CE QUE LE SEIGNEUR
A FAIT DE MOI
Serge Clavé
Tous droits de traduction, d’adaptation et de
reproduction
réservés pour tous pays
ISBN 978-2-9529887-0-4
2007, Éditions ABBA
clave.s@wanadoo.fr
ISBN
Je dédie ce livre à la Mère de notre Seigneur,
Préface
Notre monde aujourd’hui a besoin de nombreux témoins de la foi de Jésus,
le sauveur de tous les hommes.
Tant d’hommes, de femmes, de jeunes demeurent indifférents au mystère
de la rencontre entre Dieu et l’homme et pourtant beaucoup errent, cherchent, et
désespèrent.
Partout dans le monde des chrétiens se lèvent pour témoigner de la
puissance de Jésus Christ ressuscité aujourd’hui.
Dans ce livre, Serge, mon époux, se manifeste comme l’un d’entre eux.
Il raconte avec simplicité et beaucoup de sincérité son enfance, sa
jeunesse, ses peines et son retour à la foi.
Il y a quinze ans, lors de notre rencontre, Serge était un homme
stressé, ambitieux, voulant toujours être le meilleur, assez orgueilleux comme
beaucoup d’entre nous.
Puis l’enfer, une grave dépression, due a une vie professionnelle sans
limite, à la confiance et l’espérance trahies qu’il avait placées dans l’être
humain, l’ébranle profondément à tel point qu’il souhaite en finir avec la vie.
Malgré tout l’Amour que j’essayais de lui prodiguer, il n’avait plus
goût à rien. Dans cette immense souffrance, nous ne pensions même pas à
invoquer Dieu pour lui demander de l’aide.
Il aura fallu son hospitalisation pour que Serge découvre l’amour et la
compassion envers les autres. Peu à peu, il acceptera les appels intérieurs de
Dieu qui le conduiront vers une conversion.
Le 2 janvier 2002, Dieu lui apparaît et lui donne des paroles
réconfortantes pour lui et l’humanité. Notre vie va changer pour notre plus
grand bonheur.
Serge vit une expérience forte avec le Seigneur. Il découvre la présence
de Jésus au cœur de sa vie.
Il prie, retrouve le chemin de l’église et ses sacrements, assiste à la
messe chaque jour qu’il nomme son rendez-vous d’Amour. Il lit la parole de Dieu
qui brûle son cœur.
Il se fait accompagner par des prêtres et devient un témoin
enthousiaste du Seigneur dans sa famille, dans son activité professionnelle et
auprès de tous ceux qu’il rencontre.
Je souhaite, du fond de mon cœur, que ce livre touche vos coeurs, qu’il
puisse révéler à beaucoup que Dieu existe, qu’Il nous aime tous, et espère
notre conversion comme un mendiant d’Amour.
Le Christ fait réellement passer des ténèbres à la lumière.
Ouvrons les portes de notre cœur et laissons Jésus y prendre sa place,
notre vie en sera transformée.
L’expérience de Serge nous le montre. Il ne voulait plus vivre et le
Seigneur l’a guéri, lui a redonné l’espoir, la joie de vivre, la confiance en
lui. Une métamorphose aussi subite ne peut se réaliser sans une intervention
divine.
La moisson est abondante, les ouvriers sont peu nombreux, tellement de
gens dans le monde cherchent un sens à leur vie et n’espèrent plus rien, s’ils
savaient…
Quant à moi, nombreux sont les signes que Dieu a daigné m’adresser pour
que je puisse accompagner mon mari dans la foi. Mais la parole biblique qui me
nourrit le plus est celle-ci :
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Je tiens à remercier mon tendre époux d’avoir eu le courage d’écrire ce
livre, de témoigner et de me permettre de vivre une vie éclairée chaque jour à
ses côtés.
Sylvie
L’enfance
Une petite femme corse, blonde aux yeux bleus, fragile et douce comme
un pétale de rose, très érudite, me donne vie un 9 juin 1960 dans un quartier
chic marseillais. Mon père, au regard ténébreux appuyé de sourcils épais, d’une
allure fière, au cœur tendre, est absent ce jour là, retenu pour affaires sur
l’Ile de Beauté.
Ma sœur, de 20 ans
mon aînée, est déjà mariée et mon frère a 10 ans.
Je nais au sein d’une famille unie. Mon père, autodidacte, a quitté ses
Landes natales à l’âge de 20 ans. Il s’est fait la promesse de réussir
socialement.
Son souhait le plus cher, je le sus plus tard, était de transmettre un
patrimoine à chacun de ses enfants. La réussite sociale, à cette époque, avait
une très grande importance.
Mes grands-parents
paternels, Jean et Marie que je n’ai pas connus, étaient des métayers et
vivaient pauvrement à
Mon père disait que
sa mère était une sainte femme.
Il me racontait
qu’à Noël son unique cadeau était une orange. Aujourd’hui cela semblerait
insupportable à nos chers petits !
A 12 ans, il entre au séminaire. Les revenus de la ferme sont modestes.
Après 4 années d’études, il s’aperçoit que ce n’est pas sa voie, ni son choix.
Ce passage marque sa vie d’une façon indélébile. Avec courage il prend la
décision de quitter le séminaire ; il est montré du doigt et fortement
critiqué : « il a baissé les bras ! » a t-il trop souvent
entendu.
Cet homme, dont le cursus scolaire se résume à 3 classes :
sixième, cinquième et quatrième, quitte ses landes natales. Il affronte le
monde laïc qui s’ouvre à lui comme l’océan qui s’offre au pauvre pêcheur, sa motivation se traduit par une immense soif
de réussite. Gagner sa vie pour se rassurer et démontrer à son entourage qu’on
l’a trop hâtivement jugé.
Du côté maternel, mes grands parents sont plutôt des notables. En 1916,
Félicie était d’origine Corse, sage-femme
mais aussi maîtresse femme ; quant à François, mon pépé, il était
boulanger. Tantôt en Corse, tantôt sur le continent, il gérait son commerce
avec passion, amour et respect de ses employés.
C’était un homme athée, généreux, bon et très agréable avec son
entourage. Son visage paisible aux yeux clairs, était toujours éclairé d’un
sourire en coin. Ils sont tous les deux présents dans ma mémoire. Je garde en
moi leur douceur et leur capacité d’accueil. C’est dans la maison de vacances
du Limousin à Saint Priest-Taurion qu’ils accueillaient toute la famille chaque
été.
****
En 1962 nous quittons Marseille, année où ma sœur me fait
« tonton », titre honorifique pour un petit garçon de deux
ans !!
Nous arrivons à Toulouse. Mon père après avoir quitté l’entreprise dont
il était directeur régional, investit dans une librairie. Nous habitons, non
loin de là, un bel appartement, au sixième étage.
Pendant quelques années, je partage une unique et grande amitié avec
Henri, un garçon de mon âge, qui vit au cinquième.
Quel déchirement lorsque nous sommes obligés de déménager, à nouveau,
pour la banlieue de la ville rose, à Lévignac.
La
persécution
Quelle joie de
découvrir, excentrée du village, cette nouvelle maison de plein pied, avec un
grand jardin. Je m’enthousiasme devant la nature, avec toutes ses
parures : vieux chênes, ruisseaux, prairies d’herbes folles, collines à
escalader, constructions de cabanes…
C’est un véritable
émerveillement pour moi, petit citadin, de découvrir les insectes, les animaux
les plus infimes, les plantes les plus extraordinaires ; je suis comme un
enfant à l’orée d’un bois qui pénètre la forêt par un chemin embroussaillé.
J’apprends le
silence, l’immobilité et la patience qui permettent d’approcher un écureuil, apercevoir
un renard ou pêcher un brochet ainsi que quelque belles perches.
Malheureusement, je
vais faire une expérience douloureuse : la persécution.
Quelques jours
après la rentrée scolaire, deux caïds m’agressent. Verbalement d’abord, me
ridiculisant, m’humiliant et disant faussement de moi, toute sorte de
méchancetés. Ils essayent de convaincre
les autres camarades que je suis un « fils de riche », que je suis
différent et que je n’ai pas ma place dans ce village.
Je comprends vite que cette agressivité est étroitement liée à la
situation professionnelle de mon père, à nouveau directeur
d’entreprise, celui-ci étant
toujours absent et ne pouvant donc prendre ma défense.
Je souffre beaucoup. Ma seule et unique espérance est d’être aimé et de
retrouver la même amitié que j’avais vécue avec mon ami Henri.
Pour ne pas subir ces agressions, j’arrive en retard à l’école et m’enfuis
dès les premiers sons de la cloche.
La forêt est devenue très vite mon refuge et les animaux, mes amis.
Mon grand frère, qui vit avec nous, doit souffrir des traitements que
l’on me fait subir. Il décide de m’enseigner la pratique du karaté, qu’il
maîtrise fort bien depuis plusieurs années. Mais il faut du temps pour
commencer à pouvoir se défendre et cela est incompatible avec le besoin
d’affection et de reconnaissance que j’éprouve. Je suis malgré tout un élève
assidu et progresse assez vite.
Ma timidité, presque maladive, est un véritable handicap et je reste
muet devant les attaques verbales. Il m’arrive, certains soirs, de rentrer chez
moi, en courant à toutes jambes, poursuivi par ces caïds menaçants ; ils
me rattrapent, me jettent dans la boue, ou m’aspergent les yeux de poivre
moulu. Je reste pétrifié, aveuglé, souillé, pleurant de désespoir. Un jour, ma
mère, si frêle, essaya d’intervenir, mais en vain.
Je découvre alors un aspect de la méchanceté de l’être humain. Je
ressens un sentiment d’injustice, je finis par préférer la solitude et le
silence des animaux.
***
Mes parents ne sont ni croyants, ni pratiquants. Pourtant, ils ont
donné, à chacun de leurs enfants, une instruction religieuse jusqu’à la
communion solennelle. C’est d’ailleurs à cette occasion que je reçois, en cadeau
de ma grande sœur, mon premier vélo.
Pendant quelques années, j’ai le privilège d’être enfant de chœur. Je
garde un souvenir impérissable de ces années.
Que je l’aimais ce vieux curé de campagne. Il avait toujours ses
lunettes, un tantinet bancales, sur le bout du nez ! J’entends encore son
pas traînant, avec ses sandales en cuir, sur le dallage de l’allée centrale de
l’église. Je crois qu’il m’aimait bien aussi !
Je me souviens de la lourde porte grinçante. Lorsque j’y pénétrais, je
m’enivrais d’un mélange de parfums de fleurs, de bougies, d’encens et de bancs
cirés. J’étais heureux, un peu comme si ma vie s’apaisait. Je ne me souviens
pas si j’avais conscience que ce lieu fût habité par DIEU.
Lorsque nous
méditions les stations de la passion du CHRIST, je ne comprenais pas pourquoi,
alors que mes camarades continuaient à faire claquer leurs malabars ou à
ricaner derrière les gros piliers en pierre, moi je restais immobile, pétrifié
de douleur, la poitrine soulevée par de gros sanglots. C’était pour moi un
grand mystère, et cela accentuait nos différences et me faisait souffrir. Mimer
le prêtre en lisant les textes de la messe, dans ma chambre, me procurait une
joie indicible. C’était pour moi un trésor invisible que le rude quotidien ne
pouvait m’offrir et pourtant tout allait s’arrêter.
Un jour, mon curé décide de rencontrer ma mère pour lui proposer de me
diriger vers la voie du séminaire. Quelle a été notre stupéfaction, et
probablement ma souffrance, lorsque j’entendis ma mère répondre fermement : « Non,
non, l’Eglise ne prendra pas mon fils ! »
Malgré sa décision, je ne perdais pas l’habitude de réciter le
« Notre Père » et le « Je vous Salue Marie » dans mon lit,
chaque soir, avant de m’endormir.
J’ai sûrement
souffert de ce refus au fond de moi, mais j’ai toujours cherché à occulter et à
oublier cette
peine.
C’était un peu comme si, à cette époque, le seul rêve ouvrant sur un
peu de bonheur, de douceur, s’était envolé.
Je n’en voulais pas à ma mère. Je pensais qu’elle devait avoir ses
raisons, pour adopter un comportement aussi tranchant et après tout, c’était ma
mère. Je n’ai jamais eu à le regretter.
Je l’aimais de tout mon cœur, je lui faisais confiance.
Beaucoup plus tard, je compris qu’elle avait aimé mon père avec son
passé douloureux, lié à ce départ anticipé du séminaire. Elle voulut aider cet
homme réservé, au beau visage un peu triste, à se reconstruire après cet
épisode décevant, l’aider à imaginer un avenir paisible et puis elle a toujours
entendu de son père qu’elle aimait beaucoup, que Dieu n’existait pas.
Il est probable que ce soit pour cela que la proposition du prêtre, me
concernant, ait soulevé en elle de mauvais souvenirs et l’ait amenée à
dire : non.
Mais avec le recul, c’est sûrement mieux ainsi.
A l’âge de 56 ans, mon père, poussé par ses ambitions
professionnelles, décide de partir pour Bordeaux. C’est la mort dans l’âme, une
fois de plus, que je quitte la nature que j’avais apprivoisée.
Mon frère décide de rester dans la banlieue toulousaine et cela
amplifie ma peine car je lui ai toujours voué un grand amour.
J’ai douze ans quand nous arrivons à Talence, banlieue bordelaise, dans
une petite maison du centre ville.
Je suis un enfant très libre, volontaire et responsable. Si je le
décide, je suis capable de marcher pendant des heures et sur des kilomètres
pour accéder à une passion.
En peu de temps je connais le chemin qui me conduit, à pied, à la gare
St Jean de Bordeaux.
C’est alors que je m’éprends de passion pour les trains. Je reste sur
cette grande passerelle métallique, pendant des heures, à regarder passer ces
énormes machines. Ces grosses locomotives CC, 2D, TGV ou BB me fascinent. J’apprends
beaucoup de choses sur le réseau ferroviaire français. J’investis une partie du
sous-sol de la maison pour installer mon magnifique réseau de train.
Je deviens l’ami d’un conducteur de train. Il me fait essayer toutes
les machines en gare. Il me confie une astuce pour ne pas payer le passage au
quai, c’est de donner son nom… Je n’ai jamais osé utiliser cette supercherie,
naïveté, peur ?..
C’est à ce moment-là que le hasard me fait rencontrer, dans mon
quartier, une jeune fille eurasienne. Je la trouve jolie, fragile. Mon souhait est
de faire du vélo avec elle dans les rues talençaises. Je dois être immature,
car malgré les invitations répétées de ma petite admiratrice à venir écouter de
la musique dans sa chambre, je rougis et m’enfuis prétextant que j’aime mieux
faire du vélo !
Je rêve pourtant qu’elle prenne sa bicyclette pour m’accompagner. Je
nous imagine nous promenant sur les petites routes sinueuses du Limousin et
nous laissant prendre par la vitesse dans une grande descente, cheveux au vent,
en hurlant à tue-tête. Malheureusement, c’est un rêve et notre amitié s’arrête
là, sans même que j’ose seulement lui tenir la main !
Je fréquente le lycée Henri Brisson où je découvre des amitiés plus ou
moins sincères. Il y a dans la classe un garçon que j’apprécie beaucoup, mais
lui me dédaigne.
Un jour, il est tracassé par un autre bien plus fort et plus grand que
nous. Spontanément, je lui viens en aide en mettant en pratique les techniques de
karaté que mon frère m’avaient enseignées ; je terrasse ce garçon ! C’est
pour moi une expérience surprenante, car mon camarade devient instantanément
mon ami. Quelques jours après, quel n’est pas mon étonnement quand celui que
j’ai frappé, devient également mon ami ! Je viens de découvrir,
réellement, la puissance des coups portés « pour de bon ». Cela m’amène
à pratiquer le karaté quelques années et à me passionner pour les arts martiaux
et plus tard le kyudo : le tir à l’arc spirituel.
Un an après notre
arrivée, mon père réceptionne la nouvelle maison qu’il a fait bâtir à quelques
kilomètres de Bordeaux. Nous partons une fois encore !
Là, je découvre la véritable amitié. Celle qui ne demande pas
d’affrontement, celle qui fait briller dans le regard de l’autre, un
remerciement, un réel plaisir à se retrouver.
C’est Jean. Il vient m’accueillir alors que je ne connais personne. Très
vite, nous découvrons nos nombreux points communs. Nous construisons un radeau
pour naviguer sur l’Eau Blanche, je lui apprends à pêcher et lui me présente
des dizaines de copains.
Puis, nous sommes rejoints par d’autres jeunes, Jérôme, Claude le frère
de Jean, Gabriel. Tous sont de familles assez modestes et me vouent une
véritable amitié fraternelle qui est réciproque, à travers laquelle je me sens
exister. Je découvre un type de relations humaines que je n’avais jamais osé
imaginer. J’éprouve une grande joie et le sentiment d’amitiés profondes. Je
suis enfin heureux. Ce que je vis contraste merveilleusement avec les relations
difficiles de mes expériences passées.
Lors de mon départ pour l’armée, Gabriel me propose, très amicalement,
de venir me chercher chaque week-end et me ramener en pleine nuit pour prendre
mon train. Nous nous retrouvons ainsi tous les quatre chaque fin de semaine.
Notre amitié est indestructible.
Que d’aventures avec ces amis ! Ensemble, nous découvrons la
mécanique, les motos et très vite je comprends le fonctionnement des moteurs. Nous
passons des journées à « gonfler » nos engins pour gagner un peu de
puissance !
Jean est souvent attaqué, humilié par d’autres et je suis devenu son
soutien, un peu son confident. Je lui enseigne, à mon tour, le karaté afin
qu’il prenne confiance en lui. Je comprends ce qu’il vit.
Nous formons une bande de bons garçons à laquelle s’ajoutent quelques
copines.
Le samedi soir, ils partent tous pour aller au bal ou se rendre dans
les fêtes foraines alentours. Ces soirs-là, je préfère rester chez moi, les
bals et les manèges ne m’ayant jamais attiré. En revanche, les soirs d’hiver,
mes amis ont pour habitude de s’arrêter à la maison, pour se chauffer près de
la cheminée, échanger nos sentiments, nos déboires de la journée.
Certains soirs d’été, nous nous mettons en rond dans l’herbe, je leur
parle des mystères du corps, de l’âme, du cosmos, des galaxies, de la nature, la
flore et ses nombreuses reproductions, la faune, l’univers et ses grands mystères.
Ces sujets me passionnent. Bien souvent, face au déferlement de questions, je
suis à court de réponses !
Dramatiques
expériences
Une nouvelle copine, un peu marginale, s’impose dans notre groupe. Elle
nous initie à des séances de spiritisme. Tout cela nous fait rire, mais
étrangement nous attire, jusqu’au jour où l’horreur se produit.
Ce soir-là, nous prenons tous place autour d’un guéridon. Un verre, une
bougie allumée y sont déposés. Après un bref instant, une silhouette furtive apparaît
dans le verre, la bougie s’éteint soudainement nous plongeant dans le noir
complet. Jean hurle de terreur d’un long cri de mort. Nous sommes tous terrorisés.
Il nous dit en pleurant que quelqu’un est « entré » en lui.
Depuis cette soirée, Jean n’est plus le même, il dit souvent,
calmement : « je vais mourir ».
Quand à moi, quotidiennement, j’avais comme rituel la prière du « Notre
Père et du « Je vous Salue Marie ». Un soir, je décide d’arrêter
définitivement de prier. Je me dis « à quoi bon ? Existe t-Il
vraiment ? Sûrement, mais Il est trop loin ; un jour peut-être, viendra-t-Il
voir ce qui se passe sur cette Terre ! »
Je m’éloigne de Dieu au point d’en oublier même la plus connue des
prières.
Cela durera plus de vingt ans.
***
Au bout de quelques années pendant lesquelles je mène une vie de
désordres, affectif et relationnel, où je me cherche sans me trouver, mon père,
à nouveau, décide de déménager pour la septième fois et rejoindre ses Landes
natales. A ces mots, j’ai bien cru défaillir.
En quelques instants, ma vie défile devant mes yeux et je revois les
déchirements qu’ont provoqué ces successions de
départs. Je me suis souvenu de mon frère qui, au même âge, avait décidé de
rester à Lévignac ; je décide de
faire de même. J’impose ma volonté à mes parents en argumentant :
« Partez dans les Landes, mais moi je reste là, je paierai ce
qu’il faut pour vous dédommager ».
« Mon petit, avec quoi veux-tu nous payer, tu ne travailles
pas » rétorque ma mère.
Ma décision est prise. J’accepte le premier petit boulot, ravi d’être embauché
comme manœuvre, pour acheter ma liberté. Chose dite, chose faite.
Le réveil sonne à 3 heures. J’enfourche ma moto. J’embauche pour le Marché
d’Intérêt Général de Bordeaux. Je charge et décharge des palettes de fruits et
légumes pendant des heures. C’est un milieu où je côtoie des gens simples, emplis
de gentillesse. La secrétaire a pitié de moi et souhaite m’élever dans la hiérarchie,
tandis que mon supérieur me fait sentir son pouvoir et sa domination !...
Ce travail me permet de régler un loyer à mes parents.
Il a 20 ans, Jean, quand il a son accident de voiture. C’est Hervé qui
conduit ce jour-là, très vite comme à son habitude. La voiture folle percute un
arbre, Jean est éjecté. La caisse à outils qui se trouve dans la voiture
retombe sur lui le tuant sur le coup.
Gabriel et Claude, quand à eux, trouvent la mort dans un tragique accident
de moto quelques semaines plus tard.
En quelques mois, j’ai perdu mes meilleurs amis. Ils ont tous disparu
et d’autres encore, un peu moins proches.
Je n’ai pas eu la force d’entrer dans l’église pour assister à leurs
enterrements. Qu’ils me pardonnent. Ils
sont toujours présents dans mon cœur. Je ne les oublierai jamais.
Pendant plusieurs années, j’ai savouré ce que je croyais impossible, de
véritables amitiés. Elles m’ont été enlevées.
Quelques mois passent. Ma grand-mère meurt, puis mon grand-père. Je
souffre tellement que je ne peux pas pleurer.
Là encore, je préfère ne pas assister aux funérailles de mes
grands-parents que j’aimais tant, comme pour mes amis perdus, préférant garder
en mémoire un souvenir bien vivant.
Après la douloureuse disparition de mes amis, puis celle de mes
grands-parents, j’ai l’impression que je serai le prochain à mourir si je ne
pars pas d’ici.
Il me faut que quelques minutes pour prendre ma décision. Mes parents
acceptent de m’accueillir dans les Landes. Je n’ai qu’une peur c’est que la
mort les appelle à leur tour.
Après quelques démarches, je suis embauché, sans diplôme, sans
expérience professionnelle, dans une entreprise qui met au point et installe
des séchoirs à bois, selon le principe thermodynamique.
Au cours d’une soirée entre amis, je rencontre une jeune fille. Cette
rencontre devra nous amener à partager dix ans de vie commune, durant lesquels
naît Alice, ma fille, âgée de 20 ans aujourd’hui.
Un an après, je suis recruté pour l’installation et le dépannage des
appareils de froid et de climatisation. Après avoir acquis de bonnes bases,
l’année suivante, je rejoins un important groupe national et deviens
responsable de maintenance. Ma vie professionnelle me réserve une ascension
inespérée, eu égard à mon peu de diplômes.
Deux ans plus tard, suite à une mutation, je m’installe dans la région
des Pyrénées Atlantiques, comme chef de secteur.
Cette vie professionnelle me procure beaucoup de satisfaction, tant sur
le plan de la formation que des rencontres personnelles. Je papillonne, fort de
mon expérience, de société en société, de filiales en filiales, en améliorant
toujours mes conditions de travail et en augmentant mes revenus.
De retour sur la région bordelaise, je deviens « le
responsable » des ouvertures de centres commerciaux. Je m’investis beaucoup
dans cette activité, je ne compte pas les heures, les week-ends, les
déplacements lointains et fréquents. Cela est très contraignant mais passionnant.
A cette même époque, je suis en instance de séparation d’avec ma
compagne.
Puis à partir de 1990 et durant 7 années, le groupe me confie un fond
de commerce d’éclairages publics et festifs à exploiter et à développer.
Ma rencontre avec Sylvie
Nous sommes à la mi-août. Il fait très chaud, le sable fin me brûle les
pieds et une légère brise me caresse la peau. Je marche au bord de l’eau, de
long en large, quand mon regard est attiré par une jeune femme à la chevelure
dorée dont les boucles ondulent sur ses é
Nos regards se croisent. Elle se lève pour aller nager. Elle a une
classe naturelle dans sa démarche qui me trouble. En quelques brasses coulées,
je me trouve près d’elle. Je la salue, elle me répond. Je la sens troublée à
son tour. Nos coeurs palpitent comme des adolescents.
Je sais que je viens de rencontrer la femme de ma vie.
Elle s’appelle Sylvie, est maman d’un jeune garçon de 12 ans, Alex, et
de deux fillettes de 8 et 5 ans, Clara et Nina.
Huit mois après notre rencontre, nous nous installons tous dans un bel appartement.
Nous faisons partie de ces familles recomposées et cela se passe bien.
Quand nous nous retrouvons avec nos 4 enfants, c’est un vrai bonheur. Ils s’entendent
tous bien et nous formons une belle famille.
Avec Alex, je partage mes passions comme la chasse, la CB, l’aquariophilie,
le karaté, les voitures de sport, le kart, etc… . C’est un très gentil garçon, à
l’esprit vif, sensible et curieux. Clara, est une fillette réservée, studieuse et
plutôt discrète. Quant à Nina, à
l’opposé de sa sœur, est un vrai petit clown, ayant toujours quelque chose à
raconter ! Alice, très complice avec Nina, a toujours le sourire et est
comblée d’avoir un frère et deux sœurs pour s’occuper d’elle !
Mon appétit pour la nature étant toujours présent, nous décidons d’acheter
une petite maison à restaurer, avec un jardin, en banlieue bordelaise.
La première chose réalisée fut un joli bassin, à l’ombre des grands
chênes. Nous aimons nous y attarder, assis sur un banc, où nous apercevons les
poissons rouges, les carpes amour, notre petit couple de mandarins avec leurs
remarquables couleurs et surtout nos
deux gros esturgeons ! Mais nous n’aurons pas de caviar !!
Alex achète une mobylette rouge ce qui fait émerger mes souvenirs de
jeunesse ! Toute la famille est heureuse dans ce havre de paix.
Quatre ans après notre rencontre, notre amour l’un pour l’autre est si
fort que nous envisageons de nous unir pour
Le grand jour eut lieu un 25 février, jour de
Le premier signe
Je regarde mon jardin à travers la baie vitrée et me remémore la
prédiction que m’a faite une voyante par téléphone quelques jours auparavant
: « Vous vendrez votre maison et en bâtirez une petite dans les Landes ».
Cela me troublait mais ne semblait pas compatible avec ma vie.
Tout à coup, j’eus une vision surnaturelle. Pendant quelques secondes,
je suis transporté dans une autre dimension. Je me vois m’occuper, avec
prévenance, de mes parents, de personnes âgées, de jeunes... Je prends soin
d’eux, les soulage, les écoute. Je vis cela, me sentant à l’extérieur de mon
corps, en tant que témoin de
Je suis troublé par ces quelques secondes extraordinaires, sans que je
les rapproche, pour autant, d’une intervention divine. Elles me confirment
qu’il existe bien autre chose que ce que nous voyons et touchons.
A cette époque, je suis lecteur de revues scientifiques qui abordent la
physique quantique et certaines élucubrations se rapportant à la molécule de Dieu que tout un chacun
aurait dans la tête ! Je suis à l’affût des dernières technologies
et progrès scientifiques.
Ce passage dans une autre dimension ébranle mes idées reçues, me
rapproche de mes parents au point même de leur demander s’ils veulent que nous
vendions notre maison bordelaise pour venir nous installer dans les Landes,
près d’eux. Evidemment, cela ne se fait
pas et nous restons sur Bordeaux. Je comprendrai bien des années plus tard
qu’un personnage biblique, à la mauvaise renommée, avait intérêt à ce que je
quitte cette maison, c’est pourquoi il a essayé de m’influencer en passant par
la bouche de cette voyante.
De temps en temps, j’aime m’étendre, me relaxer et laisser mon esprit
s’évader. Un jour, j’entrevois que, malgré ma bonne volonté, ma vie, mes
actions sont bien loin d’être belles, et là j’écris ces quelques mots : Tu
n’as pas été très tendre dans ta vie et ces quinze dernières années ressemblent
à l’attitude qu’adopterait un animal blessé. Tu as été tranchant, prenant des
positions trop fermes, pouvant occasionner des inquiétudes sur tes proches. Tu es
jeune et fragile, à l’âme guerrière, sur la défensive. Aujourd’hui tu es sur la
voie de la progression, tu éveilles ta conscience et reçois la sagesse, tu vas
vivre à nouveau avec la foi.
Il y a bien d’autres signes étonnants qu’il serait trop long d’exposer
dans ces écrits. Quelque chose veut m’éveiller spirituellement et semble me protéger.
J’ai toujours aimé le risque, les courses de motos, de voitures et j’aurais
dû me tuer plusieurs fois dans des dérapages ou perte de contrôle de mon
véhicule, mais je m’en suis toujours bien sorti.
Un jour, je comprends que je ne le dois pas qu’à ma
dextérité comme je pouvais le penser !
Nous roulons en famille à bord du Pontiac sur l’autoroute. Sylvie conduit
tandis que je suis installé à sa droite. Le véhicule est lancé à
Comment ne pas chercher en direction du ciel ?
***
Notre petite maison respire le bonheur.
Il est couronné un 7 janvier 1996 par l’arrivée de notre petite
Charlie. Lors d’un pèlerinage à Lourdes, nous découvrons que Bernadette Soubirous
est née également un 7 janvier !
Notre Charlie, c’est notre rayon de soleil à tous. Une petite tête
toute blonde, de grands yeux d’un bleu profond, de jolies petites joues bien
rondes et un sourire qui illumine ce petit visage si doux.
Sur le front, à la naissance du nez, entre les sourcils, une petite tache
rougeâtre est dessinée. Sylvie la trouve disgracieuse, et quand bébé pleure, la
tache s’accentue. Le médecin nous confie qu’elle s’atténuerait avec les années.
En effet, deux ans plus tard, la tache a quasiment disparu. Elle se
devine uniquement quand Charlie a du chagrin.
Un jour, Sylvie lit un article, dans une revue féminine, intitulé
« Tout savoir sur les taches du corps… ». La même tache est
décrite, même forme, même couleur et même emplacement que celle de Charlie. Elle
s’appelle « Le baiser de l’Ange ». Depuis, nous trouvons presque
dommage que cette petite tache soit tant atténuée!
On ne peut espérer plus grand bonheur depuis l’arrivée de ce petit
enfant…. Et pourtant…
La descente aux enfers
Ma vie professionnelle me comble. Comme beaucoup d’hommes d’affaires,
elle est devenue mon seul centre d’intérêts. Je suis responsable d’affaires, en
charge d’un fond de commerce de plusieurs millions de francs.
Je démarche les collectivités locales. Les maires, les présidents
d’associations de commerçants, les directeurs financiers sont devenus mes clients
et même pour certains, des amis… Je côtoie le milieu bourgeois bordelais. Je
signe des contrats importants, pluriannuels…puis je délègue à des
sous-traitants régionaux pour toute la mise en œuvre des prestations. Je me
réserve la part gestion avec un petit staff de personnes.
Je suis dans le « monde » et je m’y trouve bien. Je roule
dans une voiture de sport, dîne dans les meilleurs restaurants. Nous avons un
train de vie tout à fait correct.
Puis, la téléphonie mobile voit le jour. Le groupe national souhaitant
réorienter son activité dans cette nouvelle voie, les budgets commencent à
basculer sur cette nouvelle activité. Le licenciement de trois de mes
subordonnées est prononcé malgré mon désaccord. Je ne peux malheureusement rien
faire entendre à ma hiérarchie pour les maintenir dans l’entreprise.
N’ayant pas été remplacés, leurs tâches m’incombent. Cela me donne une
charge de travail qui devient vite insupportable, mais je résiste.
Quelques mois passent. Après m’être retrouvé seul, d’autres charges de
travail très importantes me sont attribuées. La gestion de gros contrats
provenant d’autres régions de France arrivent sur mon bureau, déjà envahi de
dossiers.
Je suis devenu un esclave, pris entre une direction régionale à bout de
souffle, elle-même désespérée et des clients ne comprenant pas une telle inertie
dans les actions. Le réseau
relationnel et commercial que j’ai tissé est basé sur la confiance, le respect
et l’amitié. Je suis profondément meurtri de ne plus pouvoir répondre à mes
engagements. Je vis une vraie torture morale.
Cela dure encore quelques mois. Je sens mon enthousiasme s’évanouir,
une fatigue physique s’installer, mes nuits deviennent agitées, plus aucune
issue ne s’offre à moi.
Dans les couloirs de l’entreprise, quelques collègues d’autres filiales
du groupe me soufflent « pars, tu es pris au piège ». Je
ressens cette vérité mais je veux absolument honorer la confiance dont m’a
gratifié mon directeur régional, en me proposant ce poste.
Après quelques jours en déplacement et des nuits blanches dues au
stress et à l’angoisse, je rentre à la maison.
Je me réveille le lendemain matin, je suis très mal. Beaucoup plus mal
que les autres matins.
J’embrasse Sylvie et ma petite Charlie, je pars malgré tout.
Au bout de deux kilomètres, je me sens mal, ma gorge se serre et des
angoisses puissantes m’oppressent. Je comprends que j’ai atteint mes limites,
je ne peux envisager de visiter mon premier client de la matinée, incapable de
pouvoir prononcer le moindre mot. Je sens une envie de pleurer m’envahir,
sentiment nouveau pour moi. C’est un peu comme si cette envie demeurait en moi
depuis très longtemps, mais je ne m’étais pas autorisé à pleurer. Le barrage
retenant ces flots de larmes d’injustice venait de se fissurer.
Je stoppe ma voiture au bord de la route.
Je me mets à pleurer comme un enfant ; aussi paradoxal que cela
puisse paraître, ces larmes me feront le plus grand bien. En même temps, je comprends qu’un point de
non-retour vient de s’inscrire en moi. Il me faudra admettre plus tard qu’une partie
de mon ego venait de mourir. La gloire de réussir tout ce que j’entreprends, venait
de me quitter.
Je vis, sans le savoir, les prémices d’un profond désespoir qui durera fort
longtemps.
J’appelle ma direction pour signaler mon état et rentre chez moi.
Je ne parviens pas à expliquer à Sylvie ce qui m’arrive, ne le sachant
pas vraiment moi-même.
Avant midi, je me rends chez le médecin qui me prescrit
immédiatement un arrêt de travail pour une quinzaine de jours. Le motif en est
le surmenage…
Je dors pendant plusieurs jours, ne voulant plus me lever pour manger, n’ayant plus envie
de rien faire. Plus les jours passent, plus mon état s’aggrave. Même ma petite
Charlie, avec ses plus beaux sourires, n’arrive pas à égayer ma vie. Tout me
paraît triste, sombre, noir. Je sombre dans ce que l’on appelle « la
dépression ». Cet état est alimenté
par un fort sentiment de culpabilité, arrivant dans une période professionnelle
intense, correspondant à une activité saisonnière dont les 2/3 de mon chiffre
d’affaires se réalisent dans les deux mois. Je ne peux pas imaginer ne pas
faire face à mes responsabilités professionnelles.
Ce tourment sera aussi la source de mon profond désespoir.
J’ai perdu toute confiance en moi, j’ai l’impression que plus personne
ne m’aime, malgré toute l’attention que ma famille me porte. J’ai le sentiment
de faire souffrir mon entourage, je suis rempli d’une culpabilité qui m’étouffe.
Je suis incapable de répondre au téléphone, je ne veux, ni voir, ni parler à quelqu’un.
Je me sens indigne.
Malgré les médicaments, rien n’y fait. Je n’ai qu’une idée qui martèle
ma tête, « ne plus exister » tellement chaque seconde de vie me pèse.
Pourtant je vis un phénomène intérieur étrange : c’est un peu
comme si une partie de moi ne rentrait pas dans la souffrance, gardait toute
lucidité pour analyser, noter, décrire et témoigner ce que je vis. A cette
époque je note, sur un cahier, l’analyse de mes pensées, de mes tortures
morales. Deux fois, la pulsion de mort s’est emparée de moi avec une force
inouïe, heureusement pour moi, je n’y adhérais pas ces jours là et j’ai eu le
temps de prendre mon téléphone et d’appeler Michèle ma voisine au secours pour
m’éviter le pire. Elle était là, me réconfortait, m’écoutait. Ces pulsions
décuplent si elles sont précédées d’une consommation d’alcool, de drogue ou
mélange de médicaments, car notre volonté, notre raison, notre morale sont enchaînées,
inhibées et c’est une porte qui s’entrouvre vers les ténèbres.
J’ai à peine le temps de téléphoner à Sylvie, un midi, pour lui dire au
revoir. Je ne veux plus vivre. C’est un appel au secours. Sylvie quitte en
toute hâte son bureau et arrive à temps pour m’éviter le pire. Elle me
réconforte et parvient à me convaincre de me faire hospitaliser, ce qui est
fait l’après-midi même, avec l’aide de notre
médecin.
Amour et compassion
Durant 10 jours, va se révéler à moi le plus beau moteur qui puisse animer
un homme, l’amour et la compassion.
A notre arrivée à la clinique, nous découvrons un patio décoré de
palmiers, de plantes exotiques. Des fauteuils en rotin sont occupés par des patients
qui échangent quelques mots. Nous avons l’impression d’entrer dans un club de
vacances, mais certainement pas dans une clinique ! Tout respire le neuf.
Le personnel est très souriant et accueillant. Une sérénité se dégage de
chacun.
Nous visitons l’établissement qui regroupe salles de musculation, de
dessin, de relaxation, de ping-pong, de musique, de lecture, de poterie …
Ma chambre est d’un bleu très doux, avec une grande fenêtre fixe, qui
donne sur l’arrière où les jardins sont encore
en cours de plantation.
Sylvie range mes affaires dans la petite commode, me pose quelques
feuilles blanches, un stylo sur la table ainsi que les objets de toilettes
indispensables dans la salle de bains.
Curieusement, je me sens déjà mieux !
J’embrasse tendrement ma femme et Charlie car je sais que notre
séparation durera une dizaine de jours. En effet, le médecin de la clinique m’interdit
tout contact, même téléphonique, avec quiconque.
Sylvie, les yeux emplis de larmes, s’éloigne portant dans ses bras
notre enfant chéri.
Nous dînons tous dans une très belle salle à manger ; nous sommes
une vingtaine de malades. Je m’aperçois très vite que plusieurs souffrent bien plus
que moi et depuis beaucoup plus longtemps. En fin de repas, je me surprends même
à raconter toute une kyrielle d’histoires drôles, répertoire que je réservais
d’ordinaire pour certains dîners d’affaires. Cela détendait les visages et
faisait éclater de rire les malades ! Plongé dans l’extrême souffrance de
chacun, je suis en train, sans le savoir, d’expérimenter la relation d’aide en
m’intéressant à l’histoire de chacun. En une seule soirée, je suis devenu un
soutien, une écoute, un ami pour certains.
Vers 21h nous échangeons quelques balles de ping-pong avant de regagner
nos chambres respectives. Cette première journée est étonnamment agréable.
Je vais très vite comprendre certaines vérités.
Je découvre que ce que je vis est une clé pour mon avenir. Aussi
stupéfiant que cela puisse paraître, en me décentrant de moi-même pour rentrer
en compassion avec les autres malades, je me porte mieux et retrouve ma joie.
J’expérimente un étrange mécanisme psychique comme une balance ; si je
mets du poids à me lamenter sur mon ego, je bascule dans la souffrance, a
contrario si je mets du poids dans l’ouverture vers les autres, l’écoute et la
compassion, je retrouve joie et paix intérieures ! Je prends note de cette
expérience qui me touche beaucoup. Cela semble
très important pour mon avenir. Mais il ne faut quand même pas, que cela
devienne une fuite en avant. Pour prétendre soulager quelqu’un, il faut soi-même
être passé par le crible.
Dès 10 heures, je rencontre le psychiatre de
Notre entretien terminé, il m’annonce que si je suis capable de
détendre ou faire éclater de rire toute une assemblée, je ne fais pas l’objet
d’une maladie psychique ou psychiatrique, ce qu’il me
confirmera par écrit. De plus,
cette gaieté ne peut pas être attribuée à un traitement médicamenteux, puisque
ceux-ci ont une inertie de plusieurs jours, avant les effets anti-dépresseurs.
Selon lui, mon mal-être est réellement lié à une véritable épreuve
personnelle.
La rupture avec le marasme quotidien, la possibilité d’être dans cette
structure autoportante me fait le plus grand bien. Je vis cela comme des « vacances ».
Mais cela ne règle pas mes réelles difficultés. Les évènements douloureux qui
ponctuent ma vie m’attendent à la sortie.
Cette expérience me certifie qu’une fois ma situation professionnelle
rétablie, je peux garder espoir et envisager être à nouveau heureux.
A l’issue des dix jours, Sylvie me rend visite comme le règlement le
permet. Comme nous étions heureux de nous retrouver, avec notre petite Charlie.
Elle m’apporte une grande enveloppe, me la tend en me disant :
« si tu peux, prends le temps de lire cela».
Un matin, buvant mon café, je décide d’ouvrir l’enveloppe qui était
restée posée entre une pile de livres et de magazines, sur la petite commode.
Je trouve de la documentation, un bulletin d’inscription concernant une formation
de thérapeute en relation d’aide…
Pourquoi Sylvie me donne t-elle cela, alors que rien ne peut lui
dire que j’ai vécu cette expérience puisque tout contact était interdit (Dieu,
Lui, le savait). Je lis toutes ces informations, et au fur et à mesure, cela me
parlait vraiment. Je me reconnaissais dans la description de thérapeute qui en était
donnée ; aider, écouter les autres, tendre la main avec un sourire en
échange… J’appelle Sylvie pour lui confier que j’avais lu ce dossier et que
cela m’intéressait particulièrement. Je la sens ravie par ma réaction très
positive. Mon nouveau métier se dessine
à l’horizon.
Lors du dernier entretien avec le psychiatre, il me demande :
« Tu as la Foi ? »
«
Il me répond : « C’est dommage, parce qu’avec ce que tu
entreprends là, il te faudrait reprendre la pratique religieuse, en
d’autres termes : aller à la messe ».
Etonné, je réponds : « je me suis privé de Dieu pendant 20
ans, je peux m’en priver 60 de plus s’il le faut ».
Et lui d’ajouter : « Oui, mais tu sais, il y a des
statistiques aux Etats-Unis qui démontrent qu’un chrétien a 40% de chance de
plus de guérir de quoi que ce soit » !! Je suis étonné, je crois
qu’il exagère et dis : « c’est incroyable, vous êtes sûr
de cela » ?
« Oui les études sont
formelles » me répondit-il.
J’ai toujours gardé en mémoire cette discussion. Quelquefois, la Foi
peut ressurgir grâce à des mots très simples.
Il me conseille, lors de mon départ, de reprendre une activité
sportive, de faire de la relaxation et d’aller à la messe ! Je suis
interpellé d’entendre ces conseils de la part d’un psychiatre, mais en même
temps, très touché. Car seul un homme aimant, s’inquiétant pour ma santé, peut
m’envoyer à la messe !
Ma formation de praticien en relation d’aide commencera trois mois plus
tard et durera deux années. Je découvre Carl Rogers, son infinie patience et
l’écoute empathique sans aucun jugement. Mes yeux commencent à s’ouvrir. Je
prends conscience que la vie est aussi la plus grande source de formation, à
condition de tirer parti de toutes les expériences douloureuses ou heureuses. Ma
mémoire ayant toujours été un peu faible, j’ouvre un nouveau cahier où je
commence à noter chacune de mes expériences. Ceci dans le but de pouvoir me
relire un jour et faire le point.
A la fin de ce cursus, je complète cette formation par celle de
praticien en réflexologie plantaire. Mais tout n’est pas gagné. En fait, la
vraie guérison n’est pas arrivée car ma situation professionnelle n’est
toujours pas réglée.
Il m’arrive d’être tenté par l’envie et le besoin de prendre un
apéritif de temps en temps. Les mois passent, je trouve que ma consommation
augmente dangereusement. Je deviens inquiet pour ma santé, je tombe dans une sorte
de dépendance. J’éprouve un manque à rester plus de deux jours sans consommer
un petit verre. Malgré les quelques semaines de « vacances et de
joie » lors de mon hospitalisation, revenu face à mes soucis, je suis
toujours sous l’emprise d’angoisses et d’idées sombres. Il ressort de mes
pensées beaucoup de lassitude car les mois passent et rien ne se décante. Par
moment, ressurgit l’idée de ne plus exister, cela me tenaille. Sans le savoir,
j’expérimente la patience dans l’épreuve.
Mon licenciement est enfin prononcé. C’est pour moi comme un grand saut
dans le vide. Je suis enfin libre, mais libre de quoi ?
Ma nouvelle vocation va t-elle me permettre de nourrir ma famille aussi
bien qu’avant ? Une chaîne vient de se briser, tandis que le doute de ma
réussite m’assaille. Mon questionnement quotidien est d’être rassuré sur la
viabilité de mon nouveau métier : réflexothérapeute.
Mille craintes et doutes sur moi-même m’envahissent ; création
d’un cabinet, charges sociales, risques de faillite… je sais que j’aurai
beaucoup à m’investir et notamment dans une année de gratuité de soins. En
effet, j’invite des amis, voisins, collègues de bureau de Sylvie, à recevoir
des soins gratuits, ce qui me permet de mettre en pratique les enseignements
reçus et d’espérer développer une clientèle par le bouche à oreille uniquement.
L’encouragement permanent de ma future clientèle me fortifie, mais
surtout les résultats stupéfiants de soulagement voire de guérison, après
seulement quelques séances de réflexologie, me prouvent que cette médecine ancestrale est réellement efficace.
En effet, sous et sur nos pieds, est représentée la totalité de notre
corps humain. Tous nos organes y sont présents. On y dénombre 7200 terminaisons
nerveuses par pied. Par simple pression ou stimulation manuelle, sur des points
précis, se révèle l’organe qui est en dysfonctionnement. Une ou deux questions
posées, le malade se livre sur des blocages émotionnels
survenus lors d’épreuves de la vie, sentiment d’injustice ou colère. Ces mêmes
blocages contiennent le secret d’une guérison, à condition d’utiliser le pardon
ou la demande de pardon. Ainsi l’on constate souvent que le corps est aussi
notre conseiller, car lorsque nous ne le respectons plus, alors il commence à
stigmatiser.
***
Lors d’une sieste, je suis réveillé par un rêve que j’ai vécu, comme
s’il était réel. Je tenais entre mes deux mains une boule de lumière, quand j’écartais
les mains, dans leur prolongement deux rayons lumineux blancs s’en échappaient.
Cela semblait me dire que ces mains pourraient guérir.
Ce rêve est un cadeau, un encouragement.
Une semaine est particulièrement difficile pendant laquelle je vis
l’acharnement du mal. Le doute sur mon avenir semble me démontrer que je
n’arriverai à rien, que tout va s’écrouler, que je ne vaux rien ; il faut
que je laisse ma place à un autre homme, beaucoup mieux que moi et qui rendra
Sylvie heureuse, accompagné du terrible sentiment que j’ai œuvré jusque là pour
ma réalisation personnelle, en mettant en péril toute ma famille.
Cette idée de moi-même m’est insupportable. Mon enthousiasme et ma joie
de vivre jusqu’alors épargnés, semblent m’échapper. Je me sens abandonné,
aveuglé de souffrance, la mort dans l’âme. J’avais, jusque là, la certitude que
j’étais aimé d’en haut, que j’étais né sous une bonne étoile. Dans cette
souffrance, toute lueur d’espoir s’éteint et je finis par en douter.
Je songe aux quarante années d’insouciance, de joie, d’espérance et de
confiance en la vie qui me caractérisent. Je n’en reviens pas d’avoir été
anéanti en si peu de temps.
Le dernier jour de cette semaine de souffrance, il est 11 heures du
matin, je pleure amèrement en repensant à mes meilleures années, à mes enfants,
et à tous les êtres chers dont j’attends quelques marques d’affection. Dans le
creuset de la souffrance, je suis mort à moi-même. Déjà dans le néant, je pense
aux personnes qui mettent fin à leur vie, je ressens une infinie compassion, un
véritable amour pour elles. Dans cette terrible
expérience je prends conscience que beaucoup d’entre nous se trompent sur le
suicide en imaginant que celui qui intente à sa vie, est un lâche ou qu’il fuit.
Non, il n’en n’est rien, c‘est l’agonie, l’extrême souffrance qui sont
responsables de ces décisions.
La guérison surnaturelle
Seul, debout dans ma cuisine, je décide ce jour là de me détruire. Je
ne sais jusqu’où le désespoir aurait pu m’emmener, mais sûrement à un point de non-retour. Comme j’ai une image de moi
plus que médiocre, je décide d’ouvrir une bouteille de vin blanc et m’apprête à
me servir un verre. Il est 11 heures et ma conscience me rappelle que ce n’est
pas une heure pour cela. Ma souffrance est telle que je n’écoute plus ma
conscience. Je pense que je n’en vaux pas la peine et que je n’ai plus aucune
raison de me préserver.
Avant même que ce verre ne soit rempli, la chose la plus stupéfiante se
produit.
Alors que je suis seul dans la pièce, une voix puissante, audible,
paternelle et délicieusement chaleureuse me fait tressaillir, retentit, me
disant :
« mais Moi je t’aime et j’ai des projets pour
toi pour le reste de ta vie » et je me vois
sortir d’un paysage de campagne sombre et sans couleur qui est ma vie, pour
marcher vers une vie illuminée de blanc et de couleurs vives. Je repose ce
verre, sans y avoir goûté.
Je reste tétanisé de stupeur, comblé d’une joie indicible, tout mon
être est embrasé d’Amour comme je n’ai jamais pu le ressentir tout au long de
ma vie. J’ai, à partir de ce moment précis, la certitude absolue que je vais guérir
très vite. Toute ma vie est transcendée. C’est comme si l’on m’avait ôté mes vêtements
sombres pour me revêtir d’une tenue blanche. Je sais avec certitude qu’une nouvelle
vie va s’ouvrir à moi, pleine de mystère, de gaîté et de changement.
Je prends conscience qu’un événement extraordinaire et merveilleux vient
de se produire dont je suis intérieurement témoin et cela me dépasse
complètement. J’ai maintenant la preuve que quelqu’un d’invisible à mes yeux,
me connaît bien, m’aime, me regarde et partage mes peines.
Je viens de faire une expérience mystique sans le savoir, plus de doute,
DIEU existe bien et est AMOUR.
Je ne fais cette révélation à personne, même pas à mes proches. C‘est
pour moi inexprimable.
Ce que j’ai entendu va se réaliser, étape par étape, tout au long de ma
nouvelle vie, de ma renaissance. La guérison de mon âme est instantanée et
l’événement est trop fort pour laisser une place à la moindre once de
tristesse.
Je me souviens de ce que m’avait dit cet homme : « Tu devrais
avoir
Mon bon sens me disait que la création n’est pas apparue par hasard, c’est
trop beau, trop empli d’amour. Je me doutais qu’il existait une puissance créatrice,
mais de là à ce qu’Il me parle, qu’Il se fasse si proche de moi et qu’Il me déclare
un tel Amour, je ne l’aurais jamais imaginé.
Tout mon être est rassasié, comblé, exalté de joie. Dire que pendant tant
d’années, j’ai vécu avec si peu de foi, en me disant « Il est très loin, Il existe forcément, Il
doit nous observer mais Il ne vient pas nous voir ».
En moins de temps
qu’il faut pour le dire, tout symptôme de dépression avait totalement disparu ainsi
que toute dépendance.
Sylvie était
heureuse pour moi mais s’étonnait de me voir dans une aussi grande gaieté, une
assurance qui dépassait tous les espoirs médicaux.
Je réalise pleinement que si je suis à ce point aimé, je ne peux faire
autrement que de m’aimer moi-même.
J’apprends à nouveau à me regarder dans un miroir, à m’autocritiquer, à
mettre en place de nouvelles règles d’hygiène de vie, à m’auto discipliner, à faire
du sport, à pratiquer la relaxation, à prendre soin de moi, à m’épargner et
limiter certains risques comme mettre la ceinture de sécurité en voiture ou ne
plus rouler trop vite…
Je savoure
intérieurement l’événement qui a généré cette guérison. Cette voix chaleureuse,
ce sentiment d’être aimé par Dieu, me donnent une grande assurance dans tout ce
que j’entreprends.
Je deviens vite un
petit peu trop sûr de moi !
Adversité et conflit
Je viens d’être relevé du doute de mes capacités et d’une maladie
terrassante et je vais découvrir le
conflit, le pardon.
J’ai toujours souhaité entretenir de bonnes relations avec mes voisins
même lorsque des petites divergences se manifestent.
L’un d’entre eux aime contempler mon jardin où des petits lapins, en
liberté, gambadent sur
Je trouve les revendications, quelquefois maladroites. Cela me dérange
un peu, mais je suis malgré tout en bon terme et passe outre, mon comportement
étant bien loin d’être irréprochable.
Jusqu’au jour où, Michèle, ma voisine, sort énervée de sa cuisine en
claquant bruyamment sa porte. D’un pas alerte, elle s’approche de la clôture derrière
laquelle j’arrose ma roseraie.
Agacée, elle laisse jaillir une liste de petits travaux qu’elle souhaite
que j’effectue dans mon jardin et dont l’exécution, selon elle, aurait déjà dû
avoir lieu.
J’écoute et sens monter une colère que je garde malgré tout étouffée.
L’instant de quelques secondes, je me souviens que je suis aimé de Dieu
et j’éprouve tout à coup comme une injustice qu’elle ait pu me parler ainsi.
Je vais expérimenter jusqu’où la fierté et l’orgueil ont pu m’entraîner.
Me tournant vers elle, je rétorque : « quand tu seras calme
je te parlerai ».
Je me sens profondément humilié, blessé. D’un seul coup, je sens une
force me dire : « Romps tous
liens avec les voisins, achète du cannis, et dresse une muraille». J’adhère
à cette proposition car, je crois que c’est le meilleur moyen de se protéger et
m’exécute.
Tout le week-end, avec Sylvie, nous installons notre muraille.
J’ai pris cette décision hâtivement, sans réfléchir aux conséquences et
je vais déclencher une guerre de voisinage telle que l’on peut en voir dans
certaines émissions télévisées !
Durant 18 mois, nous allons expérimenter les conséquences physiques,
psychiques et événementielles liées à ce conflit. Plusieurs fois par jour, je
ressens au fond de moi un doux chuchotement que j’attribue à ma conscience qui
me dit : « Reviens sur ta décision Serge, tu es allé trop
loin ; ce n’est pas toi, tu as vécu jusqu’alors sans t’imposer comme cela,
reviens en arrière, va présenter tes excuses à cette dame et reprends des
relations normales ». Mais je ne m’en sens ni le courage ni l’envie. J’ai
investi, j’ai pris une décision ferme et je suis fier d’avoir tranché. Je ne peux
pas faire autrement que de garder ma position.
Je vais vivre, à partir de ce moment-là, beaucoup de souffrances,
morales et physiques dont l’intensité est difficile à décrire, car plus je
résiste, me bute, plus je souffre.
Au bout de quelques semaines, j’ai les épaules et le dos complètement endoloris,
des angoisses épouvantables me réveillent la nuit. J’ai l’impression que
quelqu’un m’étouffe et toujours cette petite voix douce qui me dit « reviens
sur ta décision, Serge ».
Mais plus le temps passe et plus mes voisins durcissent leur position.
Je reçois les visites de
Je pense souvent, très souvent, à cette voix que j’ai entendue, qui m’a
sauvée, mais où est-elle maintenant ? Je suis livré à moi-même, seul face
à cette adversité, à ces souffrances et à cette culpabilité.
Des soucis d’ordre financiers viennent se greffer sur cette situation
déjà pesante. Beaucoup de nos appareils ménagers tombent en panne en même temps.
Certaines personnes appellent cela la loi des séries…. Jusqu’à notre voiture
dont le moteur casse entre les mains d’un garagiste, sans que je puisse
prétendre au moindre dédommagement. Nous perdons là, en peu de temps, beaucoup
d’argent.
Depuis quelque temps, je me suis mis à prier à nouveau. Contrairement à
ce que je pensais, je n’ai pas eu
beaucoup de mal à faire mémoire du NOTRE PERE de mon enfance. Je dois dire que
j’ai été aidé par le ciel, car lorsque dans la chambre de Charlie j’ai récité cette
prière, j’ai eu l’impression étrange que quelqu’un m’écoutait, se réjouissait
et m’aidait à faire retour. Cela a déclenché en moi l’envie de continuer. Je
vais découvrir progressivement la puissance infinie de cette célèbre prière.
Un jour, comme d’habitude, je m’étends en oraison pour prier et laisser
mon esprit s’évader.
Je reçois en pensées et en images, comme un petit film, un enseignement
absolument merveilleux, celui du Pardon.
L’événement surnaturel qui m’a apporté la guérison ne pouvait être, selon
moi, que l’œuvre de notre Père du ciel.
Jésus Christ, le Saint Esprit étaient oubliés ou bien enfouis
profondément dans les dédales de ma mémoire. Toute l’instruction religieuse
reçue dans mon enfance était effacée, je ne me souvenais de rien. Le CHRIST
dont on m’avait parlé dans mon enfance était bien mort et enterré. Je n’avais
retenu qu’une terrible injustice, que cet homme si bon, ait été torturé
et mis à mort. Pour moi, l’Eglise commémorait cette horreur. Je n’ai jamais
entendu dire que cet être pouvait quelque chose pour moi et qu’il était vivant
à notre époque. D’ailleurs, la tristesse des cérémonies et l’ennui qui s’en
dégageaient ne démentaient pas mes impressions et semblaient, à mes yeux,
rappeler le scandale de l’affaire JESUS.
Je ne me souviens pas avoir été touché par une phrase, une homélie ou
une parole, mon cœur était endurci.
Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas allé à la messe, je n’avais
rien retenu de l’enseignement des évangiles.
Lorsque, par gentillesse pour mon papa, il me fallait y assister, je ne
comprenais rien et trouvais le temps long, très long. Je me souviens même d’une
cérémonie pendant laquelle j’observais l’assemblée et leurs mimiques, en me
demandant si leur comportement était hypocrite ou s’ils étaient vraiment
touchés par quelque chose, presque jalousement.
Mais ce jour-là, je recevais un enseignement magnifique dans mon cœur
qui m’expliquait que le Pardon était nécessaire pour vivre heureux, que sa
puissance était phénoménale et induisait la guérison.
Le pardon peut être divisé en 3 phases.
La première phase est un effort de volonté qui consiste à se mettre à
la place de la personne qui vous en veut ou qui vous a créé une difficulté.
Comment a t-elle réagi, qu’a t-elle vécu intérieurement pour adopter ce
comportement ? Le cœur ouvert, je dois être prêt à tout comprendre, à tout
admettre.
Il nous faut faire l’effort d’admettre que la personne a ses raisons, provoquées par des émotions
intimes, complexes ou des forces
étrangères, quelquefois occultes. C’est dans cette phase que nous devons
pardonner du plus profond de notre cœur, sans pour cela être obligé de le
révéler. Simplement le savourer, l’écrire si l’on préfère, pour ne pas être
tenté plus tard d’en douter.
La deuxième phase du pardon consiste, quelque temps après, à le révéler
à la personne, ou de présenter soi-même sa demande de pardon ou ses excuses
afin de lui faire partager ce moment de bonheur.
La troisième phase, beaucoup plus longue, est la phase d’oubli de la
souffrance qui a accompagnée l’évènement. Il faut cependant avoir vécu les deux
premières qui permettront d’oublier l’émotion vécue : colère, injustice,
humiliation, déchirement ou souffrances.
Puis, si l’on peut, aider l’autre à oublier également afin de reconstruire une
relation normale.
J’ai vécu cela très profondément couché, en oraison et j’ai compris
comme si cela m’était expliqué dans ma chair.
J’entame la première phase. Je constate que j’y suis arrivé assez
facilement.
Je regarde passer Michèle de l’autre côté des cannis. Je finis par la
trouver belle. Je me dis : « Malgré tout ce qui s’est passé, je
lui ai pardonné, je le sais, je le sens. »
Il fallait entreprendre la deuxième phase, mais je n’y parvenais pas.
Le combat intérieur redoublait de violence (j’apprendrai plus tard qu’il s’agit
du combat spirituel que Dieu autorise afin d’enseigner, de former celui à qui
il est destiné et qui le vit dans sa chair).
Cette voix douce et raisonnable qui parvenait à mon âme ne manquait
aucune occasion de me rappeler mon devoir : présenter mes excuses à Michèle.
Mais la situation devient compliquée, ma fierté associée à la peur d’être
incompris, rabroué, fait que je ne me décide jamais.
Au cours de cette année de tourmente, je me casse la jambe. Après un
court séjour à l’hôpital, je rentre plâtré et prend possession de mes deux cannes
anglaises.
Je vais faire l’expérience que ce Dieu qui me semblait si lointain, non
seulement est là, près de moi, mais a le
pouvoir de changer nos vies.
Les trois premiers jours, je reste couché, je médite, et surtout je
prends le temps de lire. Etonnement, ces lectures concernent la foi en Dieu, des
amis me prêtent des livres qui ouvrent
mon cœur. J’ai toujours ce sentiment que je dois aller vers Michèle, déposer
les armes et faire la paix.
Une voix mauvaise me harcèle « tu t’es déjà humilié, tu as accepté
cela longtemps, tu ne vas pas revenir sur
ta décision ». Cette voix est terrible, elle sait vous prendre par vos
points faibles et elle œuvre pour vous amener, à l’opposé de ce que Dieu attend
de vous.
Au bout de trois jours, l’envie de me promener dans mon jardin est si
forte que je décide d’aller y faire quelques pas. Poussant la baie vitrée, j’avance
sur la terrasse avec mes cannes, je fais deux pas et machinalement je tourne la
tête du côté de chez Michèle. J’entends sa porte de cuisine claquer. Stupéfaction,
je la vois sortir, tenant deux cannes anglaises dans les mains et la jambe droite
dans le plâtre, comme moi !
Je crois m’écrouler sur place et manque d’éclater de rire, quand la
douce voix me dit : « regardez-vous tous les deux ». Je suis
confus de honte.
Je comprends à cet instant ce que Dieu attend de moi. La paix, la joie.
Je m’avance vers le grillage, souriant, la gaieté dans le cœur comme un
enfant désirant faire la paix avec son meilleur ami pendant la récréation.
Une question surgit dans mon esprit. « Comment va-t-elle te
recevoir ? Elle ne comprendra pas ce que tu vas lui dire, cela risque de l’agacer ».
A cet instant, à quelques pas de Michèle, je me décompose, la joie m’ayant
quitté, je n’ose pas formuler ma demande de pardon.
Les tortures intérieures vont amplifier, les souffrances morales et
physiques aussi. Cette situation va durer plusieurs mois.
Puis un soir, trois semaines avant Noël, je prie, dehors, ce Dieu qui,
à nouveau, me semble trop loin. Tout naturellement, comme si j’en avais l’habitude,
je tombe à genoux, des larmes de supplication coulent sur mes joues, les bras
levés vers le ciel, je prononce ces paroles à voix haute dans une
confiance absolue: « Père, je t’en prie, c’en est plus que nous ne
pouvons supporter, ma famille et moi, montre-moi le chemin maintenant. Je
n’arrive pas à aller plus loin dans cette démarche de pardon, je crois avoir
atteint ce que la nature humaine seule peut atteindre sans ton aide, je te
supplie de faire quelque chose, montre-moi le chemin ». Puis je
m’étends sur l’herbe, mon cœur est apaisé. En faisant cette prière spontanée,
je n’ai d’autre dessein que de demander à Dieu qu’il renouvelle, sous une autre
forme, l’opportunité d’une rencontre pacifiste entre Michèle et moi, comme il
l’avait fait, avec humour, pour la jambe plâtrée.
Je vais découvrir que l’Amour de
Dieu est plus fou que nos espérances, mais en attendant, la vie continue avec son
lot d’exigences et de bonheur aussi.
Lors d’un dîner chez des amis, mon regard est captivé par la tranche d’un
livre dans
Je suis resté là, ébahi, empli
d’une grande satisfaction et d’une joie intense, réalisant que le grand puzzle
de ma vie commençait à laisser entrevoir son image et son sens.
L’apparition
Je n’imaginais pas avoir été entendu par notre Père des cieux lorsque
dans mon jardin, j’avais demandé de me
montrer le chemin. Je découvrirai plus tard que la Bible nous relate que Jésus
a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » et moi
sans m’en douter j’avais demander au Père de me montrer Le Chemin.
Le 2 janvier 2002, l’inimaginable arrive.
Vers 11 heures, je reçois mon ami, Patrick, afin de le soulager d’un mal
de dos. La séance de réflexologie terminée, je l’invite à rester déjeuner avec
nous, sachant qu’il est seul, son épouse travaillant.
Nous nous installons au salon, Patrick prend un apéritif, Sylvie et moi
prenons un jus de fruit. Depuis le premier événement, nous ne consommons plus
d’alcool. Assis dans le canapé, nous discutons des fêtes de Noël qui viennent
de s’achever. Charlie est assise sur un pouf près de Nina, Sylvie en face de
moi, Patrick sur l’autre canapé perpendiculaire à celui où je suis.
Derrière lui, le sapin de Noël clignote encore.
Le soleil est rasant, traverse la baie vitrée, toute la pièce est
ensoleillée. Il est environ une heure de l’après-midi.
Dans la discussion, un grand silence a lieu, un silence très lourd, comme
je n’en ai jamais vécu. Dans ces moments-là, Sylvie a coutume de dire : un
ange passe… et machinalement, cette fois-ci, c’est moi qui dis : « Un
ange passe ».
A cet instant précis, le temps ralentit. J’ai soudain l’impression
d’être entouré d’une bulle, tandis que la conversation a repris, pour moi, son
niveau sonore est nettement atténué. Soudain je ressens qu’une douce paix
m’enveloppe.
Derrière mon ami Patrick et légèrement décalé sur la gauche, apparaît très
progressivement une grande lumière blanche, comme une masse ovale de la hauteur
d’un homme. Puis je rentre dans ce que j’appellerai un état second de
conscience, qui me permet d’être à la fois présent à mon ami et visionnaire. J’apprendrai
plus tard que cela s’appelle « l’extase ».
Patrick et Sylvie discutent ; j’entends la conversation en sourdine.
Je suis fasciné, absorbé par ce que je vois se présenter à moi.
Cette forme a une hauteur d’1m70 environ, ovale pour commencer, sa
blancheur est inouïe et cependant douce à
Je ne rêve pas, Il est bien là
devant moi.
Deux mètres à peine me séparent d’un être rayonnant de gloire, d’une
infinie splendeur, descendu du Ciel. C’est inimaginable et pourtant tout cela
me semble normal, pas la moindre peur, pas le moindre sursaut, aucun sentiment
d’étonnement, bien au contraire une paix profonde et cette sensation étrange de
le connaître depuis longtemps. Dans cette extase, je ressens le Paradis. Le
sentiment d’être là physiquement mais mon esprit au ciel.
Il m’est difficile de donner un âge à ce jeune homme. Il semble qu’il
puisse avoir entre 15 et 25 ans.
Sa tenue est riche, somptueuse, royale. Son aube, d’une blancheur
d’éclair, bordée de liserés or et feu, orne merveilleusement sa personne. En le
détaillant, je me souviens d’un seul liseré rouge, parmi toutes les
broderies d’or, qui descend de l’é
Il se tient debout, dans un demi profil, les avant-bras croisés et
logés dans les larges manches opposées, les mains dissimulées. Il observe la
scène et semble écouter la conversation que s’échangent Patrick et Sylvie.
A cet instant de l’apparition, je remarque le regard de cet être
merveilleux qui est celui d’une personne glorieuse, pleine de puissance, de
majesté. Tandis qu’émerveillé, je le regarde et que, par respect pour mon ami, je
fais mine de l’écouter, je sens une pensée envahir mon esprit :
« Il n’est sûrement pas là pour toi ». A cet
instant, alors que l’être apparu regarde
du côté de ma famille et semble écouter, il fait une rotation de tout son
corps, écarte légèrement les bras, se tourne vers moi et me sourit. Je ressens
un grand Amour m’envahir, une grande paix, une paix extraordinaire qui n’est
pas de ce monde et la confirmation qu’il me connaît. Son regard si doux, si souriant
traduit une grande complicité. L’amour, la reconnaissance qu’il me transmet sont
tellement puissants qu’ils me semblent palpables, comme si j’étais plongé dans un
bain d’amour. Je me souviens avoir ressenti la certitude que cet Amour est celui
de DIEU. Cet être qui me sourit, c’est peut-être le plus grand bonheur, la plus
grande joie de ma vie. Cependant, je dois avouer que je finis par
ressentir une grande gêne. Je me sens indigne d’un tel Amour et d’une telle
reconnaissance. C’est plus puissant que ce que je n’aurai jamais pu imaginer et
en même temps je ressens qu’il n’y a aucune condamnation. Je suis aimé tel que
je suis : un petit homme pécheur.
J’ai des scrupules vis à vis de Patrick, car malgré l’apparition, je
trouve indécent de regarder à côté alors qu’il nous parle. Je tourne mon regard
vers mon ami, mais malgré tout, je vois cet être splendide et rayonnant me
sourire et me sourire encore. Il lit vraisemblablement dans mes pensées. Mon
embarras à vouloir écouter Patrick et être disponible à Dieu semblent aussi le
faire sourire.
Puis, je détourne mon regard vers Sylvie pour lui dire « Vois-tu
ce que je vois » ? mais après avoir tourné la tête à nouveau vers
« la splendeur », la personne divine avait disparu.
Ce moment, d’une durée de quelques minutes, marquera définitivement ma
vie et tout mon être. Cela déclenchera
un désir fou d’aimer Dieu, de tout mon cœur, et de tout faire pour essayer de
lui plaire, accepter les changements qu’Il me proposera.
Jusqu’à mon dernier souffle, je me souviendrai de ce sourire délicieux,
plein de charme et de tendresse.
J’ai osé quitter des yeux le sourire de cet être merveilleux !
Après avoir mesuré la dimension de l’évènement, j’aurais aimé savourer
longuement cette rencontre, plongé dans cette intense relation d’amour, de
complicité et de lumière, j’aurais aimé me prosterner, mais je n’y ai même pas
songé. Durant ces longues minutes d’extase, tout mon être a été restauré.
Aucune parole audible n’a été échangée dans ce cœur à cœur et pourtant
la communication a été très riche ; les mots ont bien peu de sens, comparés
à cet événement et à ce que j’ai ressenti. Il est gravé profondément et à
jamais, dans mon cœur, comme de l’Amour à l’état pur.
Ce que j’ai reçu est si fort que j’ai du mal à y placer mes propres
mots qui sont bien pauvres, au regard de l’Amour incandescent et vivant de
Dieu.
Cependant le message principal gravé dans mon coeur est le
suivant :
Mes enfants,
Pardonnez-vous de ne pas être parfaits.
Mettez le pied sur votre orgueil
et acceptez vos différences.
Ne vous enfermez pas dans le mutisme
et annoncez toujours la vérité.
Appelez-moi au milieu de vous
dans les divergences et les conflits,
Je souffre tant de ces guerres intestines
et de ces déchirements,
au sein même de ma famille.
Avant même de vous préoccuper
des guerres dans le monde,
demeurez en paix avec vous-mêmes,
en paix avec votre famille,
en paix avec vos voisins et tous vos frères.
Faites la paix en mon nom,
retrouvez-vous dans ma maison qui est la vôtre,
embrassez-vous d’un baiser de paix.
Aimez-vous les uns les autres et n’oubliez jamais
que je vous aime plus que tout.
Je garderai en moi la ferme certitude que le plus important pour chacun
d’entre nous est d’être en paix avec soi, c’est-à-dire avoir pardonné à tous
les gens qui vous ont fait souffrir et être en paix avec tous nos frères
humains, c’est-à-dire se hâter de se réconcilier, dans la mesure du possible, avec
qui nous sommes en conflit. Cela est urgent et compte beaucoup aux yeux de Dieu
au point qu’il envoie Jésus CHRIST son fils tant aimé, pour nous aider à oser
faire la paix.
Dès le lendemain, d’une main toute tremblante, je m’apprête à
téléphoner à Michèle, mais auparavant, je demande par la prière à cet être
merveilleux de me donner les mots justes pour que nous puissions faire la paix.
Je vais tenter de relater la communication :
« Allo, Michèle »
« Oui »
« C’est Serge »
« Oui »
« Je te souhaite, à toi et ton mari, une bonne année et une bonne
santé. Sylvie est unie à moi pour ces
voeux »
« Oui »
« Michèle, je veux que tu saches et là encore Sylvie est avec moi,
que nous avons fait une croix sur le passé. Nous avons très probablement été
fautifs, que nous voulons tout oublier, que nous avons pardonné et moi je te
demande pardon de t’avoir, peut-être, fait souffrir. J’espère que vous pourrez
aussi nous pardonner. Cette dame, contrairement à ce que j’ai pensé durant un
an et demi, a été extrêmement agréable au téléphone et très touchée, elle m’a
remercié 2 ou 3 fois, « merci, Serge, merci pour tout ce que tu me
dis ».
La conversation a duré 5 minutes, mais c’était 5 minutes de joie et de paix
partagées.
J’ai compris ce que Dieu est capable de faire pour nous et surtout ce
qu’Il attend de nous tous : la paix dans nos vies, la recherche et la
découverte de l’amour, de son amour pour chacun d’entre nous.
Cela peut sembler étonnant, mais je vais ressentir la présence de cet
être merveilleux pendant trois mois dans mon quotidien. Les trois jours qui
suivirent l’apparition ont été pour moi source d’un grand questionnement et de
mille reproches envers moi-même.
Je réalisais les erreurs que j’avais commises dans ma vie, mes doutes
quant à l’existence de Dieu, mes actions mauvaises, mes coups de gueules, mes
décisions en hâte sans médiation, mes manques de courage. Je prenais conscience que l’on est jamais seul
même lorsque l’on pense l’être.
Les vingt années de désert et de péchés défilaient dans ma tête. Quelque
chose se consumait dans mes entrailles.
Le plus merveilleux c’est quand, après la venue du Christ, ma vie s’est
transformée naturellement, sans effort, pour plaire à Dieu. Mes penchants pour
l’argent, la frime, les voitures de sport, la soif de pouvoir et ce besoin
insatiable d’être aimé par tout le monde qui me poussait à l’extrême et me
rendait malade, m’ont quitté soudainement pour mon plus grand bonheur et celui
de mes proches. Oui, j’ai été libéré et tout être humain doit savoir que cela
est possible pour lui aussi.
Quelques semaines après, s’ajoutait
la peine de ne pas avoir pensé à m’agenouiller devant Lui pendant l’expérience
mystique, ne pas avoir voulu rompre la conversation pour me prosterner. Je ne
pouvais pas changer le passé, il fallait accepter.
La grande question qui hante mon esprit est : pourquoi moi ?
Que va t-il me demander ? Même des années après, Dieu n’a jamais répondu à
cette question, mais elle ne m’inquiète plus et jusqu’alors, il ne m’a rien
demandé d’inquiétant. Je savoure mon changement de vie, mon nouveau regard sur
l’univers, je repense à cette paix survenue en quelques secondes avec mes
voisins alors que je n’y croyais plus, après avoir essayé si longtemps par moi-même.
Pendant les 3 nuits qui ont suivi l’apparition, je n’ai pratiquement
pas dormi. Sylvie l’a bien sûr remarqué. Elle me trouvait songeur, un peu absent,
elle s’est même questionnée sur son comportement. Quelque chose ne va pas ? Je t’ai fait ou dit quelque chose qui
t’a blessé ? Parle-moi.
Je l’ai invitée à venir s’asseoir près de moi sur le canapé.
Après avoir posé ma main sur la sienne, je formule la première question
qui me vint à l’esprit : « Si
tu devais me décrire un envoyé de Dieu comment le verrais-tu » ?
Quelle fut ma stupéfaction lorsque, très calmement, elle entreprit de me
décrire dans ses moindres détails ce que j’avais vu. Attentif à cette
description, tout mon être était en émoi, je souriais, les larmes coulaient sur
mes joues, je comprenais que le chemin avait été préparé et que je pouvais parler.
Elle finit sa description en me disant : voilà comme je l’imagine, mais je
ne lui vois pas d’ailes dans le dos.
A mon tour, j’entrepris mon récit et pendant que je racontais, sans le
savoir, j’allais vivre en direct le premier miracle de conversion, lié à ce
récit authentique et divin.
Dieu avait daigné commencer par ma tendre épouse.
Les trois mois suivants ont été du pur bonheur, car je ressentais la
présence de cette personne si mystérieuse et si bienfaisante tous les jours.
Qui était-il ? Voilà une autre question qui me taraudait.
La présence mystérieuse
A cette époque, j’étais encore chasseur de lièvres, de lapins de
garenne, de bécasses etc…, aujourd’hui je ne peux plus faire de mal à tous ces
petits animaux, au travers desquels j’entrevois l’amour du Créateur.
Un jour, je perds ma petite meute de fauves de Bretagne ; mes
chiens avaient suivi un sanglier toute la nuit sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Comment les retrouver ? J’étais consterné, attristé. Je n’aurais jamais pu
imaginer que Dieu rentrerait en scène même dans mes plaisirs, mes loisirs. Je
me mets donc à la recherche de mes chiens, parcourant des kilomètres en voiture
sur les pistes forestières. Pour la énième fois, je m’arrête et appelle mes
chiens, en vain. Puis remontant dans ma voiture, découragé, je pose ma main sur
la clé de contact pour continuer mes recherches. A cet instant, je sens, dans
mon dos, une force, comme une main, me
pousser le buste vers le volant. Je me retourne pour questionner Charlie et lui
dire de ne plus faire cela. L’instant d’une seconde dans mon esprit cela ne
pouvait être qu’elle car elle m’accompagnait souvent. Me retournant et ouvrant grand
les yeux, je réalise qu’elle est à l’école. Ne voyant personne, je souris de
joie et pense : tu as quelque chose à
me montrer ? Je descends de voiture, poussé par une pensée forte, je marche
un peu en direction de la forêt et découvre, à la lisière du bois, mes trois
petits chiens éreintés, dormant, lovés dans de hautes herbes. En montant dans
la voiture, je fais silence. Je réalise le faible pourcentage de chance que
j’avais de trouver, seul sur des dizaines de kilomètres carrés de forêt, mes
chiens épuisés et endormis. Bien souvent, Dieu m’a montré qu’Il est là dans les
instants les plus simples, les plus banals de notre existence, dans les
embouteillages, dans les tâches ménagères, les discussions, la mécanique, le
bricolage, que sais-je, dans ce qui caractérise notre humanité. Il prend
plaisir à partager notre quotidien, si nous le faisons avec Amour et selon ses
pensées.
Deux questions me tenaillent toujours : Pourquoi moi ? Qui est
t-Il ? La première n’aura pas de réponse, même si j’en ai une petite
idée : probablement étais-je un des plus misérables, des plus pécheurs, mais
Dieu va donner indirectement une réponse à ma seconde question : Qui est-il ?
Au cours de ces trois mois, nous partons en Bretagne invités par Alex
et sa femme.
Sur le chemin du retour, nous décidons de visiter les côtes rocheuses. Tout
à coup, la même force, la même poussée dans le dos, vécue dans la recherche de mes
chiens. Je m’arrête instantanément sur un petite aire de repos, de l’autre côté
de la route, je sais que je dois voir quelque chose mais quoi ? Je scrute
l’horizon, maisons, murets de pierres, champs, vaches, rien de particulier. Une
pensée me dit : lève les yeux. Stupéfaction, mon regard se pose sur un
panneau d’agglomération à un mètre de moi, au-dessus du pare-brise, j’ai la
certitude à présent que c’est bien ce qu’il faut que je vois. Je soupire
profondément, car je mesure un peu mieux qui est cet être merveilleux et
surtout l’humilité qui l’habite. Sur le panneau était écrit : LA TRINITE.
***
Avant l’apparition, je ne me souviens pas m’être agenouillé excepté
dans mon jardin et pour ma communion. Mais depuis quelque temps, je passe du
temps à genoux devant cette croix, datant de la première communion de Sylvie.
Je ne sais pas ce que je fais, mais je suis bien, je souris, je sais qu’Il est
là.
Un jour, j’ai une vision, comme si je m’étais légèrement déplacé de
deux mètres de façon à pouvoir m’observer. Je me vois en costume bleu et
cravate, à genoux dans la pièce où je prie devant la croix et j’entends une
voix moqueuse : tu ne te sens pas ridicule ? Cela
était destiné à me faire regretter le temps où j’étais en costume et avide des
attraits du monde. En quelques secondes, je revois ma nouvelle vie, ma nouvelle
naissance, depuis ma conversion et je ne me trouve pas ridicule. Une voix
intérieure que je reconnais comme celle de Jésus de Nazareth me pose cette
question: as-tu eu une occasion de
regretter de m’avoir connu dans
ta nouvelle vie ? Je réponds avec tout mon coeur: Oh non
Seigneur. Je crois que c’est la première fois que j’emploie ce mot :
Seigneur, en effet, toutes mes oraisons ou prières ne sont que joie profonde,
bonheur.
Plusieurs fois par semaine, je reçois dans mon cœur des enseignements
toujours associés à des expériences de la vie.
Je continue à écrire sur un cahier tous ces précieux conseils qui, au
début, étaient orientés sur la guérison de mon âme et de mon corps, des choses à
faire et à ne plus faire, de l’importance de prendre soin de moi. Graduellement
ces enseignements me font découvrir l’Amour des êtres que nous rencontrons, la
compassion devant la souffrance ou l’injustice qui vous donne envie de supplier
Dieu de faire quelque chose pour son prochain.
Un jour, à genoux devant mon crucifix, toujours dans la même pièce, je
savourais ce délice d’avoir rencontré personnellement Dieu et d’avoir avec lui une
relation si intime chez moi. Cela faisait environ trois mois que mon esprit
s’éveillait à une autre réalité beaucoup plus spirituelle, avec l’aide et la
présence quotidiennes de cet être merveilleux, quand j’entendis la douce voix mais ferme que je
reconnais comme celle de Jésus CHRIST me dire : « c’est bien, tu es là, dès demain je t’attends dans ma maison».
Cette fin de phrase fut accompagnée de la vision de l’intérieur de l’église de
ma commune. Ce fut un peu comme une douche froide, car j’entrevis que j’allais
devenir un chrétien pratiquant, un simple paroissien, un catholique, ce qui
m’effrayait. Je ressentis en même temps la rupture de cette relation, pour
passer à un autre genre de communion amoureuse. Cela m’inquiéta et me fit de la
peine.
Le lendemain, j’assiste à la première messe de semaine qui sera aussi
la première d’une très longue série. Pendant 3 ans, je serai au rendez-vous chaque
jour.
Je sens que malgré ma détermination à ne pas communier, car je me sens
impur, ma conscience m’y invite quand même. Chaque jour, je communie et chaque
jour je prends de plus en plus conscience de l’importance de mon péché. Plus les
jours passent, plus j’éprouve la nécessité et le besoin de me confesser et cela
va en augmentant jusqu’au jour où un prodige va se produire.
Cette tension qui me tiraille, entre l’invitation à communier malgré
mon état pécheur et l’envie de plus en plus pressante d’aller me confesser, va
monter à son apogée progressivement à l’issue de la troisième semaine. Je vais
revoir, dans ces semaines, tous mes péchés et avoir envie de les hurler pour
qu’ils me soient pardonnés.
Quelquefois je pose la question au Saint Esprit, quand faut-il que j’y aille ?
Comment dois-je faire ? Une
pensée puissante arrive : « prends
patience, prends conscience de tes péchés, le jour va venir ».
Je réalise enfin que cette relation d’intimité à la maison n’était pas
suffisante et qu’il me fallait découvrir, au delà de son Nom, qui était Celui
qui me parlait. De messe en messe, je vais d’émerveillements en émerveillements.
Je comprends enfin les écritures, elles prennent vie et résonnent
merveilleusement avec mon quotidien. Tous les jours, Dieu a une attention pour
moi. Je vis le rêve le plus fou que je n’ai jamais pu imaginer, une histoire
d’Amour avec Dieu.
J’ai envie de raconter ce qui m’est arrivé aux prêtres de ma paroisse,
car j’ai aussi ressenti l’Amour incommensurable que Dieu portait à ses Ames
sacerdotales et religieuses, et la deuxième vie merveilleuse qu’il leur
offrirait.
Une nuit, je suis réveillé par des démangeaisons dues aux vendangeons,
ces petites bêtes microscopiques qui se glissent sous la peau et que l’on attrape
en se promenant en campagne. Je m’attendais à passer une nuit blanche, car les
démangeaisons étaient insupportables. Dans le noir, je sens une main se poser
sur la mienne, une main dont la peau est extrêmement douce et inconnue de mes
sens, puis je ressens une joie profonde et intense due à cette présence invisible
et pourtant sensible, mais surtout la disparition instantanée des démangeaisons.
Cette nuit-là, je me suis senti protégé et me rendormis comme un bébé.
Dès lors, cette présence sainte va entrer dans mon intimité, dans ma
personne, encore plus intensément.
Les Ecritures Saintes parlent d’un Esprit qui est celui de Dieu qui est
Saint, qui vient en celui qui est prêt à faire confiance au Fils de Dieu, Jésus
de Nazareth, mais moi je n’osais y croire avant cette nuit.
Tout va changer dans ma vie intérieure, car je serai enseigné, je
comprendrai les écritures comme jamais auparavant, des propositions d’actions à
mettre en œuvre me seront chuchotées et mes prières deviendront vivantes et
beaucoup seront exaucées. Je décide de me laisser guider, car à cette époque de
ma vie, j’expérimente quelque chose de nouveau : accepter d’obéir à cette
voix intérieure.
Ma femme s’étonne de m’entendre parler de
C’est Benoît, le premier homme d’église, qui entend mon témoignage. Il
accepte de venir à
Il m’apprend aussi que je ne suis pas seul à vivre cela. Le Saint
Esprit de Dieu est à l’œuvre en ces temps comme Il ne l’a jamais été dans
l’histoire de l’humanité.
Après m’avoir écouté il m’invite à un rassemblement hebdomadaire «charismatique
catholique» sur Bordeaux où chaque personne vit une relation intime et
amoureuse avec Jésus Christ. Je lui promets de m’y rendre, sans pour cela
m’engager. A l’issue de cet entretien, je suis empli de joie.
Lundi soir, jour du rassemblement dans
l’église du Sacré Cœur de Bordeaux, une centaine de personnes se tiennent
autour de l’autel, debout. Une ambiance étonnement joyeuse se dégage dans cette
immense église. Je reçois un accueil chaleureux par les responsables qui
conduisent
Ce qui prédomine ce sont la joie, les sourires
et les envolées de chants extrêmement joyeuses. Ce qui m’interpelle, c’est que
chacun parle de Dieu comme s’il vivait depuis quelque temps une expérience qui
lui permettait de l’avoir rencontré. Je découvre, avec plaisir et mystère ce
qu’est le Renouveau Charismatique catholique et je suis loin d’avoir tout
découvert ! Je constate, qu’aujourd’hui, beaucoup ont vu ou perçu la
manifestation du ressuscité.
Ils sont 120 millions dans
le monde selon les sondages de l’ICCRES[1].
Ils sont parfaitement identiques à nous, si ce n’est qu’ils ont reçu la grâce
de reconnaître Jésus Sauveur, Ressuscité et Seigneur de leur vie et que sur
leur visage, brille sa lumière, sa joie, son Amour. Ils sont tous portés par
une grande espérance :
Ce ne sont ni des illuminés, ni des déments,
ni des malades psychiatriques. Ils sont chefs d’entreprise, médecins, avocats,
chirurgiens, architectes, ouvriers, soldats, politiques, pères de famille,
divorcés, policiers, prisonniers ou malfrats repentis…
La foi, donnée par Dieu, ne semble pas être
fonction des œuvres de l’homme mais de la disposition que nous avons à
redevenir enfants et croire, l’incroyable, qu’il existe une autre dimension de
vie en Jésus Christ de Nazareth, le Fils de Dieu.
Un autre lundi, au début de la prière charismatique, plusieurs
personnes me parlent de confessions, comment s’y prendre pour qu’elles soient
authentiques et accompagnées d’un véritable repentir.
Je trouve des formulaires de Padre Pio, ce saint prêtre, stigmatisé, du vingtième siècle, préparant à la confession. Des pensées
intérieures semblent me dire que le jour est très proche et que je suis fin
prêt.
Une semaine plus tard, en pleine prière charismatique, quelle est ma
stupéfaction alors que personne ne connaît mon histoire. Un homme dans
l’assemblée, connu pour recevoir des prophéties et des paroles de connaissance,
se lève, saisissant le micro et annonce : « Il y a dans
l’assemblée, un homme qui ne s’est pas confessé depuis plus de 30 ans, le
Seigneur Jésus lui dit qu’il est prêt, que c’est le moment et qu’Il
l’attend. »
A ces mots, je venais de constater que ce Dieu que j’ai rencontré chez
moi est aussi dans les assemblées et peut se servir de la bouche de quelqu’un. Je
savais que cette parole m’était destinée, d’ailleurs, personne ne s’est senti
concerné, à part moi, j’étais encore époustouflé, et empli de joie. En fin de
soirée, l’assemblée se réorganise pour se séparer en petits groupes de cinq ou
six personnes afin d’échanger plus librement son vécu. Cela me fait un peu peur
et ayant décidé de partir, je me dirige vers la sortie quand progressivement,
j’ai de plus en plus de mal à avancer. Quelque chose semble me retenir par
derrière, plus je luttais pour partir et plus je sentais une grande tristesse
m’envahir, elle ne provenait pas de moi et cependant je la ressentais comme si
elle m’appartenait. Je pris la décision de rester, je sentis la paix et la joie
me saisir à nouveau, pendant que je revenais sur mes pas. Je suis finalement
resté, touché par la peine que j’aurais peut-être infligé au fils de Dieu, si
je m’étais dérobé. Ce soir-là encore, tout était prévu par Dieu. Il ne manquait
que mon consentement. Je suis prêt à témoigner, pour la première fois, à des
personnes que je ne connais pas.
Mon témoignage provoque beaucoup d’émotion chez ces personnes. L’occasion
m’est donnée de remercier l’homme qui reçut cette parole de connaissance et de
lui confirmer qu’elle m’était destinée.
La date de ma confession était prévue avec le prêtre.
Je me remémorais les confessions de mon enfance. A genoux, les mains
jointes, derrière cette petite grille où le prêtre m’écoutait, à voix presque
inaudible je lui livrais mes péchés.
Aujourd’hui, le prêtre et moi sommes assis côte à côte, au fond de
l’église. Je confesse avec beaucoup d’émotion, durant un long moment, trente
années de péchés et d’éloignement, de doutes,… Je reçois l’absolution dans une
paix intérieure profonde. Une grande allégresse m’envahit. Tous ces sentiments sont
nouveaux et je redécouvre là, la puissance des sacrements, confiés à son Eglise.
Ô ecclésia, qui a tant fait couler d’encre, je peux concevoir que
l’homme incroyant puisse te trouver un peu rigide, car si l’on n’admet pas que
Dieu existe, on pourrait même mettre en cause la nécessité de ta présence. Que
serais-tu sans « ta tête » qui est le Christ, que serais-tu sans sa
Sainteté, que serais-tu sans Dieu lui-même ? Attention ne nous y trompons
pas, Dieu est dissimulé à nos yeux, mais bien présent, sondant chacune de nos
pensées, au courant de chacune de nos actions et agissant en permanence pour
chacun de nous. N’oublions jamais qu’il est Saint, Saint, Saint, que s’il nous
apparaissait aujourd’hui dans sa Gloire, le péché ne supportant pas sa présence,
nous mourrions tous. C’est pourquoi, les enseignements de son église ne peuvent
être que Saints, nous préparant ainsi à la grande rencontre.
Oui, l’Eglise actuelle est plus belle que jamais parce
qu’elle détient une expérience et une sagesse qui la rend unique. Comme une
vielle dame, elle est usée, fatiguée, à bout de souffle et cependant elle
marche aux côtés de son Dieu qui l’aime à mourir. Comment pourrait-on prétendre
aimer Dieu en reniant ce qu’il a de plus cher : l’épouse promise.
Je pense que nous devons apprendre à pardonner et à
oublier les imperfections liées a son humanité. Nous devons aussi apprendre à
demander pardon pour le passé si douloureux. L’étoile de la Pologne, Jean Paul
II, nous a ouvert le chemin des demandes de pardons. Ce pourrait être un pas vers une unité….mais
ceci est une autre histoire….
***
Sylvie m’offre un magnifique cadeau, ma première Bible.
J’allais de découverte en découverte, la puissance de
l’Amour de Dieu se manifeste régulièrement dans mon quotidien. J’ai droit à des
expériences avec le livre de la Bible, le Saint Esprit m’a enseigné qu’en sa
présence, les écritures Saintes prennent vie. Au début c’est très simple,
lorsque je me pose une question, sur n’importe quel sujet, la douce voix me
propose de me saisir des écritures, d’ouvrir la Bible le plus naturellement. Je
suis émerveillé, car la réponse est là et le texte parle à mon cœur. Le Saint
Esprit m’enseigne directement les écritures au cours de l’oraison, mais surtout
je sais maintenant que les écritures sont une suite de textes, écrits par des
hommes, inspirés du Saint Esprit de Dieu. La Bible est bien la parole du Dieu
éternel et elle répond à beaucoup de questions que nous nous posons aujourd’hui.
La lire comme un roman peut allumer son caractère surnaturel et mystérieux,
mais nous devons apprendre à la découvrir en présence de Jésus lui-même, en le
priant de nous rejoindre.
Jacques, le curé de notre paroisse, qui nous a mariés
et a baptisé Charlie, souhaite entendre le récit de ma conversion.
Quelle douceur, quelle patience, quelle écoute a cet
homme, sans jamais porter aucun jugement. Tout au long du témoignage, il est
attentif, recueilli et par moment me sourit. A la fin, ses yeux sont fermés, il
me dit avec beaucoup d’émotion : « Ce même Jésus de Nazareth
est là aujourd’hui entre nous deux. Il y aura ce soir une grande, grande action
de grâce ». Je n’ai pas compris tout de suite le mot « action de
grâce » mais je devine qu’il est empli d’une grande joie.
Durant cette année, je prends confiance en moi, un peu
par obligation, car les amis rencontrés à l’église du Sacré Cœur, m’ont
convaincu de créer un groupe de prière. Je l’animerai durant trois années.
Puis il m’est demandé de témoigner de ma conversion et,
chaque fois, cela entraîne dans l’auditoire conversions, pleurs de repentir ou
de joie.
Lors d’une rencontre hebdomadaire avec Jacques, mon
père spirituel, il me propose, dès mon arrivée au presbytère, de saisir mon
agenda et de noter la date du 12 octobre 2003. Nous étions en juillet. Il
m’explique qu’une journée de rencontre avec la paroisse est prévue et nous y
intégrerons le témoignage de ce que Dieu a fait pour moi, pour clôturer cette
journée.
Je ne suis pas surpris par sa demande. Depuis
plusieurs mois je savais que mon témoignage aurait lieu un 12, mais j’ignorais
de quel mois ! En effet, j’ai reçu plusieurs fois cela en pensée.
J’invite mes parents à venir assister à cette journée.
Malheureusement, ils sont très âgés, éloignés, ils ne peuvent m’assurer leur
présence.
Je convie également mon frère de Toulouse, avec qui
j’ai peu de contact à l’époque, et spontanément il se propose de passer prendre
nos parents en voiture pour les amener à Bordeaux, alors qu’il s’était un peu
éloigné d’eux, depuis quelques années.
Je reconnais là, l’œuvre du Seigneur et son sens de
l’organisation !
Le jour J, nous partons tous à cette journée où nous
assistons à des enseignements, partageons un repas, puis vivons quelques
échanges en table ronde.
Vers 16 heures, le Père Jacques me fait signe de me
rendre dans la grande salle.
Je prends place autour de ces grandes tables disposées
en forme de U. A ma droite s’installent mes parents et mon frère et à ma gauche
se tient ma femme, Sylvie, visiblement très émue.
Toutes les personnes ont maintenant pris place. Un
silence s’installe. Le Père Jacques se lève et me présente brièvement pour les
personnes qui ne me connaissent pas.
A mon tour, je me lève et commence mon témoignage.
Il règne, durant les 30 minutes, un lourd silence. Des
yeux s’embuent de larmes, des paupières s’abaissent, des yeux se ferment
complètement. Beaucoup de personnes sont touchées.
A la fin, nous faisons une prière et beaucoup viennent
m’embrasser et me remercier pour mon courage à transmettre ce message, sachant
que je prenais le risque d’être largement critiqué, jugé, jalousé. Cela
m’importe peu, le Seigneur m’a offert le plus beau cadeau pour qu’il soit
transmis et non pour que je le garde jalousement pour moi.
Depuis ce jour, j’ai des contacts très fréquents avec
mon frère ; il retourne à la messe, mais cette fois-ci avec le désir
d’aller à la rencontre de son Dieu qui est bien vivant, et il visite nos
parents très régulièrement.
Le premier anniversaire
de l’apparition approche.
Le 2 janvier 2003, je suis présent avec une batterie
de cahiers, stylos, appareil photo, dictaphone et caméscope, sûr que je le
reverrai. Au même endroit, seul, dans mon canapé, j’entreprends de méditer le
rosaire, quelques minutes avant le rendez-vous, que j’avais été le seul à
fixer !
Quand j’y repense, qu’est-ce qu’il devait sourire le Bon
Dieu ! Je m’apprête à méditer le premier mystère joyeux :
l’annonciation de l’archange Gabriel à Marie, je termine ma phrase en
disant : « et Marie a dit oui à la volonté de Dieu. »
« Moi aussi Seigneur je dis oui et accepte de
devenir ton serviteur. » Quand tout à coup je comprends dans mon être,
dans ma chair, avec quelle force d’esprit,
Ma gorge est serrée et m’étouffe, je suis pétri de
peur. Je n’ose plus dire mot. Dans ma tête se met à défiler tout ce qui pourrait
m’empêcher de m’engager avec sérieux, tant sur le plan de mon être profond que
sur mes mauvaises habitudes.
Peur d’être dépossédé de ma liberté, de mes plaisirs,
de ma nouvelle profession qui est source de grandes satisfactions, oubliant
quelques instants que tout vient de Dieu lui-même, car dans mon esprit, pour
l’instant, l’engagement est synonyme d’emprisonnement.
Tandis que je me donne du temps pour réfléchir, je me
condamne moi-même : qu’as-tu fait de ta spontanéité, de ton zèle ? Au
bout d’un temps de méditation, déchiré entre l’honneur que Dieu me fait et la
peur qui me ronge, je me décide à prononcer un OUI que je sens cette fois-ci très
timide, mais exploré un peu plus profondément. C’est douloureux et je me
souviens avoir pensé : « c’est un vrai cauchemar » et c’est
à cet instant, que tout s’est éclairé, je comprends tout à coup avec grande
lucidité que la peur et notamment celle que l’on éprouve en s’approchant de
Dieu ne provient pas de Lui, mais de son adversaire, de celui qui Le hait et
qui nous hait. Il était aussi venu à ce rendez vous. Pour la première fois, je
réalise et j’admets que le diviseur, le menteur, le prince de ce monde, Satan et
ses disciples existent bien et ne cessent d’œuvrer dans nos vies. Ses projets :
nous éloigner de notre Père en nous inspirant la peur, la peur de Dieu, la peur
d’être jugé, d’être indigne de lui et nous inspirer le péché qui va nous
isoler, nous éloigner de l’amour du Père pour ainsi nous plonger dans une mort
spirituelle.
Je reste là au moins deux heures entre méditation et prière.
Je prends conscience en revivant les événements douloureux de ma vie que cet
adversaire qui déteste Dieu, s’est souvent acharné sur moi. Je repasse le film
de ma vie, de mes souffrances, de mes épreuves, de mes péchés et progressivement
tout s’éclaire, tout prend un sens. Il aura tout essayé….
Soudain, une pensée puissante et lumineuse me rassure
et m’encourage à combattre ces peurs. A partir de ce moment, je comprends que
la vie entière est un combat permanent et spirituel, contre les forces des
ténèbres, en vue d’obtenir la couronne du bonheur éternel.
Depuis quelques années maintenant, dans mes prières, j’appelle
le père des hommes : Papa, car l’amour que je ressens est bien au-delà de
l’amour que peut donner un pauvre père dans son humanité.
Le 11 mai 2006, je ressens la présence du Saint Esprit
tout au long de la journée, comme s’il s’était emparé de moi, mes prières sont
ardentes et je ressens l’amertume, la peine infinie du Cœur de Jésus : Il
a accepté de subir la terrible passion, il y a 2000 ans pour chacun de nous et malheureusement,
nous l’avons oublié ou nous le renions aujourd’hui. C’est un déchirement pour
son Cœur qui ne sait qu’aimer.
Dans la soirée, l’Esprit me demandera avec une infinie
délicatesse si j’accepte d’être réveillé à 3 heures du matin, cette nuit même,
je répondis positivement.
Il est trois heures du matin, mes yeux s’ouvrent et
s’embuent de larmes, car je sens la présence Sainte à ma droite, mon cœur se
soulève de tristesse et en même temps d’amour mêlé d’amertume, je me sens plongé
dans la paternité et la douceur de l’amour du Père Eternel pour tous les
hommes, ce Père, si tendre, si fragile dans sa puissance pourtant infinie. Quand
l’Esprit Saint se saisit de nous, nous n’existons plus pour nous-mêmes, mais
seulement pour l’Amour ; dans ce laps de temps, j’aurais aimé donner ma vie
pour que toute l’humanité sache et connaisse l’infinie douceur du Père. J’aurais
voulu crier à l’humanité : « revenez à Lui pour notre bonheur
mutuel, venez et goûtez son Amour… Adoptez ce Père créateur, afin de devenir
vous-mêmes enfants de Dieu, vous ne le regretterez pas » !
Puis sa douce voix chuchote à mon âme pour que
j’écrive :
France, France, à qui j’ai donné les saints
les plus attachants, que j’ai défendu farouchement en son temps, qu’as-tu fait
de mon Amour ? En me repoussant, tu te livres au péché et le péché c’est
la mort. En me reniant, tu éloignes la protection divine qui était sur toi, te
voilà livrée à toi-même. Quand me reviendras-tu ?
Un temps de silence puis :
Mon enfant, le matérialisme est l’idole la
plus redoutable et l’homme a le cœur endurci, se laissant aveugler. Le réveil
sera douloureux pour beaucoup. Continue à prier pour la France.
J’aimerais
n’avoir jamais fait de mal, ni prononcé de paroles blessantes, mais ma nature humaine
en a voulu différemment. Aujourd’hui j’ai un guide, un maître qui est Saint que
j’ignorais il y a encore quelques années. Puisse Dieu aider les personnes que
j’ai pu blesser dans ma vie, consciemment ou inconsciemment, à me pardonner.
Le 8 avril 2007, nous nous rendions en famille
au Domaine de la Solitude pour assister à la célébration de la messe de Pâques,
pensant qu’elle était à 9 heures comme à l’habitude.
Une dame bien aimable nous accueille pour nous
apprendre, qu’exceptionnellement, la messe serait à 10 heures 30. Nous décidons
de profiter de ce laps de temps pour rendre visite à nos amis de La Brède. Mais
une force intérieure me pousse à entrer malgré tout dans
Et j’entendis, « c’est
l’Amour qui te le demande » et dans la seconde je me mis à aimer
toute l’assemblée des sœurs de la Sainte Famille, comme je n’aurais pu le faire
par moi-même. La mère supérieure m’autorisa à porter témoignage et tandis que
je décrivais
Quel cadeau nous avait-il fait, ce matin de
Pâques 2007 !
Je termine là le récit de mon témoignage car
beaucoup d’évènements merveilleux se produisent toujours, mais cela peut donner
lieu à un autre livre.
Conclusion
Aujourd’hui, dans mon quotidien, je mesure les
bienfaits, les grâces surnaturelles, le nouveau regard sur la vie, accompagné d’une
paix profonde vis-à-vis de la mort, ainsi qu’une foi puissante et joyeuse. Je
suis né de nouveau, comme le disent les Ecritures, baptisé dans l’eau et dans
le SAINT ESPRIT, comme l’annonçait Jean le Baptiste. Toute ma vie est à présent
orientée vers l’Amour trinitaire si tendre, si doux.
Je suis un homme comme les autres, mais la
flèche d’Amour du Seigneur a transpercé mon cœur et son Amour m’a sorti de la
désespérance, du péché et de
Ami lecteur, tu vois qu’à travers ma vie comme
celle de bien d’autres, le Seigneur, le Créateur, l’Amour est intervenu avec
puissance, sans aucun mérite de ma part et gratuitement. Cette intervention m’a
permis de Le reconnaître, bien vivant, rayonnant de gloire et de bonté, comme
il est décrit dans les Ecritures.
Mais pourquoi est-il intervenu dans ma vie, à
l’époque si difficile : parce que j’ai osé crier vers Lui.
Et toi, quelle que soit ta situation aujourd’hui,
tu peux ainsi te retourner vers le Seigneur Jésus, même si tu doutes de son
existence. De tout ton être, CRIE vers Lui.
Présente-Lui toute ta vie ; Lui qui est
ressuscité, victorieux du monde des ténèbres dans lequel tu peux te trouver aujourd’hui.
N’oublie jamais que nous sommes nés pour être heureux, si tel n’est pas le cas
pour toi, c’est qu’il te manque une rencontre personnelle avec le Ressuscité.
Si tu amorces un pas vers lui, il en fera dix vers toi et te tendra sa main
puissante.
Exprime-toi librement, comme si tu le voyais
devant toi, pleure dans le silence de ton cœur, dans ta chambre, ou crie dans
la nature, appelle au secours, ose le nommer, invoque le Nom puissant de Jésus Christ, ou
d’Adonaï son Père, Lui seul peut vraiment te comprendre, son Amour est
tellement puissant pour les égarés et les pécheurs. Souviens-toi que j’ai crié
dans mon jardin : « montre-moi le chemin ». Réponds à son appel
le dimanche, car tu as tout à redécouvrir, accepte de l’aide de ton prochain,
cesse de te détruire. Tu peux aussi te recueillir devant la grotte de Lourdes
et t’emplir de la paix du ciel ou plus simplement, ne t’endors pas le soir,
sans réciter un beau « Notre Père » avec tout ton cœur.
Tu verras ensuite qu’Il passe aussi par des intermédiaires
humains. Souviens-toi de ce qui m’est arrivé sur cette plage en rencontrant
celle qui deviendra mon épouse et qui va œuvrer avec le Seigneur pour
transformer ma vie. Et puis il y a eu aussi, des amis, des prêtres… En même
temps, sache bien que ma vie d’aujourd’hui ne comporte rien d’extraordinaire
encore que dans la foi je vis en présence du Seigneur et sans qu’Il
m’apparaisse à nouveau, je sais qu’Il est là avec moi dans le quotidien et à
présent, je suis sûr de son Amour. Si bien que l’ordinaire – c’est mon
témoignage - devient vraiment extraordinaire à travers tous les détails du
quotidien.
Ami lecteur, si tu as l’impression que tu es
passé à coté de quelque chose dans ta vie, comme une promesse non réalisée ou
si les forces du mal s’acharnent depuis trop longtemps sur toi, c’est qu’il est
temps, lève-toi et marche vers le ressuscité car la bénédiction n’est pas loin.
N’oublie pas que, tout ce qui nous arrive a un sens, une raison profonde qui
nous échappe, ainsi cette terrible affliction appelée dépression peut devenir,
avec l’aide de Dieu, un formidable levier qui t’aidera à te dépasser, à prendre
des dispositions ou des tournants dans ta vie que tu n’aurais jamais osé
aborder de toi-même. Tu trouveras, dans cette petite mort, la force de
bousculer ta vie et de découvrir, je te le souhaite, ta vraie vocation, celle
qui t’a été donnée depuis ta création.
Cher lecteur, s’il y a grisaille dans ton
quotidien, si ta vie n’a pas de sens, si tu te demandes ce que tu fais sur
terre, si le déferlement du mal à notre époque t’angoisse, te meurtrit, si ta
conscience te condamne, ou si la maladie t’accable, sache qu’Il n’est pas
absent de la grande scène du monde, qu’Il souffre avec nous, et qu’Il n’attend
qu’une chose : que tu l’acceptes dans ta vie, dans ton cœur, n’aie pas
peur de Lui, il est doux et humble. Bien sûr, ses plans, ses projets nous
dépassent, car il est Dieu, mais Il ne nous trompe pas. Il est fidèle, tout ce
qui arrive d’important en ce monde est dominé d’une manière ou d’une autre par
son amour victorieux, même s’il faut du temps pour que nous puissions le
découvrir. La foi en Jésus Christ n’est pas une théorie, une quelconque méthode
Coué ou une philosophie permettant de passer les épreuves de la vie, mais elle
est une formidable puissance. Et toi mon frère qui es déjà dans l’église depuis
longtemps, prends garde surtout à ne pas laisser ta foi tiédir mais brûle
d’amour pour ton Seigneur.
Oui, le
Père existe bien et Il a permis dans sa grande tendresse que je vois son Fils
afin que je puisse témoigner de l’ardeur de son Amour et de l’océan de sa
miséricorde pour les égarés, les pécheurs et tous ceux qui le cherchent.
Voici quelques versets bibliques qui m’ont
bouleversé, après l’apparition du Fils de Dieu, lorsque j’ai entrepris, dans la
présence du Saint Esprit, de découvrir l’évangile.
Confirmation, que ce Père, dont nous parle la
Bible, est bien compatissant, miséricordieux et tendre pour ceux qui souffrent
et osent appeler au secours
Magnifiez avec moi le Père Eternel
Exaltons ensemble son nom
Je consulte le Père, il me répond
De toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers Lui resplendira
Et sur son visage point de honte
Un pauvre a crié, Adonaï, le Père Eternel, écoute
Et de toutes ses angoisses, il le délivre.
Adonaï, proche des cœurs brisés,
Sauve les esprits
abattus.
(Psaume 34.34)
Lettre d’Amour du Père Eternel, créateur de tout, pour
chacun de nous.
Mon Enfant,
"Tu es à Moi. Quand tu passeras par les eaux, Je
serai avec toi, quand tu traverseras les fleuves, ils ne te submergeront pas,
quand tu marcheras dans le feu, il ne te fera pas de mal et tu ne seras pas
brûlé... Oui, parce que tu M'es précieux, et que tu as du prix pour Moi, et que
Je t'aime..." cf. (Esaïe 43.1-4)
Je regarde jusqu'au fond de ton cœur et je sais tout
de toi. cf. (Psaume 139.1)
Je sais quand tu t'assieds et quand tu te lèves .cf. (Psaume 139.2)
Je te vois quand tu marches et quand tu te couches. Je
connais parfaitement toutes tes voies. cf. (Psaume 139.3)
Même les cheveux de ta tête sont comptés. cf. (Matthieu 10.29-31)
Tu as été créé à mon image. cf. (Genèse 1.27)
Je suis le mouvement, la vie et l'être. cf. (Actes
17.28)
Je te connaissais même avant que tu sois conçu. cf.
(Jérémie 1.4-5)
Je t'ai choisi au moment de la création. cf. (Ephésiens
1.11-12)
Tu n'étais pas une erreur. cf. (Psaume
139.15)
Tous tes jours sont écrits dans mon livre. cf. (Psaume
139.16)
Je détermine la durée des temps et les bornes de tes
demeures. cf. (Actes
17.26)
J'ai fait de toi une créature merveilleuse. cf. (Psaume 139.14)
Je t'ai tissé dans le ventre de ta mère. cf. (Psaume 139.13)
C'est moi qui t'ai fait sortir du sein de ta mère. cf.
(Psaume 71.6)
Mon image a été déformée par ceux qui ne me
connaissent pas. cf.
(Jean 8.41-44)
Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis
l'expression parfaite de l’amour. cf. (1 Jean 4.16)
C'est mon amour de Père que je répands sur toi. cf. (1 Jean 3.1)
Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. cf. (1 Jean 3.1)
Je t'offre plus que ton père terrestre ne pourrait
jamais te donner. cf.
(Matthieu 7.11)
Car je suis le Père parfait. cf. (Matthieu 5.48)
Toute grâce que tu reçois vient de ma main. cf. (Jacques 1.17)
Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins. cf. (Matthieu 6.31-33)
Mon plan pour ton avenir est toujours rempli
d'espérance. cf. (Jérémie
29.11)
Parce que je t'aime d'un amour éternel. cf. (Jérémie 31.3)
Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les
grains de sable. cf. (Psaume
139.17-18)
Je me réjouis de tes louanges et de ton adoration. cf. (Sophonie 3.17)
Je n'arrêterai jamais de te bénir. cf. (Jérémie
32.40)
Tu fais partie du peuple que j'ai choisi. cf. (Exode
19.5)
Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve.
cf. (Jérémie
32.41)
Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et
merveilleuses choses. cf.
(Jérémie 33.3)
Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras. cf. (Deutéronome 4.29)
Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton
cœur désire. cf. (Psaume
37.4)
Car c'est moi qui t'ai donné ces désirs de me plaire. cf. (Philippiens 2.13)
Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne
pourrais probablement l'imaginer. cf. (Ephésiens 3.20)
Car je suis ta plus grande source d'encouragement. cf. (2
Thessaloniciens 2.16-17)
Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes
peines. cf. (2
Corinthiens 1.3-4)
Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te
délivre de toutes tes détresses. cf. (Psaume 34.18)
Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon
cœur. cf. (Esaïe
40.11)
J'effacerai toute larme de tes yeux. cf. (Apocalypse 21.3-4)
Et j'emporterai toute la douleur que tu as subie sur
cette terre. cf.
(Apocalypse 21.4)
Je suis ton père et je t'aime de la même façon que
j'aime mon fils Jésus. cf.
(Jean 17.23)
Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. cf. (Jean 17.26)
Il est la représentation exacte de mon être. cf. (Hébreux 1.3)
Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas
contre toi. cf. (Romains
8.31)
Et te dire que je ne compte plus tes péchés. cf. (2 Corinthiens 5.18-19)
Jésus est mort pour que toi et moi puissions être
réconciliés. cf. (2
Corinthiens 5.18-19)
Sa mort est l'expression suprême de mon Amour pour
toi. cf. (1 Jean 4.10)
J'ai renoncé à tout ce que j'aime pour gagner ton
amour. cf. (Romains 8.32)
Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. cf. (1 Jean
2.23)
Et rien ne te séparera de mon Amour. cf. (Romains 8.38-39)
Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un
pécheur qui se change de vie. cf. (Luc 15.7)
J'ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. cf. (Ephésiens 3.14-15)
Ma question est : Veux-tu être mon enfant ?cf. (Jean 1.12-13)
Je t'attends. cf. (Luc 15.11-32)
Ton Père qui t'aime, le Père Eternel.
La foi ne peut se comprendre et
s’expliquer scientifiquement, elle est un don de Dieu à un moment donné de
notre vie.
Alors Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence
des écritures. cf. (Luc, 24.45)
Jésus prit la parole et dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du
ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de
l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. » cf. (Matthieu, 11, 25)
Dieu sait que l’homme a besoin de signes ou
miracles pour croire, c’est pourquoi à notre époque, la foi donnée par Dieu est
souvent accompagnée de changements profonds dans la vie de la personne.
C’est ce que Jésus nomme : la nouvelle
naissance.
Or il y avait parmi les pharisiens un homme du nom de Nicodème, un
notable des juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui
dit : « Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu comme
un maître : personne ne peut faire les signes que tu fais, si Dieu n’est
avec lui. »
Jésus lui répondit :
« En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de
nouveau, nul ne peut voir le royaume de Dieu »
Nicodème lui dit : « Comment un homme peut il naître
étant vieux ? »
Jésus répondit :
« En vérité je te le dis, à moins de naître d’eau et d’esprit, nul
ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce
qui est né de l’Esprit est Esprit.
Il vous faut naître à nouveau. Le vent souffle où il veut et tu entends
sa voix, mais tu ne sait pas d’où il vient ni où il va.
Ainsi en est il de quiconque est né de l’esprit. »
Jean rendit témoignage en disant :
« J’ai vu l’Esprit descendre telle une colombe venant du ciel, et demeurer
sur Lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser
dans l’eau, celui-là m’avait dit : celui sur qui tu verras l’Esprit
descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. » cf. (Jean 1.32-34)
Car nous aussi nous étions naguère des
insensés, des rebelles, des égarés, esclaves d’une foule de convoitises et de
plaisirs, vivant dans la malice et l’envie, odieux, et nous haïssant les uns
les autres. Mais le jour où apparurent la bonté de Dieu notre sauveur et son
Amour pour les hommes, Il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous
avions pu accomplir, mais poussé par sa miséricorde, Il nous a sauvé par le
bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint. cf. (Lettre à Tite 4.3)
La triste actualité
Mon peuple périt faute de connaissance cf. (Osée 4-6)
Dieu libère et enseigne individuellement et personnellement.
Jésus leur répondit :
« Ne murmurez pas entre vous.
Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne
l’attire ;
Et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous enseignés par Dieu
Quiconque s’est mis à l’écoute du Père et à son école,
Vient à moi. » cf.
(Jean 6 , 43-45)
Jésus leur répondit :
« En vérité, en vérité, je vous le dis,
Quiconque commet le péché est esclave.
Or, l’esclave ne demeure pas à jamais dans la maison
du Père, le Fils y demeure à jamais.
Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement
libre ». cf. (Jean 8, 34)
Cet Esprit nouveau, Il est saint comme le Père ou le
fils, Il nous aime, et veut vivre en nous pour que Dieu lui-même vive en nous
et nous en Lui, dans la mesure de la place que nous Lui accordons.
Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le
ferai.
Si vous m’aimez, vous garderez mes
commandements ;
Et je prierai le Père et Il vous donnera un autre
esprit,
Pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de
Vérité,
Que le monde ne peut pas recevoir,
Parce q u’il ne le voit pas ni ne le reconnaît.
Vous, vous le connaissez, parce qu’Il demeure auprès
de vous ;
Et en vous, Il sera. cf. (Jean 14, 14-17)
Jésus lui répondit :
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
et mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui
et nous nous ferons une demeure chez lui…
Mais le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra
en mon Nom, Lui, vous enseignera tout
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».
cf. (Jean
14, 23)
Lorsque viendra le paraclet, le Saint Esprit,
que je vous enverrai d’auprès du Père
l’Esprit de Vérité qui vient du Père,
Il me rendra témoignage
Mais vous aussi vous témoignerez
Parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.
cf. (Jean 15, 26)
Mais quand il viendra,
lui, l’esprit de vérité,
Il vous guidera dans la vérité toute entière
Et vous expliquera les choses à venir. cf. (Jean, 13)
Le fils de Dieu, Jésus de Nazareth, le Christ, est
l’image du Père, sa parole incarnée, vivante est plus que jamais d’actualité,
tout pouvoir lui a été donné, il est Saint, beau, généreux et amoureux fou de
chacun de nous.
Prenant avec Lui Pierre, Jean et Jacques, il
gravit la montagne pour prier. Et il advint, comme il priait, que l’aspect de
son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante. cf.
(Luc 9, 29)
Moi et le Père nous sommes un. cf. (Jean 10,30)
Celui qui m’a vu a vu le Père. cf. (Jean 14,9)
Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.cf. ( Jean 14,6)
Venez à moi vous tous qui peinez. cf. (Matthieu 1-11)
Mais qui boira de l’eau que
je lui donnerai n’aura plus jamais soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en
lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. cf. (Jean, 4,14)
Dieu nous avait avertis depuis longtemps, par les
prophètes, de ce qui arriverait aujourd’hui.
Car ainsi que parle Yahvé : quand seront
accomplis les 70 ans à Babylone, je vous visiterai et je réaliserai pour vous
ma promesse de bonheur en vous ramenant ici. Car je sais, moi, les desseins que
je forme pour vous - oracle de Yahvé – desseins de paix et non de malheur, pour
vous donner un avenir et une espérance. Vous m’invoquerez et vous viendrez,
vous me prierez et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me rechercherez
de tout votre cœur, je me laisserai trouver par vous. cf. (Jérémie 29.10-13)
Allez
dans le monde entier, proclamez l’évangile à toute la création. Celui qui
croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon Nom ils
chasseront les démons, ils parleront en langue nouvelle, ils saisiront des
serpents et s’ils boivent quelque poison mortel il ne leur fera pas de mal. Ils
imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. »
Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure
vient où ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le
Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons
ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l’heure vient – et c’est maintenant- où les
véritables adorateurs adoreront le Père en Esprit et en Vérité, car tels sont
les adorateurs que cherche le Père. Dieu est Esprit, et ceux qui adorent, c’est
en Esprit et en Vérité qu’ils doivent adorer.
cf. (Jean 4.21)
Après cela, je répandrai mon Esprit sur toutes chairs.
Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos
jeunes gens, des visions.
cf. (Joel 3. 1)
Une parole que nous oublions trop souvent
Honore ton père et ta mère, afin que se
prolongent tes jours sur la terre que te donne Adonaï, ton Dieu. (Exode 20, 12)
Quand Dieu visite son peuple, c’est une grande grâce,
un bonheur pur qui ne peut être que consigné et partagé.
Alors Yahvé me répondit et dit : « Ecris la
vision, grave la sur les tablettes pour qu’on la lise facilement ». cf. (Habaquq 2. 2)
Alors, bénissez le Seigneur sur la terre et rendez
grâce à Dieu. Je vais remonter à celui qui m’a envoyé. Ecrivez tout ce qui est
arrivé. Et il s’éleva. Quand ils se redressèrent Il n’était plus visible, ils
louèrent Dieu par des hymnes. cf. (Thobie 12.20)
Remerciements
De tout mon cœur, je
remercie :
Dieu pour son infinie
miséricorde car j’étais perdu et il m’a retrouvé, j’étais blessé et il m’a
guéri, m’a fait renaître à une nouvelle vie pleine de lumière et d’espoir.
Sylvie, ma tendre et
fidèle épouse que j’aime profondément, que je remercie du fond de mon cœur pour
son amour à toute épreuve, sa générosité et sa confiance en moi,
mes enfants et mes
beaux-enfants, pour leur rayonnement, leur patience et leur amour inné de la
famille,
mes parents de 91 et
85 ans qui m’ont toujours fait confiance et depuis s’endorment le soir, en se
tenant la main, récitant les deux prières les plus connues avec espérance,
mon frère, ma sœur
ainsi que mes beaux-parents que j’affectionne profondément,
le père Claude, mon
ami et directeur spirituel, qui a su m’encourager dans la rédaction de ce livre
malgré les épreuves,
mes amis pour leurs
encouragements et leur fidélité,
Florent, mon médecin
qui, avec douceur, m’a convaincu d’accepter une hospitalisation au cours de
laquelle j’ai découvert ce qu’est la compassion pour les autres et plus tard la
miséricorde,
Louis, le psychiatre
de la clinique, qui m’a confirmé ma bonne santé et invité à répondre à l’appel
de Dieu le dimanche,
le père Benoît qui a
pris au sérieux mon récit et m’a fait découvrir le renouveau catholique,
le père Jean-Marie
qui, durant deux ans, m’a accompagné dans ma formation d’animateur pastoral,
le père Fabien pour sa
fidèle amitié,
le père Roger, d’Albi,
qui m’a fait découvrir la louange véritable et l’adoration qui plaisent à Dieu,
le père Jacques qui
nous a accueillis dans la paroisse, nous
a mariés et qui demeure dans la Gloire du Seigneur, et dans mon cœur,
le père Loïc qui m’a
offert son amitié et qui, lui aussi, est dans la Gloire du Très Haut,
mes voisins pour leur
gentillesse,
ma clientèle pour ses
encouragements,
les paroissiens de ma
commune pour leur accueil chaleureux et leur soutien.