Deux buts sont visés : 1- Proposer la vérité de la révélation de Mohamed. 2- Répandre et imposer la droiture et la justice morales et civiles dans des nations soumises à la perversion, à l’injustice, au meurtre. Il s’agit de guerres de libération vis-à-vis de lois iniques qui bafouent les droits élémentaires de Dieu et des hommes. Elle les oblige simplement à adopter la règle des lois civiles et morales Musulmanes. Il s’agit essentiellement des sept commandements moraux de Moïse[55]. Cette distinction entre foi et morale humaine des sept commandements est essentielle pour comprendre ce que vise le djihad musulman. En soumettant des peuples pervers, elle leur propose certes d’adhérer à l’Islam (donc aux trois commandements religieux de Moïse[56]). Mais elle ne le leur impose pas. Elle leur interdit par contre, de manière stricte et selon les cas, les sacrifices humains, le meurtre des enfants, l’avortement, l’euthanasie, les manipulations du génome humain, bref toutes ces formes d’injustice que les nations païennes appellent le bien mais dont les victimes sont les plus innocents des êtres. Qui peut nier que Mohamed délivra les nations arabes païennes de leurs coutumes d’immoler les petites filles aux idoles ? Qui peut nier que les nations africaines, lorsqu’elles furent délivrées du cannibalisme par le djihad, furent sauvées et civilisées ?
La vraie guerre sainte est militaire. Les musulmans doivent bien l’accepter, sous peine de changer le Coran et les Hadith*. Leur enseignement est très net. Les paroles et les actes de Mohamed forment une vision unifiée du djihad. Il ne devient que par extension et grâce à l’apport des docteurs spirituels du IVème siècle de l’Islam, cette forme de guerre spirituelle que désirait le prophète contre le démon et soi-même. Leur théologie est, pour la plupart des Musulmans, très saine et excellente car le djihad militaire ne sera admiré des peuples que s’il est pratiqué par des hommes justes. Les Européens se souviennent encore avec admiration du sens de l’honneur, de la miséricorde et de la piété de Saladin qui, loin d’exécuter les prisonniers croisés, les rendait souvent sans exiger rançon, en échange de leur promesse de quitter le pays. Son attitude a fait plus de bien à l’Islam et aux croisés eux-mêmes qu’une intransigeance barbare et inutile. Le djihad vrai n’a jamais été, au grand jamais, cette guerre barbare des islamistes Wahhabites, ces fléaux de notre siècle.
Nous touchons ici au cœur du débat en Islam. Trois conceptions s’opposent. A cause de la lettre des textes et de l’absence chez eux d’une autorité dogmatique unique et capable de s’imposer à tous les Musulmans, ce débat ne sera jamais réglé. Les conséquences, nous le verrons, sont graves.
Ce qui est certain pour notre sujet, c’est que l’Islam n’est pas, de par sa fondation, une religion de tolérance pour le péché. Face aux horreurs de la perversion des mœurs, le Coran parle de la guerre et en fait un devoir. Mais elle n’est pas une religion du massacre des créatures de Dieu.
Le Seigneur dit en saint Mathieu[57] : «Vous aurez aussi à entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres : voyez, ne vous alarmez pas, il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin» Et ailleurs[58] : «Lorsque l’on dira paix et sécurité, c’est alors que fondra sur eux tout d’un coup la perdition, comme les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper.»
Pour comprendre comment la guerre a pu être permise par Dieu, il faut revenir aux sources mêmes de la révélation judaïque. Nous aborderons ultérieurement[59] plus à fond la question du sens de toutes les souffrances. Nous montrerons à quel point la révélation du Christ achève et donne sens à ce que les Juifs devinaient déjà. Mais, là où nous sommes rendus, la sagesse laborieusement apprise par les Juifs suffit.
Que faisons-nous sur terre ? Pourquoi nous faut-il passer par ce lieu de fragilité où le mal frappe, sans cause apparente ? Visiblement, comprirent les Juifs, il est une qualité qui tient au cœur de Yahvé plus que toute autre : Il ne supporte pas l’orgueil. L’humilité semble être appréciée par lui au-dessus de toute autre vertu exceptée celle de l’amour. En conséquence, tout ce qu’il touche est marqué tôt ou tard par la faiblesse et la mort. Marie, mère de Jésus, jeune fille formée par le plus pur des judaïsmes, avait compris ce fait. Elle le chante dans son Magnificat[60] : « Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. »
Il semblerait que Dieu veuille apprendre quelque chose d’important à l’homme, quelque chose en rapport avec son salut. Ainsi en va-t-il de la guerre. Celui qui prend l’épée fait périr les autres par l’épée mais finit, tôt ou tard par périr lui-même. Et la chose semble universelle.
Le peuple juif en fut le témoin et victime. Pour le comprendre, une histoire vaut mieux qu’une théorie. Il s’agit de la plus horrible histoire que la Bible contienne. Elle met en scène l’homme dans sa nature la plus réaliste et la façon dont il apprend, à ses dépends, qu’il n’est décidément rien[61]. En fait, elle nous met en scène nous-mêmes, mais nous ne le comprenons pas encore.
« En ce temps-là, il y
avait un homme, un lévite. Le lévite se leva pour partir et sa concubine le
suivit. Ils arrivèrent en vue de Gibéa. Il s'assit sur la place de la ville.
Survint un vieillard qui dit : "Sois le bienvenu chez moi, mais ne passe
pas la nuit sur la place." Pendant qu'ils se réconfortaient chez lui,
voici que des gens de la ville, des vauriens, s'attroupèrent autour de la
maison et, frappant à la porte à coups redoublés, ils dirent au maître de la
maison : "Fais sortir l'homme qui est venu chez toi, que nous couchions
avec lui." Alors le maître de la maison sortit vers eux et leur dit : "Non, mes frères, je vous en
prie, ne soyez pas des criminels. Je vous donnerai plutôt ma fille qui est
vierge". Ces gens ne voulurent
pas l'écouter. Alors l'homme prit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la
violèrent, ils abusèrent d'elle toute la nuit jusqu'au matin et, au lever de
l'aurore, ils la lâchèrent. Au matin son mari se leva et, ayant ouvert la porte
de la maison, il vit que la femme, sa concubine, gisait à l'entrée de la
maison, les mains sur le seuil. "Lève-toi, lui dit-il, et partons !"
Pas de réponse. Alors il la chargea sur son âne et il se mit en route pour
rentrer chez lui. Arrivé à la maison, il prit un couteau et, saisissant sa
concubine, il la découpa, membre par membre, en douze morceaux, puis il
l'envoya dans tout le territoire d'Israël. Il donna des ordres à ses
émissaires, disant : "Vous direz à tous les Israélites : A-t-on jamais vu
pareille chose ?"
Tous les Israélites sortirent
donc, et, comme un seul homme, la communauté se réunit. Les chefs de tout le
peuple, toutes les tribus d'Israël assistèrent à l'assemblée du peuple de Dieu,
400.000 hommes de pied, sachant tirer l'épée. Les tribus d'Israël envoyèrent
des émissaires dans toute la tribu de Benjamin pour dire : "Maintenant,
livrez ces hommes, ces vauriens, qui sont à Gibéa, pour que nous les mettions à
mort et que nous fassions disparaître le mal du milieu d'Israël." Mais les
Benjaminites ne voulurent pas écouter leurs frères les Israélites.
Les gens d'Israël se mirent en
marche pour monter à Béthel, pour consulter Dieu : "Qui de nous montera le
premier au combat contre les Benjaminites ?" Et Yahvé répondit :
"C'est Juda qui montera le premier." Au matin, les gens d'Israël
s'avancèrent au combat contre Benjamin. Mais les Benjaminites sortirent de
Gibéa et, ce jour-là, ils massacrèrent 22.000 hommes d'Israël. Les Israélites
vinrent pleurer devant Yahvé jusqu'au soir, puis ils consultèrent Yahvé en
disant : "Dois-je encore engager le combat contre les fils de Benjamin mon
frère ?" Et Yahvé répondit : "Marchez contre lui !" Le second
jour les Israélites s'approchèrent donc des Benjaminites, mais, en cette
seconde journée, Benjamin massacra encore 18.000 hommes des Israélites. Alors
tous les Israélites et tout le peuple s'en vinrent à Béthel, ils pleurèrent,
ils s'assirent là devant l’Arche d’alliance de Yahvé, ils jeûnèrent toute la
journée jusqu'au soir et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de
communion devant Yahvé ; puis les Israélites consultèrent Yahvé. Et Yahvé
répondit : "Marchez, car demain, je le livrerai entre vos mains."
Alors Israël plaça des troupes en embuscade tout autour de Gibéa. Les
Benjaminites se dirent : "Les voilà battus devant nous comme la première
fois", mais l'embuscade d'Israël surgit de sa position. Yahvé battit
Benjamin devant Israël et, en ce jour, les Israélites tuèrent à Benjamin 25.100
hommes. Ceux de l'embuscade se hâtèrent de s'élancer contre Gibéa ; ils se
déployèrent et passèrent toute la ville au fil de l'épée, femmes et enfants
compris. Six hommes de Benjamin tournèrent le dos et s'enfuirent au désert. Ils
y restèrent quatre mois.
Fatigué, le peuple se rendit à Béthel, il resta là assis devant Dieu jusqu'au soir, poussant des gémissements et pleurant à gros sanglots : "Yahvé, Dieu d'Israël, disaient-ils, une tribu a été retranchée d'Israël. Que ferons-nous pour procurer des femmes à ceux qui restent, puisque nous avons juré par Yahvé de ne pas leur donner de nos filles en mariage ?" Ils s'informèrent alors : "Quel est celui d'entre les tribus d'Israël, qui n'est pas monté auprès de Yahvé à Miçpa ?" Et il se trouva que personne de Yabesh en Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. Alors la communauté y envoya 12.000 hommes d'entre les vaillants avec cet ordre : "Allez, et vous passerez au fil de l'épée les habitants de Yabesh en Galaad, ainsi que les femmes et les enfants mais vous laisserez la vie aux vierges." Et c'est ce qu'ils firent. Parmi les habitants de Yabesh de Galaad ils trouvèrent 400 jeunes filles vierges, et ils les emmenèrent au camp. Toute la communauté envoya alors des émissaires aux six Benjaminites qui se trouvaient au Rocher de Rimmôn pour leur proposer la paix. Benjamin revint alors. On leur donna les femmes de Yabesh. Les Israélites se dispersèrent alors pour regagner chacun sa tribu et son clan, et s'en retournèrent de là chacun dans son héritage. En ce temps-là il n'y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon.»
Cette histoire est probablement réelle. Les détails sont crédibles car peu flatteurs pour Israël. On aurait du mal à y discerner un travail d’embellissement. Les femmes y sont traitées comme du bétail par des hommes durs dont pas un seul n’est juste. Ils veulent la guerre. Ils l’ont. Dieu l’accepte et se fait même pour eux prophète. Il leur parle mais ses paroles sont ambiguës. Eux se trompent, ne comprennent pas. Le malheur fond sur eux tous. De tout ce malheur, une seule chose apparaît : l’humanité est bien pitoyable.
Or ces hommes du passé sont à l’image de tous les habitants de la terre, de nous-mêmes. Nous sommes persuadés que nous sommes quelque chose car nous n’avons jamais été confrontés à notre vraie nature. Il suffit de rester sans nourriture deux jours pour voir se réveiller en nous la réalité. Qui pourra nous faire comprendre à quel point nous ne sommes que des pauvres pécheurs [62] ? Comment fait Dieu pour révéler à l’homme installé sur la terre ce qu’il ne veut pas voir ? Il le soumet à des expériences négatives. Parmi elles, la guerre extérieure manifeste la proximité de sa propre fin, de ses limites. Non seulement chaque individu est amené à penser à sa propre mort mais aussi les nations et les religions dont le destin dépend du sort des armes.
Au contraire, il arrive que la paix civile rende l’homme et les religions inconscients de la précarité de leur être. On peut alors se croire juste tout en se complaisant dans l’égoïsme et la vanité. Une fausse paix peut conduire l’homme ou la religion à oublier Dieu, le jugement dernier, la nécessité de bien se comporter, la nécessité d’être sans illusion sur soi… La recherche de Dieu dans la prospérité est exceptionnelle, à cause de la nature sensible de l’homme.
Le mal et les guerres perpétuelles qui règnent dans le monde provoquent chez beaucoup le rejet et la haine de Dieu. Mais, curieusement, cet effet est particulièrement visible chez ceux qui n’ont jamais subi la guerre. Ils accusent Dieu car ils n’ont pas encore eu l’occasion de prendre conscience que la guerre naît d’abord dans leur propre cœur.
Lorsqu’un homme frappé dans ce qu’il aime le plus rejette Dieu, c’est
différent. Ce sentiment part alors non de l’orgueil mais de l’expérience. Il ne
peut comprendre pourquoi il a été atteint. Il ne peut saisir que c’est en vue
d’un bien éternel. Car la clef de tout est là : s’il n’y avait pas de vie après
la mort, si le destin des hommes s’arrêtait ici-bas, alors l’histoire biblique
de l’homme de Galaad qui livra sa concubine amoureuse afin de ne pas être
lui-même violé, n’aurait pas de sens. Elle serait simplement réaliste et
désespérée. Mais s’il est vrai que cette vie n’est pas la vraie vie, tout prend
sens. S’il est vrai que Dieu recueille de l’autre côté du voile toutes ces vies
détruites, qu’il les réconforte, leur explique pourquoi il a paru les tromper,
alors il y a une justice. « C’était
pour vous sauver. » L’homme agit un peu comme le petit enfant, qui
recevant de son père une punition qui lui parait injustifiée, n’en découvre que
plus tard le bien-fondé. De même les hommes, en découvrant au moment de leur
mort la vraie raison du gouvernement divin sur eux, n’en éprouveront plus de
scandale, sauf si l’orgueil est resté en eux. Telle est la finalité de la
souffrance. Telle est la raison ultime de toutes les peines que subissent les
hommes en ce monde. Le peuple juif en est témoin : les justes massacrés à
Auschwitz ont appris dans leur chair à appeler Dieu, leur Sauveur.
Parmi les Chrétiens, beaucoup refusent cette interprétation judaïque du mal[63]. Dieu ne peut de lui-même permettre ou vouloir le malheur, même pour éduquer les hommes. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de liberté ! Pour ces théologiens, tout le mal sans exception vient du pari que Dieu a fait : il a laissé l’homme libre. Alors certains en ont profité pour faire le mal. Cette conception n’est qu’en partie réaliste. Elle expliquera sans problème le mal dont est source ou qui frappe un homme maître de ses actes comme Hitler. Il sème le vent et récolte la tempête. C’est justice. Mais elle n’expliquera jamais des maux qui ne concernent en aucun cas la liberté : la mort de ces enfants tués dans les tremblements de terre…, la mort tout simplement.
« Puisque tu n'auras pas
servi Yahvé ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne l'abondance de toutes
choses, Yahvé suscitera contre toi une nation lointaine, des extrémités de la
terre ; comme l'aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te
sera inconnue, une nation au visage dur, sans égard pour la vieillesse et sans
pitié pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ton
sol, jusqu'à te détruire, sans te laisser ni froment, ni vin, ni huile, ni
portée de vache ou croît de brebis, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait périr. Elle
t'assiégera dans toutes tes villes, jusqu'à ce que soient tombées tes murailles
les plus hautes et les mieux fortifiées, toutes celles où tu chercheras la
sécurité dans ton pays. Elle t'assiégera dans toutes les villes, dans tout le
pays que t'aura donné Yahvé ton Dieu.[64]»
L’Islam s’est implanté dans des nations qui avaient été originellement
gagnées au Christ, supprimant les Eglises patriarcales en convertissant ses
fidèles. Comme je l’ai déjà dit, Dieu peut bénir une telle religion, malgré ses
pratiques douteuses, pour le salut des âmes. En effet, historiquement, le
christianisme a eu deux propriétés sur les peuples. D’abord, il les libère. Il
leur donne une maturité spirituelle et intellectuelle qui se traduit vite dans
une grande prospérité matérielle. En un second temps, à cause de la nature d’un
peuple devenu riche et cultivé, le christianisme a pour effet de provoquer un
abus de la liberté au profit de la plus grande décadence. Saint Paul le
dénonçait déjà à son époque[65] : «Vous en effet, mes frères, vous avez été
appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en
prétexte pour la chair ; Mais par la charité mettez-vous au service les uns des
autres.»
A chaque fois qu’une nation chrétienne est ainsi entrée en décadence, les guerriers de l’Islam sont arrivés et, tel l’aiguillon de la peur, ont forcé les Chrétiens à retrouver leur ferveur ou à disparaître. Par deux fois, Dieu a préféré livrer des nations chrétiennes à l’esclavage de la soumission ou de la conversion à l’Islam, plutôt que de laisser les fidèles Chrétiens se perdre pour l’éternité (Afrique du Nord puis Grèce Asiatique). Cela pourrait se produire une troisième fois. L’Occident est, de façon très forte, confronté à cette décadence de la liberté chrétienne. Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours un enfant sur quatre éliminé par avortement, un couple sur deux détruit par divorce, un nombre non mesurable de vieux parents délaissés ? La fécondité des familles s’écroule au nom du bonheur individuel devenu dieu, au nom de l’équilibre de sa vie, de son plan de carrière ou de ses loisirs ? Or, comme par hasard, en même temps que mai 68 faisait de l’hédonisme sa sagesse jusqu’à la mort, il introduisait les guerriers de l’Islam dans ses banlieues. N’y-t-il pas là une surprenante coïncidence, « un esprit d’erreur venant de Dieu »[66], dirait la Bible ?
Cette partie concerne tout analyste politique, qu’il soit croyant ou non.
Actuellement, l’Islam connaît une puissante phase d’orgueil politique. Or il semble que ces événements inquiétant, cette folie nouvelle, soit suscitée par une dimension particulière, religieuse et eschatologique. Des prophéties contenues dans le Coran, des prophéties qui parlent de fin du monde, d’Antéchrist, semblent être la cause directe de tout.
Une objection peut sans doute se poser ici. Pourquoi rapporter et analyser ces prophéties de l’Islam ? Pourquoi leur donner une valeur alors que j’affirmais dans la première partie qu’il est plus que douteux que le Coran* ait été dicté par Dieu ? Il n’y a pas contradiction pour la raison suivante : il est possible de constater que ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’une prophétie à la fois étonnement proche de la réalité et trompeuse[67] dans sa lettre aboutit à des événements historiques inouïs. Quel exégète accepterait comme authentique une histoire racontant comment un Empire de 20 millions d’âmes fut pris par une armée composée de 200 guerriers ? Ce n’est pas la Bible qui rapporte cette histoire mais les annales du XVIème siècle. Elles concernent l’empire des Incas. Les chroniqueurs espagnols, pour expliquer cette victoire, rapportent que ce peuple religieux croyait en une prophétie : « Des dieux portant la barbe, montés sur de grands cerfs viendront de l’Orient et apporteront le salut.» Les Indiens d’Amérique du Sud sont heureux d’avoir reçu le christianisme. Ils ont été délivrés à la fois des sacrifices humains et du culte des démons grimaçants. Mais ils se souviennent de la façon dont Francisco Pissarro, accompagné de 160 Espagnols, massacra en deux heures, par traîtrise, l’élite de leur armée le 16 novembre 1532. Le dieu de Pissarro était l’or.
Un avertissement reste à donner au lecteur. Ces prophéties sont difficiles à lire. Elles sont anciennes. Les orientaux ne pensaient pas comme nous. Ils maniaient avec dextérité les symboles, les images, les allégories. Dans le chapitre suivant, je montrerai avec plus de clarté la signification de ces monuments confus. Mais, dans un premier temps, il est nécessaire de s’atteler à donner la totalité des textes avec leurs références. C’est en effet cette matière que médite chaque enfant musulman.
Il s’agit de prophéties de Mohamed. Il a annoncé des épreuves si terribles que : "Au début de l’Islam, celui qui contrevient à un dixième des exigences de l’Islam est condamné ; mais à la fin du monde, celui qui n’en accomplira qu’un dixième sera sauvé, tant il y aura des persécutions." La tradition musulmane dit qu’après ces malheurs commencera un âge d’or unique, comme jamais vu. Le spirituel sera alors aisément accessible, même si, peu d’hommes en voudront.
Auparavant, les signes précurseurs décrits par le Prophète doivent se produire : « Au Nom d’Allah, Clément et Miséricordieux, quand le soleil sera obscurci, et que les étoiles deviendront ternes, et les montagnes mises en marche, et les chamelles à terme négligées, et les bêtes farouches rassemblées, et les mers allumées, et les âmes accouplées, et que l’on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée[68]. Quand les feuilles seront déployées, et le ciel écorché et la fournaise attisée, et le Paradis rapproché… alors viendra la fin.[69]»
De manière plus précise, dix signes que le Prophète a évoqué sont relevés dans les Hadith*[70]. Leur ordre est incertain. Leur signification, (littérale ou symbolique), est discutée par les théologiens, avec une passion exacerbée par les événements actuels.
1- Le soleil se levant à l’Ouest[71]. "Le jour où Nous plierons le ciel comme on plie le rouleau des livres." Cette prophétie signifie probablement que, lors de ces événements, la puissance mondiale appartiendra, à tous les plans, à l’Occident.
2- Un phénomène sismique en Occident, un autre en Orient, un troisième en Arabie[72]. La terre sera secouée par un grand séisme, le ciel se fendra, les planètes se disperseront, les mers seront projetées, les sépulcres bouleversés, les montagnes voleront comme des flocons de laine cardée. Le mode connaîtra-t-il de profonds et rapides bouleversements structurels ? Certains interprètes pensent à l’intrusion rapide du monde occidental dans les sociétés traditionnelles (Télévision et ses mœurs).
3- L’apparition de la fumée qui restera 40 jours sur terre[73].
Le Coran en parle (sourate 44, La Fumée) et raconte comment elle va s’étendre
sur Terre. Selon certains exégèses dont Abi Massoud, ce serait un temps
terrible de faim, de misère semblable à ce qui est arrivé à la tribu de
Quoraïch au temps de Mohamed. Ils y voient les souffrances matérielles
actuelles des nations musulmanes, causées selon eux par le pillage et la
domination économique des nations occidentales. D’autres savants comme l’imam
Al Qortobi, pensent, puisque le Prophète l’a dit, que cette fumée sera une
preuve de l’enfer. "Il s’est ensuite
adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu’à la terre :
"Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent : "Nous
venons obéissants". Certains
musulmans y voient l’Occident matérialiste et dominateur. Sa puissance est
inouïe. Il répand le cancer de ses idées jusqu’au cœur des foyers croyants par
la télévision. « Ils montèrent sur
toute l'étendue du pays, puis ils investirent le camp des saints ».
4- La venue du Mahdi, le dernier grand imam (Docteur et chef politique) de l’Islam. Le temps de la fin commencera par la venue d’un grand imam dont la mission consistera à préparer le peuple musulman à l’épreuve. Au sens étymologique, le Mahdi signifie « celui qui est bien guidé ». Le mot dérive d'un verbe "Hada" qui signifie guider. Le prophète Mohamed s'est servi de ce mot dans son sens littéral quand il dit : "je vous recommande ma tradition et la tradition de mes califes orthodoxes et bien guidés après moi."
En pratique, dans le vocabulaire religieux, le Mahdi désigne «un homme de la famille du Prophète[74] qui viendra à la fin des temps, remplira la terre de justice et d’équité après qu’elle eût été remplie d’injustice et d’iniquité. » Bismilahi Rahmani Rahimi parle du Mahdi comme d’un messager puissant de l’Islam qui précèdera les événements de la fin du monde et la venue de l’Antéchrist. Il raffermira la communauté musulmane dans sa foi.
La détermination du mot Mahdi par l’article défini montre clairement qu’il s’agit d’une personne vivante et non d’un signe ou d’une réforme. Elle montre également que le Mahdi symbolise le bien comme Dajjal* symbolise le mal. Pour les Musulmans, ces deux Hadith* sont loin d’être une mythologie. Il est certain que beaucoup de personnes ont déclaré être le Mahdi tant attendu par la Communauté islamique[75].
5- La venue de Dajjal*, l’Antéchrist : C’est l’étape suivante, terrible. Un Hadith*, rapporté par de nombreux traditionalistes, nous informe que, avant la grande bataille de Gog et Magog* et le retour de Jésus, viendra le Dajjal, l’Antéchrist. Le Prophète s’en préservait par un signe quand il en parlait. Il disait : «Il se comparera à Dieu. Dans son mensonge, il prétendra être Dieu.»
Selon Mohamed, le Dajjal sera d’origine juive. Il sera jeune et naîtra après une période de 30 ans durant laquelle ses parents n’auront pas eu d’enfants. Son œil droit sera éteint ! Il sera borgne. Il sera à l’image de Abd Al Ozza Ibnou Ouatane, un grand ennemi de l’Islam. Abou-Idrîs-El-Khaulâni rapporte la réponse suivante faite par le prophète : « O Envoyé de Dieu... Dieu nous a apporté les bienfaits de l'Islam. Après ce bien, le mal viendra-t-il de nouveau ? Oui, répondit-il... - Qu'est-ce qui produira ces troubles ? demandai-je. - Ce sont des gens qui suivront une autre voie que la mienne... il y aura aux portes de l'enfer des gens qui appelleront à eux les hommes, et qui précipiteront dans l'enfer ceux qui répondront à leur appel. - O Envoyé de Dieu, lui dis-je, dépeins-nous ces gens-là. - Ils seront, répondit-il, de notre race et parleront notre langue... Lorsqu’il n’y aura plus ni assemblée, ni imam, restez à l'écart de tous les partis...[76]».
6- La sortie de la Bête qui écrira "croyant" entre les yeux des croyants et "infidèle" entre les yeux des infidèles[77]. C’est une bête de taille gigantesque, ayant une ressemblance avec beaucoup d’animaux, douée de parole, qui surgira de la terre et s’adressera aux gens pour les blâmer d’être mécréants. Pour les Musulmans, elle est décrite non comme une bête réelle mais comme l’image d’une monstrueuse idéologie, d’une tyrannie politique, celle de l’Antéchrist. Celui qui sera croyant sera marqué au front et ne pourra plus acheter ni vendre librement[78]. Les musulmans seront montrés du doigt, marginalisés et persécutés.
7- La grande guerre contre l’Islam, Gog et Magog*. Il s’agit de la grande guerre de la fin du monde, prophétisée par Ezéchiel. Anas-ben-Mâlik rapporte que le Prophète a dit : "l'Antéchrist viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist." Hadith* 92, 26 (Point 2). Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70000 juifs armés le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le suivront. Il attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à boire et à manger. Les musulmans seront tentés de le suivre et d’apostasier leur foi. Mais, selon le Prophète, les Musulmans fidèles mangeront (seront nourri) par le dikrh, le Rappel d’Allah, la prière récitée cinq fois par jour. (Soubhannallah ! Hamdoulillah ! Allahouakbar !).
Le monde entier, accompagné des démons, se liguera contre le peuple musulman,
mené par l’Antéchrist. Le passage coranique parlant de la guerre se réfère à un
épisode biblique, lié à une prophétie d’Ezéchiel[79].
L’Apocalypse 20, 7-9 en fait le symbole de la guerre finale : « Les mille ans écoulés, Satan, relâché
de sa prison, s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre, Gog et
Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer
; ils montèrent sur toute l'étendue du pays, puis ils investirent le camp des
saints, la Cité bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Selon
certains théologiens musulmans, dont Acha’Raoui, ce malheur viendra du fait de
la provocation d’une communauté de musulmans malfaisants.
8- Un feu naissant à Aden (au Yémen), qui chassera les habitants
puis la destruction de la Kaaba* par
les Abyssins. Il s’agit de la destruction physique de tous les lieux saints
de l’Islam, prophétie étonnante et pourtant explicitement enseignée par
Mohamed. Cette destruction finale de l’Islam visible par les armes du Dajjal fait explicitement partie de la foi eschatologique des Musulmans.
9- L’apostasie* : Après ces événements graves, le Coran* sera
enlevé des lèvres et des cœurs, l’incroyance deviendra générale. Bismilahi Rahmani Rahimi l’explique
: « Retenez chères sœurs et frères, que quatre femmes qui
fréquentaient le Messager d’Allah nous rapportent qu’il a dit : "Malheur aux arabes[80] !"
Les compagnons questionnèrent alors : "Dieu
nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants ?" -
Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et
autres)"» Et Allah est le plus savant. Il y a ici en effet pour l’Islam
un grand mystère[81]. Qui
sont ces Arabes pervers ? Est-ce la royauté Wahhabite* qui fit entrer l’Armée
U.S. sur la Terre Sainte en 1991 ? Est-ce au contraire les Arabes islamistes tel Bin Laden,
eux qui tuent des innocents et écrasent leurs femmes sous un joug mortel ?
L’hésitation est d’autant plus compréhensible si l’on suit le reste des prophéties de Mohamed : c’est l’Oumma*, "l’Eglise de l’Islam", qui subira l’épreuve d’une apostasie généralisée. Le vice se répandra partout. Certains signes annoncés le prouvent parmi lesquels on trouve « la perte des objets confiés en dépôt, la rivalité dans la direction des mosquées, la multiplication des constructions plus hautes les unes que les autres (signe d’orgueil), la fréquence de la fornication, la consommation de l’alcool, prendre des filles comme chanteuses et danseuses dans les réunions et les fêtes, le bâtard qui devient maître et gouverneur, accorder des responsabilités à ceux qui ne le méritent pas, la multiplication des nouveautés blâmables, le manque de pudeur des femmes qui découvrent les parties intimes de leur corps, le juge qui n’applique pas la justice, la rareté des savants qui dénoncent les nouveautés blâmables, la décadence morale et d’autres actes illicites encore. »
Une dernière prophétie, tirée des Hadith*, est importante à citer. Elle semble donner la clef des autres : “L’Islam a commencé étranger et finira étranger.” Le sens en paraît évident : il s’agit de l’annonce explicite d’une diminution de puissance, d’un cheminement de la religion islamique vers la pauvreté, la petitesse et la faiblesse. Cette prophétie ressemble fort à celle qui s’applique au christianisme.
10- La descente de Issa (Jésus, fils de Marie), que la Paix d’Allah soit sur lui. Un Hadith* de Muslim rapporte que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde un petit reste de croyants. Ils seront de fidèles Musulmans comme au temps béni de Médine*. « Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : vient diriger notre prière et Issa répondra : non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de Mohamed chacun peut présider la prière de l’autre. »
D'après Abou-Horaïra, le Prophète a dit : "l'heure dernière ne viendra pas tant que le fils de Marie ne sera pas descendu parmi vous en qualité d'arbitre équitable. Il brisera la croix, il mettra à mort le porc, il supprimera le tribut. Alors l'argent sera si abondant que personne ne voudra plus l'accepter". Hadith*.
Ainsi est annoncé explicitement le retour de Issa- Jésus, fils de Marie. A cette époque, tous les êtres humains seront croyants et une prosternation vaudra mieux que le monde et ce qu’il contient. Issa (Jésus), apparaîtra au minaret blanc de la Mosquée de Omeyyades à Damas, et tuera Dajjal*, l’Antéchrist, près de Ramallah, aujourd’hui, en Palestine. Les négateurs qui sentiront l’odeur de Jésus mourront.
Son apparition ne sera pas une vague grâce spirituelle
mais une apparition réelle et visible. Jésus ne reviendra pas en tant que
Prophète, car après Mohamed, il ne peut y avoir de prophète. Il n’annoncera
rien de nouveau mais viendra rétablir l’Islam, la religion d’Abraham. Il sera
l’un des sages de la communauté, mais il ne sera pas imam. Il prêchera l’Islam
aux Chrétiens qui l’écouteront. Il confessera qu’il n’est pas Dieu. Il
confirmera qu’il est le Messie. Il interdira le porc, il balayera le mythe de
la croix. Il pratiquera l’Islam, qui sera dernière religion à subsister, pour
l’éternité. Ceux qui auront su rester fidèles dans l’épreuve de l’Antéchrist
seront bénis. A genoux, c’est-à-dire
repentants, les peuples jusque là soumis à l’Antéchrist pleureront en disant : “Nous ne savions pas que tu existais.
Nous croyions, on nous l’avait dit, que tu n’étais qu’un mauvais esprit, un
dieu jaloux de son pouvoir. Pardon pour nos péchés. Fais de nous ce qu’il te
plaira.” Mais, dans l’apparition de Jésus, ils ne discerneront ni jugement
ni condamnation, du moins pour ceux qui se seront repentis. Alors le petit reste des Musulmans restés fidèles comprendra la
raison des terribles épreuves de leur histoire. Dieu les avait préparés au
paradis par la famine ressentie sur la terre.
Ces prophéties annoncent visiblement une fin
douloureuse de l’Islam, puis une victoire définitive sur les forces du mal,
grâce à la sainteté des cœurs et par le retour du Christ. Les musulmans spirituels actuels les résument de la manière suivante
:
« Tout commencera effectivement par la venue du Mahdi. Il préparera les Musulmans ç l’épreuve en renouvelant leur foi. « Vers cette même époque paraîtra l’Antéchrist (en arabe, le Dajjal). Par ses mensonges, c’est lui qui rendra conscient le monde non musulman du danger mortel que représente tout l’Islam pour le monde entier. Il sera juif. Il aura la caractéristique physique d’être borgne. L’éminent Cheikh Al Qardaoui pense que nous sommes en période de Dajjal, car l’être humain ne regarde plus que d’un œil. C’est la vision matérialiste du monde. Il serait déjà né.
Il attirera beaucoup de musulmans à lui car il donnera à boire et à
manger. Les musulmans seront tentés de le suivre et de renoncer à
leur foi. Ses critiques contre l’Islam seront écoutées dans le monde. Il
ne fera pas dans la nuance. Il ne distinguera pas le bon musulman du
mauvais. La raison de cette confusion sera l’action violente, les
assassinats perpétrés par des membres pervertis parmi les Musulmans. Le
Prophète Mohamed dit que ces pervers seront de nationalité arabe. "Malheur
aux Arabes"»
« Après un temps où la violence se radicalisera de part et d’autre
commencera la grande guerre contre l’Islam, la bataille finale que le Prophète
appelle ‘Gog et Magog*’. Le monde entier, accompagné des démons, se liguera
contre le peuple musulman, mené par l’Antéchrist. Le premier signe de sa venue
sera le suivant. Il réussira à susciter une réunion des armées du monde entier
sur le territoire même de la terre sainte, l’Arabie. »
« La guerre se terminera mal pour l’Islam, au moins dans sa
dimension politique. Le Prophète Mohamed annonce explicitement qu’un feu naîtra
à Aden (au Yémen), qui chassera les habitants. Les royaumes musulmans seront
détruits. Pire, la destruction ira jusqu’à l’inouï. Tous les lieux saints de l’Islam
seront perdus : la Kaaba de
La Mecque*, la ville sainte de Médine seront détruites. La ville de Jérusalem*,
troisième lieu saint, sera perdue. Devant une telle ruine politique, un
tremblement saisira la communauté musulmane dans son ensemble. Les foules
traumatisées par ce qui leur paraîtra être un abandon de Dieu, renonceront en
masse à la religion. Le Prophète annonce pour la fin du monde ce grand
mouvement d’apostasie. Le vice se répandra partout. »
Cette destruction de l’Islam
politique, cet appauvrissement de l’Islam religieux provoquera la réalisation
de la prophétie de Mohamed : “ L’Islam
a commencé étranger. Il finira étranger.” Ainsi taillée par Dieu, la communauté
musulmane, loin de disparaître, connaîtra un renouveau intérieur unique. Elle sera faible en nombre mais les
quelques musulmans qui resteront seront fidèles, humbles et priants. L’age
d’or du commencement réapparaîtra. Les musulmans seront semblables à ceux de
Médine. A cette époque, la seule épée était la foi en Dieu. Alors viendra la
fin du monde. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra du Ciel. »
Un point prophétique important doit être ici souligner. Il synthétise tout cela. Il s’agit d’une ‘erreur’ apparente du Coran dont la signification est sans doute très profonde. Les Juifs riaient souvent de Mohamed en lui disant : « Tu te trompes. Le livre de la Genèse est net sur ce point. Ce n’est pas Ismaël qui faillit être immolé par Abraham à Yahvé. C’est Isaac. » Alors le Prophète se mettait en colère. Il disait[82] qu’Abraham avait des fils, dont le plus connus était Ismaël, "l’égorgé", le fils aîné d’Abraham, qu’il eut de Agar l’égyptienne copte. Mohamed précise : « Qui dit que l’égorgé était Isaac, doit avoir reçu cette prétention des fils d’Israël, qui ont altéré et faussé la Torah et l’Evangile, et intentionnellement changé les informations qu’ils possédaient. Car Abraham avait reçu l’ordre d’égorger son fils aîné. »
Dieu dit : « Nous annonçâmes à Abraham qu’il aurait un fils d’une grande douceur de caractère. Lorsque son fils fut en âge de se diriger, Abraham lui dit : "O mon fils, j’ai rêvé que je t’immolais en sacrifice. Qu’en penses-tu " "O mon père, lui dit son fils, exécute ce qui t’est ordonné. Je serai courageux s’il plaît à Dieu[83] ». Il accepta l’ordre donné à son père et lui promit de se résigner. Le couteau du père allait s’abattre mais Dieu retint son bras. Alors Ismaël fut sauvé. La descendance d’Abraham ne périt pas. Les musulmans fêtent depuis ce jour le salut d’Ismaël dans la grande fête du Sacrifice. Dieu dit : « Mentionne Ismaël dans le Livre. Il respectait la foi jurée. Ce fut un Prophète. Il recommandait la prière et la charité aux siens. Il était l’élu de son Seigneur[84]»
En quoi cette erreur coranique peut-elle avoir une quelconque importance ? C’est que dans cette histoire, rien n’est laissé au hasard. Nous avons affaire à des allégories* peut-être inspirées par Dieu. Chaque détail est important car il signifie quelque chose de l’avenir. Les Chrétiens pensent avec les Juifs que c’est Isaac qui faillit être sacrifié[85] par Abraham. Au dernier moment, Dieu refusa qu’Abraham aille jusqu’au bout de son geste. L’enfant fut sauvé et remplacé par un bélier[86]. Ils y voient une allégorie portant sur leur eschatologie*[87]. La conséquence est que les Chrétiens croient que, vers la fin du monde, leur destin ressemblera à celui d’Isaac. Ils subiront de la part d’un Antéchrist un abaissement et un martyre. La dernière génération sera, à l’image du fils d’Abraham, humble et soumise. Elle se laissera immoler. Son attitude fera fondre le cœur de Dieu et, sans tarder, le Christ reviendra dans sa gloire[88].
L’Islam a reçu la même prophétie sous les traits d’Ismaël, son archétype biblique. Ce fait semble indiquer que le destin de cette religion est identique. Et, effectivement, si l’on se penche sur les prophéties internes à l’Islam, on s’aperçoit qu’elles sont presque identiques à celles du christianisme.
A notre époque, depuis les années 1980, une partie de l’Islam est tenté par le fanatisme. La particularité de ce phénomène est qu’il touche, et cela de plus en plus, le monde entier. Toute une jeunesse musulmane croit servir Dieu en entraînant le maximum de gens dans un désir de revanche, dans une guerre "sainte" et sans pitié contre tout ce qui n’est pas cette forme exaltée et politique de la religion. Un mauvais esprit de haine et de vengeance semble avoir envahi l’Oumma* et ce pas seulement au plan religieux. L’Islam est blessé dans son orgueil politique et cherche revanche. L’Occident l’a colonisé pendant deux siècles. La science des pays chrétiens et la puissance financière qui en sort sont une constante provocation à l’Islam réduit au sous-développement. La perte de la Palestine, terre considérée comme à jamais musulmane, ne passe pas. Tout cela exacerbe la haine, de manière finalement assez semblable à celle de la jeunesse allemande de 1933.
La partie visible et remuante de l’Islam veut la guerre. Incapable de s’armer, elle médite des plans d’attentats. Nourris des prophéties du Coran que nous venons de citer, mais présentées de manière digérée et transformée par de faux imams belliqueux, le rêve de milliers de jeunes consiste à mourir en martyr en tuant des Juifs ou des occidentaux. Dans certains pays, on s’attaque aux Chrétiens, aux Juifs aux Musulmans modérés. On tue, au hasard d’une rencontre en confessant le nom d’Allah. Le sang est désiré. Des rêves d’attentats nucléaires hantent les nuits fiévreuses des fanatiques.
Si la violence éclate, elle produira un grand malheur pour le monde entier, non seulement pour les Occidentaux, juifs et chrétiens, mais surtout pour les Musulmans eux-mêmes. Concrètement, trois points chauds principaux marquent ce début de siècle. 1- Le Pakistan et l’Inde, non seulement parce que les revendications territoriales liées au Cachemire concernent prêt d’un milliard et demi d’humains mais aussi parce que l’arme nucléaire est possédée par ces deux nations. 2- Israël et les nations arabes[89], avec au centre de la haine, "Jérusalem". 3- L’Arabie Saoudite enfin, siège à la fois des lieux saints musulmans et de l’internationale terroriste[90].
Nous allons montrer au chapitre suivant que l’Histoire nous apprend qu’il est probable que les tensions iront en augmentant. Un scénario assez convaincant se dessine. Dans ce crescendo, il faut espérer que l’arme atomique ne sera pas utilisée. Car ici se trouve le risque principal pour le XXIème siècle : celui de la prolifération atomique dans les mains de fous de Dieu suicidaires. La guerre de l’Islam semble de plus en plus envisageable. En 20 ans, la jeunesse musulmane a changé si vite qu’on en est effrayé. Actuellement, dans les écoles coraniques d’une partie du monde musulman, on apprend par cœur le Coran et on explique aux enfants, filles et garçons, que le but de la vie consiste à mourir martyr en tuant. C’est pour cette raison que cette guerre n’est pas terminée mais concerne notre avenir, partout dans le monde. C’est la guerre de l’Islam.
Sur le mémorial des martyrs de la résistance contre le nazisme, à Lyon, une épitaphe proclame : « L’homme qui ne se souvient pas de l’histoire se condamne à la revivre. » Depuis la seconde guerre mondiale, afin de ne plus jamais voir une telle horreur, l’Europe fait une hypermnésie du nazisme et de l’antiracisme. Si les hommes pouvaient se souvenir de toute l’histoire, cette phrase prendrait sens. En effet, une guerre s’est jadis produite dont on ne peut manquer de remarquer qu’elle ressemble fort à celle-ci. On ne s’en souvient plus. Il semble qu’elle va recommencer.
Flavius Josèphe était général de l’armée juive au cours de la guerre terrible qui commença en 66 après Jésus Christ et aboutit à la ruine totale de la nation juive. Elle se termina en l’an 70. Le général romain Titus prit Jérusalem. Le siège eut lieu juste avant la pâque et les Juifs s’étaient rassemblés en grand nombre à Jérusalem. Devenu historien, Flavius Josèphe raconte : 1 100 000 juifs furent exterminés et 100 000 prisonniers furent déportés en esclavage. Un tiers, exactement un tiers des Juifs présents dans le monde entier à cette époque périt durant le conflit. Ce fut la plus terrible bataille de l’Antiquité. Vingt ans plus tard, encore bouleversé par ces événements qui avaient frappé son peuple, saint Jean écrivait[91] : « On relâcha les quatre Anges qui se tenaient prêts pour l'heure et le jour et le mois et l'année, afin d'exterminer le tiers des hommes. Leur armée comptait 200.000.000 (sic) de cavaliers : on m'en précisa le nombre. Tels m'apparurent en vision les chevaux et leurs cavaliers : ceux-ci portent des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre ; quant aux chevaux, leur tête est comme celle du lion, et leur bouche crache feu et fumée et soufre. Alors le tiers des hommes fut exterminé par ces trois fléaux : le feu, la fumée et le soufre vomis de la bouche des chevaux. Car la puissance des chevaux réside en leur bouche ; elle réside aussi dans leur queue : ces queues, en effet, ainsi que des serpents, sont munies de têtes dont elles se servent pour nuire. »
Après sa capture par les romains, Flavius Josèphe fut laissé en vie. Il mit plus tard par écrit ses souvenirs, avec la précision d’un témoin de l’intérieur. Son livre s’intitule La guerre des Juifs.
Le premier intérêt de son ouvrage est qu’en le lisant, hormis les armes utilisées, on se croirait au XXIème siècle. Rien ne semble avoir changé. Les acteurs de notre histoire actuelle sont présents. Les mentalités sont semblables jusque dans certains détails troublants. En s’appuyant sur une telle analogie, il est même possible de se faire une idée de ce que pourrait être le scénario du futur si on n’y prend pas garde. Cette fois, les deux acteurs principaux ne seront plus Rome et le Peuple juif mais l’Occident et l’Islam.
J’ai divisé ce scénario en quatre étapes : 1- Les causes : une prophétie mal comprise et un orgueil politique aveuglant ; 2- La volonté de déclencher par tous les moyens une guerre eschatologique contre l’Empire occidental ; 3- La guerre elle-même, poussée par quelques fanatiques jusqu’au suicide et à la l’autodestruction de tout l’Islam ; 4- Les conséquences à long terme : l’apostasie* des masses musulmanes. A chaque étape, j’ai rappelé les prophéties de Mohamed afin que le rapport puisse être facilité.
L’ouvrage de Flavius Josèphe présente un second intérêt. Il vient du
fait que Josèphe était prophète. Il
semble qu’il ait été le dernier détenteur du don juif de la prophétie, non
seulement parce qu’il annonçait l’avenir mais parce qu’il en expliquait le sens
divin. A propos de son don de prophétie, Josèphe se raconte lui-même. (Il
utilise la troisième personne du singulier)[92]
: « Après que Josèphe ait été
capturé, le général Vespasien commanda de le garder très soigneusement, parce
qu’il voulait l’envoyer à Néron. Josèphe l’ayant su lui fit dire qu’il avait
quelque chose à lui déclarer. Vespasien lui donna audience en présence de son
fils Titus et de deux de ses amis. "Vous croyez sans doute, Seigneur,
avoir seulement entre vos mains Josèphe prisonnier. Mais je viens par l’ordre
de Dieu vous donner avis d’une chose qui vous est infiniment plus importante.
Vous voulez m’envoyer à Néron. Et pourquoi m’y envoyer ? C’est vous seul que je
dois regarder comme empereur, et Titus après vous, parce que vous monterez tous
deux sur le trône. Faites-moi donc garder tant qu’il vous plaira, mais comme
votre prisonnier, et non pas comme celui d’un autre, puisque vous serez bientôt
maître de toute la terre." Vespasien crut que Josèphe ne lui parlait de la
sorte que pour l’obliger à lui être favorable. L’un des deux amis demanda à
Josèphe de prouver que ces prédictions n’étaient pas des rêveries. Il lui
demanda s’il avait prévu la ruine de Jotapat et sa capture. Josèphe répondit
qu’il avait prédit à ceux de Jotapat que leur ville serait prise après une
résistance de quarante-sept jours, et que lui-même tomberait vivant entre les
mains des Romains. Vespasien fit vérifier secrètement auprès des autres
prisonniers si cela s’était passé de la sorte. Il trouva que c’était vrai.»
Il convient donc d’étudier avec soin son ouvrage. Il constitue
peut-être une allégorie*, à l’échelle d’un peuple de trois millions de membres,
de ce que pourraient vivre l’Islam de plus d’un milliard d’humains et
l’Occident dans les années à venir.
Après la fondation par l’Ayatollah Khomeini de la première République islamique, le rêve de la conquête s’est réveillé.
Les années qui précédèrent la Guerre des Juifs contre les Romains, ressemblent aux nôtres depuis 1979. L’origine de cette guerre qui aboutit à la fin d’Israël se trouve dans l’existence de prophéties mal comprises. Un phénomène semblable vient de se produire dans l’Islam. Une secte musulmane, appelée Wahhabite* et dont le siège est l’Arabie reproduit l’erreur des Juifs en l’appliquant aux prophéties reçues de Mohamed.
Rappelons les événements du premier siècle de l’ère chrétienne. Flavius Josèphe écrit[93] : « Si l’on veut considérer tout ce que je vais dire, on verra que les hommes ne périssent que par leur faute, puisqu’il n’y a pas de moyens dont Dieu ne se serve pour leur salut et pour leur faire connaître ce qu’ils doivent faire. Ainsi les Juifs : Ce qui les porta principalement à s’engager dans cette malheureuse guerre fut l’ambiguïté d’un passage de l’Ecriture, qui disait que l’on verrait en ce temps-là un homme de leur contrée commander à toute la terre. Ils l’interprétèrent en leur faveur, et plusieurs même des plus habiles y furent trompés ; car cet oracle marquait quelqu’un d’autre, qui fut créé empereur lorsqu’il était dans la Judée[94]. Mais ils expliquaient toutes ces prédictions à leur fantaisie, et ne connurent leur erreur que lorsqu’ils en furent convaincus par leur entière ruine. »
Les Juifs avaient en effet reçu en effet dans la Bible des prophéties
concernant la venue du Messie. Mais elles pouvaient signifier deux choses : Le
Messie pouvait être soit un militaire puissant qui imposerait sa loi au monde
entier : « En ce jour-là, Israël
triomphera. Les rois des nations serviront Israël ! Elles lui apporteront leurs
richesses. La nation et le royaume qui ne te serviront pas périra. Les
richesses du Liban viendront chez toi. Ils s'approcheront de toi, humblement,
les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront à tes pieds, tous ceux qui te
méprisaient. »
D’autres Juifs pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre
qui prendrait sur lui les péchés du monde entier pour ouvrir aux hommes le
paradis de Dieu[95] : «Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé. Son
inspiration est dans la crainte de Yahvé. Il jugera mais non sur l'apparence.
Il se prononcera mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice,
il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays.»
Les débats faisaient rage entre ces deux écoles. Ils étaient violents. Les fondamentalistes de l’époque étaient appelés zélotes*. Ils croyaient au Messie militaire et tuaient souvent les Juifs spirituels, les pauvres de Yahvé appelés couramment anawims. Une jeune femme appelée Marie en avait jadis fait partie à Nazareth.
Or, l’histoire l’a montré plus tard, ce sont les Juifs spirituels qui avaient raison. Pourtant, Dieu laissa agir les zélotes. Flavius Josèphe donne une explication théologique de cette folie des fanatiques. Ils furent aveuglés par un esprit venant de Dieu, dit-il, ils crurent en une série de prophéties messianiques ambiguës[96]. Dieu voulut cet aveuglement, afin de les humilier puis de les sauver dans la vie éternelle.
De même, selon la secte Wahhabite*, il n’y a rien de mystique dans les annonces de Mohamed. Rien n’est lié au développement futur de l’humilité de l’Islam. Au contraire, il s’agit pour eux de l’annonce explicite de plusieurs événements politiques glorieux pour l’Islam. Ils ne gardent qu’une interprétation militaire et dure « qui les arrange.» Pour eux, les événements se produiront en cinq étapes, qui se retrouvent effectivement dans les prophéties de Mohamed[97].
1- Ils commenceront par un signe : l’invasion de la terre Sainte d’Arabie par des armées infidèles. Ce sera la marque du début de la grande guerre de l’Islam. Curieusement, l’histoire semble leur avoir donné raison depuis la guerre du Golfe (1991) « où la monarchie d’Arabie Saoudite, dans sa perversité (sic), permit elle-même l’entrée des armées U.S. impie sur la Terre Sainte.»[98]
2- Cette armée impie aura un lien avec Israël et l’Antéchrist sera présent avec eux. « L’Antéchrist borgne (Dajjal) sera le chef du sionisme juif ». Là encore, l’application Wahhabite est nette : le plus grand allié d’Israël n’est-il pas le monde matérialiste des U.S.A. ? N’y a-t-il pas un lien entre ces événements et le vol par les Juifs de la terre musulmane de Palestine ?
3- Alors commencera une grande guerre. « Voici venir la troisième guerre mondiale, celle de Gog et Magog*[99]». Les analystes politiques ne donneront aucune chance au peuple musulman, à cause du nombre et de la puissance des armées ennemies.
4-
Mais, alors que tout semblera perdu, Dieu donnera la victoire totale à la
Communauté Sainte. Allah va livrer ses
ennemis à l’Islam, dans un dernier combat. Les Juifs et leurs allés impies
seront exterminés de la surface de la terre. On mettra sept mois à enterrer
leurs cadavres[100].
Allah remportera cette grande victoire par toutes sortes de fléaux : la guerre,
la peste, la grêle etc. La Palestine redeviendra la terre bénie de l’Islam. Le
monde deviendra un seul Califat, soumis à la sainte loi d’Allah. Ceux qui
refuseront de se convertir disparaîtront.
5- Alors Jésus reviendra et
balayera le reste des Chrétiens. Le monde entier sera, sous son commandement,
musulman. L’Antéchrist, qui est né en Occident, sera vaincu et la gloire
d’Allah sera exaltée pour toujours.»
Les islamistes Wahhabites* appuient leur vision apocalyptique sur un texte du prophète Ezéchiel qui est considéré comme un prophète d’Allah. Il parle de ce combat de Gog et Magog* contre le peuple saint. Il est étonnant de constater cette ironie de l’histoire. C’est exactement le même texte qui nourrissait l’endurance incroyable des zélotes Juifs, les poussant à combattre jusqu’à la mort, alors que tout semblait perdu. Nous allons montrer tout au long de ce chapitre à quel point ils se trompaient dans l’interprétation de la prophétie. La prophétie d’Ezéchiel est la suivante[101] (Quand Ezéchiel parle de Terre Sainte, il faut entendre ici d’abord l’Arabie puis, en second lieu, la Palestine. Les Wahhabites d’aujourd’hui voient dans Gog les deux grands Satans, U.S.A. et Europe croisée) :
« Ainsi parle Dieu à Gog
(le peuple de l’Antéchrist) : Ainsi, ce jour-là, alors que mon Oumma*[102]
vivra en paix, tu élaboreras le dessein de te mettre en route pour l’attaquer.
Tu quitteras ta résidence à l'extrême nord, toi et des peuples nombreux avec
toi, tous montés sur des chevaux, troupe énorme, armée innombrable. Tu monteras
contre mon Oumma. Tu seras comme une nuée qui recouvre la terre.
Ainsi parle Dieu contre Gog :
C'est de toi dont j'ai parlé au temps jadis, par mes serviteurs les prophètes
d'Israël, annonçant ta venue contre le Peuple Saint. En ce jour-là, au jour où
Gog s'avancera contre le territoire de ma sainte Communauté, ma colère montera.
Dans ma colère, je le dis : ce jour-là, je le jure, il y aura un grand tumulte
sur la Terre Sainte. J'appellerai contre Gog (l’alliance occidentale USA-Juifs)
toute sorte d'épée. Les soldats de Gog eux-mêmes tourneront l'épée l'un contre
l'autre. Je les châtierai par la peste et le sang, je ferai tomber la pluie
torrentielle, des grêlons, du feu et du soufre sur ses troupes et sur les
peuples nombreux qui sont avec lui. Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté,
je me ferai connaître aux yeux des nations. Ils sauront que je suis Allah.
Et toi, fils d'homme,
prophétise contre Gog. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu. Je me déclare
contre toi, Gog, prince, chef de Méshek et de Tubal. Je te ferai faire
demi-tour. Je briserai ton arc dans ta main gauche et je ferai tomber tes
flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes de la Terre Sainte,
toi, toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi. Je te donne en pâture
aux oiseaux de proie de toute espèce et aux bêtes sauvages : Tu tomberas en
plein champ, car moi, j'ai parlé, Parole de Dieu. »
L’influence de ce genre de prophétie est si puissante chez les jeunes musulmans qu’on se demande quel esprit est en train de les séduire.
Face à eux, le courant musulman spirituel est bien fragile et
persécuté. Ces fidèles lisent tout autrement les prophéties mais ont peu
d’influence sur les masses populaires. Ils ressemblent aux Anawims de l’Evangile
chrétien. Il existe quelques ressemblances matérielles puisque les mêmes textes
sont lus et médités. Mais leur interprétation des textes n’a rien à voir.
Parole de Mohamed : "Malheur aux arabes !" Les
compagnons questionnèrent alors : "Dieu
nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants ? - Oui,
c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et autres)"
Et Allah est le plus savant.
Depuis les attentats du 11 septembre, nous devons nous poser la question suivante : qu'est ce qui a fait de ces jeunes hommes les monstres qu'ils sont devenus ? Cela vient-il réellement de la querelle tenant à un morceau de terre au Moyen Orient ?
Si on demande à des Musulmans cultivés, pieux, de tendance traditionaliste mais progressistes, ce qui a poussé une partie des jeunes de leur Oumma* dans cette direction, beaucoup d'entre eux répondront par un mot : Wahhabisme. Cette variété d’Islam est apparue depuis moins de deux siècles en Arabie, et constitue la doctrine officielle des Etats du Golfe. Il s'agit du projet religieux le plus violent, le plus intolérant et le plus fanatique imaginable. Il s’agit de la forme la plus extrémiste du fondamentalisme islamique. Tous les Musulmans ne sont pas des terroristes kamikazes, mais tous les terroristes kamikazes musulmans sont Wahhabites[104].
Le Wahhabisme fut d’abord connu comme un puritanisme moral, qui réclame la punition de ceux qui prennent plaisir à écouter quelque forme de musique que ce soit à l'exception des tambours, et des punitions sévères pouvant aller jusqu'à la mort concernant l'alcoolisme ou les transgressions sexuelles. Il s'agit d'aboutir à un Islam dépouillé, plaidant pour des prières simples et brèves, des mosquées sobres. Ils prônent la destruction des pierres tombales (en ce que la décoration des mosquées et les cimetières incitent à la vénération, qui est de l'idolâtrie dans l'esprit Wahhabite). Les Wahhabites n'autorisent pas non plus que le nom du prophète Mohamed soit inscrit dans les Mosquées, pas plus qu'ils ne permettent la célébration de son anniversaire. Par-dessus tout, c'est la spiritualité ostentatoire qu'ils haïssent, tout comme les Protestants détestent la vénération des miracles et des saints de l'Eglise romaine. Ils condamnent les "incroyants", ceux qui ne prient pas.
Au plan dogmatique, leur doctrine est moins connue. Elle est pourtant essentielle. Ce sont eux qui ont mis en vogue la mode d’une interprétation millénariste[105] des prophéties coraniques. Ils sont certains que leur vision de l’Islam et leur domination militaire va s’imposer bientôt sur la terre entière.
Ibn Abdul Wahhab (1703-1792)[106], le fondateur de ce totalitarisme islamique. Il est pour certains le Mahdi[107] dont la venue était prophétisée par le Prophète Mohamed. Il est né à Uyaynah, dans la région de l'Arabie appelée Nejd, où est actuellement située la ville de Ryad, dont le prophète lui-même avait prédit que de ce lieu pourrait naître désordre et corruption[108]. Depuis les commencements de l'enseignement de Wahhab, vers la fin du XVIIIème siècle, son culte était associé aux massacres de tous ceux qui s'opposaient à lui.
Au XIXème siècle, le fondateur du royaume Saoudien, Ibn Saoud, institua le Wahhabisme comme croyance officielle. La haine arabe à l'encontre des Turcs trouva un point d'accord dans les discours du Wahhabisme à propos de la "décadence" de l'Islam turc. La vérité est que le Califat ottoman régnait sur une communauté (Oumma*) multinationale, au sein de laquelle de grandes différences de culture et de tradition étaient tolérées. Une telle tolérance n'existe pas dans le Wahhabisme, qui est le fondement de l'emportement de Bin Laden à l'encontre des U.S.A., dont le crime est d'avoir permis à ses troupes d'avoir foulé le sol Saoudien.
Pour avoir une idée de l’avenir sinistre que pourrait induire cette prophétie erronée, reprenons notre analogie avec Flavius Josèphe. La guerre des Juifs ne commence pas en 64 après Jésus-Christ. Elle est l’aboutissement d’un lent mûrissement de la haine contre les Romains grâce à l’action patiente, sur un siècle, de prédicateurs et de faux prophètes Juifs[109] : « Les prophéties concernant la future domination mondiale du judaïsme se répandirent partout dans le peuple par la faute de nombreux prédicateurs itinérants. Ils trompaient le peuple, sous un prétexte de religion. Ils le menaient dans des solitudes avec promesse que Dieu leur ferait voir par des signes manifestes qu’il voulait les affranchir de domination romaine. Un faux prophète égyptien, il était un très grand imposteur, enchanta tellement le peuple qu’il assembla près de trente mille hommes.»
Deux raisons expliquent pourquoi les islamistes voudront cette guerre jusqu’à la folie.
1- L’orgueil, la certitude d’être les détenteurs de la vérité. Flavius Josèphe décrit ainsi l’aveuglement auquel peut conduire l’orgueil[110] : « Ne peut-on pas donc dire avec raison que les folies des zélotes est la véritable cause du malheur des Juifs, et que ce que les Romains leur ont fait souffrir n’en a été qu’une juste punition ? Mais je laisse à chacun d’en juger comme il lui plaira. »
Comme tous les fondamentalistes, les Wahhabites* sont les plus inintelligents de tous les hommes. Inutile donc d’attendre d’eux un simple commencement de compréhension de la notion d’humilité en Islam. Voici un exemple significatif du niveau intellectuel de leur soi-disante fidélité à Allah. Les talibans arabes d’Afghanistan avaient un sens si tatillon de l’obéissance qui est due à Allah qu’ils appliquèrent aux femmes deux commandements coranique, quitte à les condamnaient à mort. 1) « La femme doit rester à la maison et s’occuper de ses enfants ». Ils interdirent donc aux femmes l’exercice des métiers et, en particulier, celui de médecin. Ainsi, les femmes malades ne pouvaient être soignées par des médecins femmes.2- « Le corps d’une femme ne peut être dénudé que devant son mari ». Ainsi, les femmes malades ne pouvaient pas non plus être soignées par des médecins hommes.
En ce qui concerne la guerre, leur sagesse individuelle se résume à deux alternatives : « la victoire politique ou la mort, c’est-à-dire le paradis ». Dans les deux cas, étant vainqueurs, ils n’ont aucune raison d’arrêter le combat. Les mouvements islamiques deviennent progressivement l'image même du motif obtus qui les fait combattre. Au lieu de prôner le débat et de chercher à rendre vivant l'Islam dans la modernité, ils choisissent de s'enfermer dans l'obscurantisme et «la négation du reste du monde». Ils deviennent eux-mêmes des hommes à la barbe hirsute, aux yeux noircis par la pratique perpétuelle de la haine, au visage rendu mobile par la ruse.
L’une des tentations dans l’Islam est l’étroitesse d’esprit. Par paresse intellectuelle et faux abandon à Dieu, on se replie sur des apparences de dogmes. Il s’agit d’une conséquence de la simplicité de sa foi, qui ne s’embarrasse pas des questions subtiles. Face à la question de la souffrance, il ne viendrait jamais à l’idée d’un Musulman de se poser le célèbre dilemme chrétien de Jean-Jacques Rousseau : « Soit Dieu est tout-puissant, et s’il n’intervient pas pour sauver les hommes, c’est qu’il ne les aime pas ; Soit il est miséricordieux et s’il n’intervient pas, c’est qu’il ne le peut pas le sauver. Donc il n’est pas tout-puissant. Dans les deux cas, le dogme s’écroule[111]. » Un Musulman se contentera de dire « Inch Allah ! »
2) En conséquence directe de leur orgueil, leur incapacité à comprendre le vrai sens des prophéties de Mohamed.
C’est la conséquence de leur confusion totale entre politique et
religion. Certains commentateurs ont qualifié avec raison le Wahhabisme de
nazisme religieux. Josèphe rapporte que les Juifs connaissaient la même
incapacité à se mettre d’accord sur le sens de leurs textes qui étaient,
« de par la volonté de Dieu et pour
leur malheur, à double sens. » Malgré cela, et pour les aider, Dieu
envoya aux Juifs quantité de signes les prévenant du malheur, les mettant en
garde contre la guerre. Josèphe raconte[112]
: « Quelques années avant la guerre, il se leva un pauvre homme, qui
était prêtre. Il se mit à prophétiser par toute la Judée en disant simplement :
« Voix du côté de l’orient ! Voix du côté de l’Occident ! Voix du côté des
quatre vents ! Voix contre Jérusalem et contre le Temple ! Voix contre les
nouveaux mariés et les nouvelles mariées, voix contre tout le peuple ! »
Il parlait ainsi, toujours, sans injurier ceux qui le battaient, ni remercier
ceux qui lui donnaient à manger. Toutes ses paroles se réduisaient à un triste
présage, et il les proférait d’une voix plus forte dans les jours de fête. Il
continua d’en user ainsi durant sept ans cinq mois sans aucune intermission et
sans que sa voix cri fût ni affaiblie ni enrouée. Quand Jérusalem fut assiégée,
on vit l’effet de ses prédictions et, faisant alors le tour des murailles de la
ville, il se mit encore à crier : « Malheur, malheur sur la ville, malheur sur
le peuple, malheur sur le Temple », à quoi ayant ajouté « Malheur sur moi », une pierre lancée par une machine le
renversa par terre, et il rendit l’esprit en proférant ces mêmes mots. »
Le plus grand d’entre tous les signes vint d’un Messie différent des autres, qui fut crucifié sous Ponce Pilate, 40 ans avant la ruine du Temple. Lui ne voulait pas de cette guerre. Il mit en garde ses disciples[113] : «Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, alors comprenez que sa dévastation est toute proche. Alors, que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront à l'intérieur de la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y entrent pas ; car ce seront des jours de vengeance, où devra s'accomplir tout ce qui a été écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! "Car il y aura grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens jusqu'à ce que soient accomplis les temps des païens. »
De même, les Musulmans ont reçu toutes les mises en garde qui leur sont
nécessaires pour cette époque. Mohamed leur a parlé de la méchanceté des Arabes
vers la fin du monde. Il faut relire ici les textes[114]
où il leur a prophétisé la ruine de la Kaaba*. Il les a prévenus de ne pas se
mêler des débats et des luttes pendant le temps de l’Antéchrist. Tout musulman
fidèle sait, de par le droit canon (charria) et les règles de la guerre,
que ceux qui commandent de tuer les femmes et les enfants tout en se disant
membres de l’Oumma*, n’obéissent pas
à Allah. Ils ne peuvent être de vrais musulmans. Malgré cela, une partie de la
jeunesse se laisse séduire[115].
Flavius Josèphe décrit dans plusieurs passages de son livre le phénomène suivant : les zélotes s’en prenaient davantage à leurs propres frères Juifs qu’aux Romains[116].
Depuis 1990, il n’est pas un seul jour sans qu’on entende parler de massacre de population civile par des islamistes. Partout où vivent des Musulmans, si les gouvernements n’avaient pas éliminé par avance les islamistes, des massacres se perpétuent.
Ce sont les mêmes raisons qui conduisirent, d’après Josèphe, Israël à sa ruine totale[117] : « Au milieu de tant de maux dont Jérusalem était assiégée de toutes parts, et qui rendaient cette malheureuse ville comme un corps exposé à la fureur des bêtes les plus cruelles, les vieillards et les femmes juives faisaient des vœux pour la victoire des Romains. Ils souhaitaient d’être délivrés par une guerre étrangère des misères que cette guerre domestique leur faisait souffrir. Jamais désolation ne fut plus grande que celle de ces infortunés habitants.»
Etant persuadés, comme les Juifs du
premier siècle, que cette guerre aboutira à leur triomphe, les islamistes
prennent tous les moyens pour l’obtenir. Flavius Josèphe décrit de la manière
suivante les premières actions des zélotes Juifs de son temps[118]
: « Les zélotes
s’impatientaient, voulant vivre ces événements qui devaient aboutir, selon eux,
à la ruine de l’Empire romain impie et à la domination mondiale du judaïsme. Pour
l’obtenir, ils utilisèrent des moyens violents. Ils commencèrent par s’attaquer
physiquement à tous ceux qui, de près ou de loin, collaboraient avec l’Empire.
Ils se mirent à les tuer, d’abord avec ruse parce qu’ils étaient peu nombreux,
puis ostensiblement. On nommait leurs tueurs les sicaires, et ce n’était pas de
nuit, mais en plein jour, et particulièrement dans les fêtes les plus
solennelles, qu’ils faisaient sentir les effets de leur fureur. Ils
poignardaient au milieu de la foule ceux qu’ils avaient résolu de tuer. Ils
mêlaient ensuite leurs cris à ceux de tout le peuple contre les coupables d’un
si grand crime. »
Continuons
notre analogie avec la guerre des Juifs, au premier siècle de notre ère. Flavius
Josèphe prolonge son récit en montrant à quel point la certitude d’une grande
guerre à venir contre les Juifs s’étendait au monde entier. Devant le fanatisme
des zélotes, ici et là, les peuples de l’Empire romain se mettaient à massacrer
par précaution des communautés juives. Les pauvres gens payaient pour les fous
de Dieu[119] : « Il
arriva, que les habitants de Césarée coupèrent la gorge aux Juifs, tant que de
vingt mille qui demeuraient dans cette ville il s’en échappât un seul. »
Depuis les années 1990, ici et là, des peuples confrontés à la montée de l’islamisme prennent les choses en main. L’Inde défend avec vigueur le Cachemire contre les islamistes du Pakistan. Le gouvernement des Philippines fait ce qu’il peut contre les prises d’otages et des décapitations de chrétiens par des indépendantistes islamistes. La Russie agit avec violence en Tchétchènie. L’Europe ressent cela de manière décalée. Elle défend souvent le droit des islamistes fanatiques, comme si cela devait plaire aux Musulmans. A cette erreur de jugement, le président russe Poutine répondait dès 1999 : « Nous luttons contre le terrorisme en marche. Tôt ou tard, vous le comprendrez.»
Ils sont lucides. Ils considèrent la force supérieure des armées occidentales, le sous-développement des pays musulmans et doutent du bon sens des islamistes qui attendent la victoire d’une action directe d’Allah. Ils ressemblent à Flavius Josèphe[120], qui écrivait à propos de l’Empire romain : « Si l’on considère quelle est la discipline des Romains et leur conduite dans toutes les autres choses qui regardent la guerre, doutera-t-on que ce ne soit à leur seule valeur et non pas à la fortune qu’ils doivent l’empire du monde ? On est obligé d’admirer que le fait qu’ils rendent leurs valets eux-mêmes capables de combattre. La peur ne leur fait jamais perdre le jugement. La lassitude ne peut les abattre. Ainsi, comme ils ne trouvent pas d’ennemis en qui toutes ces qualités se rencontrent, ils sont toujours victorieux. Leurs exercices sont des combats où l’on ne répand pas de sang, et leurs combats des exercices sanglants. »
Au temps des Romains, le parallélisme est frappant. Pour obtenir leur guerre, les zélotes s’attaquèrent aussi aux symboles même de l’union avec l’Empire[121] : « Un certain Eléazar, fils du prêtre Ananias, persuada à ceux qui prenaient soin des sacrifices au Temple de Jérusalem de n’accepter des présents et des victimes que de la part des seuls juifs. Les offrandes des romains furent refusées. Une telle humiliation aboutit à jeter les semences d’une guerre contre eux. Car, par suite de cette résolution, on refusa les victimes offertes au nom de l’empereur. Les prêtres et les grands s’opposèrent de tout leur pouvoir à cette abolition de la coutume d’offrir des victimes pour les souverains. Mais ce fut inutile, parce que ces séditieux soutenus par Eléazar se fiaient en leur grand nombre, ne respiraient que la révolte. »
En juillet 2000, le commandeur des croyants d'Afghanistan, mollah Mohammad Omar, faisait publier des décrets assurant la protection des bouddhas de Bamiyan. En février 2001, il en ordonnait la destruction. Il devait être assez bien conseillé. Cette destruction provoqua effectivement un plus grand scandale en Occident que l’exécution de femmes adultères dans le stade de Kaboul. Pourtant, les Etats-Unis ne déclarèrent pas la guerre qu’ils appelaient de leurs vœux.
Puisque leur guerre n’arrivait pas, ils la provoquèrent en faisant l’impensable. Les zélotes Juifs n’osèrent jamais s’attaquer à la ville de Rome. Eux le firent. Flavius Josèphe, commentant ce genre de pensée, aurait dit avec la Bible[122] : « Dieu leur avait envoyé un esprit de mensonge afin qu’ils se trompent et que leur erreur aboutisse à leur humiliation.»
Si l’on poursuit la comparaison avec Flavius Josèphe, on peut se faire une idée générale de ce que sera l’avenir de l’Islam à moyen terme. Nous sommes au début de l’année 2003. La guerre en Afghanistan est finie. Les Européens vont se rendormir. Ils ont tort. Tout commence.
Toujours sûrs de leur victoire, les islamistes ne cesseront de provoquer les Américains et les nations du monde entier. Cette obstination a la particularité de ne pas être seulement politique. En ce sens, elle doit être comparée avec l’obstination passée des zélotes Juifs du premier siècle. De même, les provocations en vue de la guerre ne vont jamais s’arrêter. Elles dureront un siècle s’il le faut.
L’Israël d’aujourd’hui en est témoin devant le monde. Seule démocratie du Proche Orient, elle s’efforce depuis 1948 de simplement vivre. Jusqu’en 1980, son combat se faisait contre des terroristes mus par un sentiment patriotique. L’Etat d’Israël étant une démocratie, il s’efforçait de ne jamais s’attaquer délibérément aux civils. Lorsque l’armée d’Israël frappe, ce doit toujours être un homme ou un groupe repéré pour ses activités terroristes. La mort des enfants, si elle a lieu, ne doit jamais être voulue. Elle doit toujours être « collatérale ». Avant 1990, lorsqu’un terroriste était tué, dix se levaient. Depuis que la lutte est devenue islamiste Wahhabite*, depuis qu’il s’agit pour les Palestiniens musulmans de récupérer pour Allah une terre de l’Islam, lorsqu’un moudjahidin (combattant de l’Islam) est tué, mille se lèvent.
Dans les années à venir, il est probable que le monde occidental fera cette expérience jusqu’à l’écœurement. Il y aura dans Paris des bombes humaines, jusqu’à ce qu’un président des Etats-Unis décide de mettre un terme définitif aux espoirs islamistes. Un autre scénario est peu probable. Ainsi va la religion lorsqu’elle devient une secte.
Lorsque Flavius Josèphe compare le comportement des Romains à celui des zélotes, on se croit au XXIème siècle[123] : « Les Juifs, ne tenant compte de ce qu’ils souffraient, ne pensaient qu’à attaquer les Romains, et s’estimaient heureux de mourir pourvu qu’ils eussent tué quelqu’un. Titus au contraire n’avait pas moins de soin de conserver ses soldats que le désir de vaincre. Il disait que la témérité devait plutôt passer pour désespoir que pour valeur mais que le vrai courage consistait à joindre la prudence à la générosité, et à se conduire avec tant de jugement dans les périls qu’on n’oubliât rien pour tâcher de s’en garantir et de les faire tomber sur les ennemis.»
Un écrasement militaire total de l’Islam est à craindre au cours du XXIème siècle. Les musulmans anti-Wahhabites* le craignent confusément. La grande force du Wahhabisme est qu’il tient les lieux saints de l’Islam, en Arabie Saoudite. C’est aussi ce qui le rend extrêmement dangereux pour l’Islam tout entier. On frémit en se souvenant des prophéties de Mohamed sur les Arabes, lorsqu’il annonçait leur méchanceté à venir : «Malheur aux Arabes ! »[124]. On pense aussi à cette prophétie qui annonçait la destruction de la Kaaba* par les Abyssins. L’avenir est inquiétant pour l’Islam qui pourrait bien être entraîné dans le malheur à son corps défendant par les fous de Dieu.
Militairement, l’avenir en question est entre les mains des Etats-Unis d’Amérique. Attaqués injustement au cœur de leur ville, ils ne s’endormiront plus. Tolèreront-ils longtemps la trop prévisible violence Wahhabite* à venir ? La question majeure qui se posera dans les discussions puis les actions américaines contre le terrorisme sera la suivante : « Quel est le rôle de l'Arabie Saoudite ? »[125]
Historiquement, les fanatismes religieux suicidaires n’ont disparu que dans l’apocalypse. L’exemple le plus récent est celui du shintoïsme japonais en 1945. Les Japonais vénéraient leur empereur comme un Dieu. Eux aussi crurent en une prophétie affirmant que la nouvelle ère aboutirait à la domination du Japon sur le monde entier. L’ère Meiji, inaugurée par le grand-père de l’empereur Hiro-Hito n’est pas autre chose que cela. Les marins américains en prirent conscience quand ils virent les avions kamikazes se précipiter sur leurs navires. Certains symptômes indiquaient que la foi des japonais était d’ordre religieuse. Elle était donc pire que celle des nazis qui, étant sans Dieu, craignaient avec intelligence la mort. Les soldats américains ne faisaient pratiquement jamais de prisonniers japonais. Les officiers se suicidaient. Des femmes se précipitaient des falaises avec leurs enfants plutôt que de tomber dans les mains des G.I. Les analystes comprirent qu’un débarquement maritime sur les plages du Japon coûterait la vie à des centaines de milliers d’hommes, américains comme japonais. « Ils ne cèderont jamais, tant que leur foi religieuse en la divinité de l’empereur leur paraîtra réalisable. » L’idée d’utiliser contre des civils les deux bombes atomiques partaient de ce calcul. Entre deux maux, entre un crime contre l’humanité ou un désastre plus grand, que choisir ? La règle du pragmatisme est de toujours choisir le mal qui fait le moins de morts.
Nous sommes face à une nouvelle guerre du fanatisme religieux. Elle est différente car le cancer terroriste n’est pas lié à une nation particulière mais est métastasé partout dans le monde. De la même façon, il semble qu’il ne s’arrêtera pas tant que les islamistes Wahhabites* conserveront un espoir, même lointain de refaire l’action de David : vaincre le Goliath occidental.
Le livre de Flavius Josèphe mérite d’être raconté jusqu’au bout. Il est probablement prophétique[126]. « Loin de composer avec la main que leur tendait Vespasien, malgré de nombreuses défaites, les Juifs zélateurs provoquaient les romains, excitaient leur haine à travers toute sorte de traîtrises. C’est qu’ils gardaient une entière foi en la prophétie qui les avaient conduit à combattre. Ils pourchassaient et tuaient les Juifs défaitistes. » Si l’on veut bien comprendre l’esprit religieux qui motive ces islamistes, il est probable que l’attentat du 11 septembre 2001 n’est que le premier.
Dans le passé, ce sont les Juifs eux-mêmes qui, dans leur obstination à vouloir vaincre l’Empire, commencèrent la destruction de leur Temple[127]. « Les Juifs, affaiblis par les pertes qu’ils avaient faites dans tant de combats, résolurent de ruiner une partie du Temple de Jérusalem pour tâcher de sauver le reste. Ils commencèrent par mettre le feu à cette partie de la galerie qui allait joindre la forteresse Antonia. Ils furent ainsi les premiers qui travaillèrent à la destruction de ces superbes ouvrages. Deux jours après, qui était le vingt-quatrième de juillet, les Romains mirent le feu à cette même galerie.»
On peut imaginer qu’il en sera de même à l’avenir pour l’Islam. Les Wahhabites* retrancheront leur impunité en Arabie Saoudite, espérant bien être hors d’atteinte des bombes Occidentales pour deux raisons. 1- Une raison géopolitique : Jamais l’Occident n’aura l’audace de s’attaquer à ces terres sacrées que seuls des pieds purifiés peuvent fouler. Cela susciterait une telle levée des Musulmans du monde entier, plus d’un milliard d’individus dispersés dans tous les pays, que les politiques occidentaux réfléchiront à deux fois.
2- Une raison religieuse : Dieu ne tolèrera jamais que les infidèles s’attaquent à son sanctuaire sacré. Les prophéties annoncent, selon eux, qu’il interviendra. Ce sera l’explosion de Gog et Magog*. Elle marquera la ruine définitive des empires ennemis.
Déjà, à l’époque de la guerre des Juifs, Favius Josèphe
dénonce cette fallacieuse croyance[128]
: « Un faux prophète fut cause de la perte de ces misérables, qui
n’étaient montés de la ville dans le Temple que sur l’assurance qu’il leur
avait donnée qu’ils y retrouveraient ce jour-là des effets du secours de Dieu.
Mais ce malheureux peuple est d’autant plus à plaindre qu’ajoutant aisément foi
à ces imposteurs qui abusaient du nom de Dieu pour le tromper, il fermait les
yeux et se bouchait les oreilles pour ne pas voir et ne pas entendre les signes
certains et les avertissements par lesquels Dieu lui avait fait prédire sa
ruine. »
Le Prophète Mohamed a dit : "l'Antéchrist viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist.[129]"
Les Occidentaux devront-ils se résoudre à attaquer l’Arabie Saoudite et à ruiner entièrement la puissance politique de l’Islam pour arrêter son terrorisme ? D’après ses propres prophéties, lorsqu’elles sont bien comprises, l’Islam semble l’annoncer. Nul ne le sait encore mais la comparaison avec le récit de Flavius Josèphe, avec les mentalités comparables qu’il décrit à son époque, laisse un arrière-goût de pessimisme. Il a décrit en détail la mort politique du judaïsme. Le Temple et l’Etat brûlèrent. Il n’en resta plus rien[130]. Non seulement le Temple fut détruit, mais par suite de l’obstination des zélotes qui continuaient à se battre alors que tout était perdu, la ville de Jérusalem fut rasée puis le pays des Juifs tout entier. « Ici et là, écrit Flavius Josèphe, bien après la ruine du Temple et de la ville de Jérusalem, des groupes de ces assassins s’attaquaient encore à des intérêts romains, avec une incroyable constance. Massada est le nom d'une citadelle juive, au sud-est d'Hébron, près de la mer Morte, dans laquelle les derniers zélotes se réfugièrent. Ces zélotes assassins avaient été la cause de toute cette guerre.[131]»
Le
Prophète Mohamed a dit que la Kaaba* serait détruite et tous les lieux saints
profanés.
La plus douloureuse expérience consiste en la perte de ce à quoi on
tient le plus. Elle conduit à réfléchir sur soi. Rien n’est plus efficace pour
l’humilité. Ainsi est La Mecque* dans la mentalité des Musulmans. C’est auprès
de la Kaaba que se dresse le cinquième pilier de l’Islam, le saint pèlerinage.
La destruction de la ville de Jérusalem peut illustrer ce que pourrait être celle les Etats musulmans. Il convient de rappeler que, selon l’ordre de Mohamed, dès qu’une terre est suffisamment islamisée, il faut imposer aux non-musulmans une soumission définitive à un gouvernement islamique. La religion islamique n’est certes pas imposée mais la loi civile de l’Islam. Il en résulte une puissance politique et une légitime fierté des Musulmans. Ainsi, une telle guerre pourrait avoir pour effet la destruction de toute l’œuvre politique laborieusement construite par les générations de fidèles.
Au temps des
Romains, les derniers fous de Dieu se réfugièrent au sommet d’un rocher
escarpé, Massada[132].
« Eléazar, un descendant, dit-on, de Judas, les commandait. Flavius
Silva, gouverneur romain de Syrie, en faisait le siège avec ses hommes. Un mur
fut élevé autour de la citadelle pour empêcher toute fuite. Mais la place était
naturellement défendue. Elle était située sur un immense rocher trapézoïdal,
entouré de profonds ravins. Seuls deux chemins étroits franchissent les
précipices. Remparts et tours complétaient la protection. À l'abri de ces murs
imprenables, les Sicaires disposaient de grandes quantités de vivres et d'armes.
Les soldats romains construisirent des échafaudages d'où ils parvinrent, avec
force coups de bélier et en mettant le feu, à enfoncer les murailles.
"Nous sommes sûrs d'être pris, lança Eléazar, mais nous pouvons choisir,
avant, de mourir noblement avec ceux que nous aimons le plus." Suit une
longue exhortation qu'il conclut : "Hâtons-nous donc de leur laisser, au
lieu de la jouissance qu'ils espèrent de notre capture, la stupeur devant notre
mort et l'admiration pour notre intrépidité." »
Le 3 mai 72 (ou, selon certains, 73), 960 hommes, femmes et enfants périrent ainsi égorgés par des Sicaires tirés au sort et dont le dernier se suicida, écrit Flavius Josèphe. Cela se passa au cours de l'immense incendie allumé pour anéantir Massada. Cet immense suicide collectif impressionna durablement les Romains et, bien au-delà, les civilisations postérieures. Suicide des assiégés, il était également, au moins symboliquement, celui du peuple juif tout entier, abandonné de Dieu. Eléazar, dans sa première harangue à la mort, n'avait-il pas regretté l'incapacité de ses compagnons à " pénétrer la pensée de Dieu et nous rendre compte que le peuple juif, qu'il avait aimé autrefois, avait été condamné par lui ?"
L'interprétation traditionnelle de Massada y décèle le signe et le symbole de la tentation suicidaire du fou de Dieu. Poussant plus loin l'analyse historique et la projetant sur le destin des islamistes Wahhabites*, on peut voir dans ce suicide collectif le résultat de la fuite en avant du "parti de la guerre" que constituaient les occupants de Massada. D'autres, à l'époque déjà, avaient choisi la paix...
La partie combattante de l’Islam risque de périr écrasée par la guerre qu’elle aura elle-même voulue. Il est certain que les armes occidentales seront plus fortes que la poitrine des martyrs musulmans. Une haine accumulée et trop longtemps impuissante à se venger de leurs ennemis peut conduire à ce malheur. Le rêve de posséder et répandre le feu nucléaire peut obliger les nations occidentales à l’utiliser comme cela se produisit à Hiroshima pour les kamikazes.
Mohamed a dit que l’apostasie serait généralisée
dans la communauté musulmane. Le vice se répandra partout. Certains signes
annoncés le prouvent parmi lesquels on trouve la perte des objets confiés en dépôt, la
rivalité dans la direction des mosquées, la multiplication des constructions
plus hautes les unes que les autres (signe d’orgueil), la fréquence de la
fornication, la consommation de l’alcool, prendre des filles comme chanteuses
et danseuses dans les réunions et les fêtes, le bâtard qui devient maître et
gouverneur, accorder des responsabilités à ceux qui ne le méritent pas, la
multiplication des nouveautés blâmables, le manque de pudeur des femmes qui
découvrent les parties intimes de leur corps, le juge qui n’applique pas la
justice, la rareté des savants qui dénoncent les nouveautés blâmables, la
décadence morale et d’autres actes illicites encore.
Après ces événements tragiques, l’apostasie* ne concernera probablement pas que l’Islam mais toutes les religions lors du « mai 68 » d’une génération future. Ceci constituera la réalisation d’une prophétie évangélique : « Que personne ne vous abuse d'aucune manière. Auparavant doit venir l'apostasie.[133]»
Cette guerre aura été si terrible, si injustement menée par les islamistes Wahhabites*, qu’on n’en voudra plus jamais. Les enfants qui naîtront recevront de leur parent les récits des horreurs qu’ils auront vues et souvent condamnées. Comme tout ce qui est démesuré pour l’imagination des jeunes, ces souvenirs provoqueront dans les générations musulmanes suivantes un rejet dégoûté, de tout ce qui porte le nom d’Allah. Qu’on se rappelle le phénomène somme toute analogue connu par l’Allemagne dans la première moitié du XXème siècle. Les excès revanchards et fanatiques des nazis eurent l’effet suivant dans la génération de leur fils : gauchisme, écologisme et pacifisme. De même, il est probable que le souvenir des ruminations haineuses et obsessionnelles des pères finira par produire dans les fils un désir avide de plaisirs et de richesse à l’Occidentale... loin de cet Allah aux mains rouges de sang.
A ce moment-là, l’Islam ne résistera ni à ses fautes passées ni surtout à la fragilité de ses bases théologiques : «Le Coran* est, paraît-il, dicté mot à mot par Dieu, dira-t-on de toute part ; Dieu n’est-il pas bien ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques ?» Le christianisme fit à la Renaissance sa révolution exégétique. Il le put car il ne considéra jamais la Bible comme dictée par Dieu. L’Islam ne pourra suivre, semble-t-il un tel chemin. L’Islam ayant été considérablement affaibli[134], il sera possible à l’Antéchrist de s’attaquer à sa survie même.
Toutes les religions auront à en subir le contrecoup, «tout ce qui porte le nom de Dieu.[135]». On peut deviner que c’est la jeunesse du monde entier qui rejettera la religion. Comment expliquer qu’en mai 68, de jeunes belges aux cheveux longs insultèrent les anciens combattants réunis autours du monument aux morts un 11 novembre ? Ils les traitèrent de fascistes. «Mais nous avons combattus le nazisme, répondirent-ils.» Rien n’y fit. Le rejet des patries n’était pas une réaction de l’intelligence mais du cœur. Il en sera de même pour les religions. Déjà le phénomène se fait sentir. Une étude philosophique sérieuse montre que les guerres ont eu pour origine une cause unique : l’orgueil humain, autrement dit l’incontrôlable désir du pouvoir. Cette domination s’est incarné dans trois grands types de guerres : posséder la terre d’autrui (exemple : Les Empires de Babylone, de Rome, la première guerre mondiale), imposer à l’autre sa conception de la politique (la seconde guerre mondiale, la guerre froide), imposer à l’autre sa religion[136]. Il est étrange de constater que, même à la fin du XXème siècle et de ses terribles guerres des idéologies politiques, beaucoup affirmaient que « toutes les guerres de tous les temps avaient toujours été religieuses ». Cette idée, véhiculée par l’idéologie laïque, est le signe d’un avenir lointain sombre pour les religions, surtout à un moment qui semble donner raison à leurs ennemis.
Mohamed a dit que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde un petit reste de croyants. « Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : vient diriger notre prière et Issa répondra : non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de Mohamed chacun peut présider la prière de l’autre[137].»
Cette crise sera bénéfique, au moins pour un regard intérieur. Elle marquera le commencement de l’Islam de l’intériorité et du silence. La tradition musulmane dit qu’après les malheurs de la dernière lutte commencera un âge d’or unique, comme jamais vu. Le spirituel sera alors aisément accessible, même si, peu d’hommes en voudront. C’est que l’Islam sera devenu humble.
Deux textes de Flavius Josèphe montre jusqu’où alla l’abaissement de la nation juive[138].
Il semble, d’après les prophéties même de Mohamed, qu’il en sera de même pour l’Islam. Il n’y aura plus trace de son existence politique, plus de lieux saints ni de terre de l’Islam. Mais Dieu discernera la présence de vrais fidèles Musulmans. Leur prière secrète et privée ressemblera à celle de Job dans son épreuve : “ Je sais moi que mon Rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier dans la poussière. Et moi, après mon éveil, de ma chair, je verrai Allah[139]”. Ils auront été appauvris par l’épreuve, détachés de leurs rêves d’un Islam mondial par la vision de l’apostasie* de leurs jeunes. Il ne leur restera plus qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui n’auront pas réalisé cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils s’écrouleront devant la constatation de la victoire de l’Antéchrist. Ainsi, par bataillons entiers, les Musulmans apostasieront leur foi[140]. En ces jours, le petit reste des Musulmans fidèles n’aura plus pour les soutenir l’appel à la prière du muezzin, le jeûne effectué dans la joie de la communion avec les autres musulmans, le pèlerinage dans les lieux saints. Il ne leur restera plus que l’aumône qu’on peut camoufler en action sociale, le Coran* qui nourrit l’âme de sa beauté venant du Très-Haut et la prière d’adoration secrète, au fond du cœur. Nourris de leurs propres prophéties, les Musulmans prieront Dieu d’envoyer le Messie Jésus, lui qui doit revenir à la fin du monde
Mohamed a dit : « L’Islam a commencé à Médine*, errant et fragile. Il finira de la même façon.»
Pourquoi ce malheur à venir de l’Islam ? Ce que disait Flavius Josèphe de Jérusalem il y a 1900 ans semble tout à fait applicable à l’Islam dans les années à venir[141]. Il écrivit : « Jérusalem, misérable ville, qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Romains, après être entrés par la brèche, t’ont réduite en cendre pour purifier par le feu tant d’abominations et de crimes qui avaient attiré sur toi les foudres de la vengeance de Dieu ? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable où Dieu avait établi son séjour ? Tu fus punie après avoir, par la plus sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vit jamais, fait de son saint Temple le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes offenses. »
« Je ne peux me persuader que les impiétés de nos pères qui leur
attirèrent ce même malheur[142]
furent comparables aux nôtres. N’ai-je donc pas sujet de croire que Dieu,
voyant ces saints lieux consacrés à son service souillés par tant
d’abominations, il les a abandonnés pour se ranger du côté de ceux à qui nous
fîmes la guerre. Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa
famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous
voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché, et qui pour connaître les
plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât
avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils
sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons
concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme
les autres font gloire de la vertu[143]. »
Dans les prophéties musulmanes, Mohamed annonce sans cesse que cette destruction finale sera le fait de l’Antéchrist, le Dajjal. Or, nous venons de montrer que si ces prophéties sont vraies, elles ne pourront être réalisées que par l’Occident. Sommes-nous donc l’Antéchrist ? Certains l’ont nié, affirmant que l’Occident attaqué par un Islam intégriste et frustré dans son orgueil dominateur ne pouvait se battre que pour le Bien universel.
Pourtant, à y regarder de plus prêt, il faut faire acte de vérité. Quel est l’enjeu de cette lutte ? Deux conceptions du monde s’affrontent qu’Edgar Morin appelle deux barbaries, « l’une venue du fond des âges, l’autre glacée, anonyme, technico-industrielle.» Que symbolisaient en effet les Twin Tower, sinon un matérialisme arrogant, peut-être l’un des pires qui ait jamais existé sur terre. On le devine confusément au plan de la simple humanité. Tout paraît propre et civilisé dans notre monde alors que, sourdement, tout semble devoir être sacrifié à ce seul dieu : « mon bonheur, ici et maintenant ». Or qu’est ce qu’un Antéchrist sinon une idéologie qui s’oppose aux commandements du Christ : « Etablissez par-dessus tout l’amour de Dieu et du prochain, jusqu’au mépris de vous-mêmes »[144]. Le fait que l’Occident puisse être la cause de l’humiliation salutaire de tout l’Islam, de par la folie de quelques-uns de ses membres, ne signifie pas que l’instrument de cette humiliation soit le bien.
Je peux même dire, et je parle ici en théologien catholique, que notre anti-christianisme est plus terrible aux yeux de Dieu que tous ceux qui ont existé jusqu’ici. L’un des signes est donné par la Vierge Marie, dans ses apparitions reconnues. Jamais elle n’a pleuré autant…
N’y a-t-il pas ici une exagération, un blasphème contre l’humanité ? Que peut-il y avoir de pire que le nazisme ou le communisme, comme le disait jadis le pape Pie XI[145] ? Il n’y a pas d’exagération mais il s’agit ici d’un regard théologique. Il ne porte pas d’abord sur le meurtre des corps mais sur celui des âmes. Jésus disait : «Je vous le dis à vous, mes amis : Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; Oui, je vous le dis, Celui-là, craignez-le[146].»
Le nazisme et le communisme furent au-dessus de tout pour le meurtre conscient et volontaire des corps. Mais ces deux monstres du XXème siècle apparaissaient clairement comme ce qu’ils étaient, des monstres. Il était donc plus facile de les repérer et de ne pas les laisser tuer l’âme des peuples. Notre civilisation est d’une autre trempe. Elle tue non seulement les corps (elle a sans doute déjà éliminé physiquement plus d’hommes que le nazisme et le communisme réunis, ne serait-ce qu’à cause de ses lois sur l’avortement), mais pour le meurtre des âmes. En effet, elle a le pouvoir d’anesthésier les consciences, de leur faire croire qu’il est bon et louable de sacrifier ce qu’il y a de plus précieux au monde (le fruit de son sein par l’I.V.G. ; la femme ou l’homme de sa jeunesse par la répudiation et le divorce[147] ; la visite à ses vieux parents par l’instauration des hospices-mouroirs) au « devoir d’être heureux en urgence, avant que la fleur ne se fane ». Cette philosophie n’évite les massacres physiques qu’en apparence, tout en prétendant les interdire.
Plus l’humanité approchera de sa fin, plus le sens de ce texte de Jésus sera vrai et profond. Il prendra un sens théologal. Il faut toujours se souvenir en lisant les terribles textes sur l’Antéchrist, que ces paroles sont d’abord esprit et vie. Pris dans ce sens, il est facile de comprendre pourquoi l’antichristianisme des nations post-chrétiennes (l’humanisme sans Dieu) est le plus dangereux qui ait jamais existé pour les âmes, quoique pas nécessairement le pire à venir[148]. On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposée par l’humanisme sans Dieu consiste en un égoïsme intelligemment géré. En nourrissant l’égoïsme d’une manière très profonde, en le rendant viable à travers une apparence de bonheur individuel, il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Etant très séducteur et capable d’anesthésier jusqu’à la conscience de vivre dans l’égoïsme, il est capable plus que tout autre antichristianisme terrestre d’entraîner le refus de l’amour au moment de la mort. Quand un nazi tue puis est tué au nom de sa croyance raciste, il est certes au service d’une horrible idéologie, mais sa propre vie lui paraît moins importante que son idéal. Il y a donc en lui un certain sens du sacrifice individuel. Il en est de même pour un communiste et de sa passion du bonheur social des autres. Quand un humaniste moderne se regarde, il ne voit pas qu’il est égoïste. Il peut se croire longtemps généreux puisqu’il respecte, dans sa recherche de bonheur, la recherche d’autrui. Il condamne avec force le nazisme et le communisme, affirmant à qui veut l’entendre[149] : « "Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes" Dans l’Evangile, Jésus témoigne d’une grande répulsion vis-à-vis de cette autosatisfaction. Il dit : "Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ! Eh bien ! Vous, comblez la mesure de vos pères !"
Ainsi, cette forme de pensée est capable de disposer
plus que tout autre système politique un peuple entier à se plonger en enfer
lorsque le vrai Evangile est proposé. Quelle difficulté en effet pour un homme
habitué à ne penser qu’à son plaisir, de choisir dans une conversion totale l’amour fidèle jusqu’au mépris de
soi-même.[150]
Un dernier point reste à traiter. Quel est le rôle d’Israël dans cette histoire ? Pour l’ensemble de la communauté musulmane, fondée sur les Prophéties de Mohamed, le regard sur le judaïsme est ambigu[151]. Ce peuple doit certes être protégé puisqu’il possède, quoique de manière falsifiée, le livre de la Bible. Mais il a été maudit par Dieu lorsqu’il a tenté de tuer son Messie, Issa fils de Maryama. « Tout le peuple juif répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! »[152] D’autre part, le fait que ce peuple ait repris la terre de Palestine est en contradiction totale avec la foi musulmane. Une terre de l’Islam (Dar el-Islam), soumise à un Calife* et à la domination des Musulmans, ne doit jamais être perdue. Telle était la Palestine avant la création de l’Etat d’Israël, malgré la présence d’une grosse minorité chrétienne. La Palestine est devenue une terre de la guerre (Dar el-Harb), celle sur qui ne flotte pas encore les drapeaux de l’Islam. Pour tout musulman, elle doit être rendue à l’Islam, de la même façon qu’elle le fut après un siècle de vaines tentatives des croisés chrétiens.
Les musulmans feraient bien d’être prudents et d’observer avec précision l’histoire de ce peuple. Son destin est particulier. Son histoire porte un mystère, même aujourd’hui. Ils feraient bien de suivre le conseil du Prophète Mohamed : « Lorsqu’il n’y aura plus ni assemblée, ni imam, restez à l'écart de tous les partis... » Hadith* 92, 11.
Le destin du peuple juif est irréductible à toute catégorie connue. Ce peuple a la propriété de s’attirer successivement les haines de peuples entiers. A chaque fois, c’est source pour lui de grands malheurs mais aussi de l’humiliation de celui qui le haït et l’attaque.
Jusqu’à la fondation d’Israël en 1948, le peuple juif étant totalement dispersé parmi les nations, cette humiliation ne venait jamais des Juifs eux-mêmes mais d’une sorte de propriété immanente de l’antisémitisme. En étudiant l’histoire de cette forme de haine, on s’aperçoit qu’elle est toujours en corrélation totale avec une crise d’orgueil. Dès qu’un peuple se considère comme supérieur aux autres, il se met à haïr Israël.
Au Moyen Age, l’Occident protégé de la domination de l’Islam voit se développer une civilisation chrétienne. Les signes de cette richesse spirituelle sont encore visibles dans nos villes. Pourquoi faut-il que la paix et la réussite religieuse charrient avec elles tant d’orgueil, de certitude de tenir le Ciel ? Nous en avons une preuve dans la constante persécution des Juifs de cette époque. Ils représentent la résistance spirituelle, la différence. Ils sont une épine dans l’idée qu’on se fait d’une chrétienté pure et universelle.
Au XIXème siècle l’incendie de la haine du Juif reprit en Europe. La France n’en fut pas exempte et l’impact énorme de l’affaire Dreyfus prouve que cette haine structurait l’orgueil national français. La conséquence de l’orgueil ne tarda pas. Les nations européennes, sûres de leur invincibilité, s’en prirent l’une à l’autre et s’humilièrent mutuellement dans les tranchées de la Grande Guerre.
L’Allemagne, furieuse de l’indignité de sa défaite, n’ayant pas été assez humiliée, reprit avec son désir de vengeance le flambeau de la haine du juif. «J’appelle en premier lieu toutes les nations civilisées à lutter contre cette plaie universelle qu’est le juif international», écrivit Adolf Hitler, le 30 avril 1945, dans son testament politique. Puis, étant allé jusqu’au bout de sa haine, il prépara son suicide.
On dirait que l’existence de l’Antisémitisme est, comme en médecine, le
symptôme certain d’une maladie qui s’appelle l’orgueil. Il est aussi le signe presque infaillible que le destin
(Dieu ?) se prépare à frapper cet orgueil, pour le salut des hommes.
Il semble que les nations musulmanes dans leur ensemble sont en passe de retomber dans le piège de l’anti-judaïsme. Depuis 1948, depuis la fondation d’Israël, l’expérience musulmane est une longue suite d’humiliations, d’occasions perdues et d’orgueil national de plus en plus exacerbé. L’histoire du jeune Etat d’Israël se résume en une série d’attaques arabes, d’abord militaires puis terroristes, puis enfin islamistes Wahhabites*. Elles ont amené étapes par étapes la ruine financière des nations arabes et au progrès économique d’Israël. Malgré toutes ces disconvenues, jamais les Arabes n’ont perdu l’espoir de vaincre Israël. Il semble qu’ils n’ont pas assez souffert pour renoncer à l’idée de le détruire.
L’expérience des défaites musulmanes devrait constituer un signe divin et amener à faire réfléchir ces croyants. Mais cela semble impossible, comme si tout dans leur mentalité et leurs prophéties devait s’y opposer, pour leur plus grand malheur terrestre[153]. La lecture du Testament des Juifs est à cet égard éclairante. Lorsqu’un peuple, pour une raison que Dieu connaît (en général lié à l’orgueil qui doit être abaissé), doit être châtié, il l’est. S’il s’obstine, il perd tout, jusqu’à sa terre et son Temple[154]. Certains textes bibliques parlent même implicitement de l’Islam, sous la figure de leur ancêtre Esaü[155] : « C'est moi Yahvé qui dénude Esaü, qui mets à découvert ses cachettes. Car ainsi parle Yahvé : "Toi qui commets l’iniquité, tu resterais impuni ? Tu ne resteras pas impuni, mais tu la boiras pour de bon, la coupe de ma colère !" J'ai reçu de Yahvé un message, un héraut était dépêché parmi les nations : "Rassemblez-vous ! Marchez contre ce peuple ! Debout pour le combat !" Car, vois, je te rends petit parmi les nations, méprisé parmi les hommes. Cela t'a égaré de répandre l'effroi, de t'exalter en ton cœur, toi qui habites au creux de la Roche et t'accroches au sommet de la hauteur ! Quand tu hausserais ton nid comme l'aigle, je t'en précipiterais, oracle de Yahvé.»
Parfois, la main de Dieu humilie Israël[156] (on pense à l’expérience terrible du génocide) parfois elle le protège. Dans ce cas, mieux vaut ne pas être de ses ennemis : C’est une expérience que fit l’empereur d’Assyrie Sennachérib. Il fit la guerre à Israël au temps du roi Ezéchias[157]. « Après cela Sennachérib, roi d'Assyrie, entra en Israël. Il fit dire au peuple : "Ainsi parle Sennachérib, roi d'Assyrie : Sur quoi repose votre confiance pour demeurer ainsi dans Jérusalem assiégée ? Ezéchias ne vous livre-t-il pas à la mort, par la faim et par la soif, quand il dit : "Yahvé notre Dieu nous délivrera de la main du roi d'Assyrie ?" Ne savez-vous pas ce que moi-même et mes pères nous avons fait à tous les peuples des pays ? Les dieux des nations de ces pays ont-ils pu les délivrer de ma main ?" Ses serviteurs parlaient encore que Yahvé envoya un ange de peste qui extermina ses vaillants preux, les capitaines et les officiers ; celui-ci s'en retourna, le visage couvert de honte, dans son pays ; puis il entra dans le temple de son dieu où quelques-uns de ses enfants le frappèrent de l'épée. "Ainsi parle Yahvé Sabaot, commente le prophète juif Zacharie[158], en ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement en disant : "Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous." »
L’espoir des islamistes Wahhabites* est que la main de Dieu est aujourd’hui contre Israël. Ils en sont sûrs. Ils ne doutent pas pour raison religieuse que tôt ou tard, ils seront donc écrasés. Mais cette espérance semble vaine.
Il semble que le sens mystérieux et profond de ce que vit actuellement Israël se trouve non dans les prophéties de l’Islam mais dans celles des Chrétiens. Les musulmans affirment qu’Israël est maudit par Dieu. Les Chrétiens affirment l’inverse[159]. D’après l’enseignement de saint Paul aux Romains le fait que le Peuple d’Israël n’ait pas reçu le Messie qui lui avait été envoyé, malgré les nombreuses prophéties qu’il avait reçues à ce sujet, cela relève à la fois de la volonté endurcie des dirigeants du peuple et d’une volonté mystérieuse de Dieu, selon l’Ecriture sainte[160] : «Dieu leur a donné un esprit de torpeur : ils n’ont pas d’yeux pour voir, pas d’oreilles pour entendre jusqu’à ce jour.» Il ajoute [161] : «Dieu fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut.» Il veut signifier par là que l’aveuglement intellectuel d’Israël qui refuse la foi au Christ est voulu par Dieu, à cause d’un plus grand bien qui doit en sortir.
Dieu ne peut vouloir directement et par soi un mal de peine tel que celui-ci. Il est donc évident qu’il n’a pas voulu l’endurcissement de ce peuple par vengeance à cause de la mort du Messie mais à cause d’un bien plus grand qui devait en sortir par la suite. Israël semble être un signe grandiose gardé jusqu’à la fin pour annoncer le retour du Christ et la fin du monde. C’est ce que veut signifier l’apôtre quand il dit que «La conversion d’Israël sera une résurrection d’entre les morts.»[162]
Le Christ, dans les évangiles ou dans l’épître de saint Paul aux Romains, donne cinq prophéties concernant l’avenir de ce peuple et le retour du Christ. Elles sont très concrètes.
1- Il annonce que le Temple de Jérusalem sera détruit[163] : «En vérité, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetée bas.» Et le temple sera remplacé par un temple consacré aux idoles[164] : «Vous verrez l’abomination de la désolation installée dans le lieu saint.»
2- En second lieu, il annonce que le peuple juif sera déporté parmi toutes les nations[165] : «Il y aura grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sur le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations.»
3- En
troisième lieu, il y aura des malheurs et des massacres perpétrés contre ce
peuple[166] : «Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi
! Pleurez plutôt sur vous-même et sur vos enfants ! Car voici venir des jours
où l’on dira : heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas
enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri ! Alors, on se mettra à dire aux
montagnes : Tombez sur nous ! et vous, collines, couvrez-nous.»
4- En quatrième lieu, ce peuple reviendra dans la terre d’Israël et prendra de nouveau possession de la ville sainte[167] : «Jérusalem sera foulée par les païens jusqu’à ce que soient accompli le temps des païens.» Le retour d’Israël marquera donc la fin du temps accordé aux païens pour inaugurer un temps de grâces accordées à Israël[168].
5- Enfin saint Paul annonce un dernier signe qui précèdera immédiatement le retour du Christ dans sa gloire : Israël reconnaîtra Jésus comme étant le Messie[169] : «leur mise à l’écart de l’Alliance fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d’entre les morts» De même Jésus annonce[170] : «Vous ne verrez plus jusqu’à ce qu’arrive le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.» Ce qui signifie que, le jour où ils accepteront le Messie, celui-ci se montrera à eux à nouveau.
Trois de ces prophéties sont déjà réalisées, de manière puissante et historique. Une quatrième est en passe de l’être, depuis 1948.
1- Ainsi, vit-on en 70 après Jésus Christ, le général romain Titus raser complètement le Temple de Jérusalem.
2- Puis au IIème siècle, à la suite d’une dernière révolte juive, le reste de la population d’Israël fut déporté ; l’empereur fonda une nouvelle ville à la place des ruines de Jérusalem : «Hélia Capitolina.» Sur le lieu du Temple, un temple dédié à Jupiter fut construit. Pour les Juifs, «l’abomination de la désolation» dont parle le prophète Daniel 9, 27, fut physiquement dans le lieu saint. Les prophéties se réalisèrent à la lettre.
3- L’extermination, les malheurs et les persécutions ne cessèrent de s’abattre sur les communautés juives dispersées jusqu’à la persécution la plus récente et les massacres d’un tiers des Juifs du monde par l’Allemagne nazie. C’est le signe maudit d’Auschwitz[171].
4- Enfin en 1948, la création du nouvel Etat d’Israël en Palestine marque une nouvelle étape, non encore pleinement réalisée puisque Jérusalem n’est pas entièrement redevenue une ville juive.
C’est là qu’il convient aux Musulmans d’être attentifs et d’écouter la voix qui leur vient du christianisme. Les prophéties se réalisant matériellement, on peut deviner que Jérusalem deviendra la capitale du seul Etat juif. Lorsque ceci arrivera, ce sera la fin du temps des nations organisées sous forme de pays. Le monde laissera place à une autre période, mondialiste.
Il est étonnant de voir que les événements annoncés dans l’histoire d’Israël ne sont pas uniquement symboliques. Ils sont de type "Témoins de Jéhovah", c’est-à-dire qu’ils se réalisent au sens le plus littéral du terme. Mais ils ont aussi un sens spirituel, très profond. Il apparaît quelque peu à celui qui est habitué à lire de l’intérieur l’Histoire Sainte rapporté par la Bible. On y voit symboliquement manifestées une multitude de choses spirituelles. Toute l’histoire du Salut y est inscrite à travers des allégories* proches de celles du livre de l’Exode[172]. On ne peut qu’en donner une idée.
1- La destruction du Temple d’Israël marque l’entrée dans un nouveau temps qui est celui de la nouvelle Alliance, où Dieu n’est plus adoré sur une montagne, mais au fond des cœurs, en esprit et en vérité. Et ce temps est le dernier qui sera accordé à l’humanité car il n’y aura pas d’autre alliance avant celle de la vision béatifique. Cependant, prise en un sens symbolique, cette destruction préfigure celle que devra subir le nouveau temple qui est l’Eglise (et l’Islam aussi, nous l’avons montré…) dans un holocauste final qui précèdera la glorification du monde.
5- La reconnaissance par Israël de Jésus-Christ comme Messie de Dieu ne semble pas être pour demain. Pourtant, ce sera le dernier signe, le plus profond, celui qui précèdera ou accompagnera un événement historiquement inimaginable. Le Messie de Dieu peut-il jaillir visiblement dans l’histoire, « comme l’éclair de l’Orient à l’Occident [173]» ? Cela paraît une croyance ridicule. Pourtant…
Jamais, si l’on en suit ses propres prophéties, l’Islam ne récupérera Jérusalem. Toute leur foi, leur obstination se concentre sur cette ville : « Elle est terre d’Islam. Nous en chasserons les infidèles. » Voici une preuve de cette détermination. Il s’agit d’une fatwa* (décision religieuse) du Mufti de Jérusalem le Sheikh Ikrama Sabri concernant le Mur Occidental, le dernier vestige du Temple détruit par Titus [174] (Kotel hama’aravi, encore appelé Mur des Lamentations,).[175]
« La question du Mur "Al-Bouraq" a été soulevée. Mais selon le droit international, il s'agit d'un patrimoine islamique consacré, puisque le Mur "Al-Bouraq" fait partie de la muraille de la Mosquée Al-Aqsa. Qui plus est, c'est le Prophète Mohammed lui même qui l'a sanctifié lorsqu'il y attacha (la jument) Al-Bouraq, qui l'avait transporté sur son dos de La Mecque* à Jérusalem, dans la nuit du Mi'raj (ascension au ciel de Mohamed, selon la tradition musulmane). C’est pourquoi nous décrétons que ce Mur appartient à l'Islam et n'a rien à voir avec les Juifs. Concernant ce qui a été publié dernièrement sur la chute de quelques pierres du mur et l'intention qu’ont les Juifs de le réparer, nous affirmons que le ravalement de ce Mur relève de l'autorité de l'Administration des Biens islamiques (Waqf) et qu’il est interdit aux Juifs d'y faire quoi que ce soit, car il ne leur appartient pas.»
Le Mont du Temple
Si Dieu en a décidé ainsi, Jérusalem sera rendue entièrement aux Juifs, de l’Ouest à l’Est, le Mont du Temple compris. Personne ne peut rien contre le mystère de Celui qui a décidé de faire de la lourde histoire humaine un apprentissage de la misère en vue du salut.
Les
Juifs quant à eux, ont reçu une autre promesse. Elle concerne l’Arche
d’Alliance et la restauration future du Temple de Jérusalem. Cette promesse se
trouve dans la Bible[176].
«Il y avait dans cet écrit qu'averti par
un oracle, le prophète Jérémie se fit accompagner par la tente et l'arche,
lorsqu'il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté, contempla l'héritage
de Dieu. Arrivé là, trouva une habitation en forme de grotte et il y
introduisit la tente, l'arche, l'autel des parfums, puis il en obstrua
l'entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le
chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu'apprenant, Jérémie leur
fit des reproches : "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu'à ce que Dieu ait
opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde". »
Sainte Odile, morte en 720 et patronne de l’Alsace, conclut une de ses
célèbres visions sur le futur par ces mots [177]
:
« Les hommes auront vu de telles abominations dans cette guerre que leurs générations n’en voudront plus jamais. Malheur pourtant encore à ceux qui ne craignent pas l’Antéchrist, car il suscitera de nouveaux meurtres. Mais l’ère de la paix sous le feu sera arrivée et l’on verra les deux cornes de la lune se réunir à la croix, car en ces jours, les hommes effrayés adoreront Dieu en vérité, et le soleil brillera d’un éclat inaccoutumé. »
Dans le monde, il n’existe que deux religions donnant une explication totale du mystère des mystères, celui de la souffrance et de la mort. Il s’agit d’une part de l’hindouisme et son fils spirituel le bouddhisme. Il explique que tout cela n’est que le symptôme d’une tragique erreur intellectuelle des hommes[178]. Il s’agit d’autre part du christianisme et par-dessous, grâce à son Magistère papal[179], du catholicisme.
Il n’est pas possible de comprendre quoi que ce soit de la lecture chrétienne de l’Islam et des événements que nous vivrons probablement dans le futur sans connaître la raison et l’origine de tout. Comment comprendre la fin si l’on ne connaît pas le début ?
Dieu marque tout ce qu’il crée par la patte de la souffrance et de la mort. Tout finit par disparaître, y compris les religions[180], pour une raison unique : Toute la création est liée à un projet secret, dont il faut exposer maintenant les grandes lignes. Il veut se montrer à l’humanité entière, face à face, pour la combler de bonheur.
« Avant que le monde
n’existe, depuis toute éternité, il existe un Être unique, une personne
infinie. Il vit totalement heureux, comblé par sa propre nature. Il est
mystérieux puisque, tout en étant un seul être, trois personnes[181]
s’aiment et se contemplent en lui, le Père, le Fils et l’Esprit Saint[182].
Il s’agit d’une inimaginable vie intime, faite de tendresse et de lumière
inaccessibles. Deux qualités du cœur peuvent résumer la vie de Dieu :
l’humilité et l’amour. Sans cesse, le Père s’efface devant le Fils, Le Fils
devant le Saint Esprit parce qu’il l’aime. Dieu est ainsi et nul ne peut le
changer.
Dans son éternité, il conçut
le projet suivant : faire partager ce bonheur à d’autres êtres : Créer de
nombreuses personnes, dotées d’intelligence et de liberté, et les introduire,
si elles le veulent, au cœur des trois personnes. Ce serait comme un mariage,
un acte d’amour réciproque. Mais il convient de faire ici une remarque
importante. Dieu ne désirait pas créer un paradis où chaque personne, perdue
dans sa contemplation, serait uniquement tournée face à lui. Son idée était de
créer une Eglise, c’est-à-dire une communauté immense vivant en Lui dans une
totale communion d’humilité et d’amour. Ce serait ainsi une fête éternelle où
des milliards d’êtres épousés communieraient au même pain. C’est pourquoi, Dieu
décida de faire de l’histoire de ses créatures spirituelles une Histoire Sainte
dirigée vers ce but unique. Dieu agit. Il créa d’abord les anges, de purs
esprits sans corps. Puis il créa les hommes et les femmes, êtres spirituels et physiques.
Anges et hommes étaient faits pour voir Dieu face à face.
Un problème se posait pourtant
: pour que ces hommes et ces communautés humaines entrent auprès de Dieu et
vivent comme une Eglise sainte du bonheur infini qui consiste à le comprendre
et à l’aimer face à face, il était absolument nécessaire qu’elles deviennent
semblables à lui, à savoir toutes humbles et toutes données à l’amour. Ici se
trouve la clef de tout. “ Nul ne peut voir Dieu sans mourir à lui-même[183]”.
A cause de la pureté et de la délicatesse de Dieu, n’importe quel amour ne
suffisait pas mais seulement un amour total, dépouillé de toute recherche
intéressée. Le moindre orgueil, le moindre égoïsme, et l’entrée face à Dieu
devenait impossible, comparable à un viol alors qu’elle devrait être un
mariage. Ceci était vrai non seulement pour les individus, mais pour l’humanité
dans son ensemble. C’est pourquoi, afin de laisser aux communautés humaines le
temps de découvrir leur misère, il décida de les faire transiter par un devenir
terrestre, par une gloire puis une décadence, par la mort enfin. Tout cela
constituait une série d’étapes purificatrices. Toutes étaient marquées par la
souffrance[184].
Ce temps, par tout ce qu’il était, devait servir d’école de la vie.
Le fait que l’humilité et l’amour[185]
soient les qualités essentielles de Dieu permet de comprendre toutes les
actions scandaleuses de Dieu, en particulier son apparent abandon des
communautés humaines qui toutes, tôt ou tard, finissent par disparaître. Elles
sont marquées par la souffrance et la mort. Dieu abaisse les puissants et
relève les humbles. »
L'un des malfaiteurs suspendus
à la croix l'injuriait : "N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et
nous aussi." Mais
l'autre, le reprenant, déclara : "Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors
que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes ;
mais lui n'a rien fait de mal." Et il disait : "Jésus, souviens-toi
de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." Et il lui dit : "En vérité,
je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis.[186]"
Le Golgotha, c’est le monde.
Les trois crucifiés représentent tous les hommes et Dieu qui les sauve par la
souffrance. Qu’ils soient pervers, justes ou saints, tous les hommes, toutes
les nations, toutes les religions sont crucifiés sur la terre, tôt ou tard,
afin de mourir à eux-mêmes et d’être sauvés.
Toute l’histoire de l’humanité dans son rapport avec Dieu peut finalement se résumer en ces “trois croix”, celle du méchant, celle du juste et celle du saint. Elles se retrouvent dans chacune des vies humaines, même aujourd’hui, car Dieu ne cesse d’agir pour sauver. En fin de compte, elles constituent aussi d’une manière grandiose, l’Histoire Sainte qui conduit à la vie éternelle. L’Islam n’y échappera pas.
L’humilité est la
clef de cette histoire
Il n’existe pas d’autre chemin pour
conduire à l’amour.
Or la vie éternelle, c’est Dieu
Et Dieu est amour.
Allégorie : C’est un type de prophétie souvent
utilisé dans les Ecritures Saintes, juives comme chrétiennes. L’histoire
parfois anodine d’un homme cache un sens plus profond. Elle révèle non
seulement des événements à venir mais leur sens profond. Ce type de prophétie
n’a pas cessé dans l’Eglise catholique jusqu’à nos jours. Ainsi, dans l’Evangile
de saint Jean, la mort de Simon-Pierre est clairement indiquée comme
l’allégorie de la vie et de la fin de la hiérarchie de l’Eglise catholique. Les
combats physiques de Jeanne d’Arc puis sa mort sont une révélation allégorique
de la fin de l’Eglise (Voir l’allégorie annonçant l’origine de l’Islam,
Première partie, chapitres 4 et 5 ; Voir aussi l’analogie sur la fin de l’Islam,
Deuxième partie, chapitre 4).
Antéchrist (Voir Dajjal)
: (du grec, avant le Christ). Il se distingue de son idéologie, appelée dans
les Ecritures l’esprit de l’Antéchrist.
L’Antéchrist est tout homme qui incarne à telle ou telle époque l’idéologie
anti-chrétienne. A la fin du monde, le dernier Antéchrist poussera jusqu’au
sublime le culte de l’orgueil et de l’égoïsme humain. L’Antichrist (celui qui
lutte contre le Christ) est une expression semblable.
apostasie : C’est le fait de renier sa foi après en
avoir vécu. Les Chrétiens comme les Musulmans ont reçu l’annonce explicite
d’une apostasie de masse vers la fin du monde. Jésus affirme que cela se fera à
cause de la perte de l’amour de Dieu et du prochain. Mohamed l’annonce du fait
de la perte du zèle pour l’honneur de Dieu (Voir Deuxième partie, chapitres 2,
3 et 4, 5).
Arabes : Habitants de la péninsule arabique.
D’après l’Islam, leur ancêtre Ismaël reçut la promesse de Dieu que la plus
grande bénédiction toucherait sa lignée. Il serait source d’une immense
descendance, fille spirituelle et charnelle d’Abraham. Effectivement, c’est par
un prophète arabe (Mohamed) puis par les armées arabes que l’Islam fut donné au
monde de l’Inde à l’Espagne. Mais, vers la fin du monde, disait Mohamed, les
Arabes répandront le mal dans le monde « Malheur aux Arabes !». Ils précipiteront la guerre de Gog et Magog
(Voir Deuxième partie, chapitre 2, 2 et 3).
Bénir, bénédiction : L’expression « bénédiction de
Dieu » peut prendre deux sens selon qu’il est divin ou humain. Pour Dieu,
une religion ou un homme est béni s’il est humble, petit, prêt à se livrer à
l’amour. C’est du moins l’interprétation catholique du mot. L’homme béni par
excellence est Jésus sur la croix. Dans le sens humain, habituel, mondain du
terme, être béni par Dieu signifie souvent l’inverse : gloire humaine,
réussite, pouvoir. Les Protestants américains comme les islamistes communient
dans cette conception du mot bénédiction. Dieu se sert de cette ambiguïté des
sens. Il en fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il laisse à chacun
un temps de pouvoir terrestre pour mieux, tôt ou tard, mettre un terme à cette gloire
et plonger à travers une chute douloureuse dans l’apprentissage de l’humilité.
L’explication du caractère mortel de toute réalité est ici (Voir Première
partie, chapitres 6 et 7).
Catholicisme : christianisme originel. D’abord persécuté
par les Romains puis devenu religion officielle de l’Empire (313). Pour les
Musulmans, le catholicisme se caractérise par le fait qu’il fut responsable de
la définition de Jésus le Messie comme le Verbe éternel de Dieu fait homme.
C’est lui qui établit la théologie de la Trinité, un seul Dieu en trois
énergies consubstantielles. Cette forme de christianisme trouve son unité
autours de trois sources : 1- le Livre (ancien Testament juif et Nouveau
Testament de Jésus), 2- les saints reconnus par les miracles qui suivent leur
mort, 3- la parole doté d’autorité divine du pape de Rome concernant la foi et
la morale.
Chiite : Division musulmane apparue après la mort du
prophète Mohamed et fondée sur la primauté d’un dignitaire religieux et
l’existence d’un clergé faisant exclusivement partie de la descendance charnelle du Prophète.
Christianisme : D’après l’Islam, c’est une religion fondée
sur l’exagération de ses membres qui firent de Jésus un Dieu. Etant une
religion du Livre, malgré ses falsifications, elle doit être respectée. En
terre d’Islam, les Chrétiens ont leur quartier, payent un impôt et n’ont pas
accès aux charges publiques. Les Chrétiens sont sauvés par l’apparition du
Messie Jésus qui leur prêche l’Islam sur le lit de mort ou à la fin du monde.
Cette religion disparaîtra dans l’autre monde où tous seront musulmans. La
théologie catholique est l’une des seules à donner le sens profond de la
souffrance et des épreuves de l’Islam vers la fin du monde (Voir Deuxième
partie, chapitre 1).
Coran : Livre dicté par Dieu et le truchement de
son Archange Gabriel. Mohamed, instrument fidèle quoique inculte de Dieu, le
récita à ses compagnons qui l’écrivirent. Il en commenta les ambiguïtés (Hadith). Le coran est supérieur à la
Bible et aux Evangiles car il ne possède aucune falsification. Ses règles
d’interprétations sont strictes mais rigides. La confrontation à l’exégèse
historico-critique constituera dans le futur une crise profonde de l’Islam
(Voir Première partie, chapitre 1, 1).
Dajjal (Antéchrist) : Puissance militaire de la fin du monde.
Elle sera dirigée par un homme, le Dajjal.
Son idéologie sera anti-islamique. Il s’opposera à l’Islam au cours d’une
grande guerre. Il réussira et détruira les possessions islamiques dans le
monde. Le Dajjal sera lui-même vaincu
par l’apparition du Messie Jésus, fils de Marie (Voir Deuxième partie, chapitre
2, 3).
Djihad (guerre sainte) : Commandée par Allah vers la fin de
l’exil à Médine pour reconquérir la ville païenne de La Mecque et rendre la
Kaaba au culte unique d’Allah. L’Islam sunnite distingue quatre guerres
saintes. 1- Contre les mécréants pour répandre la vraie foi, 2- Contre les
pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses propres vices. Pour l’Islam
Wahhabite, la plus grande des guerres est non seulement militaire, mais elle
n’a aucune autre règle que l’efficacité. Pour l’Islam sunnite du XIème
siècle, c’est la lutte contre soi-même. Pour le coran et les Hadith, c’est la guerre militaire mais
elle doit être soumise à des règles légales précises : Commandée par le seul Calife,
respectant la vie des civils. Usant de la ruse, elle permet selon les
circonstances l’exécution des prisonniers de guerre, sans pourtant nier
l’honneur et l’humanité. Elle ne vise pas à imposer mais à proposer l’Islam.
Par contre, elle vise à imposer les lois humaines justes de Moïse : interdire
le meurtre, l’avortement, la trahison etc. (Voir Première partie, Chapitre 7)
Djinn : Outre les anges qui sont de purs esprits,
certaines traditions préislamiques ajoutaient que Dieu créa des êtres
intermédiaires dotés d’esprit et d’un psychisme mais dépourvus de chair. Ils
voient et entendent mais ne peuvent être vus par l’homme. Leur corps n’est pas
fait de chair mais de feu (d’énergie ?). Leur rôle est de veiller sur les
forces de la nature. Certains se révoltèrent contre Dieu. D’autres lui furent
fidèles. Ce sont les «génies» de l’Islam.
Elie : Avec Hénoch, ils sont les deux hommes dont la Bible
affirme qu’ils ne moururent pas. Hénoch représente l’amour de Dieu ; Elie, le
zèle apostolique (parfois intransigeant) pour la gloire de Dieu. A la fin du
monde, ils doivent revenir et annoncer le retour du Messie. De fait, ils ne
reviendront pas personnellement. Ils sont la figure de deux témoins (plusieurs
sens sont donnés à ce mot) donnés à l’humanité pour qu’elle comprenne l’amour
de Dieu et sa propre vanité. (Voir Conclusion).
Eschatologie : C’est la partie de la théologie qui étudie
le mystère de la fin de toutes choses. Elle se divise en deux parties : 1- La
mort individuelle et le destin de chacun dans l’autre monde ; 2- La mort des
communautés humaines et la fin du monde. Pour un Chrétien, l’eschatologie de l’Islam
n’est qu’un chapitre d’une eschatologie plus grande, celle du monde entier.
Voir à cet égard deux ouvrages du même auteur : L’heure de la mort, 2002 ; la fin du monde, 2002.
Fatwa : Avis religieux adressé aux Musulmans,
quoique n’engageant que celui qui la prononce. Comme chez les Protestants,
chaque musulman est imam. N’ayant pas de magistère papal, les fatwa islamiques n’ont
de valeur que pour ceux qui reconnaissent l’autorité de l’imam émetteur. Depuis
la révolution islamique d’Iran, le terme fatwa a pris le sens malheureux
d’appel à l’exécution sommaire.
Gog et Magog : Bataille militaire finale de l’Islam et de
l’Antéchrist (Voir Apocalypse 20, 7-9). "L'Antéchrist
viendra et ira dans le voisinage de Médine. La ville éprouvera trois secousses
et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver
l'Antéchrist." Hadith 92, 26
(Point 2). Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armés
le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le
suivront. Les musulmans seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de
Jésus dévorera l’Antéchrist (Voir Deuxième partie, chapitre 2, 3).
Hadj : C’est le Grand Pèlerinage. Il se déroule
pendant le douzième mois de l’année lunaire. Il est le cinquième pilier de l'Islam
et un devoir religieux obligatoire fondé sur une injonction du Coran. Tout
musulman en bonne santé qui peut en supporter le coût doit faire le pèlerinage
au moins une fois dans sa vie (Voir Première partie, chapitres 1, 8 et 5,
2).Vers la fin du monde, La Mecque et son centre, la Kaaba, seront détruites. Les musulmans seront privés du Hadj (Voir Deuxième partie, chapitre 2,
3).
Hadith : Paroles et faits authentiques du Prophète
Mohamed, recueillis par ses compagnons les plus proches. Ils permettent
l’interprétation du texte du Coran. Parmi les Hadith, seuls ceux du Sahih de El-Bokhâri sont considérés
unanimement par les hautes autorités islamiques comme les plus authentiques. Il
en existe d’autres (Muslim etc.) Ils se placent juste après le Coran dans
l'ordre d'importance, de véracité, de fiabilité et d'inspiration. La totalité
des textes originaux sont en arabe (Voir Première partie, chapitre 1, 1).
Hégire : Fuite de Mohamed et de ses compagnons vers
Médine, après avoir été chassés de leur ville, La Mecque. Cet exil marque le
début de l’ère musulmane. Sa signification spirituelle est essentielle : le
musulman est en exil sur la terre. L’aspect politique de la conquête n’est pour
le Prophète que mission de service de la foi, et non une recherche de gloire
politique. A la fin du monde, l’Islam redeviendra ce qu’il doit être, une
religion de l’errance et la pauvreté (Voir Première partie, chapitre 1, 5).
Hénoch : (voir Elie).
Islam : Culte de la soumission à Dieu. C’est la
religion d’Abraham, rendue dans sa pureté par le Prophète Mohamed.
« Soumission, service », par opposition au christianisme qui se
prétend, de manière blasphématoire pour les Musulmans, la religion de l’amitié
avec Dieu (Voir Première partie, chapitre 1, 6).
islamiste : Vocabulaire impropre utilisé actuellement
pour désigner l’Islam guerrier. Tout musulman est islamiste puisqu’il a reçu
comme commandement le Djihad. Mais ce
commandement divin est lié à une série de règles précises, une convention de
Genève avant la lettre (voir Première partie, chapitre 7). Son but est de
répandre l’Islam et les régimes islamiques dans le monde entier. Ceux qui
pratiquent les attentats meurtriers, le meurtre des enfants et des civils
devraient être qualifiés de Wahhabites,
du nom d’une secte musulmane arabe (Voir Deuxième partie, chapitre 4, 1).
Ismaël : Fils aîné d’Abraham, fils d’une servante
égyptienne, il est l’ancêtre des Musulmans. Comme celle d’Esaü le frère de
Jacob, sa figure archétypale illustre les qualités et les défauts de l’Islam.
Pour les Musulmans, c’est Ismaël que Dieu commanda à Abraham de lui sacrifier.
Cette croyance préfigure la fin de l’Islam (Voir Première partie, chapitre 4).
Issa ibn Maryama : (Jésus fils de Marie) : Homme et non pas
Dieu, il fut conçu miraculeusement dans le ventre de sa mère, sans
l’intervention d’un père humain. Il n’a jamais péché. Il a prêché l’Islam, il
n’est pas mort sur la croix mais a été enlevé par Dieu au ciel. Il est le
Messie, celui qui apparaît aux mourants pour leur prêcher l’Islam et qui
revient à la fin du monde pour instaurer le règne d’Allah sur terre (Voir
Deuxième partie, chapitre 2, 3).
Jérusalem : Troisième lieu saint de l’Islam. Après sa
conquête par les armées arabes, au IXème siècle, une mosquée au dôme
doré fut construite à l’emplacement du Temple ruiné des Juifs. Pour les
Musulmans, ce Temple juif ne doit jamais être reconstruit. Les Juifs furent
maudits de Dieu après avoir voulu tuer le Messie Jésus. Vers la fin du monde,
Jérusalem sera perdu par l’Islam à cause de la guerre de l’Antéchrist qui sera
lui-même juif. (Voir Deuxième partie, chapitre 5).Pour les Chrétiens au
contraire, le retour des Juifs dans la totalité de Jérusalem est un signe
explicitement rapporté par Jésus pour annoncer la fin du monde et l’étape de la
fin des structures politiques nationales (Voir du même auteur, La fin du monde,
2002).
Jésus (Voir Issa).
Judaïsme : Religion d’Abraham et de Moïse. Pour les
Musulmans, elle fut falsifiée par ses prêtres et ses docteurs qui ajoutèrent
des commandements humains. Ayant voulu tuer Jésus, elle a été maudite pour
toujours, d’où les malheurs qui la frappe. L’Antéchrist sera juif et
s’attaquera à l’Islam et à ses terres saintes. Etant une religion du Livre, le
judaïsme doit être respecté. En terre d’Islam, les Juifs ont leurs quartiers
réservés, payent un impôt et n’ont pas accès aux charges. Les Juifs sont sauvés
par l’apparition du Messie Jésus qui leur prêche l’Islam sur le lit de mort
(Voir Deuxième partie, chapitre 5).
Kaaba : Le sanctuaire de La Mecque, la Kaaba,
possède en son centre une pierre noire apportée par les anges. Il serait le
premier temple élevé en l’honneur de Dieu par Abraham et son fils aîné Ismaël.
A l’époque de Mohamed, l’enceinte de la Kaaba était peuplée de plus de 300
idoles. Il la purifia et la rendit à Allah. Vers la fin du monde, la ville sera
détruite par les armées de l’Antéchrist (Voir Deuxième partie, chapitre 4, 4).
Calife : Chef politique et religieux en terre d’Islam.
Selon les cas, il peut être soit un descendant du Prophète, soit un homme
reconnu pour sa justice et son zèle de la religion. L’Islam distingue deux
terres : la terre de l’Islam (Dar
el-Islam), soumise au juste gouvernement d’un roi-imam religieux, le Calife
; la terre de la guerre (Dar el-Harb),
celle qui reste à conquérir en vue de l’instauration de la justice d’Allah.
Vers la fin du monde, les Califats musulmans seront détruits (Voir Deuxième
partie, chapitre 4, 4).
La Mecque : La Mecque fut-elle fondée, 2000 ans avant
Jésus-Christ par Abraham et son fils Ismaël, père de tous les Arabes. Située en
Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de l’Islam. Elle est la ville
natale de Mohamed, le siège de la Kaaba autours duquel tourne toute la prière des
Musulmans du monde entier. Mohamed la conquit militairement vers la fin de sa
vie et établit le départ de toutes les conquêtes militaires arabes. C’est vers
elle que se tournent tous les Musulmans dans leurs cinq prières journalières.
Ils s’y rendent en pèlerinage une fois dans leur vie. Vers la fin du monde, la
ville sera détruite par les armées de l’Antéchrist (Voir Première partie,
chapitre 1, 5).
Mahdi : Le grand imam (chef et enseignant musulman)
qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de l’Antéchrist. Il
rétablira la pureté originelle de l’Islam et rendra la Communauté (l’Oumma) prête pour affronter l’épreuve
finale de la guerre (Gog et Magog) (Voir Deuxième partie, chapitre 2, 3).
Maryama : Marie, Vierge immaculée, mère de Jésus. Son
immaculée conception fait partie de la foi musulmane, dès l’origine. Elle est
la femme la plus sainte de la terre. Elle n’a jamais péché. Elle a conçu de
manière virginale son fils Jésus, par le miracle de Dieu. Elle reviendra avec
lui à la fin du monde (Voir Première partie, chapitre 2, 3).
Médine : Deuxième lieu saint de l’Islam. La jeune
communauté musulmane s’y réfugia et s’y fortifia après avoir été chassé de La
Mecque. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquée sainte sera détruite par
les armées de l’Antéchrist (Voir Première partie, chapitre 1, 5).
Moudjahidine : combattant militaire de l’Islam. Nul ne
peut se décréter Moudjahidine sans avoir été envoyé par le Calife (chef d’Etat islamique).
La guerre qu’il pratique est soumise à des règles strictes mêlant l’efficacité
au service de l’expansion de l’Islam et le respect de la vie des civils, au
moins des Chrétiens et des Juifs. Pour les païens et les idolâtres, les règles
sont beaucoup plus souples. Tout semble permis contre eux (Voir Première
partie, chapitre 7).
Musulman : (du sémite ancien soumission). Membre de l’Oumma,
il est soumis à Dieu et à son Coran (Voir Première partie, chapitre 1, 6).
Mohamed (570-632) : (Muhammad en
arabe). Prophète de l’Islam.
Il était une personne fragile et illettrée, quoique très douée pour les
affaires. Il reçoit la visite de l’archange Gabriel qui lui donne sa force et
lui dicte mot à mot le Coran. Rejeté par sa ville, La Mecque, il la reconquière
à la force de l’épée, la convertit à l’Islam et unifie les tribus arabes sous
une seule foi. Il est considéré comme un homme pécheur, à la différence de
Jésus mais il est le seul prophète dont le message n’a jamais été falsifié
(Voir Première partie, chapitre 1).
Nations (fin du temps des) : Vers la fin du monde, les
nations organisées politiquement seront remplacées par un gouvernement mondial.
Cet événement est lié par le Christ à la récupération par les fils d’Israël de
Jérusalem. Un scénario paraît aujourd’hui se mettre à jour. Après sa révolte
liée à la perte de Jérusalem, l’Islam voudra une guerre, la perdra et, à cause
du traumatisme mondial, provoquera à la fois les changements dans
l’organisation du monde et en Terre sainte. (Voir Deuxième partie, chapitre 4).
Orthodoxie : Division du catholicisme* intervenue en
l’an 1054 de l’ère chrétienne. Les orthodoxes contestent essentiellement le
rôle et l’autorité du pape de Rome en matière d’enseignement de la foi et de la
morale, de gouvernement de l’Eglise. C’est le christianisme officiel de la
Russie, de la Grèce, la Roumanie, la Serbie.
Oumma : C’est "l’Eglise" des Musulmans, la communauté de
tous ceux qui confessent leur foi en Allah et reconnaissent Mohamed comme son
prophète. Elle est la nouvelle nation sainte, le nouvel Israël. Le signe de son
appartenance est chez les hommes la circoncision. Tout homme né d’une femme
musulmane est musulman. Au paradis, Dieu unifiera l’humanité des sauvés dans
son Oumma éternelle.
Paradis : Se distingue du paradis chrétien, il ne
consiste pas dans la vision face à face de l’essence de Dieu (Dieu est grand !)
mais dans un lieu de délice, en présence des saints et des animaux ressuscités.
Les guerriers martyrs de l’Islam ont reçu la promesse d’être particulièrement
entourés (70 vierges aux yeux noirs, les Houris)
(Voir Première partie, chapitre 2, 6).
Piliers de l’Islam (cinq) : Structure de la pratique cultuelle
extérieure des Musulmans : 1- la profession de foi « Allah est le seul Dieu et Mahomet est son Envoyé », 2-
La prière cinq fois par jour (C’est le dikrh,
le Rappel d’Allah : Soubhannallah !
Hamdoulillah ! Allahouakbar !), 3- Le jeûne du mois lunaire du Ramadan, 4-
L’aumône légale pour les pauvres, 5- Le Hadj,
pèlerinage à La Mecque (Voir Première partie, chapitre 1, 8).
Protestants : Division du catholicisme intervenue au
XVIème siècle de l’ère chrétienne. Divisés en de multiples
mouvements, les Protestants refusent l’autorité du pape et des saints
canonisés. Ils ne reconnaissent de valeur qu’au Livre (Bible juive et Nouveau
Testament). Ils nient la possibilité que Dieu puisse être aimé comme un ami,
avec une réciprocité d’égalité. Ils sont en ce sens proche des Musulmans, bien
qu’ils fassent de Jésus leur Dieu. Ils constituent la religion majoritaire
d’une partie de l’Europe du Nord, de l’Angleterre, des Etats-Unis.
Sunnite : Division des Musulmans, après la mort du
Prophète. 90% des Musulmans sont sunnites et estiment que le Calife peut être
un homme juste qui ne descend pas du Prophète.
Témoins (les deux) : Le livre chrétien de l’Apocalypse annonce
vers la fin du monde la venue de deux témoins. Ils prêcheront Dieu et la vie
éternelle avant d’être provisoirement vaincus par l’Antéchrist. Cette prophétie
a un sens symbolique donné à toutes les époques du monde (voir Hénoch et Elie).
Concrètement, elle se réalise dans chaque génération. A la fin du monde, elle
se réalisera une dernière fois de manière grandiose (Islam et christianisme,
peut-être aussi deux hommes).
Wahhabite : islamisme politique puritain né en Arabie
au XVIIIème siècle. Il annonce une domination musulmane politique
sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn Abdul Wahhab
(1703-1792), est considéré comme le Mahdi,
l’imam saint annoncé pour la fin du monde. Cette secte violente a son siège sur
le trône de l’Arabie Saoudite. Par l’argent du pétrole, elle finance
l’enseignement de la jeunesse musulmane dans le monde entier, la construction
des mosquées et le terrorisme islamiste mondial (Voir Deuxième partie, chapitre
4, 1).
11 septembre 2001 : le monde bascule dans une nouvelle étape de l’horreur. L’événement est troublant. Il est vrai qu’on ne peut manquer d’y discerner une dimension apocalyptique, au sens le plus profond du terme.
Très vite, les analystes ont cherché des explications dans leurs grilles habituelles, socio-économiques. Cependant, une contradiction se fit jour : les kamikazes n’étaient pas de pauvres hères mais des diplômés musulmans formés aux meilleures universités occidentales.
Cet ouvrage vise à combler une importante lacune : la dimension religieuse du conflit est trop gravement négligée. L’homme ne vit seulement de pain.
Il s’adresse en premier lieu aux Chrétiens. Il est grand temps que la foi se penche sur la question de l’origine de l’Islam. Cette religion-elle de Dieu ? Il faut se garder de se prononcer trop vite par la négative, malgré les évidentes contradictions entre les deux croyances. Il y a un mystère caché dans la naissance de l’Islam.
Cet ouvrage ne concerne pas que les Chrétiens. Qu’est-ce que cette violence fanatique qui se met à exploser face à la conscience endormie des Occidentaux ? Elle a tué et tuera des croyants comme des incroyants. Qu’on y croit ou non, le fait est que le prophète Mohamed a donné à ses fidèles des textes sur la fin du monde. Ils parlent d’un Antéchrist juif, d’une grande guerre finale. Mais ces textes sont très ambigus, pour les Musulmans eux-mêmes. On n’arrive pas à savoir si la grande guerre de l’Islam aboutit à sa grandiose victoire ou à sa défaite amère. En conséquence, une partie des Musulmans se comporte à la manière de la pire des sectes apocalyptiques, espérant la guerre puis la victoire contre l’Occident, tandis que l’autre, persécutée et massacrée, s’attend à une catastrophe qui conduira l’Islam à sa ruine politique et à sa renaissance dans l’humilité et la pauvreté.
Il ressort de tout cela une vision qu’il est essentiel de ne pas ignorer, d’autant plus que des textes prophétiques identiques ont conduit il y a 2000 ans à une guerre semblable : la guerre des Juifs contre les Romains. « L’homme qui ne connaît pas l’histoire se condamne à la revivre »…
Arnaud Dumouch est marié et
père de famille. Agé de 38 ans, il enseigne la religion catholique en Belgique.
Spécialisé dans la théologie des fins dernières, il ne pouvait manquer de
trouver dans les événements actuels un sujet de
réflexion. Vos questions et vos apports :
a.dumouch@freeworld.be
[1] D’après Michel Gurfinkiel, 1999, Diffusé sur RCJ le 28 février 1999.
[2] Sayid Ayoub, un auteur égyptien à succès, n'a pas écrit moins de six livres sur la question depuis 1987. Deux autres Egyptiens, Mohamad Izzat Arif et Mohamad Issa Daoud, l'ont imité depuis le début des années quatre-vingt-dix. C'est le cas de bien d’autres auteurs. Leurs théories, qui passionnent l'opinion publique, suscitent des débats interminables. Plusieurs théologiens de la grande université islamique du Caire, Al-Ahzar, les ont réfutées en partie ou ont au contraire renchéri sur leurs propos.
[3] Extrait de l’ouvrage Les histoires des prophètes, par l’Imam Aboul-Fida Ismaël Ben Kathir, Editions Dar el Hker, Beyrouth, Liban :
[4] Des trois relations personnelles en Dieu, le Père, le Verbe et le Saint Esprit.
[5] C’est-à-dire le Je crois en Dieu des Chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants, tel qu’il est récité à la messe ou au culte. Il fut définit lors des premiers Conciles Œcuméniques (IVème siècle).
[6] Coran, Sourate de la Table, Verset 17.
[7] Versets 72-75
[8] 1 Jean 2, 22.
[9] Coran, Sourate des femmes. Versets
155-159.
[10] Isaïe 53, 2 ss.
[11] Le soufisme est considéré comme une secte marginale. Son fondateur fut d’ailleurs crucifié car il parlait comme les Chrétiens.
[12] Jean 15, 15.
[13] Depuis quelque temps, une partie des Musulmans se spiritualise. La description du Coran montrant un jardin de délice, une sorte de harem oriental leur paraît de plus en plus une métaphore d’autre chose. Mais cette influence semble venir de la fréquentation des Chrétiens et des soufistes (division spiritualisante des Musulmans).
[14] Actes 5, 34.
[15] Jérémie 7, 13-14.
[16] Lumen Gentium, 16.
[17] Abram ne reçut que plus tard le nouveau nom d’Abraham.
[18] Genèse 15, 1-6.
[19] Genèse 16, 2.
[20] Genèse 16, 5-12.
[21] Genèse 21, 10-21.
[22] Genèse 25, 12-18.
[23] Genèse 21, 11.
[24] Genèse 18.
[25] Au chapitre 21, 20.
[26] Ce qui n’empêche en aucune façon, nous allons le montrer au cours de cet ouvrage, que Dieu a pu inspirer à Mohamed d’étonnantes vérités.
[27] Coran 29, 50.
[28] Jean 11, 39.
[29] Hadith* 44, 4 (Point 3).
[30] Hadith* 66, 3 (Point 2).
[31] Ce chapitre reprend l’essentiel du livre : "Pourquoi je ne suis pas musulman." Ibn Warraq, L'Age d'Homme, 1999
[32] S.M. Zwemer.
[33] sourates 85, 21 ; 6, 19 ; 97.
[34] LES VERSETS SATANIQUES : AUX SOURCES DU CONFLIT
«Les attaques de Satan contre le Prophète visent (...) les versets 18, 19 et 20 de la sourate 53 du Coran : « 18. Ainsi a-t-il contemplé le plus grand des Signes de son Maître. 19. Avez-vous vu al-Lât et al-'Uzza. 20. et Manât, la troisième, l'autre ? » Cette contemplation, cette vision ne sont pas innocentes puisque Al-Lât, Al-Uzza et Manât sont " les filles d'Allah ", les principales déesses de l'Arabie anté-islamique ; elles avaient leurs statues dans la Kaaba* et dans d'autres sanctuaires. De plus, ce passage du Coran aurait été expurgé de deux versets d'obédience polythéiste : « Elles sont des déesses sublimes dont l'intercession est à implorer. » Au moment où Mohamed les aurait prononcés, tous ses auditeurs, y compris les Musulmans, se seraient prosternés. Mais l'Ange Gabriel aurait révélé que les versets incriminés venaient non d'Allah, mais de Satan. L'Islam orthodoxe ne nie aucune véracité à cette affaire, inspirée, à ses yeux, par Satan. Les adversaires de l'Islam la gonflent démesurément, tandis que les orientalistes sont partagés sur son authenticité. Certains d'entre eux, Burton par exemple, soutiennent qu'elle aurait été inventée par des juristes qui s'appuyaient sur la 22e sourate, verset 52 (Mais Allah annule ce qu'attaque Satan, Allah confirme alors ses Signes) pour preuve de leur théorie de l'abrogation possible de textes antérieurement révélés. Voilà en quoi se résume l'affaire des «versets sataniques» qui a fait couler vainement tant d'encre, jusque de nos jours. (...)» André Chouraqui : Liminaire au Coran, Paris, 1990.
[35] FATWA : Réponse juridique d'un Mufti (dignitaire religieux ) à une consultation. Lorsque les textes musulmans restent muets sur tel ou tel problème, le Mufti peut rendre une décision juridique basée sur une interprétation personnelle des écrits religieux.
[36] Voir deuxième partie, les deux faiblesses eschatologiques de l’Islam.
[37] Jean 19, 10.
[38] Voir deuxième partie, chapitre 1. Ce mystère y est expliqué dans ses causes et ses effets, dont le plus mystérieux est le mal permis sur la terre..
[39] Finalement, toutes les erreurs possibles, les pires des idéologies sont pour un temps donné « bénies ». elle reçoivent un temps de réussite terrestre. Dieu sait se servir de leur victoire puis de leur écroulement pour en tirer un bien plus grand. Il sauve les victimes. Il les récupère de l’autre côté de la vie et beaucoup d’entre eux ont compris jusqu’à la misère la stupidité de l’orgueil humain.
[40] Genèse 11, 3-8.
[41] 1 Rois 11, 12, 20.
[42] cf. Genèse 50, 20.
[43] Il fait plus que permettre la division. L’unité d’une Eglise est pour lui un mal si elle conduit à l’orgueil et à la damnation.
[44] Parce qu’il vaut mieux une Eglise divisée qu’une Eglise orgueilleuse, il se peut que l’unité des Chrétiens (tant désirée depuis quelques années par le courant de l’œcuménisme) ne se fasse que dans l’humiliation extrême vécue au temps de l’Antéchrist ou encore au moment du retour glorieux du Christ.
[45] Genèse 17, 20.
[46] Voir par exemple le Dictionnaire élémentaire de l'Islam, par Tahar Gaïd, [extraits], où la guerre sainte est relativisée à un rôle défensif.
[47] Matthieu 26, 52.
[48] Ce qui n’est pas le cas de l’Ancien Testament, totalement reconnu par les Chrétiens.
[49] La Voie du musulman. Il est écrit par Aboubaker Djaber Eldjazaïri (Aslim éditions 1986, France). Rien de tel qu’un tel texte doté de l’imprimatur des plus hautes autorités de l’Islam sunnite pour comprendre le sujet. Les références du Coran ou des Hadith* (paroles du prophètes) sont indiquées.
[50] Les cinq premiers livres de la Bible hébraïque.
[51] Coran 9, Le Repentir 11.
[52] Coran 3- Famille d’Omran, 169.
[53] Dictionnaire élémentaire de l'Islam, par Tahar Gaïd.
[54] Coran 8, Le Butin 39.
[55] Ne pas tuer, voler, commettre l’adultère, mentir etc.
[56] Adorer un seul Dieu, ne pas faire d’image de lui, ne pas le blasphèmer.
[57] Matthieu 24, 6.
[58] 1 Théssaloniciens 5, 3.
[59] Voir deuxième partie : premier chapitre, que veut Dieu aux hommes pour les avoir mis sur la terre ?
[60] Luc 1, 51-53.
[61] Livre des juges 19-20.
[62] La réalité de ce fait est vertigineuse. Après la mort, face à l’apparition du Christ dont l’amour et la vérité bouleverse l’homme, tout genoux devient chancelant et découvre le profond égoïsme qui l’anime.
[63] Le sommet du judaïsme est dans cette conception et l’Eglise catholique
l’a entièrement gardée tout en pensant pouvoir, grâce à Jésus Christ, en
expliquer le pourquoi (voir deuxième partie, chapitre un). La liturgie juive continue
de chanter à propos d’Auschwitz et du génocide des enfants : « Yahvé, tu nous as frappé car nous
avions péché. »
[64] Deutéronome 28, 47-52.
[65] Galates, 5.
[66] 2 Chroniques 18, 22.
[67] « Trompeuse » ou plutôt ambiguë car lorsque Dieu parle de « gloire, de victoire, de salut », il entend souvent « vie éternelle, donc humilité et son chemin, crucifixion et humiliation ». Mais l’homme y voit ce qui lui plaît à savoir « succès mondain, gloire terrestre ».
[68] Allusion à une ancienne pratique des polythéistes qui craignaient la pauvreté ou la capture de leurs filles par d’autres tribus. L’Islam a interdit cette pratique.
[69] Coran, Sourate 81, L’obscurcissement, versets 1 à 13.
[70] « Les authentiques » de Al Boukhari et Muslim.
[71] Sourate 21, Les Prophètes, verset 104.
[72] Coran 99, 1-2. Coran 82, 1-4 ; 81, 1-14 ; 56, 1-6 ; 101, 5.
[73] sourate 44, La Fumée ; Sourate 41, verset 11.
[74] Tirmizzi dans « ce qu’on rapporte du Mahdi » note qu’il tient de Ibn Mass’oud ce Hadith* « un homme de ma famille viendra, son nom correspondra à mon nom ».
[75] Ibn Abdul Wahhab, fondateur arabe du Wahhabisme au XVIIIème siècle ? L'Ayatollah Khomeini qui réveilla l’Islam guerrier du XXème siècle ?
[76] Hadith* 92, 11.
[77] cf. Apocalypse de saint Jean 7, 3-4.
[78] Apocalypse 13, 11-18.
[79] Ezéchiel 39, 9-11. Il s’agit de l’annonce d’une grande guerre qui verra la défaite des impies.
[80] Il s’agit des habitants musulmans de l’Arabie vers la fin du monde.
[81] Ces textes paraissent clairs ? Il sont en fait ambigus et ne provoquent pas la paix des débats en Islam. Chacun voit « l’Arabe pervers » annoncé selon ce qui l’arrange. Pour le terroriste Oussama Bin Laden, c’est la royauté de l’Arabie Saoudite qui a accompli l’horreur en introduisant les armées étrangères sur la terre sainte. Pour la famille royale arabe, les pervers sont les terroristes arabes puisqu’ils répandent le sang des femmes et des enfants par toute la terre… Pour la majorité des Musulmans Sunnites, ce sont tous les arabes à cause de leur sectarisme Wahhabite* (voir plus loin).
[82] Extrait de l’ouvrage Les histoires des prophètes, par l’Imam Aboul-Fida Ismaël Ben Kathir, Editions Dar el Hker, Beyrouth, Liban, p.262.
[83] Coran, Sourate des rangs, versets 101-102.
[84] Coran, Sourate de Marie, versets 54-55.
[85] Genèse 22, 2 et ss.
[86] « Le vrai bélier sera Jésus Christ, Fils de Dieu car, quand Dieu veut qu’on lui sacrifie un enfant, c’est le sien qu’il donne. » Saint Vincent de Paul.
[87] La connaissance de la fin du christianisme.
[88] Voir du même auteur, La fin du monde, le martyre final de l’Eglise.
[89] Voir chapitre 5.
[90] Voir chapitre 4.
[91] Apocalypse 9, 15-19.
[92] La guerre des Juifs contre les Romains, Livre 3, 27.
[93] Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31. J’utilise librement de la traduction de J.A.C. Buchon, Editions Lidis, Paris, 1968.
[94] Flavius Josèphe pense à Vespasien, devenu empereur romain. Mais le sens profond de la prophétie était bien plus élevé, l’empire concerné était éternel.
[95] Isaïe 11, 1-5.
[96] L’ambiguïté de Dieu vient d’abord de la psychologie trop humaine… de l’homme. Lorsque Dieu parle de « gloire, de victoire, de salut », il entend souvent « vie éternelle, donc humilité et son chemin, crucifixion et humiliation ». Seul un croyant lui-même passé au feu purificateur de Dieu finit par s’habituer à son style et à ne plus lire « succès mondain, gloire terrestre ».
[97] Voir deuxième partie, chapitre 2, 2 et 3.
[98] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.
[99] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.
[100] Ezéchiel
39, 12 : « On les enterrera afin de
purifier le pays pendant sept mois.»
[101] Ezéchiel 38, 14. 39, 15.
[102] L’Oumma*est la communauté des Musulmans. Il s’agit du nouvel Israël puisque ce peuple fut maudit. D’où la disparition du nom d’Israël, originellement présente dans ce texte.
[103] Cette section reprend en grande partie l’article du journal The Spectator, 2001. Son auteur, Stephen Schwartz est aussi l'auteur de "Intellectuels et Assassins", publié par Anthem Press.
[104] A l'exception, peut-être, de certains disciples de gauchistes laïques se présentant comme musulmans aux seules fins de servir un intérêt strictement politique, comme Yasser Arafat ou Saddam Hussein.
[105] L’annonce politique d’une victoire non pas au Ciel mais ici-bas de l’Islam le plus rigoureux. Comme les témoins de Jéhovah, ils vont jusqu’à annoncer le retour physique du Messie Jésus à la tête du gouvernement islamique mondial.
[106] Un troublant rapprochement des dates s’impose. Le Wahhabisme est la plus terrible attaque satanique contre l’Islam depuis l’Hégire*. Il prend la religion par sa qualité d’honneur militaire et la transforme en un fanatisme exterminateur. Au même moment, le christianisme subissait une attaque au défaut de sa cuirasse (il libère l’homme) avec la Révolution française et le culte de l’homme divinisé…
[107] Un grand imam musulman qui rétablira l’Islam dans sa pureté originelle avant la grande guerre.
[108] Les Musulmans anti-Wahhabites* appèlent le Wahhabisme "fitna an Najdiyyah", le malheur venant de Nejd.
[109] La guerre des Juifs, livre 2, 23.
[110] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 16.
[111] Voir la réponse catholique à ce dilemme au chapitre 1 de cette deuxième partie.
[112] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31.
[113] Luc 21, 21-24.
[114] Deuxième partie, chapitre 2.
[115] Le premier Calife* Abou Bakr pendant qu'il répartissait l'armée de la Palestine sous le commandement d’Oussama disait : "Ne vous comportez pas en traîtres ! Ne mutilez pas (vos ennemis), ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. N'abattez pas et ne brûlez pas les palmeraies, ni les arbres fruitiers. Ne tuez ni mouton, ni vache et ni chameau, sauf pour vous nourrir. Vous allez passer près des gens qui se sont retirés du monde pour s'adonner à la retraite (des moines Chrétiens) : laissez-les tranquilles à leur vocation...". Puis il leur dit : "... Partez au nom de Dieu !" Il n'est pas permis de tuer les mineurs, les femmes, les vieillards, les malades et les moines.
[116] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23, livre 4, 18, livre 3, 19.
[117] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 4.
[118] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.
[119] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 33.
[120] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 3, 6.
[121] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 30.
[122] 1 Rois 22, 22 « Dieu répondit : J'irai et je me ferai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Yahvé dit : Tu le tromperas, tu réussiras. Va et fais ainsi. Voici donc que Yahvé a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes qui sont là, mais Yahvé a prononcé contre toi le malheur."
[123] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 22.
[124] Voir ces prophéties au chapitre 2, la foi sur la fin du monde en Islam.
[125] La question ne peut être posée pour le moment parce que nombre de sociétés américaines dépendent du flux continu du pétrole Saoudien. Mais elle viendra nécessairement. Mais que seront ces intérêt financiers face aux menaces de prolifération nucléaire du terrorisme ?
[126] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 35.
[127] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 16.
[128] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 30.
[129] Hadith* 92, 26.
[130] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 26.
[131] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36.
[132] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36.
[133] 2 Théssaloniciens 2, 3.
[134] Cette époque n'est pas pour aujourd'hui. Cette histoire peut se développer sur plusieurs dizaines d’années. Avant d’en venir à la guerre totale, l’Empire Romain subit pendant plus de 70 ans le terrorisme zélote. C'est donc que le temps de l’apostasie* généralisée n'est pas encore pour cette année. Mais il peut venir vite, en quelques générations d'autant plus que les moyens modernes de communication précipitent l’évolution des mœurs. Les enfants bouddhistes d'Orient se forment en ce moment avec la télévision occidentale tout entière imbibée du message de l’homme sans Dieu.
[135] 2 Thessaloniciens 2, 4.
[136] Parmi les religions, ce sont les monothéismes qui ont eu la plus profonde tendance au fanatisme, à cause même de leur zèle pour un seul Dieu. Lorsque les monothéismes religieux deviennent des idéaux politiques, alors le malheur fond sur l’humanité et ce depuis toujours. La première de ces guerres se produisit dans l’Egypte antique d’Akhenaton, lorsqu’il résolut d’imposer à son peuple le seul Dieu Aton. Mais il est abusif de dire que ces guerres sont les plus meurtrières car les religions possèdent en général en elles des contre feux dogmatiques : respect des créatures de Dieu etc. Ce n’est jamais le cas des guerres purement politiques. Les pires guerres sont celles du racisme. Hitler lui-même fut dépassé par la guerre ethnique du Rwanda qui fut, avec des machettes, six fois plus efficace (100 jours, un million de morts, 1995).
[137] Hadith* de Muslim.
[138] La Guerre des
Juifs contre les Romains, livre 7, 19. 7, 36 fin.
[139] Job 19, 25. Ce texte est tiré de la Bible juive. Les musulmans reconnaissent Job comme un grand prophète et un vrai musulman.
[140] On le voit, comme le christianisme, Ismaël sera purifié par l’épreuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie* de ses fidèles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le désir de la venue du Messie. La croyance musulmane du fait qu’Ismaël fut le fils égorgé » d’Abraham prend ici son sens réel.
[141] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 2.
[142] La même chose arriva lorsque ce roi de Babylone assiégea la ville, la prit, y mit le feu, et brûla le Temple.
[143] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 26, fin.
[144] Saint Augustin, dans Les deux cités, résume de cette manière le message du Christ.
[145] Encyclique Mit brennender Sorge, la seule encyclique écrite en allemand dans l’histoire de l’Eglise
[146] Luc 12, 4.
[147] Malachie 2, 14 : « C'est
que Yahvé est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie,
bien qu'elle fût ta compagne et la femme de ton alliance. »
[148] Voir du même auteur, La fin du monde, 2001, chapitre 4, quatrième étape.
[149] Une citation de Jésus lui-même suit. Elle convient parfaitement à notre génération. Matthieu 23, 31-33.
[150] C’est de cette manière que saint Augustin définit l’intensité de l’amour qui règne dans la Cité de Dieu et qui peut tout supporter pour l’autre, jusqu’à la croix.
[151] Encore une ambiguïté de Dieu et de sa révélation dont le terme aboutira à une purification par la souffrance et des Juifs et des Musulmans.
[152] Matthieu 27, 25. Il est intéressant de constater que le regard des Chrétiens fut longtemps le même. Ce n’est qu’après l’horreur de l’holocauste que l’Eglise changea l’ambiguité des mots qu’elle employait sur le Judaïsme. « En quoi le crime de certains chefs des Juifs du temps de Jésus ne rend pas coupable les Juifs d’aujourd’hui ? »
[153] Et la purification de leur orgueil en vue de la vie céleste.
[154] Jérémie 49, 10.
[155] Jérémie 49, 10-16.
[156] Nombres 14, 9 « N’ayez pas peur du peuple de ce pays, car nous n'en ferons qu'une bouchée. Leur ombre protectrice les a quittés, tandis que Yahvé est avec nous. N'en ayez donc pas peur."
[157] Chroniques 32, 7-21. Les exemples sont multiples dans l’histoire d’Israël.
[158] Zacharie 8, 23.
[159] L’Eglise catholique a compris qu’il ne faut pas parler comme cela : « Il est faux et gravement hérétique à cause des conséquences qu’une telle affirmation a historiquement eu, d’affirmer que le peuple d’Israël est maudit, car Dieu ne fait pas payer aux enfants la faute de leur père. Saint Paul affirme en effet[159] : «Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certes non.» Et selon lui, le gouvernement de Dieu sur Israël est l’un des «abîmes de richesse, de la sagesse et de la science de Dieu.» Il veut signifier qu’il s’agit d’un mystère que l’homme ne peut qu’approcher et dont l’explication finale sera donnée en plénitude après la venue du Christ, lors du jugement général de l’humanité.
[160] Isaïe 29, 10.
[161] Romains. 5, 18.
[162] Romains 11, 15.
[163] Matthieu 24, 2.
[164] Matthieu 24, 15.
[165] Luc 21, 24.
[166] Luc 23, 28.
[167] Luc 21, 24.
[168] Romains 11, 25.
[169] Romains 11, 15.
[170] Luc 16, 35.
[171] En effet, observait en 1989 le cardinal J.-M. Lustiger au cours d’un entretien télévisé avec E. Wiesel.» Le juif est le témoin d’un au-delà de l’homme : à travers le juif, Hitler a voulu tuer Dieu, ce Dieu qui, en choisissant Israël, manifestait son intention de sauver le monde : «Par toi (Abraham) se béniront tous les clans de la terre» Genèse 18, 18 ; 22, 18 ; 26, 4).
[172] Au delà de ces interprétations traditionnelles, il est possible de découvrir en Israël, de par la méditation constante de son histoire tourmentée à la lumière du Serviteur souffrant et sous l’influence du christianisme, une interprétation étonnamment mystique de l’histoire : Voici, au travers de quelques textes et témoignages, quelques aspects de cette spiritualité quasi-chrétienne : Voir Eliezer Berkovits comprend ainsi la portée permanente du sacrifice d’Isaac dans l’histoire du judaïsme, Nova et Vetera, 1973, 123-125.
[173] Cette phrase de l’Evangile de Luc 17, 24 est reçue comme un signe eschatologique musulman. Voir du même auteur La fin du monde.
[174] D'après la liste « Réponse Israël » (texte révisé par CJE).
[175] 20 février 2001 sur les ondes de la radio officielle palestinienne "Voix de Palestine".
[176] 2 Maccabées 2, 4-7. Il ne s’agit pas ici d’une quelconque arche mystique mais de l’authentique tabernacle construit par Moïse contenant les tables de la loi, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et la manne du désert.
[177] Prophétie de sainte Odile, manuscrit original traduit, bibliothèque nationale de France.
[178] « Nous croyons être des personnes. Nous avons des désirs ! Nous ne sommes en fait que des partie de quelque chose qui nous dépasse, ce Dieu qu’on appelle l’Univers, Brahmane. »
[179] Qui permet une doctrine officielle et structurée, au delà des opinions des théologiens.
[180] La foi catholique affirme que l’Eglise elle-même suivra le Christ dans une kénose (un affaiblissement et un martyre final). Voir, du même auteur, La fin du monde, éditions 2001. Voir aussi le Catéchisme de l’Eglise catholique, Mame, 1992, n° 675.
[181] comprendre sous le mot “personnes” trois jaillissements de lumière et d’amour :
[182] Leur vrai nom théologique est « le Non-né, le Verbe et l’Amour »
[183] 1 Rois 19, 13.
[184] Mais au commencement, il n’y avait ni souffrance ni mort. Tout était utile pour préparer chacun à devenir humble, sauf la croix. J’ai rapporté au début de l’ouvrage sur l’heure de la mort (2001) l’histoire du monde tel que Dieu l’avait pensé au commencement et celle du péché originel.
[185] D’autres vertus sont importantes : la confiance, la vérité etc. Mais, d’une manière ou d’une autre, elles sont résumées dans ces deux là.
[186] Luc 23, 39.