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LA MORT COMME RENCONTRE AVEC LE PÈRE

Allocution du Saint-Père au cours de l’Audience générale du 2 juin 1999

Lecture : Ap 14, 13

I. Après avoir réfléchi sur le destin commun de l'humanité, tel qu'il se réalisera à la fin des temps, nous voulons aujourd'hui tourner notre attention vers un autre thème qui nous touche de près: la signification de la mort. Aujourd’hui, il est devenu difficile de parler de la mort car la société du bien-être à tendance à occulter cette réalité, dont la seule pensée procure de l’angoisse. En effet, comme l'a observé le Concile, "en face de la mort l'énigme de la condition humaine atteint son sommet" (Gaudium et spes, n. 18). Mais, sur cette réalité, la Parole de Dieu nous offre une lumière qui éclaire et réconforte, même si c'est de façon progressive.

Dans l'Ancien Testament les premières indications sont offertes par l’expérience commune des mortels, qui n'est pas encore illuminée par l'espérance d'une vie bienheureuse après la mort. On pensait, tout au plus, que l'existence humaine se concluait dans le "sheól", lieu d'ombres, incompatible avec la vie en plénitude. A ce propos, les paroles du Livre de Job sont très significatives: "Et ils durent si peu les jours de mon existence! Cesse donc de me fixer, pour me permettre un peu de joie, avant que je m'en aille sans retour au pays des ténèbres et de l'ombre épaisse, où règnent l'obscurité et le désordre, où la clarté même ressemble à la nuit sombre" (Jb 10, 20-22).

2. Dans cette vision dramatique de la mort la révélation de Dieu se fait lentement jour, et la réflexion humaine s'ouvre à un nouvel horizon qui recevra une pleine lumière du Nouveau Testament.

On comprend tout d'abord que, si la mort est l'ennemi inexorable de l'homme, qui tente de le vaincre et de le reconduire sous son pouvoir, Dieu ne peut pas l'avoir créée, car il ne peut pas se réjouir de la perte des vivants (cf. Sg I, 13). Le projet originel de Dieu était différent, mais il fut contrarié par le péché commis par l'homme sous l'influence du démon, comme l'explique le Livre de la Sagesse: "Oui, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature; c'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde: ils en font l'expérience, ceux qui lui appartiennent? (Sg 2, 23-24). Jésus reprend également cette conception (cf. Jn 8, 44) et

c'est sur elle que se fonde l'enseignement de saint Paul sur la rédemption du Christ, nouvel Adam (cf. Rm 5, 12.17; I Co 15, 21). Par sa mort et sa résurrection, Jésus a vaincu le péché et la mort qui en est la conséquence.

3. A la lumière de ce que Jésus a accompli, on comprend l'attitude de Dieu le Père face à la vie et à la mort de ses créatures. Le Psalmiste avait déjà eu l'intuition que Dieu ne peut pas abandonner ses fidèles serviteurs dans le sépulcre, ni permettre que son saint voie la corruption (cf. Ps 16, 190). Isaïe parle d'un avenir où Dieu éliminera la mort pour toujours, en essuyant "les pleurs sur tous les visages" (Is 25, 8) et en ressuscitant les morts à une vie nouvelle: "Tes morts revivront, tes cadavres ressusciteront. Réveillez-vous et chantez, vous qui habitez la poussière, car ta rosée est une rosée lumineuse, et le pays va enfanter des ombres" (ibid., 26, 19). Ainsi, à la mort comme réalité obligatoire pour tous les vivants, vient se superposer l'image de la terre qui, en tant que mère, s'apprête à la naissance d'un nouvel être vivant et donne le jour au juste, destiné à vivre en Dieu. C'est pourquoi, même si les justes "ont, au yeux des hommes subis des châtiments, leur espérance était pleine d'immortalité" (Sg 3, 4).

L'espérance de la résurrection est magnifiquement affirmée dans le second Livre des Maccabées par sept frères et par leur mère, au moment de subir le martyre. L'un d'eux déclare: "C'est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise et c'est de lui que j'espère les recouvrer de nouveau" (2 M 7, 11); un autre, "sur le point d'expirer s'exprima de la sorte "Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l'espoir d'être ressuscité par lui" (Ibid., 7, 14). De façon héroïque, leur mère les encourageait à affronter la mort avec cette espérance (cf. ibid., 7, 29).

4. Dans la perspective de l'Ancien Testament les prophètes invitaient déjà à attendre "le jour du Seigneur" avec une âme droite, sinon celui-ci serait "ténèbre et non lumière" (cf. Am 5, I8.20). Dans la plénitude de la révélation du Nouveau Testament, il est souligné que tous seront soumis au jugement (cf. i P 4, 5; Rm 14, 10). Mais face à celui-ci, les justes ne devront rien, craindre, car ils sont les élus destinés à recevoir l’héritage promis; ils seront placés à la droite du Christ qui les appellera les "bénis de mon Père" (Mt 25, 34; cf. 22, 14; 24, 22.24).
La mort, dont le croyant fait l'expérience en tant que membre du Corps mystique, ouvre la voie vers le Père, qui nous a en effet démontré son amour dans la mort du Christ, "victime d'expiation pour nos péchés" (1 Gn 4, 10; cf. Rm 5, 7). Comme l'affirme le
Catéchisme de l’Église catholique, la mort "pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, est une participation à la mort du Seigneur, pour pouvoir également avoir part à sa résurrection" (n. 1006).

Jésus "nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang .... il a fait de nous une royauté de prêtre pour son Dieu et Père" (Ap 1, 5-6). Il faut certes passer à travers la mort, mais désormais avec la certitude que nous rencontrerons le Père lorsque "cet être corruptible aura revêtu l'incorruptibilité et que cet être mortel aura revêtu l'immortalité" (1 Co 15, 54). Alors on verra clairement que "la mort a été engloutie dans la victoire" (Ibid.) et on pourra l'interpeller avec une attitude de défi, sans peur: "Où est-elle, ô mort, ta victoire? Où est-il, ô mort, ton aiguillon?" (Ibid., 55).

C'est précisément en raison de cette vision chrétienne de la mort que saint François d'Assise pouvait s'exclamer dans le Cantique des Créatures: "Loué soit mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle" (Sources franciscaines, n. 263). Face à cette perspective réconfortante, on comprend la béatitude annoncée par le Livre de l'Apocalypse, presque comme un couronnement des béatitudes évangéliques: "Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur; dès maintenant – oui, dit l'Esprit – qu'ils se reposent de leurs fatigues, car leurs œuvres les accompagnent" (Ap 14, 13).

 


 

LA SAINTETÉ S'OBTIENT PAR LE SACRIFICE

Observer les commandements du Seigneur, c’est faire naître en chacun un homme nouveau

Dans l'après-midi du dimanche 6 juin 1999, le Pape Jean-Paul II a présidé, à l’aéro-club d'Elblag, l'Acte de dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Au terme de l'Acte de dévotion, après l'adresse de salut de l’Évêque diocésain, S.Exc. Mgr Andrzej Józef Sliwi½ ski, le Saint-Père a prononcé l'homélie suivante:

1. "Nous rendons honneur à ton Cœur, ô notre Jésus, ô Jésus...".

Je rends grâce à la Divine Providence de pouvoir, avec vous qui êtes ici présents, rendre louange et gloire au Sacré-Cœur de Jésus, dans lequel s'est manifesté de la façon la plus complète l'amour paternel de Dieu. Je me réjouis, de ce que la pieuse pratique de réciter ou de chanter, chaque jour du mois de juin, les Litanies au Sacré-Cœur de Jésus est si vivante en Pologne et se poursuit toujours.

Je salue toute les personnes présentes aujourd'hui à cette Messe, qui se déroule un dimanche après-midi. Je salue de façon particulière Mgr Andrzej, pasteur de ce diocèse, l’Évêque auxiliaire et tout l'épiscopat polonais, ainsi que le Cardinal-Primat qui a célébré la Messe aujourd’hui; je salue également les prêtres, les personnes consacrées et tout le Peuple de Dieu du diocèse d'Elblag. J'adresse une cordiale bienvenue aux pèlerins de Russie, du district de Kalingrad, venus ici avec leur Archevêque, Mgr Tadeusz. Je salue également les fidèles de l'Église grecque-catholique. Je salue toute la jeune Église d'Elblag, particulièrement unie à la figure de saint Adalbert. Non loin d'ici ~ selon la tradition ~ il donna sa vie pour le Christ, à Swiety Gai. Au cours de l'histoire, la mort de ce martyr a produit des fruits abondants de sainteté sur cette terre. En ce lieu, je voudrais rappeler la bienheureuse Dorota de Matowy, épouse et mère de neuf enfants, et également la servante de Dieu Regina Protmann, fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine, que -- si Dieu le veut -- l'Église élèvera à la gloire des autels, au cours de ce pèlerinage, par l'intermédiaire de mon ministère à Varsovie. Un fils de cette terre sera également inscrit dans l'album des bienheureux, dom Wladyslaw Demski, qui donna sa vie dans le camp de concentration de Sachsenhausen, en défendant publiquement la croix outragée de façon sacrilège par ses bourreaux. Vous avez repris ce magnifique héritage spirituel et vous devez le protéger, le développer et construire l'avenir de cette terre et de l’Église d'Elblag, sur le fondement solide de la foi et de la vie religieuse.

2. "Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté, aie pitié de nous".

Ainsi l'évoquons-nous dans les Litanies. Tout ce que Dieu voulait nous dire à propos de sa personne et de son amour, il l'a déposé dans le cœur de Jésus et, à travers ce cœur, il l'a exprimé. Nous nous trouvons face à un mystère insondable. A travers le Cœur de Jésus, nous lisons l'éternel dessein divin du salut du monde. Et il s'agit d'un projet d'amour. Les litanies que nous avons chantées de façon admirable contiennent toute cette vérité.

Nous sommes venus ici aujourd'hui, pour contempler l'amour du Seigneur Jésus, sa bonté qui embrasse chaque homme; pour contempler son Cœur ardent d'amour pour le Père, dans la plénitude de l'Esprit Saint. Le Christ qui nous aime, nous montre son Cœur comme source de vie et de sainteté, comme source de notre rédemption. Pour comprendre de façon approfondie cette invocation, il faut peut-être revenir à la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, dans la petite ville de Sychar, près du puits, qui se trouvait là depuis l'époque du patriarche Jacob. Elle était venue puiser de l'eau. Alors Jésus lui dit: "Donne-moi à boire", et elle lui répondit: "Comment ! toi qui es juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine ?". L’évangéliste ajoute alors que les juifs ne s'entendaient pas avec les Samaritains. Elle reçut alors la réponse de Jésus: "Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, c'est toi qui l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive [...] l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle" (cf. Jn 4, 1-14). Ce sont là des paroles mystérieuses.

Jésus est une source; c'est de lui que jaillit la vie divine de l'homme. Il suffit de s'approcher de lui, de demeurer en lui, pour obtenir cette vie. Et qu'est-ce que cette vie, sinon le début de la sainteté de l'homme? De la sainteté qui est en Dieu et que l'homme peut atteindre avec l'aide de la grâce? Nous désirons tous boire au cœur divin, qui est source de vie et de sainteté.

3. "Heureux qui observe le droit, qui pratique en tout temps la justice"-(Ps 105 [106], 3).

Chers frères et sœurs, la méditation de l'amour de Dieu, qui s'est révélé dans le Cœur de son Fils, exige de l'homme une réponse cohérente. Nous n'avons pas seulement été appelés à contempler le mystère de l'amour du Christ, mais à y participer. Le Christ dit: "Si vous m'aimez, observez mes commandements" (Jn 14, 15). De cette façon, il nous lance un appel puissant et, dans le même temps, il nous pose une condition: si tu veux m'aimer, observe mes commandements, observe la sainte loi de Dieu, pratique les sentiers que Dieu t'a indiqués et que je t'ai indiqués à travers l'exemple de ma vie.

La volonté de Dieu est que nous observions ses commandements, c'est-à-dire la loi de Dieu donnée sur le Mont Sinaï à Israël, à travers Moïse. La loi donnée à tous les hommes. Nous connaissons ces commandements. Beaucoup d'entre vous les répètent chaque jour dans la prière. Il s'agit d'une coutume très belle et pieuse. Répétons-les tels qu'ils sont écrits dans le Livre de l'Exode, pour confirmer et pour renouveler ce que nous nous rappelons.

"Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude:

Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi.

Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu à faux,

tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier;

honore ton père et ta mère afin que se prolongent tes jours sur la terre que

te donne Yahvé ton Dieu.

Tu ne tueras pas.

Tu ne commettras pas d'adultère.

Tu ne voleras pas.

Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain.

Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain" (cf. Ex 20, 2-7).

Voilà le fondement de la morale donnée à l'homme par le Créateur: le Décalogue, les dix paroles de Dieu prononcées avec fermeté sur le Sinaï et confirmées par le Christ lors du discours sur la Montagne, dans le contexte des huit béatitudes. Le Créateur, qui est dans le même temps le législateur suprême, a inscrit dans le cœur de l'homme tout l'ordre de la vérité. Cet ordre conditionne le bien et l'ordre moral et il constitue la base de la dignité de l'homme créé à l'image de Dieu. Les commandements ont été donnés pour le bien de l'homme, pour son bien personnel, familial et social. Ils représentent véritablement la route à suivre pour l'homme. L'ordre matériel à lui seul ne suffit pas. Il doit être complété et enrichi par l'ordre surnaturel. Grâce à celui-ci, la vie acquiert un sens nouveau et l'homme devient meilleur. En effet, la vie a besoin de forces et de valeurs divines, surnaturelles, ce n'est qu'alors qu'elle acquiert sa pleine splendeur.

Le Christ confirma cette loi de l'Ancienne Alliance. Dans le discours de la montagne, il parla avec clarté à ceux qui l'écoutaient: "N'allez pas croire que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir mais accomplir" (Mt 5, 17). Le Christ est venu pour accomplir la loi, tout d'abord, pour la compléter dans son contenu et sa signification, puis pour en révéler ainsi son sens complet et toute sa profondeur : la loi est parfaite lorsqu’elle est imprégnée de l’amour de Dieu et du prochain. L'amour est ce qui décide de la perfection morale de l'homme, de sa ressemblance avec Dieu. "Celui qui a mes commandements et les garde, ~ dit le Christ ~ c'est celui-là qui m'aime; or celui qui m'aime sera aimé de mon Père; et je l'aimerai et je me manifesterai à lui" (Jn 14, 21). La fonction liturgique d'aujourd'hui, consacrée au Très Saint Cœur de Jésus, nous rappelle cet amour de Dieu, intensément désiré par l'homme, et elle indique qu'une réponse concrète à cet amour consiste à observer dans la vie quotidienne les commandements de Dieu. Dieu a voulu qu'ils ne s'effacent pas de la mémoire, mais qu'ils demeurent imprimés pour toujours dans les consciences des hommes, afin que l'homme, en connaissant et en observant les commandements, "ait la vie éternelle".

4. "Heureux qui observe le droit". Le Psalmiste appelle ainsi celui qui marche sur la voie des commandements et les observe jusqu'à la fin (cf. Ps 118 [119], 32-33). En effet, l'observance de la loi divine est le fondement pour obtenir le don de la vie éternelle, c'est-à-dire du bonheur qui ne connaît pas de fin. A la question du jeune homme riche: "Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle?" (Mt 19, 16). Jésus répondit: "Su tu veux entrer dans la vie, observe les commandements" (Mt 19, 17). Cet appel du Christ est particulièrement actuel dans la réalité d'aujourd'hui, dans laquelle de nombreuses personnes vivent comme si Dieu n'existait pas. La tentation d'organiser le monde et sa propre vie sans Dieu, voire même contre Dieu, sans ses commandements et sans l’Évangile, existe et nous menace également. Et la vie humaine et le monde construits sans Dieu, se retourneront à la fin contre l'homme. Nous en avons eu de nombreuses preuves en ce XXe siècle qui s'achève. Transgresser les commandements divins, abandonner le chemin tracé par Dieu, signifie tomber dans l'esclavage du péché, et "le salaire du péché est la mort" (Rm ó, 23).

Nous nous trouvons face à la réalité du péché. Celui-ci constitue une offense à Dieu, il constitue une désobéissance à Dieu, à sa loi, à la norme morale, que Dieu donna à l'homme, en l'inscrivant dans le cœur humain, en la confirmant et la perfectionnant à travers la Révélation. Le péché s'oppose à l'amour de Dieu pour nous et détourne nos cœurs de Lui. Le péché est "l'amour de soi porté jusqu'au mépris de Dieu", comme le dit saint Augustin (De Civitate Dei, 14, 28). Le péché est un mal profond, dans toutes ses dimensions. A commencer par le péché originel et en passant par tous les péchés personnels de chaque homme, par les péchés sociaux, les péchés qui pèsent sur toute l'histoire de l'humanité.

Nous devons constamment être conscients de ce grand mal, nous devons constamment acquérir une sensibilité subtile et une claire connaissance du germe de mort contenu dans le péché. Il s'agit ici de ce que l'on a l'habitude d'appeler le sens du péché. Il puise sa source à la conscience morale de l'homme, il est lié à la connaissance de Dieu, au sens de l'union avec le Créateur, Seigneur et Père. Plus cette conscience de l'union avec Dieu est profonde, renforcée par la vie sacramentelle de l'homme, et par la prière sincère, plus le sens du péché est clair. La réalité de Dieu révèle et illumine le mystère de l'homme. Faisons tous ce qui est en notre pouvoir pour rendre nos consciences sensibles et les sauvegarder de la déformation ou de l’insensibilité.

Voyons quelles sont les grandes tâches que Dieu nous assigne. Nous devons établir en nous un homme véritable, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Un homme qui aime la loi de Dieu et qui veut vivre selon celle-ci. Le Psalmiste qui s’écrie : "Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse efface mon péché, lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi" (Ps 50 [51], 3-4), n’est-il pas pour nous un exemple touchant d’un homme qui se repenti devant Dieu ? Il désire la metanoia de son propre cœur, pour devenir une créature nouvelle, différente, transformée par la puissance de Dieu.

Saint Adalbert se présente à nous. Nous ressentons sa présence ici, car c’est sur cette terre qu’il donna sa vie pour le Christ. Depuis mille ans, il nous dit, à travers le témoignage du martyre, que la sainteté s’obtient par le sacrifice, qu’il n’y a pas de place pour le compromis, qu’il faut être fidèle jusqu’au bout, qu’il faut avoir le courage de protéger l’image de Dieu dans son âme, jusqu’au sacrifice suprême. Sa mort comme martyr lance un appel aux hommes afin que, en mourant au mal et au péché, ils laissent naître en eux un homme nouveau, un homme de Dieu, qui observe les commandements du Seigneur.

5. Très chers frères et sœurs, nous contemplons le Sacré-Cœur de Jésus, qui est source de vie, car à travers lui s’est accomplie la victoire sur la mort. Il est également source de sainteté, car en lui est vaincu le péché, qui est l’ennemi de la sainteté, l’ennemi du développement spirituel de l’homme. Du cœur du Seigneur Jésus, commence la sainteté de chacun de nous. Apprenons de ce Cœur l’amour pour Dieu et la compréhension du mystère du péché – mysterium iniquitatis.

Accomplissions des actes de réparation au Divin Cœur pour les péchés commis par nous et par nos proches. Réparons le refus de la bonté et de l’amour de Dieu.

Approchons-nous chaque jour de cette source d’où jaillissent les sources d’eau vive. Avec la Samaritaine, demandons : "Donne-moi cette eau", car elle donne la vie éternelle.

Cœur de Jésus, foyer ardent de charité,
Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté,
Cœur de Jésus, propitiation pour nos péchés
– aie pitié de nous. Amen.

Jean-Paul II

 

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