CE QUE LE SEIGNEUR

 

 

A FAIT DE MOI

 

 

Serge Clavé

 

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction

réservés pour tous pays

ISBN 978-2-9529887-0-4

2007, Éditions ABBA

clave.s@wanadoo.fr

 

 

ISBN

 

Je dédie ce livre à la  Mère de notre Seigneur,

La Très Sainte Vierge Marie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préface

 

 

Notre monde aujourd’hui a besoin de nombreux témoins de la foi de Jésus, le sauveur de tous les hommes.

Tant d’hommes, de femmes, de jeunes demeurent indifférents au mystère de la rencontre entre Dieu et l’homme et pourtant beaucoup errent, cherchent, et désespèrent.

Partout dans le monde des chrétiens se lèvent pour témoigner de la puissance de Jésus Christ ressuscité aujourd’hui.

 

Dans ce livre, Serge, mon époux, se manifeste comme l’un d’entre eux.

Il raconte avec simplicité et beaucoup de sincérité son enfance, sa jeunesse, ses peines et son retour à la foi.

Il y a quinze ans, lors de notre rencontre, Serge était un homme stressé, ambitieux, voulant toujours être le meilleur, assez orgueilleux comme beaucoup d’entre nous.

Puis l’enfer, une grave dépression, due a une vie professionnelle sans limite, à la confiance et l’espérance trahies qu’il avait placées dans l’être humain, l’ébranle profondément à tel point qu’il souhaite en finir avec la vie.

Malgré tout l’Amour que j’essayais de lui prodiguer, il n’avait plus goût à rien. Dans cette immense souffrance, nous ne pensions même pas à invoquer Dieu pour lui demander de l’aide.

Il aura fallu son hospitalisation pour que Serge découvre l’amour et la compassion envers les autres. Peu à peu, il acceptera les appels intérieurs de Dieu qui le conduiront vers une conversion.

 

Le 2 janvier 2002, Dieu lui apparaît et lui donne des paroles réconfortantes pour lui et l’humanité. Notre vie va changer pour notre plus grand bonheur.

Serge vit une expérience forte avec le Seigneur. Il découvre la présence de Jésus au cœur de sa vie.

Il prie, retrouve le chemin de l’église et ses sacrements, assiste à la messe chaque jour qu’il nomme son rendez-vous d’Amour. Il lit la parole de Dieu qui brûle son cœur.

Il se fait accompagner par des prêtres et devient un témoin enthousiaste du Seigneur dans sa famille, dans son activité professionnelle et auprès de tous ceux qu’il rencontre.

 

Je souhaite, du fond de mon cœur, que ce livre touche vos coeurs, qu’il puisse révéler à beaucoup que Dieu existe, qu’Il nous aime tous, et espère notre conversion comme un mendiant d’Amour.

Le Christ fait réellement passer des ténèbres à la lumière.

Ouvrons les portes de notre cœur et laissons Jésus y prendre sa place, notre vie en sera transformée.

L’expérience de Serge nous le montre. Il ne voulait plus vivre et le Seigneur l’a guéri, lui a redonné l’espoir, la joie de vivre, la confiance en lui. Une métamorphose aussi subite ne peut se réaliser sans une intervention divine.

La moisson est abondante, les ouvriers sont peu nombreux, tellement de gens dans le monde cherchent un sens à leur vie et n’espèrent plus rien, s’ils savaient…

 

Quant à moi, nombreux sont les signes que Dieu a daigné m’adresser pour que je puisse accompagner mon mari dans la foi. Mais la parole biblique qui me nourrit le plus est celle-ci :

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

 

Je tiens à remercier mon tendre époux d’avoir eu le courage d’écrire ce livre, de témoigner et de me permettre de vivre une vie éclairée chaque jour à ses côtés.

 

Sylvie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’enfance

 

 

 

Une petite femme corse, blonde aux yeux bleus, fragile et douce comme un pétale de rose, très érudite, me donne vie un 9 juin 1960 dans un quartier chic marseillais. Mon père, au regard ténébreux appuyé de sourcils épais, d’une allure fière, au cœur tendre, est absent ce jour là, retenu pour affaires sur l’Ile de Beauté.

Ma sœur, de 20 ans mon aînée, est déjà mariée et mon frère a 10 ans.

Je nais au sein d’une famille unie. Mon père, autodidacte, a quitté ses Landes natales à l’âge de 20 ans. Il s’est fait la promesse de réussir socialement.

Son souhait le plus cher, je le sus plus tard, était de transmettre un patrimoine à chacun de ses enfants. La réussite sociale, à cette époque, avait une très grande importance.

Mes grands-parents paternels, Jean et Marie que je n’ai pas connus, étaient des métayers et vivaient pauvrement à la ferme. Ils donnèrent à mon père beaucoup d’affection et lui inculquèrent le respect des autres, ce qu’il ne manquât pas de nous transmettre à son tour.

Mon père disait que sa mère était une sainte femme.

Il me racontait qu’à Noël son unique cadeau était une orange. Aujourd’hui cela semblerait insupportable à nos chers petits !

A 12 ans, il entre au séminaire. Les revenus de la ferme sont modestes. Après 4 années d’études, il s’aperçoit que ce n’est pas sa voie, ni son choix. Ce passage marque sa vie d’une façon indélébile. Avec courage il prend la décision de quitter le séminaire ; il est montré du doigt et fortement critiqué : « il a baissé les bras ! » a t-il trop souvent entendu.

Cet homme, dont le cursus scolaire se résume à 3 classes : sixième, cinquième et quatrième, quitte ses landes natales. Il affronte le monde laïc qui s’ouvre à lui comme l’océan qui s’offre au pauvre pêcheur,  sa motivation se traduit par une immense soif de réussite. Gagner sa vie pour se rassurer et démontrer à son entourage qu’on l’a trop hâtivement jugé.

 

Du côté maternel, mes grands parents sont plutôt des notables. En 1916, Félicie était d’origine Corse,  sage-femme mais aussi maîtresse femme ; quant à François, mon pépé, il était boulanger. Tantôt en Corse, tantôt sur le continent, il gérait son commerce avec passion, amour et respect de ses employés.

C’était un homme athée, généreux, bon et très agréable avec son entourage. Son visage paisible aux yeux clairs, était toujours éclairé d’un sourire en coin. Ils sont tous les deux présents dans ma mémoire. Je garde en moi leur douceur et leur capacité d’accueil. C’est dans la maison de vacances du Limousin à Saint Priest-Taurion qu’ils accueillaient toute la famille chaque été.

 

****

 

En 1962 nous quittons Marseille, année où ma sœur me fait « tonton », titre honorifique pour un petit garçon de deux ans !!

Nous arrivons à Toulouse. Mon père après avoir quitté l’entreprise dont il était directeur régional, investit dans une librairie. Nous habitons, non loin de là, un bel appartement, au sixième étage.

Pendant quelques années, je partage une unique et grande amitié avec Henri, un garçon de mon âge, qui vit au cinquième.

Quel déchirement lorsque nous sommes obligés de déménager, à nouveau, pour la banlieue de la ville rose, à Lévignac.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La persécution

 

 

 

Quelle joie de découvrir, excentrée du village, cette nouvelle maison de plein pied, avec un grand jardin. Je m’enthousiasme devant la nature, avec toutes ses parures : vieux chênes, ruisseaux, prairies d’herbes folles, collines à escalader, constructions de cabanes…

C’est un véritable émerveillement pour moi, petit citadin, de découvrir les insectes, les animaux les plus infimes, les plantes les plus extraordinaires ; je suis comme un enfant à l’orée d’un bois qui pénètre la forêt par un chemin embroussaillé.

J’apprends le silence, l’immobilité et la patience qui permettent d’approcher un écureuil, apercevoir un renard ou pêcher un brochet ainsi que quelque belles perches.

Malheureusement, je vais faire une expérience douloureuse : la persécution.

 

 

Quelques jours après la rentrée scolaire, deux caïds m’agressent. Verbalement d’abord, me ridiculisant, m’humiliant et disant faussement de moi, toute sorte de méchancetés.  Ils essayent de convaincre les autres camarades que je suis un « fils de riche », que je suis différent et que je n’ai pas ma place dans ce village.

Je comprends vite que cette agressivité est étroitement liée à la situation professionnelle de mon père, à nouveau directeur d’entreprise, celui-ci étant toujours absent et ne pouvant donc prendre ma défense.

Je souffre beaucoup. Ma seule et unique espérance est d’être aimé et de retrouver la même amitié que j’avais vécue avec mon ami Henri.

Pour ne pas subir ces agressions, j’arrive en retard à l’école et m’enfuis dès les premiers sons de la cloche.

La forêt est devenue très vite mon refuge et les animaux, mes amis.

Mon grand frère, qui vit avec nous, doit souffrir des traitements que l’on me fait subir. Il décide de m’enseigner la pratique du karaté, qu’il maîtrise fort bien depuis plusieurs années. Mais il faut du temps pour commencer à pouvoir se défendre et cela est incompatible avec le besoin d’affection et de reconnaissance que j’éprouve. Je suis malgré tout un élève assidu et progresse assez vite.

Ma timidité, presque maladive, est un véritable handicap et je reste muet devant les attaques verbales. Il m’arrive, certains soirs, de rentrer chez moi, en courant à toutes jambes, poursuivi par ces caïds menaçants ; ils me rattrapent, me jettent dans la boue, ou m’aspergent les yeux de poivre moulu. Je reste pétrifié, aveuglé, souillé, pleurant de désespoir. Un jour, ma mère, si frêle, essaya d’intervenir, mais en vain.

Je découvre alors un aspect de la méchanceté de l’être humain. Je ressens un sentiment d’injustice, je finis par préférer la solitude et le silence des animaux.

 

 

***

 

 

Mes parents ne sont ni croyants, ni pratiquants. Pourtant, ils ont donné, à chacun de leurs enfants, une instruction religieuse jusqu’à la communion solennelle. C’est d’ailleurs à cette occasion que je reçois, en cadeau de ma grande sœur,  mon premier vélo.

Pendant quelques années, j’ai le privilège d’être enfant de chœur. Je garde un souvenir impérissable de ces années.

Que je l’aimais ce vieux curé de campagne. Il avait toujours ses lunettes, un tantinet bancales, sur le bout du nez ! J’entends encore son pas traînant, avec ses sandales en cuir, sur le dallage de l’allée centrale de l’église. Je crois qu’il m’aimait bien aussi !

Je me souviens de la lourde porte grinçante. Lorsque j’y pénétrais, je m’enivrais d’un mélange de parfums de fleurs, de bougies, d’encens et de bancs cirés. J’étais heureux, un peu comme si ma vie s’apaisait. Je ne me souviens pas si j’avais conscience que ce lieu fût habité par DIEU.

Lorsque nous méditions les stations de la passion du CHRIST, je ne comprenais pas pourquoi, alors que mes camarades continuaient à faire claquer leurs malabars ou à ricaner derrière les gros piliers en pierre, moi je restais immobile, pétrifié de douleur, la poitrine soulevée par de gros sanglots. C’était pour moi un grand mystère, et cela accentuait nos différences et me faisait souffrir. Mimer le prêtre en lisant les textes de la messe, dans ma chambre, me procurait une joie indicible. C’était pour moi un trésor invisible que le rude quotidien ne pouvait m’offrir et pourtant tout allait s’arrêter.

Un jour, mon curé décide de rencontrer ma mère pour lui proposer de me diriger vers la voie du séminaire. Quelle a été notre stupéfaction, et probablement ma souffrance, lorsque j’entendis ma mère répondre fermement : « Non, non, l’Eglise ne prendra pas mon fils ! »

Malgré sa décision, je ne perdais pas l’habitude de réciter le « Notre Père » et le « Je vous Salue Marie » dans mon lit, chaque soir, avant de m’endormir.

J’ai sûrement souffert de ce refus au fond de moi, mais j’ai toujours cherché à occulter et à oublier cette peine.

C’était un peu comme si, à cette époque, le seul rêve ouvrant sur un peu de bonheur, de douceur, s’était envolé.

Je n’en voulais pas à ma mère. Je pensais qu’elle devait avoir ses raisons, pour adopter un comportement aussi tranchant et après tout, c’était ma mère. Je n’ai jamais eu à le regretter.  Je l’aimais de tout mon cœur, je lui faisais confiance.

 

Beaucoup plus tard, je compris qu’elle avait aimé mon père avec son passé douloureux, lié à ce départ anticipé du séminaire. Elle voulut aider cet homme réservé, au beau visage un peu triste, à se reconstruire après cet épisode décevant, l’aider à imaginer un avenir paisible et puis elle a toujours entendu de son père qu’elle aimait beaucoup, que Dieu n’existait pas.

Il est probable que ce soit pour cela que la proposition du prêtre, me concernant, ait soulevé en elle de mauvais souvenirs et l’ait amenée à dire : non.

Mais avec le recul, c’est sûrement mieux ainsi.

 

 

A l’âge de 56 ans, mon père, poussé par ses ambitions professionnelles, décide de partir pour Bordeaux. C’est la mort dans l’âme, une fois de plus, que je quitte la nature que j’avais apprivoisée.

Mon frère décide de rester dans la banlieue toulousaine et cela amplifie ma peine car je lui ai toujours voué un grand amour.

J’ai douze ans quand nous arrivons à Talence, banlieue bordelaise, dans une petite maison du centre ville.

Je suis un enfant très libre, volontaire et responsable. Si je le décide, je suis capable de marcher pendant des heures et sur des kilomètres pour accéder à une passion.

En peu de temps je connais le chemin qui me conduit, à pied, à la gare St Jean de Bordeaux.

C’est alors que je m’éprends de passion pour les trains. Je reste sur cette grande passerelle métallique, pendant des heures, à regarder passer ces énormes machines. Ces grosses locomotives CC, 2D, TGV ou BB me fascinent. J’apprends beaucoup de choses sur le réseau ferroviaire français. J’investis une partie du sous-sol de la maison pour installer mon magnifique réseau de train.

Je deviens l’ami d’un conducteur de train. Il me fait essayer toutes les machines en gare. Il me confie une astuce pour ne pas payer le passage au quai, c’est de donner son nom… Je n’ai jamais osé utiliser cette supercherie, naïveté, peur ?..

 

C’est à ce moment-là que le hasard me fait rencontrer, dans mon quartier, une jeune fille eurasienne. Je la trouve jolie, fragile. Mon souhait est de faire du vélo avec elle dans les rues talençaises. Je dois être immature, car malgré les invitations répétées de ma petite admiratrice à venir écouter de la musique dans sa chambre, je rougis et m’enfuis prétextant que j’aime mieux faire du vélo !

Je rêve pourtant qu’elle prenne sa bicyclette pour m’accompagner. Je nous imagine nous promenant sur les petites routes sinueuses du Limousin et nous laissant prendre par la vitesse dans une grande descente, cheveux au vent, en hurlant à tue-tête. Malheureusement, c’est un rêve et notre amitié s’arrête là, sans même que j’ose seulement lui tenir la main !

Je fréquente le lycée Henri Brisson où je découvre des amitiés plus ou moins sincères. Il y a dans la classe un garçon que j’apprécie beaucoup, mais lui me dédaigne.

Un jour, il est tracassé par un autre bien plus fort et plus grand que nous. Spontanément, je lui viens en aide en mettant en pratique les techniques de karaté que mon frère m’avaient enseignées ; je terrasse ce garçon ! C’est pour moi une expérience surprenante, car mon camarade devient instantanément mon ami. Quelques jours après, quel n’est pas mon étonnement quand celui que j’ai frappé, devient également mon ami ! Je viens de découvrir, réellement, la puissance des coups portés « pour de bon ». Cela m’amène à pratiquer le karaté quelques années et à me passionner pour les arts martiaux et plus tard le kyudo : le tir à l’arc spirituel.

Un an après notre arrivée, mon père réceptionne la nouvelle maison qu’il a fait bâtir à quelques kilomètres de Bordeaux. Nous partons une fois encore !

 

Là, je découvre la véritable amitié. Celle qui ne demande pas d’affrontement, celle qui fait briller dans le regard de l’autre, un remerciement, un réel plaisir à se retrouver.

C’est Jean. Il vient m’accueillir alors que je ne connais personne. Très vite, nous découvrons nos nombreux points communs. Nous construisons un radeau pour naviguer sur l’Eau Blanche, je lui apprends à pêcher et lui me présente des dizaines de copains.

Puis, nous sommes rejoints par d’autres jeunes, Jérôme, Claude le frère de Jean, Gabriel. Tous sont de familles assez modestes et me vouent une véritable amitié fraternelle qui est réciproque, à travers laquelle je me sens exister. Je découvre un type de relations humaines que je n’avais jamais osé imaginer. J’éprouve une grande joie et le sentiment d’amitiés profondes. Je suis enfin heureux. Ce que je vis contraste merveilleusement avec les relations difficiles de mes expériences passées.

Lors de mon départ pour l’armée, Gabriel me propose, très amicalement, de venir me chercher chaque week-end et me ramener en pleine nuit pour prendre mon train. Nous nous retrouvons ainsi tous les quatre chaque fin de semaine. Notre amitié est indestructible.

Que d’aventures avec ces amis ! Ensemble, nous découvrons la mécanique, les motos et très vite je comprends le fonctionnement des moteurs. Nous passons des journées à « gonfler » nos engins pour gagner un peu de puissance !

Jean est souvent attaqué, humilié par d’autres et je suis devenu son soutien, un peu son confident. Je lui enseigne, à mon tour, le karaté afin qu’il prenne confiance en lui. Je comprends ce qu’il vit.

Nous formons une bande de bons garçons à laquelle s’ajoutent quelques copines.

Le samedi soir, ils partent tous pour aller au bal ou se rendre dans les fêtes foraines alentours. Ces soirs-là, je préfère rester chez moi, les bals et les manèges ne m’ayant jamais attiré. En revanche, les soirs d’hiver, mes amis ont pour habitude de s’arrêter à la maison, pour se chauffer près de la cheminée, échanger nos sentiments, nos déboires de la journée.

Certains soirs d’été, nous nous mettons en rond dans l’herbe, je leur parle des mystères du corps, de l’âme, du cosmos, des galaxies, de la nature, la flore et ses nombreuses reproductions, la faune, l’univers et ses grands mystères. Ces sujets me passionnent. Bien souvent, face au déferlement de questions, je suis à court de réponses !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dramatiques expériences

 

 

 

Une nouvelle copine, un peu marginale, s’impose dans notre groupe. Elle nous initie à des séances de spiritisme. Tout cela nous fait rire, mais étrangement nous attire, jusqu’au jour où l’horreur se produit.

Ce soir-là, nous prenons tous place autour d’un guéridon. Un verre, une bougie allumée y sont déposés. Après un bref instant, une silhouette furtive apparaît dans le verre, la bougie s’éteint soudainement nous plongeant dans le noir complet. Jean hurle de terreur d’un long cri de mort. Nous sommes tous terrorisés. Il nous dit en pleurant que quelqu’un est « entré » en lui.

Depuis cette soirée, Jean n’est plus le même, il dit souvent, calmement : « je vais mourir ».

 

 

Quand à moi, quotidiennement, j’avais comme rituel la prière du « Notre Père et du « Je vous Salue Marie ». Un soir, je décide d’arrêter définitivement de prier. Je me dis « à quoi bon ? Existe t-Il vraiment ? Sûrement, mais Il est trop loin ; un jour peut-être, viendra-t-Il voir ce qui se passe sur cette Terre ! »

Je m’éloigne de Dieu au point d’en oublier même la plus connue des prières.

Cela durera plus de vingt ans.

 

 

 

***

 

 

Au bout de quelques années pendant lesquelles je mène une vie de désordres, affectif et relationnel, où je me cherche sans me trouver, mon père, à nouveau, décide de déménager pour la septième fois et rejoindre ses Landes natales. A ces mots, j’ai bien cru défaillir.

En quelques instants, ma vie défile devant mes yeux et je revois les déchirements qu’ont provoqué ces successions de départs. Je me suis souvenu de mon frère qui, au même âge, avait décidé de rester à Lévignac ;  je décide de faire de même. J’impose ma volonté à mes parents en argumentant : 

« Partez dans les Landes, mais moi je reste là, je paierai ce qu’il faut pour vous dédommager ».

« Mon petit, avec quoi veux-tu nous payer, tu ne travailles pas » rétorque ma mère.

Ma décision est prise. J’accepte le premier petit boulot, ravi d’être embauché comme manœuvre, pour acheter ma liberté. Chose dite, chose faite.

 

Le réveil sonne à 3 heures. J’enfourche ma moto. J’embauche pour le Marché d’Intérêt Général de Bordeaux. Je charge et décharge des palettes de fruits et légumes pendant des heures. C’est un milieu où je côtoie des gens simples, emplis de gentillesse. La secrétaire a pitié de moi et souhaite m’élever dans la hiérarchie, tandis que mon supérieur me fait sentir son pouvoir et sa domination !...

Ce travail me permet de régler un loyer à mes parents.

 

 

Il a 20 ans, Jean, quand il a son accident de voiture. C’est Hervé qui conduit ce jour-là, très vite comme à son habitude. La voiture folle percute un arbre, Jean est éjecté. La caisse à outils qui se trouve dans la voiture retombe sur lui le tuant sur le coup.

Gabriel et Claude, quand à eux, trouvent la mort dans un tragique accident de moto quelques semaines plus tard.

En quelques mois, j’ai perdu mes meilleurs amis. Ils ont tous disparu et d’autres encore, un peu moins proches.

Je n’ai pas eu la force d’entrer dans l’église pour assister à leurs enterrements. Qu’ils me pardonnent.  Ils sont toujours présents dans mon cœur. Je ne les oublierai jamais.

Pendant plusieurs années, j’ai savouré ce que je croyais impossible, de véritables amitiés. Elles m’ont été enlevées.

 

Quelques mois passent. Ma grand-mère meurt, puis mon grand-père. Je souffre tellement que je ne peux pas pleurer.  Là encore, je préfère ne pas assister aux funérailles de mes grands-parents que j’aimais tant, comme pour mes amis perdus, préférant garder en mémoire un souvenir bien vivant.

Après la douloureuse disparition de mes amis, puis celle de mes grands-parents, j’ai l’impression que je serai le prochain à mourir si je ne pars pas d’ici.

Il me faut que quelques minutes pour prendre ma décision. Mes parents acceptent de m’accueillir dans les Landes. Je n’ai qu’une peur c’est que la mort les appelle à leur tour.

Après quelques démarches, je suis embauché, sans diplôme, sans expérience professionnelle, dans une entreprise qui met au point et installe des séchoirs à bois, selon le principe thermodynamique.

 

Au cours d’une soirée entre amis, je rencontre une jeune fille. Cette rencontre devra nous amener à partager dix ans de vie commune, durant lesquels naît Alice, ma fille, âgée de 20 ans aujourd’hui.

Un an après, je suis recruté pour l’installation et le dépannage des appareils de froid et de climatisation. Après avoir acquis de bonnes bases, l’année suivante, je rejoins un important groupe national et deviens responsable de maintenance. Ma vie professionnelle me réserve une ascension inespérée, eu égard à mon peu de diplômes.

Deux ans plus tard, suite à une mutation, je m’installe dans la région des Pyrénées Atlantiques, comme chef de secteur.

Cette vie professionnelle me procure beaucoup de satisfaction, tant sur le plan de la formation que des rencontres personnelles. Je papillonne, fort de mon expérience, de société en société, de filiales en filiales, en améliorant toujours mes conditions de travail et en augmentant mes revenus.

De retour sur la région bordelaise, je deviens « le responsable » des ouvertures de centres commerciaux. Je m’investis beaucoup dans cette activité, je ne compte pas les heures, les week-ends, les déplacements lointains et fréquents. Cela est très contraignant mais passionnant.

A cette même époque, je suis en instance de séparation d’avec ma compagne.

Puis à partir de 1990 et durant 7 années, le groupe me confie un fond de commerce d’éclairages publics et festifs à exploiter et à développer.

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma rencontre avec  Sylvie

 

 

 

Nous sommes à la mi-août. Il fait très chaud, le sable fin me brûle les pieds et une légère brise me caresse la peau. Je marche au bord de l’eau, de long en large, quand mon regard est attiré par une jeune femme à la chevelure dorée dont les boucles ondulent sur ses épaules couleur pain d’épices. Elle est là, étendue sur le sable, au bord d’une plage où nous allons, l’un et l’autre, pour la première fois !! Curieuse coïncidence ! Elle est accompagnée de ses enfants. Comme tous les petits enfants, sans se connaître, Nina, sa fille, fait des pâtés de sable avec Alice, la mienne…

Nos regards se croisent. Elle se lève pour aller nager. Elle a une classe naturelle dans sa démarche qui me trouble. En quelques brasses coulées, je me trouve près d’elle. Je la salue, elle me répond. Je la sens troublée à son tour. Nos coeurs palpitent comme des adolescents.

Je sais que je viens de rencontrer la femme de ma vie.

Elle s’appelle Sylvie, est maman d’un jeune garçon de 12 ans, Alex, et de deux fillettes de 8 et 5 ans, Clara et Nina.

Huit mois après notre rencontre, nous nous installons tous dans un bel appartement.

Nous faisons partie de ces familles recomposées et cela se passe bien. Quand nous nous retrouvons avec nos 4 enfants, c’est un vrai bonheur. Ils s’entendent tous bien et nous formons une belle famille. 

Avec Alex, je partage mes passions comme la chasse, la CB, l’aquariophilie, le karaté, les voitures de sport, le kart, etc… . C’est un très gentil garçon, à l’esprit vif, sensible et curieux. Clara, est une fillette réservée, studieuse et plutôt discrète.  Quant à Nina, à l’opposé de sa sœur, est un vrai petit clown, ayant toujours quelque chose à raconter ! Alice, très complice avec Nina, a toujours le sourire et est comblée d’avoir un frère et deux sœurs pour s’occuper d’elle !

 

Mon appétit pour la nature étant toujours présent, nous décidons d’acheter une petite maison à restaurer, avec un jardin, en banlieue bordelaise.

La première chose réalisée fut un joli bassin, à l’ombre des grands chênes. Nous aimons nous y attarder, assis sur un banc, où nous apercevons les poissons rouges, les carpes amour, notre petit couple de mandarins avec leurs remarquables  couleurs et surtout nos deux gros esturgeons ! Mais nous n’aurons pas de caviar !!

 

Alex achète une mobylette rouge ce qui fait émerger mes souvenirs de jeunesse ! Toute la famille est heureuse dans ce havre de paix.

 

Quatre ans après notre rencontre, notre amour l’un pour l’autre est si fort que nous envisageons de nous unir pour la vie. Sylvie est divorcée. Son premier mariage était civil, ce qui nous laisse l’immense joie de pouvoir nous marier religieusement. C’est le Père Jacques qui nous a accueillis et mariés.

 

Le grand jour eut lieu un 25 février, jour de la Saint Roméo. Nous avons été bénis sous une pluie battante ! Moi qui voulais me marier sous le soleil !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le premier signe

 

 

 

Je regarde mon jardin à travers la baie vitrée et me remémore la prédiction que m’a faite une voyante par téléphone quelques jours auparavant : « Vous vendrez votre maison et en bâtirez une petite dans les Landes ». Cela me troublait mais ne semblait pas compatible avec ma vie.

Tout à coup, j’eus une vision surnaturelle. Pendant quelques secondes, je suis transporté dans une autre dimension. Je me vois m’occuper, avec prévenance, de mes parents, de personnes âgées, de jeunes... Je prends soin d’eux, les soulage, les écoute. Je vis cela, me sentant à l’extérieur de mon corps, en tant que témoin de la scène. Puis plus rien. En revanche, une étrange impression me confirme que la prédiction de la voyante était pure affabulation, mais par contre ce que je venais de voir, je le vivrai réellement mais j’en ignorais le moment. (Quelques années plus tard, j’apprendrai que Dieu est un Dieu jaloux au sens amoureux du terme, qu’il ne supporte pas qu’une force adverse à son Amour puisse me tromper au sujet des projets qu’Il a pour ma vie, c’est pourquoi Il m’a envoyé cette vision d’avenir réconfortante).

Je suis troublé par ces quelques secondes extraordinaires, sans que je les rapproche, pour autant, d’une intervention divine. Elles me confirment qu’il existe bien autre chose que ce que nous voyons et touchons.

A cette époque, je suis lecteur de revues scientifiques qui abordent la physique quantique et certaines élucubrations se rapportant à la molécule de Dieu que tout un chacun aurait dans la tête ! Je suis à l’affût des dernières technologies et progrès scientifiques.

Ce passage dans une autre dimension ébranle mes idées reçues, me rapproche de mes parents au point même de leur demander s’ils veulent que nous vendions notre maison bordelaise pour venir nous installer dans les Landes, près d’eux.  Evidemment, cela ne se fait pas et nous restons sur Bordeaux. Je comprendrai bien des années plus tard qu’un personnage biblique, à la mauvaise renommée, avait intérêt à ce que je quitte cette maison, c’est pourquoi il a essayé de m’influencer en passant par la bouche de cette voyante.

 

 

De temps en temps, j’aime m’étendre, me relaxer et laisser mon esprit s’évader. Un jour, j’entrevois que, malgré ma bonne volonté, ma vie, mes actions sont bien loin d’être belles, et là j’écris ces quelques mots : Tu n’as pas été très tendre dans ta vie et ces quinze dernières années ressemblent à l’attitude qu’adopterait un animal blessé. Tu as été tranchant, prenant des positions trop fermes, pouvant occasionner des inquiétudes sur tes proches. Tu es jeune et fragile, à l’âme guerrière, sur la défensive. Aujourd’hui tu es sur la voie de la progression, tu éveilles ta conscience et reçois la sagesse, tu vas vivre à nouveau avec la foi.

 

Il y a bien d’autres signes étonnants qu’il serait trop long d’exposer dans ces écrits. Quelque chose veut m’éveiller spirituellement et semble me protéger.

J’ai toujours aimé le risque, les courses de motos, de voitures et j’aurais dû me tuer plusieurs fois dans des dérapages ou perte de contrôle de mon véhicule, mais je m’en suis toujours bien sorti.

Un jour, je comprends que je ne le dois pas qu’à ma dextérité comme je pouvais le penser !

Nous roulons en famille à bord du Pontiac sur l’autoroute. Sylvie conduit tandis que je suis installé à sa droite. Le véhicule est lancé à 130 Km/h sur la file de gauche terminant de doubler. Nous sommes détendus, heureux de partir en vacances. Pourtant, en une seconde, toute notre vie aurait pu basculer dans l’horreur. Mon regard est attiré par le capot avant d’une voiture nous doublant par la droite à très vive allure. Perdant le contrôle de son véhicule, il est en train de foncer dans la roue avant droite de notre voiture. Je n’ai pas le temps d’avoir peur.  A cet instant, une force prend possession de moi et à la vitesse de l’éclair, je saisis le volant pour détourner notre véhicule de sa trajectoire, passant à quelques centimètres du rail de sécurité gauche, mais, ce qui est le plus étonnant, c’est que j’ai vécu cette scène au ralenti, sans aucune frayeur, comme un film que l’on passe image par image, permettant ainsi à la voiture folle de passer à quelques centimètres, sans nous percuter. La collision telle qu’elle devait arriver aurait occasionné la mise en travers de notre véhicule et à cette vitesse nous aurions certainement fait plusieurs tonneaux. Une fois le danger écarté, alors que la voiture nous a doublé, tout s’accélère tout à coup, nous la voyons disparaître à grande vitesse, le chauffeur ayant encore beaucoup de difficultés à maîtriser sa trajectoire. Nous réalisons vraiment que quelqu’un a épargné notre famille, car l’accident était inévitable sans ce petit miracle. De telles manifestations nous font nous interroger.

Comment ne pas chercher en direction du ciel ?

 

 

***

 

Notre petite maison respire le bonheur.

Il est couronné un 7 janvier 1996 par l’arrivée de notre petite Charlie. Lors d’un pèlerinage à Lourdes, nous découvrons que Bernadette Soubirous est née également un 7 janvier !

Notre Charlie, c’est notre rayon de soleil à tous. Une petite tête toute blonde, de grands yeux d’un bleu profond, de jolies petites joues bien rondes et un sourire qui illumine ce petit visage si doux.

Sur le front, à la naissance du nez, entre les sourcils, une petite tache rougeâtre est dessinée. Sylvie la trouve disgracieuse, et quand bébé pleure, la tache s’accentue. Le médecin nous confie qu’elle s’atténuerait avec les années.

En effet, deux ans plus tard, la tache a quasiment disparu. Elle se devine uniquement quand Charlie a du chagrin.

Un jour, Sylvie lit un article, dans une revue féminine, intitulé « Tout savoir sur les taches du corps… ». La même tache est décrite, même forme, même couleur et même emplacement que celle de Charlie. Elle s’appelle « Le baiser de l’Ange ». Depuis, nous trouvons presque dommage que cette petite tache soit tant atténuée!

 

On ne peut espérer plus grand bonheur depuis l’arrivée de ce petit enfant…. Et  pourtant…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La descente aux enfers

 

 

 

Ma vie professionnelle me comble. Comme beaucoup d’hommes d’affaires, elle est devenue mon seul centre d’intérêts. Je suis responsable d’affaires, en charge d’un fond de commerce de plusieurs millions de francs.

Je démarche les collectivités locales. Les maires, les présidents d’associations de commerçants, les directeurs financiers sont devenus mes clients et même pour certains, des amis… Je côtoie le milieu bourgeois bordelais. Je signe des contrats importants, pluriannuels…puis je délègue à des sous-traitants régionaux pour toute la mise en œuvre des prestations. Je me réserve la part gestion avec un petit staff de personnes.

Je suis dans le « monde » et je m’y trouve bien. Je roule dans une voiture de sport, dîne dans les meilleurs restaurants. Nous avons un train de vie tout à fait correct.

Puis, la téléphonie mobile voit le jour. Le groupe national souhaitant réorienter son activité dans cette nouvelle voie, les budgets commencent à basculer sur cette nouvelle activité. Le licenciement de trois de mes subordonnées est prononcé malgré mon désaccord. Je ne peux malheureusement rien faire entendre à ma hiérarchie pour les maintenir dans l’entreprise.

N’ayant pas été remplacés, leurs tâches m’incombent. Cela me donne une charge de travail qui devient vite insupportable, mais je résiste.  

Quelques mois passent. Après m’être retrouvé seul, d’autres charges de travail très importantes me sont attribuées. La gestion de gros contrats provenant d’autres régions de France arrivent sur mon bureau, déjà envahi de dossiers.

Je suis devenu un esclave, pris entre une direction régionale à bout de souffle, elle-même désespérée et des clients ne comprenant pas une telle inertie dans les actions. Le réseau relationnel et commercial que j’ai tissé est basé sur la confiance, le respect et l’amitié. Je suis profondément meurtri de ne plus pouvoir répondre à mes engagements. Je vis une vraie torture morale.

Cela dure encore quelques mois. Je sens mon enthousiasme s’évanouir, une fatigue physique s’installer, mes nuits deviennent agitées, plus aucune issue ne s’offre à moi.

Dans les couloirs de l’entreprise, quelques collègues d’autres filiales du groupe me soufflent « pars, tu es pris au piège ». Je ressens cette vérité mais je veux absolument honorer la confiance dont m’a gratifié mon directeur régional, en me proposant ce poste.

Après quelques jours en déplacement et des nuits blanches dues au stress et à l’angoisse, je rentre à la maison.

Je me réveille le lendemain matin, je suis très mal. Beaucoup plus mal que les autres matins.

J’embrasse Sylvie et ma petite Charlie, je pars malgré tout.

Au bout de deux kilomètres, je me sens mal, ma gorge se serre et des angoisses puissantes m’oppressent. Je comprends que j’ai atteint mes limites, je ne peux envisager de visiter mon premier client de la matinée, incapable de pouvoir prononcer le moindre mot. Je sens une envie de pleurer m’envahir, sentiment nouveau pour moi. C’est un peu comme si cette envie demeurait en moi depuis très longtemps, mais je ne m’étais pas autorisé à pleurer. Le barrage retenant ces flots de larmes d’injustice venait de se fissurer.

Je stoppe ma voiture au bord de la route.

Je me mets à pleurer comme un enfant ; aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces larmes me feront le plus grand bien.  En même temps, je comprends qu’un point de non-retour vient de s’inscrire en moi. Il me faudra admettre plus tard qu’une partie de mon ego venait de mourir. La gloire de réussir tout ce que j’entreprends, venait de me quitter.

Je vis, sans le savoir, les prémices d’un profond désespoir qui durera fort longtemps.

J’appelle ma direction pour signaler mon état et rentre chez moi.

Je ne parviens pas à expliquer à Sylvie ce qui m’arrive, ne le sachant pas vraiment moi-même.

Avant midi, je me rends chez le médecin qui me prescrit immédiatement un arrêt de travail pour une quinzaine de jours. Le motif en est le surmenage…

Je dors pendant plusieurs jours, ne voulant  plus me lever pour manger, n’ayant plus envie de rien faire. Plus les jours passent, plus mon état s’aggrave. Même ma petite Charlie, avec ses plus beaux sourires, n’arrive pas à égayer ma vie. Tout me paraît triste, sombre, noir. Je sombre dans ce que l’on appelle « la dépression ». Cet état  est alimenté par un fort sentiment de culpabilité, arrivant dans une période professionnelle intense, correspondant à une activité saisonnière dont les 2/3 de mon chiffre d’affaires se réalisent dans les deux mois. Je ne peux pas imaginer ne pas faire face à mes responsabilités professionnelles.

Ce tourment sera aussi la source de mon profond désespoir.

 

J’ai perdu toute confiance en moi, j’ai l’impression que plus personne ne m’aime, malgré toute l’attention que ma famille me porte. J’ai le sentiment de faire souffrir mon entourage, je suis rempli d’une culpabilité qui m’étouffe. Je suis incapable de répondre au téléphone, je ne veux, ni voir, ni parler à quelqu’un. Je me sens indigne.

Malgré les médicaments, rien n’y fait. Je n’ai qu’une idée qui martèle ma tête, « ne plus exister » tellement chaque seconde de vie me pèse.

Pourtant je vis un phénomène intérieur étrange : c’est un peu comme si une partie de moi ne rentrait pas dans la souffrance, gardait toute lucidité pour analyser, noter, décrire et témoigner ce que je vis. A cette époque je note, sur un cahier, l’analyse de mes pensées, de mes tortures morales. Deux fois, la pulsion de mort s’est emparée de moi avec une force inouïe, heureusement pour moi, je n’y adhérais pas ces jours là et j’ai eu le temps de prendre mon téléphone et d’appeler Michèle ma voisine au secours pour m’éviter le pire. Elle était là, me réconfortait, m’écoutait. Ces pulsions décuplent si elles sont précédées d’une consommation d’alcool, de drogue ou mélange de médicaments, car notre volonté, notre raison, notre morale sont enchaînées, inhibées et c’est une porte qui s’entrouvre vers les ténèbres.

J’ai à peine le temps de téléphoner à Sylvie, un midi, pour lui dire au revoir. Je ne veux plus vivre. C’est un appel au secours. Sylvie quitte en toute hâte son bureau et arrive à temps pour m’éviter le pire. Elle me réconforte et parvient à me convaincre de me faire hospitaliser, ce qui est fait l’après-midi même, avec l’aide de notre  médecin.

 

 

                           

 

 

 

 

 

 

 

 

Amour et compassion

 

 

Durant 10 jours, va se révéler à moi le plus beau moteur qui puisse animer un homme, l’amour et la compassion.

A notre arrivée à la clinique, nous découvrons un patio décoré de palmiers, de plantes exotiques. Des fauteuils en rotin sont occupés par des patients qui échangent quelques mots. Nous avons l’impression d’entrer dans un club de vacances, mais certainement pas dans une clinique ! Tout respire le neuf.

Le personnel est très souriant et accueillant. Une sérénité se dégage de chacun.

Nous visitons l’établissement qui regroupe salles de musculation, de dessin, de relaxation, de ping-pong, de musique, de lecture, de poterie …

Ma chambre est d’un bleu très doux, avec une grande fenêtre fixe, qui donne sur l’arrière où les jardins sont  encore en cours de plantation.

Sylvie range mes affaires dans la petite commode, me pose quelques feuilles blanches, un stylo sur la table ainsi que les objets de toilettes indispensables dans la salle de bains.

Curieusement, je me sens déjà mieux !

J’embrasse tendrement ma femme et Charlie car je sais que notre séparation durera une dizaine de jours. En effet, le médecin de la clinique m’interdit tout contact, même téléphonique, avec quiconque.

Sylvie, les yeux emplis de larmes, s’éloigne portant dans ses bras notre enfant chéri.

 

Nous dînons tous dans une très belle salle à manger ; nous sommes une vingtaine de malades. Je m’aperçois très vite que plusieurs souffrent bien plus que moi et depuis beaucoup plus longtemps. En fin de repas, je me surprends même à raconter toute une kyrielle d’histoires drôles, répertoire que je réservais d’ordinaire pour certains dîners d’affaires. Cela détendait les visages et faisait éclater de rire les malades ! Plongé dans l’extrême souffrance de chacun, je suis en train, sans le savoir, d’expérimenter la relation d’aide en m’intéressant à l’histoire de chacun. En une seule soirée, je suis devenu un soutien, une écoute, un ami pour certains.

Vers 21h nous échangeons quelques balles de ping-pong avant de regagner nos chambres respectives. Cette première journée est étonnamment agréable.

Je vais très vite comprendre certaines vérités.

Je découvre que ce que je vis est une clé pour mon avenir. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, en me décentrant de moi-même pour rentrer en compassion avec les autres malades, je me porte mieux et retrouve ma joie. J’expérimente un étrange mécanisme psychique comme une balance ; si je mets du poids à me lamenter sur mon ego, je bascule dans la souffrance, a contrario si je mets du poids dans l’ouverture vers les autres, l’écoute et la compassion, je retrouve joie et paix intérieures ! Je prends note de cette expérience qui me touche beaucoup. Cela  semble très important pour mon avenir. Mais il ne faut quand même pas, que cela devienne une fuite en avant. Pour prétendre soulager quelqu’un, il faut soi-même être passé par le crible.

 

Dès 10 heures, je rencontre le psychiatre de la clinique. Je m’assieds devant ce grand bureau où un homme brun, moustachu, arborant un petit nœud papillon, m’attend. Il me regarde droit dans les yeux quelques secondes, avant de m’amener à parler de moi.

Notre entretien terminé, il m’annonce que si je suis capable de détendre ou faire éclater de rire toute une assemblée, je ne fais pas l’objet d’une maladie psychique ou psychiatrique, ce qu’il me confirmera par écrit. De plus, cette gaieté ne peut pas être attribuée à un traitement médicamenteux, puisque ceux-ci ont une inertie de plusieurs jours, avant les effets anti-dépresseurs.

Selon lui, mon mal-être est réellement lié à une véritable épreuve personnelle.

La rupture avec le marasme quotidien, la possibilité d’être dans cette structure autoportante me fait le plus grand bien. Je vis cela comme des « vacances ». Mais cela ne règle pas mes réelles difficultés. Les évènements douloureux qui ponctuent ma vie m’attendent à la sortie.

Cette expérience me certifie qu’une fois ma situation professionnelle rétablie, je peux garder espoir et envisager être à nouveau heureux.

A l’issue des dix jours, Sylvie me rend visite comme le règlement le permet. Comme nous étions heureux de nous retrouver, avec notre petite Charlie.

Elle m’apporte une grande enveloppe, me la tend en me disant : « si tu peux, prends le temps de lire cela».

Un matin, buvant mon café, je décide d’ouvrir l’enveloppe qui était restée posée entre une pile de livres et de magazines, sur la petite commode. Je trouve de la documentation, un bulletin d’inscription concernant une formation de thérapeute en relation d’aide…

Pourquoi Sylvie me donne t-elle cela, alors que rien ne peut lui dire que j’ai vécu cette expérience puisque tout contact était interdit (Dieu, Lui, le savait). Je lis toutes ces informations, et au fur et à mesure, cela me parlait vraiment. Je me reconnaissais dans la description de thérapeute qui en était donnée ; aider, écouter les autres, tendre la main avec un sourire en échange… J’appelle Sylvie pour lui confier que j’avais lu ce dossier et que cela m’intéressait particulièrement. Je la sens ravie par ma réaction très positive.  Mon nouveau métier se dessine à l’horizon.

Lors du dernier entretien avec le psychiatre, il me demande : « Tu as la Foi ? »

« La Foi moi ? non, cela fait 25 ans que je n’ai plus la Foi, pourquoi voulez-vous que j’ai la Foi » ?

Il me répond : « C’est dommage, parce qu’avec ce que tu entreprends là, il te faudrait reprendre la pratique religieuse, en d’autres termes : aller à la messe ».

Etonné, je réponds : « je me suis privé de Dieu pendant 20 ans, je peux m’en priver 60 de plus s’il le faut ».

Et lui d’ajouter : « Oui, mais tu sais, il y a des statistiques aux Etats-Unis qui démontrent qu’un chrétien a 40% de chance de plus de guérir de quoi que ce soit » !! Je suis étonné, je crois qu’il exagère et dis : « c’est incroyable, vous êtes sûr de cela » ?

« Oui les études sont formelles » me répondit-il.

J’ai toujours gardé en mémoire cette discussion. Quelquefois, la Foi peut ressurgir grâce à des mots très simples.

Il me conseille, lors de mon départ, de reprendre une activité sportive, de faire de la relaxation et d’aller à la messe ! Je suis interpellé d’entendre ces conseils de la part d’un psychiatre, mais en même temps, très touché. Car seul un homme aimant, s’inquiétant pour ma santé, peut m’envoyer à la messe !

Ma formation de praticien en relation d’aide commencera trois mois plus tard et durera deux années. Je découvre Carl Rogers, son infinie patience et l’écoute empathique sans aucun jugement. Mes yeux commencent à s’ouvrir. Je prends conscience que la vie est aussi la plus grande source de formation, à condition de tirer parti de toutes les expériences douloureuses ou heureuses. Ma mémoire ayant toujours été un peu faible, j’ouvre un nouveau cahier où je commence à noter chacune de mes expériences. Ceci dans le but de pouvoir me relire un jour et faire le point.

A la fin de ce cursus, je complète cette formation par celle de praticien en réflexologie plantaire. Mais tout n’est pas gagné. En fait, la vraie guérison n’est pas arrivée car ma situation professionnelle n’est toujours pas réglée.

Il m’arrive d’être tenté par l’envie et le besoin de prendre un apéritif de temps en temps. Les mois passent, je trouve que ma consommation augmente dangereusement. Je deviens inquiet pour ma santé, je tombe dans une sorte de dépendance. J’éprouve un manque à rester plus de deux jours sans consommer un petit verre. Malgré les quelques semaines de « vacances et de joie » lors de mon hospitalisation, revenu face à mes soucis, je suis toujours sous l’emprise d’angoisses et d’idées sombres. Il ressort de mes pensées beaucoup de lassitude car les mois passent et rien ne se décante. Par moment, ressurgit l’idée de ne plus exister, cela me tenaille. Sans le savoir, j’expérimente la patience dans l’épreuve.

Mon licenciement est enfin prononcé. C’est pour moi comme un grand saut dans le vide. Je suis enfin libre, mais libre de quoi ?

Ma nouvelle vocation va t-elle me permettre de nourrir ma famille aussi bien qu’avant ? Une chaîne vient de se briser, tandis que le doute de ma réussite m’assaille. Mon questionnement quotidien est d’être rassuré sur la viabilité de mon nouveau métier : réflexothérapeute.

Mille craintes et doutes sur moi-même m’envahissent ; création d’un cabinet, charges sociales, risques de faillite… je sais que j’aurai beaucoup à m’investir et notamment dans une année de gratuité de soins. En effet, j’invite des amis, voisins, collègues de bureau de Sylvie, à recevoir des soins gratuits, ce qui me permet de mettre en pratique les enseignements reçus et d’espérer développer une clientèle par le bouche à oreille uniquement.

L’encouragement permanent de ma future clientèle me fortifie, mais surtout les résultats stupéfiants de soulagement voire de guérison, après seulement quelques séances de réflexologie, me prouvent que cette médecine ancestrale est réellement efficace.

En effet, sous et sur nos pieds, est représentée la totalité de notre corps humain. Tous nos organes y sont présents. On y dénombre 7200 terminaisons nerveuses par pied. Par simple pression ou stimulation manuelle, sur des points précis, se révèle l’organe qui est en dysfonctionnement. Une ou deux questions posées, le malade se livre sur des blocages émotionnels survenus lors d’épreuves de la vie, sentiment d’injustice ou colère. Ces mêmes blocages contiennent le secret d’une guérison, à condition d’utiliser le pardon ou la demande de pardon. Ainsi l’on constate souvent que le corps est aussi notre conseiller, car lorsque nous ne le respectons plus, alors il commence à stigmatiser.

 

 

 

***

 

 

Lors d’une sieste, je suis réveillé par un rêve que j’ai vécu, comme s’il était réel. Je tenais entre mes deux mains une boule de lumière, quand j’écartais les mains, dans leur prolongement deux rayons lumineux blancs s’en échappaient. Cela semblait me dire que ces mains pourraient guérir. Ce rêve est un cadeau, un  encouragement.

Une semaine est particulièrement difficile pendant laquelle je vis l’acharnement du mal. Le doute sur mon avenir semble me démontrer que je n’arriverai à rien, que tout va s’écrouler, que je ne vaux rien ; il faut que je laisse ma place à un autre homme, beaucoup mieux que moi et qui rendra Sylvie heureuse, accompagné du terrible sentiment que j’ai œuvré jusque là pour ma réalisation personnelle, en mettant en péril toute ma famille.

Cette idée de moi-même m’est insupportable. Mon enthousiasme et ma joie de vivre jusqu’alors épargnés, semblent m’échapper. Je me sens abandonné, aveuglé de souffrance, la mort dans l’âme. J’avais, jusque là, la certitude que j’étais aimé d’en haut, que j’étais né sous une bonne étoile. Dans cette souffrance, toute lueur d’espoir s’éteint et je finis par en douter.

Je songe aux quarante années d’insouciance, de joie, d’espérance et de confiance en la vie qui me caractérisent. Je n’en reviens pas d’avoir été anéanti en si peu de temps.

 

Le dernier jour de cette semaine de souffrance, il est 11 heures du matin, je pleure amèrement en repensant à mes meilleures années, à mes enfants, et à tous les êtres chers dont j’attends quelques marques d’affection. Dans le creuset de la souffrance, je suis mort à moi-même. Déjà dans le néant, je pense aux personnes qui mettent fin à leur vie, je ressens une infinie compassion, un véritable amour pour elles. Dans cette terrible expérience je prends conscience que beaucoup d’entre nous se trompent sur le suicide en imaginant que celui qui intente à sa vie, est un lâche ou qu’il fuit.

Non, il n’en n’est rien, c‘est l’agonie, l’extrême souffrance qui sont responsables de ces décisions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La guérison surnaturelle

 

 

 

Seul, debout dans ma cuisine, je décide ce jour là de me détruire. Je ne sais jusqu’où le désespoir aurait pu m’emmener, mais sûrement à un point de         non-retour. Comme j’ai une image de moi plus que médiocre, je décide d’ouvrir une bouteille de vin blanc et m’apprête à me servir un verre. Il est 11 heures et ma conscience me rappelle que ce n’est pas une heure pour cela. Ma souffrance est telle que je n’écoute plus ma conscience. Je pense que je n’en vaux pas la peine et que je n’ai plus aucune raison de me préserver.

Avant même que ce verre ne soit rempli, la chose la plus stupéfiante se produit.

Alors que je suis seul dans la pièce, une voix puissante, audible, paternelle et délicieusement chaleureuse me fait tressaillir, retentit, me disant :

« mais Moi je t’aime et j’ai des projets pour toi pour le reste de ta vie » et je me vois sortir d’un paysage de campagne sombre et sans couleur qui est ma vie, pour marcher vers une vie illuminée de blanc et de couleurs vives. Je repose ce verre, sans y avoir goûté.

Je reste tétanisé de stupeur, comblé d’une joie indicible, tout mon être est embrasé d’Amour comme je n’ai jamais pu le ressentir tout au long de ma vie. J’ai, à partir de ce moment précis, la certitude absolue que je vais guérir très vite. Toute ma vie est transcendée. C’est comme si l’on m’avait ôté mes vêtements sombres pour me revêtir d’une tenue blanche. Je sais avec certitude qu’une nouvelle vie va s’ouvrir à moi, pleine de mystère, de gaîté et de changement.

Je prends conscience qu’un événement extraordinaire et merveilleux vient de se produire dont je suis intérieurement témoin et cela me dépasse complètement. J’ai maintenant la preuve que quelqu’un d’invisible à mes yeux, me connaît bien, m’aime, me regarde et partage mes peines.

Je viens de faire une expérience mystique sans le savoir, plus de doute, DIEU existe bien et est AMOUR.

Je ne fais cette révélation à personne, même pas à mes proches. C‘est pour moi inexprimable.

Ce que j’ai entendu va se réaliser, étape par étape, tout au long de ma nouvelle vie, de ma renaissance. La guérison de mon âme est instantanée et l’événement est trop fort pour laisser une place à la moindre once de tristesse.

 

 

Je me souviens de ce que m’avait dit cet homme : « Tu devrais avoir la Foi ». Je fais une corrélation avec ses mots et ce que je venais de vivre. Je suis resté empli d’une joie profonde. C’est un rêve fou qui se réalise : avoir trouvé quelqu’un de merveilleux et si différent des hommes. Je le cherchais inconsciemment depuis si longtemps au travers de héros que je me fabriquais au fil des ans :  Zorro, Tarzan,  mon grand frère, Bruce LEE. Plus tard, c’est la recherche d’un maître dans la pratique des arts martiaux : maître MURAKAMI, mon père pour sa réussite, mon directeur régional, le philosophe André COMTE-SPONVILLE, Hubert REEVES, le DaLAï-Lama etc …. Avec toujours l’espoir de trouver un jour la vérité.

Mon bon sens me disait que la création n’est pas apparue par hasard, c’est trop beau, trop empli d’amour. Je me doutais qu’il existait une puissance créatrice, mais de là à ce qu’Il me parle, qu’Il se fasse si proche de moi et qu’Il me déclare un tel Amour, je ne l’aurais jamais imaginé.

Tout mon être est rassasié, comblé, exalté de joie. Dire que pendant tant d’années, j’ai vécu avec si peu de foi, en me disant « Il est très loin, Il existe forcément, Il doit nous observer mais Il ne vient pas nous voir ». 

En moins de temps qu’il faut pour le dire, tout symptôme de dépression avait totalement disparu ainsi que toute dépendance.

 

Sylvie était heureuse pour moi mais s’étonnait de me voir dans une aussi grande gaieté, une assurance qui dépassait tous les espoirs médicaux.

Je réalise pleinement que si je suis à ce point aimé, je ne peux faire autrement que de m’aimer moi-même.

J’apprends à nouveau à me regarder dans un miroir, à m’autocritiquer, à mettre en place de nouvelles règles d’hygiène de vie, à m’auto discipliner, à faire du sport, à pratiquer la relaxation, à prendre soin de moi, à m’épargner et limiter certains risques comme mettre la ceinture de sécurité en voiture ou ne plus rouler trop vite…

Je savoure intérieurement l’événement qui a généré cette guérison. Cette voix chaleureuse, ce sentiment d’être aimé par Dieu, me donnent une grande assurance dans tout ce que j’entreprends.

Je deviens vite un petit peu trop sûr de moi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Adversité et conflit

 

 

 

Je viens d’être relevé du doute de mes capacités et d’une maladie terrassante et je vais découvrir le conflit, le pardon.

J’ai toujours souhaité entretenir de bonnes relations avec mes voisins même lorsque des petites divergences se manifestent.

L’un d’entre eux aime contempler mon jardin où des petits lapins, en liberté, gambadent sur la pelouse. A tel point qu’il me demande de ne pas planter de haie de séparation, ce que j’accepte. Lorsqu’il me demande de déplacer un petit enclos ou la chaudière à bois, je traîne un peu mais je m’exécute.

Je trouve les revendications, quelquefois maladroites. Cela me dérange un peu, mais je suis malgré tout en bon terme et passe outre, mon comportement étant bien loin d’être irréprochable.

Jusqu’au jour où, Michèle, ma voisine, sort énervée de sa cuisine en claquant bruyamment sa porte. D’un pas alerte, elle s’approche de la clôture derrière laquelle j’arrose ma roseraie.

Agacée, elle laisse jaillir une liste de petits travaux qu’elle souhaite que j’effectue dans mon jardin et dont l’exécution, selon elle, aurait déjà dû avoir lieu.

J’écoute et sens monter une colère que je garde malgré tout étouffée.

L’instant de quelques secondes, je me souviens que je suis aimé de Dieu et j’éprouve tout à coup comme une injustice qu’elle ait pu me parler ainsi.

Je vais expérimenter jusqu’où la fierté et l’orgueil ont pu m’entraîner.

Me tournant vers elle, je rétorque : « quand tu seras calme je te parlerai ».

Je me sens profondément humilié, blessé. D’un seul coup, je sens une force me dire : « Romps tous  liens avec les voisins, achète du cannis, et dresse une muraille». J’adhère à cette proposition car, je crois que c’est le meilleur moyen de se protéger et m’exécute.

Tout le week-end, avec Sylvie, nous installons notre muraille.

J’ai pris cette décision hâtivement, sans réfléchir aux conséquences et je vais déclencher une guerre de voisinage telle que l’on peut en voir dans certaines émissions télévisées !

Durant 18 mois, nous allons expérimenter les conséquences physiques, psychiques et événementielles liées à ce conflit. Plusieurs fois par jour, je ressens au fond de moi un doux chuchotement que j’attribue à ma conscience qui me dit : « Reviens sur ta décision Serge, tu es allé trop loin ; ce n’est pas toi, tu as vécu jusqu’alors sans t’imposer comme cela, reviens en arrière, va présenter tes excuses à cette dame et reprends des relations normales ». Mais je ne m’en sens ni le courage ni l’envie. J’ai investi, j’ai pris une décision ferme et je suis fier d’avoir tranché. Je ne peux pas faire autrement que de garder ma position.

Je vais vivre, à partir de ce moment-là, beaucoup de souffrances, morales et physiques dont l’intensité est difficile à décrire, car plus je résiste, me bute, plus je souffre.

Au bout de quelques semaines, j’ai les épaules et le dos complètement endoloris, des angoisses épouvantables me réveillent la nuit. J’ai l’impression que quelqu’un m’étouffe et toujours cette petite voix douce qui me dit « reviens sur ta décision, Serge ».

Mais plus le temps passe et plus mes voisins durcissent leur position.

Je reçois les visites de la SPA, des gendarmes,  etc…  Je finis par me dire que je le mérite puisque c’est moi qui ai pris la décision de dresser une palissade, alors que mes voisins ne souhaitaient pas de haie.

Je pense souvent, très souvent, à cette voix que j’ai entendue, qui m’a sauvée, mais où est-elle maintenant ? Je suis livré à moi-même, seul face à cette adversité, à ces souffrances et à cette culpabilité.

Des soucis d’ordre financiers viennent se greffer sur cette situation déjà pesante. Beaucoup de nos appareils ménagers tombent en panne en même temps. Certaines personnes appellent cela la loi des séries…. Jusqu’à notre voiture dont le moteur casse entre les mains d’un garagiste, sans que je puisse prétendre au moindre dédommagement. Nous perdons là, en peu de temps, beaucoup d’argent.  

Depuis quelque temps, je me suis mis à prier à nouveau. Contrairement à ce que je pensais, je n’ai  pas eu beaucoup de mal à faire mémoire du NOTRE PERE de mon enfance. Je dois dire que j’ai été aidé par le ciel, car lorsque dans la chambre de Charlie j’ai récité cette prière, j’ai eu l’impression étrange que quelqu’un m’écoutait, se réjouissait et m’aidait à faire retour. Cela a déclenché en moi l’envie de continuer. Je vais découvrir progressivement la puissance infinie de cette célèbre prière.

Un jour, comme d’habitude, je m’étends en oraison pour prier et laisser mon esprit s’évader.

Je reçois en pensées et en images, comme un petit film, un enseignement absolument merveilleux, celui du Pardon.

L’événement surnaturel qui m’a apporté la guérison ne pouvait être, selon moi, que l’œuvre de notre Père du ciel.

Jésus Christ, le Saint Esprit étaient oubliés ou bien enfouis profondément dans les dédales de ma mémoire. Toute l’instruction religieuse reçue dans mon enfance était effacée, je ne me souvenais de rien. Le CHRIST dont on m’avait parlé dans mon enfance était bien mort et enterré. Je n’avais retenu qu’une terrible injustice, que cet homme si bon,  ait été torturé et mis à mort. Pour moi, l’Eglise commémorait cette horreur. Je n’ai jamais entendu dire que cet être pouvait quelque chose pour moi et qu’il était vivant à notre époque. D’ailleurs, la tristesse des cérémonies et l’ennui qui s’en dégageaient ne démentaient pas mes impressions et semblaient, à mes yeux, rappeler le scandale de l’affaire JESUS.

Je ne me souviens pas avoir été touché par une phrase, une homélie ou une parole, mon cœur était endurci.

Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas allé à la messe, je n’avais rien retenu de  l’enseignement des évangiles. Lorsque, par gentillesse pour mon papa, il me fallait y assister, je ne comprenais rien et trouvais le temps long, très long. Je me souviens même d’une cérémonie pendant laquelle j’observais l’assemblée et leurs mimiques, en me demandant si leur comportement était hypocrite ou s’ils étaient vraiment touchés par quelque chose, presque jalousement.

Mais ce jour-là, je recevais un enseignement magnifique dans mon cœur qui m’expliquait que le Pardon était nécessaire pour vivre heureux, que sa puissance était phénoménale et induisait la guérison.

Le pardon peut être divisé en 3 phases.

La première phase est un effort de volonté qui consiste à se mettre à la place de la personne qui vous en veut ou qui vous a créé une difficulté. Comment a t-elle réagi, qu’a t-elle vécu intérieurement pour adopter ce comportement ? Le cœur ouvert, je dois être prêt à tout comprendre, à tout admettre.

Il nous faut faire l’effort d’admettre que la personne  a ses raisons, provoquées par des émotions intimes,  complexes ou des forces étrangères, quelquefois occultes. C’est dans cette phase que nous devons pardonner du plus profond de notre cœur, sans pour cela être obligé de le révéler. Simplement le savourer, l’écrire si l’on préfère, pour ne pas être tenté plus tard d’en douter.

La deuxième phase du pardon consiste, quelque temps après, à le révéler à la personne, ou de présenter soi-même sa demande de pardon ou ses excuses afin de lui faire partager ce moment de bonheur.

La troisième phase, beaucoup plus longue, est la phase d’oubli de la souffrance qui a accompagnée l’évènement. Il faut cependant avoir vécu les deux premières qui permettront d’oublier l’émotion vécue : colère, injustice, humiliation, déchirement  ou souffrances. Puis, si l’on peut, aider l’autre à oublier également afin de reconstruire une relation normale.

J’ai vécu cela très profondément couché, en oraison et j’ai compris comme si cela m’était expliqué dans ma chair.

J’entame la première phase. Je constate que j’y suis arrivé assez facilement.

Je regarde passer Michèle de l’autre côté des cannis. Je finis par la trouver belle. Je me dis : « Malgré tout ce qui s’est passé, je lui ai pardonné, je le sais, je le sens. »

Il fallait entreprendre la deuxième phase, mais je n’y parvenais pas. Le combat intérieur redoublait de violence (j’apprendrai plus tard qu’il s’agit du combat spirituel que Dieu autorise afin d’enseigner, de former celui à qui il est destiné et qui le vit dans sa chair).

Cette voix douce et raisonnable qui parvenait à mon âme ne manquait aucune occasion de me rappeler mon devoir : présenter mes excuses à Michèle.

Mais la situation devient compliquée, ma fierté associée à la peur d’être incompris, rabroué, fait que je ne me décide jamais.

 

Au cours de cette année de tourmente, je me casse la jambe. Après un court séjour à l’hôpital, je rentre plâtré et prend possession de mes deux cannes anglaises.

Je vais faire l’expérience que ce Dieu qui me semblait si lointain, non seulement est là,  près de moi, mais a le pouvoir de changer nos vies.

Les trois premiers jours, je reste couché, je médite, et surtout je prends le temps de lire. Etonnement, ces lectures concernent la foi en Dieu, des amis me  prêtent des livres qui ouvrent mon cœur. J’ai toujours ce sentiment que je dois aller vers Michèle, déposer les armes et faire la paix.

Une voix mauvaise me harcèle « tu t’es déjà humilié, tu as accepté cela longtemps,  tu ne vas pas revenir sur ta décision ». Cette voix est terrible, elle sait vous prendre par vos points faibles et elle œuvre pour vous amener, à l’opposé de ce que Dieu attend de vous.

Au bout de trois jours, l’envie de me promener dans mon jardin est si forte que je décide d’aller y faire quelques pas. Poussant la baie vitrée, j’avance sur la terrasse avec mes cannes, je fais deux pas et machinalement je tourne la tête du côté de chez Michèle. J’entends sa porte de cuisine claquer. Stupéfaction, je la vois sortir, tenant deux cannes anglaises dans les mains et la jambe droite dans le plâtre, comme moi !

Je crois m’écrouler sur place et manque d’éclater de rire, quand la douce voix me dit : « regardez-vous tous les deux ». Je suis confus de honte.

Je comprends à cet instant ce que Dieu attend de moi. La paix, la joie.

Je m’avance vers le grillage, souriant, la gaieté dans le cœur comme un enfant désirant faire la paix avec son meilleur ami pendant la récréation.

Une question surgit dans mon esprit. « Comment va-t-elle te recevoir ? Elle ne comprendra pas ce que tu vas lui dire, cela risque de l’agacer ». A cet instant, à quelques pas de Michèle, je me décompose, la joie m’ayant quitté, je n’ose pas formuler ma demande de pardon.

Les tortures intérieures vont amplifier, les souffrances morales et physiques aussi. Cette situation va durer plusieurs mois.

 

Puis un soir, trois semaines avant Noël, je prie, dehors, ce Dieu qui, à nouveau, me semble trop loin. Tout naturellement, comme si j’en avais l’habitude, je tombe à genoux, des larmes de supplication coulent sur mes joues, les bras levés vers le ciel, je prononce ces paroles à voix haute dans une confiance absolue: « Père, je t’en prie, c’en est plus que nous ne pouvons supporter, ma famille et moi, montre-moi le chemin maintenant. Je n’arrive pas à aller plus loin dans cette démarche de pardon, je crois avoir atteint ce que la nature humaine seule peut atteindre sans ton aide, je te supplie de faire quelque chose, montre-moi le chemin ». Puis je m’étends sur l’herbe, mon cœur est apaisé. En faisant cette prière spontanée, je n’ai d’autre dessein que de demander à Dieu qu’il renouvelle, sous une autre forme, l’opportunité d’une rencontre pacifiste entre Michèle et moi, comme il l’avait fait, avec humour, pour la jambe plâtrée.

Je vais  découvrir que l’Amour de Dieu est plus fou que nos espérances, mais en attendant, la vie continue avec son lot d’exigences et de bonheur aussi.

 

Lors d’un dîner chez des amis, mon regard est captivé par la tranche d’un livre dans la bibliothèque. Attiré comme un aimant, je m’en saisis. Nathalie décide de me le prêter. J’emporte ce livre et le range parmi les miens en vue de le lire prochainement. Le lendemain, seul dans la maison, en apparence, après avoir déjeuné, je reviens dans la chambre et aperçois ce livre ouvert, posé sur le lit, orienté vers moi. Je m’en  saisis, il est ouvert sur le récit qu’avait écrit un Saint sur Jésus Christ. Je n’ai lu qu’une seule phrase qui a percé mon cœur d’une flèche d’amour : « Je suis le Maître que tu as cherché si longtemps » disait Jésus de Nazareth.

 Je suis resté là, ébahi, empli d’une grande satisfaction et d’une joie intense, réalisant que le grand puzzle de ma vie commençait à laisser entrevoir son image et son sens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’apparition

 

 

 

Je n’imaginais pas avoir été entendu par notre Père des cieux lorsque dans mon jardin,  j’avais demandé de me montrer le chemin. Je découvrirai plus tard que la Bible nous relate que Jésus a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » et moi sans m’en douter j’avais demander au Père de me montrer Le Chemin.

 

Le 2 janvier 2002, l’inimaginable arrive.

 

Vers 11 heures, je reçois mon ami, Patrick, afin de le soulager d’un mal de dos. La séance de réflexologie terminée, je l’invite à rester déjeuner avec nous, sachant qu’il est seul, son épouse travaillant.

Nous nous installons au salon, Patrick prend un apéritif, Sylvie et moi prenons un jus de fruit. Depuis le premier événement, nous ne consommons plus d’alcool. Assis dans le canapé, nous discutons des fêtes de Noël qui viennent de s’achever. Charlie est assise sur un pouf près de Nina, Sylvie en face de moi, Patrick sur l’autre canapé perpendiculaire à celui où je suis.

Derrière lui, le sapin de Noël clignote encore.

Le soleil est rasant, traverse la baie vitrée, toute la pièce est ensoleillée. Il est environ une heure de l’après-midi.

Dans la discussion, un grand silence a lieu, un silence très lourd, comme je n’en ai jamais vécu. Dans ces moments-là, Sylvie a coutume de dire : un ange passe… et machinalement, cette fois-ci, c’est moi qui dis : « Un ange passe ».

A cet instant précis, le temps ralentit. J’ai soudain l’impression d’être entouré d’une bulle, tandis que la conversation a repris, pour moi, son niveau sonore est nettement atténué. Soudain je ressens qu’une douce paix m’enveloppe.

Derrière mon ami Patrick et légèrement décalé sur la gauche, apparaît très progressivement une grande lumière blanche, comme une masse ovale de la hauteur d’un homme. Puis je rentre dans ce que j’appellerai un état second de conscience, qui me permet d’être à la fois présent à mon ami et visionnaire. J’apprendrai plus tard que cela s’appelle « l’extase ».

Patrick et Sylvie discutent ; j’entends la conversation en sourdine. Je suis fasciné, absorbé par ce que je vois se présenter à moi.

Cette forme a une hauteur d’1m70 environ, ovale pour commencer, sa blancheur est inouïe et cependant douce à la vue. Je ne peux m’empêcher de comparer cette lumière à celle du soleil, présent dans la pièce, tellement celle-ci semble jaunâtre.  Après quelques secondes, bien que je ne puisse être affirmatif sur le temps écoulé, une forme humaine apparaît à l’intérieur de ce doux halo de lumière. Au début, il y a comme un effet de brouillard, la personne progressivement traverse la lueur, pour finir par être aussi présente qu’un être humain.

 Je ne rêve pas, Il est bien là devant moi.

Deux mètres à peine me séparent d’un être rayonnant de gloire, d’une infinie splendeur, descendu du Ciel. C’est inimaginable et pourtant tout cela me semble normal, pas la moindre peur, pas le moindre sursaut, aucun sentiment d’étonnement, bien au contraire une paix profonde et cette sensation étrange de le connaître depuis longtemps. Dans cette extase, je ressens le Paradis. Le sentiment d’être là physiquement mais mon esprit au ciel.

Il m’est difficile de donner un âge à ce jeune homme. Il semble qu’il puisse avoir entre 15 et 25 ans.

Sa tenue est riche, somptueuse, royale. Son aube, d’une blancheur d’éclair, bordée de liserés or et feu, orne merveilleusement sa personne. En le détaillant, je me souviens d’un seul liseré rouge, parmi toutes les broderies d’or, qui descend de l’épaule jusqu'à l’extrémité de la manche. Sa large ceinture est aussi ornée de liserés assortis. Une petite capuche recouvre la moitié de sa tête. Sa chevelure blonde est ondulée, la beauté de son visage, d’une finesse extrême, est inexprimable. La plus belle fille du monde ne peut être comparée à cette beauté. Il y a une légère note de féminité dans ce visage, mais pas au point de douter de sa masculinité. Une grande douceur et une grande paix émanent de tout son être.

Il se tient debout, dans un demi profil, les avant-bras croisés et logés dans les larges manches opposées, les mains dissimulées. Il observe la scène et semble écouter la conversation que s’échangent Patrick et Sylvie.

A cet instant de l’apparition, je remarque le regard de cet être merveilleux qui est celui d’une personne glorieuse, pleine de puissance, de majesté. Tandis qu’émerveillé, je le regarde et que, par respect pour mon ami, je fais mine de l’écouter, je sens une pensée envahir mon esprit :

« Il n’est sûrement pas là pour toi  ». A cet instant,  alors que l’être apparu regarde du côté de ma famille et semble écouter, il fait une rotation de tout son corps, écarte légèrement les bras, se tourne vers moi et me sourit. Je ressens un grand Amour m’envahir, une grande paix, une paix extraordinaire qui n’est pas de ce monde et la confirmation qu’il me connaît. Son regard si doux, si souriant traduit une grande complicité. L’amour, la reconnaissance qu’il me transmet sont tellement puissants qu’ils me semblent palpables, comme si j’étais plongé dans un bain d’amour. Je me souviens avoir ressenti la certitude que cet Amour est celui de DIEU. Cet être qui me sourit, c’est peut-être le plus grand bonheur, la plus grande joie de ma vie. Cependant, je dois avouer que je finis par ressentir une grande gêne. Je me sens indigne d’un tel Amour et d’une telle reconnaissance. C’est plus puissant que ce que je n’aurai jamais pu imaginer et en même temps je ressens qu’il n’y a aucune condamnation. Je suis aimé tel que je suis : un petit homme pécheur.

J’ai des scrupules vis à vis de Patrick, car malgré l’apparition, je trouve indécent de regarder à côté alors qu’il nous parle. Je tourne mon regard vers mon ami, mais malgré tout, je vois cet être splendide et rayonnant me sourire et me sourire encore. Il lit vraisemblablement dans mes pensées. Mon embarras à vouloir écouter Patrick et être disponible à Dieu semblent aussi le faire sourire.

Puis, je détourne mon regard vers Sylvie pour lui dire « Vois-tu ce que je vois » ? mais après avoir tourné la tête à nouveau vers « la splendeur », la personne divine avait disparu.

Ce moment, d’une durée de quelques minutes, marquera définitivement ma vie et tout mon être. Cela  déclenchera un désir fou d’aimer Dieu, de tout mon cœur, et de tout faire pour essayer de lui plaire, accepter les changements qu’Il me proposera.

Jusqu’à mon dernier souffle, je me souviendrai de ce sourire délicieux, plein de charme et de tendresse. 

J’ai osé quitter des yeux le sourire de cet être merveilleux ! Après avoir mesuré la dimension de l’évènement, j’aurais aimé savourer longuement cette rencontre, plongé dans cette intense relation d’amour, de complicité et de lumière, j’aurais aimé me prosterner, mais je n’y ai même pas songé. Durant ces longues minutes d’extase, tout mon être a été restauré.

Aucune parole audible n’a été échangée dans ce cœur à cœur et pourtant la communication a été très riche ; les mots ont bien peu de sens, comparés à cet événement et à ce que j’ai ressenti. Il est gravé profondément et à jamais, dans mon cœur, comme de l’Amour à l’état pur.

Ce que j’ai reçu est si fort que j’ai du mal à y placer mes propres mots qui sont bien pauvres, au regard de l’Amour incandescent et vivant de Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cependant le message principal gravé dans mon coeur est le suivant :

 

Mes enfants,

Pardonnez-vous de ne pas être parfaits.

Mettez le pied sur votre orgueil

et acceptez vos différences.

Ne vous enfermez pas dans le mutisme

et annoncez toujours la vérité.

Appelez-moi au milieu de vous

dans les divergences et les conflits,

Je souffre tant de ces guerres intestines

et de ces déchirements,

au sein même de ma famille.

Avant même de vous préoccuper

des guerres dans le monde,

demeurez en paix avec vous-mêmes,

en paix avec votre famille,

en paix avec vos voisins et tous vos frères.

Faites la paix en mon nom,

retrouvez-vous dans ma maison qui est la vôtre,

embrassez-vous d’un baiser de paix.

Aimez-vous les uns les autres et n’oubliez jamais

que je vous aime plus que tout.

 

Je garderai en moi la ferme certitude que le plus important pour chacun d’entre nous est d’être en paix avec soi, c’est-à-dire avoir pardonné à tous les gens qui vous ont fait souffrir et être en paix avec tous nos frères humains, c’est-à-dire se hâter de se réconcilier, dans la mesure du possible, avec qui nous sommes en conflit. Cela est urgent et compte beaucoup aux yeux de Dieu au point qu’il envoie Jésus CHRIST son fils tant aimé, pour nous aider à oser faire la paix.

 

Dès le lendemain, d’une main toute tremblante, je m’apprête à téléphoner à Michèle, mais auparavant, je demande par la prière à cet être merveilleux de me donner les mots justes pour que nous puissions faire la paix.

 Je vais tenter de relater la communication :

« Allo, Michèle »

« Oui »

« C’est Serge »

« Oui »

« Je te souhaite, à toi et ton mari, une bonne année et une bonne santé.  Sylvie est unie à moi pour ces voeux »

« Oui »

« Michèle, je veux que tu saches et là encore Sylvie est avec moi, que nous avons fait une croix sur le passé. Nous avons très probablement été fautifs, que nous voulons tout oublier, que nous avons pardonné et moi je te demande pardon de t’avoir, peut-être, fait souffrir. J’espère que vous pourrez aussi nous pardonner. Cette dame, contrairement à ce que j’ai pensé durant un an et demi, a été extrêmement agréable au téléphone et très touchée, elle m’a remercié 2 ou 3 fois, « merci, Serge, merci pour tout ce que tu me dis ».

La conversation a duré 5 minutes, mais c’était 5 minutes de joie et de paix partagées.

J’ai compris ce que Dieu est capable de faire pour nous et surtout ce qu’Il attend de nous tous : la paix dans nos vies, la recherche et la découverte de l’amour, de son amour pour chacun d’entre nous.

 

Cela peut sembler étonnant, mais je vais ressentir la présence de cet être merveilleux pendant trois mois dans mon quotidien. Les trois jours qui suivirent l’apparition ont été pour moi source d’un grand questionnement et de mille reproches envers moi-même.

Je réalisais les erreurs que j’avais commises dans ma vie, mes doutes quant à l’existence de Dieu, mes actions mauvaises, mes coups de gueules, mes décisions en hâte sans médiation, mes manques de courage.  Je prenais conscience que l’on est jamais seul même lorsque l’on pense l’être.

Les vingt années de désert et de péchés défilaient dans ma tête. Quelque chose se consumait dans mes entrailles.

Le plus merveilleux c’est quand, après la venue du Christ, ma vie s’est transformée naturellement, sans effort, pour plaire à Dieu. Mes penchants pour l’argent, la frime, les voitures de sport, la soif de pouvoir et ce besoin insatiable d’être aimé par tout le monde qui me poussait à l’extrême et me rendait malade, m’ont quitté soudainement pour mon plus grand bonheur et celui de mes proches. Oui, j’ai été libéré et tout être humain doit savoir que cela est possible pour lui aussi.

 Quelques semaines après, s’ajoutait la peine de ne pas avoir pensé à m’agenouiller devant Lui pendant l’expérience mystique, ne pas avoir voulu rompre la conversation pour me prosterner. Je ne pouvais pas changer le passé, il fallait accepter.

 

La grande question qui hante mon esprit est : pourquoi moi ? Que va t-il me demander ? Même des années après, Dieu n’a jamais répondu à cette question, mais elle ne m’inquiète plus et jusqu’alors, il ne m’a rien demandé d’inquiétant. Je savoure mon changement de vie, mon nouveau regard sur l’univers, je repense à cette paix survenue en quelques secondes avec mes voisins alors que je n’y croyais plus, après avoir essayé si longtemps par moi-même.

 

 

Pendant les 3 nuits qui ont suivi l’apparition, je n’ai pratiquement pas dormi. Sylvie l’a bien sûr remarqué. Elle me trouvait songeur, un peu absent, elle s’est même questionnée sur son comportement. Quelque chose ne va pas ? Je t’ai fait ou dit quelque chose qui t’a blessé ? Parle-moi.

Je l’ai invitée à venir s’asseoir près de moi sur le canapé.

Après avoir posé ma main sur la sienne, je formule la première question qui me vint à l’esprit : « Si tu devais me décrire un envoyé de Dieu comment le verrais-tu » ? Quelle fut ma stupéfaction lorsque, très calmement, elle entreprit de me décrire dans ses moindres détails ce que j’avais vu. Attentif à cette description, tout mon être était en émoi, je souriais, les larmes coulaient sur mes joues, je comprenais que le chemin avait été préparé et que je pouvais parler. Elle finit sa description en me disant : voilà comme je l’imagine, mais je ne lui vois pas d’ailes dans  le dos.

A mon tour, j’entrepris mon récit et pendant que je racontais, sans le savoir, j’allais vivre en direct le premier miracle de conversion, lié à ce récit authentique et divin.

Dieu avait daigné commencer par ma tendre épouse.

 

 

 

Les trois mois suivants ont été du pur bonheur, car je ressentais la présence de cette personne si mystérieuse et si bienfaisante tous les jours. Qui était-il ? Voilà une autre question qui me taraudait.

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La présence mystérieuse

 

 

 

A cette époque, j’étais encore chasseur de lièvres, de lapins de garenne, de bécasses etc…, aujourd’hui je ne peux plus faire de mal à tous ces petits animaux, au travers desquels j’entrevois l’amour du Créateur.

Un jour, je perds ma petite meute de fauves de Bretagne ; mes chiens avaient suivi un sanglier toute la nuit sur plusieurs dizaines de kilomètres. Comment les retrouver ? J’étais consterné, attristé. Je n’aurais jamais pu imaginer que Dieu rentrerait en scène même dans mes plaisirs, mes loisirs. Je me mets donc à la recherche de mes chiens, parcourant des kilomètres en voiture sur les pistes forestières. Pour la énième fois, je m’arrête et appelle mes chiens, en vain. Puis remontant dans ma voiture, découragé, je pose ma main sur la clé de contact pour continuer mes recherches. A cet instant, je sens, dans mon dos, une force, comme une main,  me pousser le buste vers le volant. Je me retourne pour questionner Charlie et lui dire de ne plus faire cela. L’instant d’une seconde dans mon esprit cela ne pouvait être qu’elle car elle m’accompagnait souvent. Me retournant et ouvrant grand les yeux, je réalise qu’elle est à l’école. Ne voyant personne, je souris de joie et pense : tu as quelque chose à me montrer ? Je descends de voiture, poussé par une pensée forte, je marche un peu en direction de la forêt et découvre, à la lisière du bois, mes trois petits chiens éreintés, dormant, lovés dans de hautes herbes. En montant dans la voiture, je fais silence. Je réalise le faible pourcentage de chance que j’avais de trouver, seul sur des dizaines de kilomètres carrés de forêt, mes chiens épuisés et endormis. Bien souvent, Dieu m’a montré qu’Il est là dans les instants les plus simples, les plus banals de notre existence, dans les embouteillages, dans les tâches ménagères, les discussions, la mécanique, le bricolage, que sais-je, dans ce qui caractérise notre humanité. Il prend plaisir à partager notre quotidien, si nous le faisons avec Amour et selon ses pensées.

Deux questions me tenaillent toujours : Pourquoi moi ? Qui est t-Il ? La première n’aura pas de réponse, même si j’en ai une petite idée : probablement étais-je un des plus misérables, des plus pécheurs, mais Dieu va donner indirectement une réponse à ma seconde question : Qui est-il ?

Au cours de ces trois mois, nous partons en Bretagne invités par Alex et sa femme.

Sur le chemin du retour, nous décidons de visiter les côtes rocheuses. Tout à coup, la même force, la même poussée dans le dos, vécue dans la recherche de mes chiens. Je m’arrête instantanément sur un petite aire de repos, de l’autre côté de la route, je sais que je dois voir quelque chose mais quoi ? Je scrute l’horizon, maisons, murets de pierres, champs, vaches, rien de particulier. Une pensée me dit : lève les yeux. Stupéfaction, mon regard se pose sur un panneau d’agglomération à un mètre de moi, au-dessus du pare-brise, j’ai la certitude à présent que c’est bien ce qu’il faut que je vois. Je soupire profondément, car je mesure un peu mieux qui est cet être merveilleux et surtout l’humilité qui l’habite. Sur le panneau était écrit : LA TRINITE.

 

 

 

***

 

 

Avant l’apparition, je ne me souviens pas m’être agenouillé excepté dans mon jardin et pour ma communion. Mais depuis quelque temps, je passe du temps à genoux devant cette croix, datant de la première communion de Sylvie. Je ne sais pas ce que je fais, mais je suis bien, je souris, je sais qu’Il est là.

 

Un jour, j’ai une vision, comme si je m’étais légèrement déplacé de deux mètres de façon à pouvoir m’observer. Je me vois en costume bleu et cravate, à genoux dans la pièce où je prie devant la croix et j’entends une voix moqueuse : tu ne te sens pas ridicule ? Cela était destiné à me faire regretter le temps où j’étais en costume et avide des attraits du monde. En quelques secondes, je revois ma nouvelle vie, ma nouvelle naissance, depuis ma conversion et je ne me trouve pas ridicule. Une voix intérieure que je reconnais comme celle de Jésus de Nazareth me pose cette question: as-tu eu une occasion de regretter de m’avoir connu dans ta nouvelle vie ? Je réponds avec tout mon coeur: Oh non Seigneur. Je crois que c’est la première fois que j’emploie ce mot : Seigneur, en effet, toutes mes oraisons ou prières ne sont que joie profonde, bonheur.

Plusieurs fois par semaine, je reçois dans mon cœur des enseignements toujours associés à des expériences de la vie.

Je continue à écrire sur un cahier tous ces précieux conseils qui, au début, étaient orientés sur la guérison de mon âme et de mon corps, des choses à faire et à ne plus faire, de l’importance de prendre soin de moi. Graduellement ces enseignements me font découvrir l’Amour des êtres que nous rencontrons, la compassion devant la souffrance ou l’injustice qui vous donne envie de supplier Dieu de faire quelque chose pour son prochain.

Un jour, à genoux devant mon crucifix, toujours dans la même pièce, je savourais ce délice d’avoir rencontré personnellement Dieu et d’avoir avec lui une relation si intime chez moi. Cela faisait environ trois mois que mon esprit s’éveillait à une autre réalité beaucoup plus spirituelle, avec l’aide et la présence quotidiennes de cet être merveilleux, quand  j’entendis la douce voix mais ferme que je reconnais comme celle de Jésus CHRIST me dire : «  c’est bien, tu es là, dès demain je t’attends dans ma maison». Cette fin de phrase fut accompagnée de la vision de l’intérieur de l’église de ma commune. Ce fut un peu comme une douche froide, car j’entrevis que j’allais devenir un chrétien pratiquant, un simple paroissien, un catholique, ce qui m’effrayait. Je ressentis en même temps la rupture de cette relation, pour passer à un autre genre de communion amoureuse. Cela m’inquiéta et me fit de la peine.

Le lendemain, j’assiste à la première messe de semaine qui sera aussi la première d’une très longue série. Pendant 3 ans, je serai au rendez-vous chaque jour.

Je sens que malgré ma détermination à ne pas communier, car je me sens impur, ma conscience m’y invite quand même. Chaque jour, je communie et chaque jour je prends de plus en plus conscience de l’importance de mon péché. Plus les jours passent, plus j’éprouve la nécessité et le besoin de me confesser et cela va en augmentant jusqu’au jour où un prodige va se produire.

Cette tension qui me tiraille, entre l’invitation à communier malgré mon état pécheur et l’envie de plus en plus pressante d’aller me confesser, va monter à son apogée progressivement à l’issue de la troisième semaine. Je vais revoir, dans ces semaines, tous mes péchés et avoir envie de les hurler pour qu’ils me soient pardonnés.

Quelquefois je pose la question au Saint Esprit, quand faut-il que j’y aille ? Comment dois-je faire ? Une pensée puissante arrive : « prends patience, prends conscience de tes péchés, le jour va venir ».

 

Je réalise enfin que cette relation d’intimité à la maison n’était pas suffisante et qu’il me fallait découvrir, au delà de son Nom, qui était Celui qui me parlait. De messe en messe, je vais d’émerveillements en émerveillements. Je comprends enfin les écritures, elles prennent vie et résonnent merveilleusement avec mon quotidien. Tous les jours, Dieu a une attention pour moi. Je vis le rêve le plus fou que je n’ai jamais pu imaginer, une histoire d’Amour avec Dieu.

J’ai envie de raconter ce qui m’est arrivé aux prêtres de ma paroisse, car j’ai aussi ressenti l’Amour incommensurable que Dieu portait à ses Ames sacerdotales et religieuses, et la deuxième vie merveilleuse qu’il leur offrirait.

 

 

Une nuit, je suis réveillé par des démangeaisons dues aux vendangeons, ces petites bêtes microscopiques qui se glissent sous la peau et que l’on attrape en se promenant en campagne. Je m’attendais à passer une nuit blanche, car les démangeaisons étaient insupportables. Dans le noir, je sens une main se poser sur la mienne, une main dont la peau est extrêmement douce et inconnue de mes sens, puis je ressens une joie profonde et intense due à cette présence invisible et pourtant sensible, mais surtout la disparition instantanée des démangeaisons. Cette nuit-là, je me suis senti protégé et me rendormis comme un bébé.

Dès lors, cette présence sainte va entrer dans mon intimité, dans ma personne, encore plus intensément.

Les Ecritures Saintes parlent d’un Esprit qui est celui de Dieu qui est Saint, qui vient en celui qui est prêt à faire confiance au Fils de Dieu, Jésus de Nazareth, mais moi je n’osais y croire avant cette nuit.

Tout va changer dans ma vie intérieure, car je serai enseigné, je comprendrai les écritures comme jamais auparavant, des propositions d’actions à mettre en œuvre me seront chuchotées et mes prières deviendront vivantes et beaucoup seront exaucées. Je décide de me laisser guider, car à cette époque de ma vie, j’expérimente quelque chose de nouveau : accepter d’obéir à cette voix intérieure.

Ma femme s’étonne de m’entendre parler de la Bible, des Saintes Ecritures, sachant que je n’ai jamais lu la Bible ni reçu de cours de théologie. Je me surprends à expliquer, le plus simplement du monde, un texte biblique. La compréhension des textes bibliques m’a été donnée, mais non pas selon un enseignement exégétique, théologique, rationnel, ou historique, mais avec une grande limpidité, beaucoup de simplicité, animé d’amour sacré pour  la Bible.

 

 

 

 

C’est Benoît, le premier homme d’église, qui entend mon témoignage. Il accepte de venir à la maison. Nous sommes installés face à face dans le cabinet de réflexologie. Benoît m’écoute, sans inquiétude, sans jugement, sans sourciller, en souriant. Il est diacre et s’apprête à être ordonné prêtre. Le Saint Esprit m’avait fait savoir qu’il serait le premier à entendre et que cela serait pour lui une grande joie. En effet, Benoît me confirma qu’il s’agissait bien d’une intervention divine et que cela est l’œuvre de l’Esprit Saint, qu’il me faut être patient, car le travail commence juste et que ce que j’ai vécu n’est pas une fin en soi, mais un début.

Il m’apprend aussi que je ne suis pas seul à vivre cela. Le Saint Esprit de Dieu est à l’œuvre en ces temps comme Il ne l’a jamais été dans l’histoire de l’humanité.

Après m’avoir écouté il m’invite à un rassemblement hebdomadaire «charismatique  catholique» sur Bordeaux où chaque personne vit une relation intime et amoureuse avec Jésus Christ. Je lui promets de m’y rendre, sans pour cela m’engager. A l’issue de cet entretien, je suis empli de joie.

Lundi soir, jour du rassemblement dans l’église du Sacré Cœur de Bordeaux, une centaine de personnes se tiennent autour de l’autel, debout. Une ambiance étonnement joyeuse se dégage dans cette immense église. Je reçois un accueil chaleureux par les responsables qui conduisent la prière. Tous ces gens semblent, comme moi, avoir rencontré Jésus Christ, bien vivant à notre époque. On y parle de prodiges, de dons charismatiques, de guérisons, de prophéties, de baptême du feu dans le Saint Esprit, et toutes sortes d’autres choses très étonnantes.

Ce qui prédomine ce sont la joie, les sourires et les envolées de chants extrêmement joyeuses. Ce qui m’interpelle, c’est que chacun parle de Dieu comme s’il vivait depuis quelque temps une expérience qui lui permettait de l’avoir rencontré. Je découvre, avec plaisir et mystère ce qu’est le Renouveau Charismatique catholique et je suis loin d’avoir tout découvert ! Je constate, qu’aujourd’hui, beaucoup ont vu ou perçu la manifestation du ressuscité.

Ils sont 120 millions dans le monde selon les sondages de l’ICCRES[1]. Ils sont parfaitement identiques à nous, si ce n’est qu’ils ont reçu la grâce de reconnaître Jésus Sauveur, Ressuscité et Seigneur de leur vie et que sur leur visage, brille sa lumière, sa joie, son Amour. Ils sont tous portés par une grande espérance : la vie Eternelle.

Ce ne sont ni des illuminés, ni des déments, ni des malades psychiatriques. Ils sont chefs d’entreprise, médecins, avocats, chirurgiens, architectes, ouvriers, soldats, politiques, pères de famille, divorcés, policiers, prisonniers ou malfrats repentis…

La foi, donnée par Dieu, ne semble pas être fonction des œuvres de l’homme mais de la disposition que nous avons à redevenir enfants et croire, l’incroyable, qu’il existe une autre dimension de vie en Jésus Christ de Nazareth, le Fils de Dieu.

Un autre lundi, au début de la prière charismatique, plusieurs personnes me parlent de confessions, comment s’y prendre pour qu’elles soient authentiques et accompagnées d’un véritable repentir.

Je trouve des formulaires de Padre Pio, ce saint prêtre,  stigmatisé, du vingtième siècle,  préparant à la confession. Des pensées intérieures semblent me dire que le jour est très proche et que je suis fin prêt.

Une semaine plus tard, en pleine prière charismatique, quelle est ma stupéfaction alors que personne ne connaît mon histoire. Un homme dans l’assemblée, connu pour recevoir des prophéties et des paroles de connaissance, se lève, saisissant le micro et annonce : « Il y a dans l’assemblée, un homme qui ne s’est pas confessé depuis plus de 30 ans, le Seigneur Jésus lui dit qu’il est prêt, que c’est le moment et qu’Il l’attend. »

A ces mots, je venais de constater que ce Dieu que j’ai rencontré chez moi est aussi dans les assemblées et peut se servir de la bouche de quelqu’un. Je savais que cette parole m’était destinée, d’ailleurs, personne ne s’est senti concerné, à part moi, j’étais encore époustouflé, et empli de joie. En fin de soirée, l’assemblée se réorganise pour se séparer en petits groupes de cinq ou six personnes afin d’échanger plus librement son vécu. Cela me fait un peu peur et ayant décidé de partir, je me dirige vers la sortie quand progressivement, j’ai de plus en plus de mal à avancer. Quelque chose semble me retenir par derrière, plus je luttais pour partir et plus je sentais une grande tristesse m’envahir, elle ne provenait pas de moi et cependant je la ressentais comme si elle m’appartenait. Je pris la décision de rester, je sentis la paix et la joie me saisir à nouveau, pendant que je revenais sur mes pas. Je suis finalement resté, touché par la peine que j’aurais peut-être infligé au fils de Dieu, si je m’étais dérobé. Ce soir-là encore, tout était prévu par Dieu. Il ne manquait que mon consentement. Je suis prêt à témoigner, pour la première fois, à des personnes que je ne connais pas.

Mon témoignage provoque beaucoup d’émotion chez ces personnes. L’occasion m’est donnée de remercier l’homme qui reçut cette parole de connaissance et de lui confirmer qu’elle m’était destinée.

La date de ma confession était prévue avec le prêtre.

Je me remémorais les confessions de mon enfance. A genoux, les mains jointes, derrière cette petite grille où le prêtre m’écoutait, à voix presque inaudible je lui livrais mes péchés.

 

Aujourd’hui, le prêtre et moi sommes assis côte à côte, au fond de l’église. Je confesse avec beaucoup d’émotion, durant un long moment, trente années de péchés et d’éloignement, de doutes,… Je reçois l’absolution dans une paix intérieure profonde. Une grande allégresse m’envahit. Tous ces sentiments sont nouveaux et je redécouvre là, la puissance des sacrements, confiés à son Eglise.

Ô ecclésia, qui a tant fait couler d’encre, je peux concevoir que l’homme incroyant puisse te trouver un peu rigide, car si l’on n’admet pas que Dieu existe, on pourrait même mettre en cause la nécessité de ta présence. Que serais-tu sans « ta tête » qui est le Christ, que serais-tu sans sa Sainteté, que serais-tu sans Dieu lui-même ? Attention ne nous y trompons pas, Dieu est dissimulé à nos yeux, mais bien présent, sondant chacune de nos pensées, au courant de chacune de nos actions et agissant en permanence pour chacun de nous. N’oublions jamais qu’il  est Saint, Saint, Saint, que s’il nous apparaissait aujourd’hui dans sa Gloire, le péché ne supportant pas sa présence, nous mourrions tous. C’est pourquoi, les enseignements de son église ne peuvent être que Saints, nous préparant ainsi à la grande rencontre.

Oui, l’Eglise actuelle est plus belle que jamais parce qu’elle détient une expérience et une sagesse qui la rend unique. Comme une vielle dame, elle est usée, fatiguée, à bout de souffle et cependant elle marche aux côtés de son Dieu qui l’aime à mourir. Comment pourrait-on prétendre aimer Dieu en reniant ce qu’il a de plus cher : l’épouse promise.

Je pense que nous devons apprendre à pardonner et à oublier les imperfections liées a son humanité. Nous devons aussi apprendre à demander pardon pour le passé si douloureux. L’étoile de la Pologne, Jean Paul II, nous a ouvert le chemin des demandes de pardons.  Ce pourrait être un pas vers une unité….mais ceci est une autre histoire….

 

 

***

 

 

Sylvie m’offre un magnifique cadeau, ma première Bible.

J’allais de découverte en découverte, la puissance de l’Amour de Dieu se manifeste régulièrement dans mon quotidien. J’ai droit à des expériences avec le livre de la Bible, le Saint Esprit m’a enseigné qu’en sa présence, les écritures Saintes prennent vie. Au début c’est très simple, lorsque je me pose une question, sur n’importe quel sujet, la douce voix me propose de me saisir des écritures, d’ouvrir la Bible le plus naturellement. Je suis émerveillé, car la réponse est là et le texte parle à mon cœur. Le Saint Esprit m’enseigne directement les écritures au cours de l’oraison, mais surtout je sais maintenant que les écritures sont une suite de textes, écrits par des hommes, inspirés du Saint Esprit de Dieu. La Bible est bien la parole du Dieu éternel et elle répond à beaucoup de questions que nous nous posons aujourd’hui. La lire comme un roman peut allumer son caractère surnaturel et mystérieux, mais nous devons apprendre à la découvrir en présence de Jésus lui-même, en le priant de nous rejoindre.

 

 

Jacques, le curé de notre paroisse, qui nous a mariés et a baptisé Charlie, souhaite entendre le récit de ma conversion.

Quelle douceur, quelle patience, quelle écoute a cet homme, sans jamais porter aucun jugement. Tout au long du témoignage, il est attentif, recueilli et par moment me sourit. A la fin, ses yeux sont fermés, il me dit avec beaucoup d’émotion : « Ce même Jésus de Nazareth est là aujourd’hui entre nous deux. Il y aura ce soir une grande, grande action de grâce ». Je n’ai pas compris tout de suite le mot «  action de grâce » mais je devine qu’il est empli d’une grande joie.

 

Durant cette année, je prends confiance en moi, un peu par obligation, car les amis rencontrés à l’église du Sacré Cœur, m’ont convaincu de créer un groupe de prière. Je l’animerai durant trois années.

Puis il m’est demandé de témoigner de ma conversion et, chaque fois, cela entraîne dans l’auditoire conversions, pleurs de repentir ou de joie.

 

 

Lors d’une rencontre hebdomadaire avec Jacques, mon père spirituel, il me propose, dès mon arrivée au presbytère, de saisir mon agenda et de noter la date du 12 octobre 2003. Nous étions en juillet. Il m’explique qu’une journée de rencontre avec la paroisse est prévue et nous y intégrerons le témoignage de ce que Dieu a fait pour moi, pour clôturer cette journée.

Je ne suis pas surpris par sa demande. Depuis plusieurs mois je savais que mon témoignage aurait lieu un 12, mais j’ignorais de quel mois ! En effet, j’ai reçu plusieurs fois cela en pensée.

J’invite mes parents à venir assister à cette journée. Malheureusement, ils sont très âgés, éloignés, ils ne peuvent m’assurer leur présence.

Je convie également mon frère de Toulouse, avec qui j’ai peu de contact à l’époque, et spontanément il se propose de passer prendre nos parents en voiture pour les amener à Bordeaux, alors qu’il s’était un peu éloigné d’eux, depuis quelques années.

Je reconnais là, l’œuvre du Seigneur et son sens de l’organisation !                                                           

Le jour J, nous partons tous à cette journée où nous assistons à des enseignements, partageons un repas, puis vivons quelques échanges en table ronde.

Vers 16 heures, le Père Jacques me fait signe de me rendre dans la grande salle.

Je prends place autour de ces grandes tables disposées en forme de U. A ma droite s’installent mes parents et mon frère et à ma gauche se tient ma femme, Sylvie, visiblement très émue.

Toutes les personnes ont maintenant pris place. Un silence s’installe. Le Père Jacques se lève et me présente brièvement pour les personnes qui ne me connaissent pas.

A mon tour, je me lève et commence mon témoignage.

Il règne, durant les 30 minutes, un lourd silence. Des yeux s’embuent de larmes, des paupières s’abaissent, des yeux se ferment complètement. Beaucoup de personnes sont touchées.

A la fin, nous faisons une prière et beaucoup viennent m’embrasser et me remercier pour mon courage à transmettre ce message, sachant que je prenais le risque d’être largement critiqué, jugé, jalousé. Cela m’importe peu, le Seigneur m’a offert le plus beau cadeau pour qu’il soit transmis et non pour que je le garde jalousement pour moi.

Depuis ce jour, j’ai des contacts très fréquents avec mon frère ; il retourne à la messe, mais cette fois-ci avec le désir d’aller à la rencontre de son Dieu qui est bien vivant, et il visite nos parents très régulièrement.

 Le premier anniversaire de l’apparition approche.

 

Le 2 janvier 2003, je suis présent avec une batterie de cahiers, stylos, appareil photo, dictaphone et caméscope, sûr que je le reverrai. Au même endroit, seul, dans mon canapé, j’entreprends de méditer le rosaire, quelques minutes avant le rendez-vous, que j’avais été le seul à fixer !

Quand j’y repense, qu’est-ce qu’il devait sourire le Bon Dieu ! Je m’apprête à méditer le premier mystère joyeux : l’annonciation de l’archange Gabriel à Marie, je termine ma phrase en disant : «  et Marie a dit oui à la volonté de Dieu. »

« Moi aussi Seigneur je dis oui et accepte de devenir ton serviteur. » Quand tout à coup je comprends dans mon être, dans ma chair, avec quelle force d’esprit, la Vierge Marie a accepté la volonté du Seigneur, cela ne ressemblait pas du tout à mon pauvre « oui ». L’engagement de Marie, dans un abandon total, sans aucune trace de peur, ni du présent, ni du lendemain, surpassait tous les engagements des hommes de tous les temps par la connaissance et l’amour qu’elle nourrissait pour le Père Eternel. Je suis confus de honte d’avoir associé l’engagement de Marie au mien, je me sens rougir avec une bouffée de chaleur. Une peur intense m’envahit, et une voix ferme résonne près de moi : « Je ne veux pas un engagement de complaisance, mais un engagement du cœur qui se joue de l’indisponibilité passagère, de la tristesse ou de la faiblesse ». Cette voix ne ressemble pas à celle du Seigneur, car elle manque de tendresse.

Ma gorge est serrée et m’étouffe, je suis pétri de peur. Je n’ose plus dire mot. Dans ma tête se met à défiler tout ce qui pourrait m’empêcher de m’engager avec sérieux, tant sur le plan de mon être profond que sur mes mauvaises habitudes.

Peur d’être dépossédé de ma liberté, de mes plaisirs, de ma nouvelle profession qui est source de grandes satisfactions, oubliant quelques instants que tout vient de Dieu lui-même, car dans mon esprit, pour l’instant, l’engagement est synonyme d’emprisonnement.

Tandis que je me donne du temps pour réfléchir, je me condamne moi-même : qu’as-tu fait de ta spontanéité, de ton zèle ? Au bout d’un temps de méditation, déchiré entre l’honneur que Dieu me fait et la peur qui me ronge, je me décide à prononcer un OUI que je sens cette fois-ci très timide, mais exploré un peu plus profondément. C’est douloureux et je me souviens avoir pensé : « c’est un vrai cauchemar » et c’est à cet instant, que tout s’est éclairé, je comprends tout à coup avec grande lucidité que la peur et notamment celle que l’on éprouve en s’approchant de Dieu ne provient pas de Lui, mais de son adversaire, de celui qui Le hait et qui nous hait. Il était aussi venu à ce rendez vous. Pour la première fois, je réalise et j’admets que le diviseur, le menteur, le prince de ce monde, Satan et ses disciples existent bien et ne cessent d’œuvrer dans nos vies. Ses projets : nous éloigner de notre Père en nous inspirant la peur, la peur de Dieu, la peur d’être jugé, d’être indigne de lui et nous inspirer le péché qui va nous isoler, nous éloigner de l’amour du Père pour ainsi nous plonger dans une mort spirituelle.

Je reste là au moins deux heures entre méditation et prière. Je prends conscience en revivant les événements douloureux de ma vie que cet adversaire qui déteste Dieu, s’est souvent acharné sur moi. Je repasse le film de ma vie, de mes souffrances, de mes épreuves, de mes péchés et progressivement tout s’éclaire, tout prend un sens. Il aura tout essayé….

Soudain, une pensée puissante et lumineuse me rassure et m’encourage à combattre ces peurs. A partir de ce moment, je comprends que la vie entière est un combat permanent et spirituel, contre les forces des ténèbres, en vue d’obtenir la couronne du bonheur éternel.

 

Depuis quelques années maintenant, dans mes prières, j’appelle le père des hommes : Papa, car l’amour que je ressens est bien au-delà de l’amour que peut donner un pauvre père dans son humanité.

Le 11 mai 2006, je ressens la présence du Saint Esprit tout au long de la journée, comme s’il s’était emparé de moi, mes prières sont ardentes et je ressens l’amertume, la peine infinie du Cœur de Jésus : Il a accepté de subir la terrible passion, il y a 2000 ans pour chacun de nous et malheureusement, nous l’avons oublié ou nous le renions aujourd’hui. C’est un déchirement pour son Cœur qui ne sait qu’aimer.

Dans la soirée, l’Esprit me demandera avec une infinie délicatesse si j’accepte d’être réveillé à 3 heures du matin, cette nuit même, je répondis positivement.

Il est trois heures du matin, mes yeux s’ouvrent et s’embuent de larmes, car je sens la présence Sainte à ma droite, mon cœur se soulève de tristesse et en même temps d’amour mêlé d’amertume, je me sens plongé dans la paternité et la douceur de l’amour du Père Eternel pour tous les hommes, ce Père, si tendre, si fragile dans sa puissance pourtant infinie. Quand l’Esprit Saint se saisit de nous, nous n’existons plus pour nous-mêmes, mais seulement pour l’Amour ; dans ce laps de temps, j’aurais aimé donner ma vie pour que toute l’humanité sache et connaisse l’infinie douceur du Père. J’aurais voulu crier à l’humanité : « revenez à Lui pour notre bonheur mutuel, venez et goûtez son Amour… Adoptez ce Père créateur, afin de devenir vous-mêmes enfants de Dieu, vous ne le regretterez pas » !

 

Puis sa douce voix chuchote à mon âme pour que j’écrive :

 

France, France, à qui j’ai donné les saints les plus attachants, que j’ai défendu farouchement en son temps, qu’as-tu fait de mon Amour ? En me repoussant, tu te livres au péché et le péché c’est la mort. En me reniant, tu éloignes la protection divine qui était sur toi, te voilà livrée à toi-même. Quand me reviendras-tu ?

 

Un temps de silence puis :

 

Mon enfant, le matérialisme est l’idole la plus redoutable et l’homme a le cœur endurci, se laissant aveugler. Le réveil sera douloureux pour beaucoup. Continue à prier pour la France.

 

J’aimerais n’avoir jamais fait de mal, ni prononcé de paroles blessantes, mais ma nature humaine en a voulu différemment. Aujourd’hui j’ai un guide, un maître qui est Saint que j’ignorais il y a encore quelques années. Puisse Dieu aider les personnes que j’ai pu blesser dans ma vie, consciemment ou inconsciemment, à me pardonner.

 

Le 8 avril 2007, nous nous rendions en famille au Domaine de la Solitude pour assister à la célébration de la messe de Pâques, pensant qu’elle était à 9 heures comme à l’habitude.

Une dame bien aimable nous accueille pour nous apprendre, qu’exceptionnellement, la messe serait à 10 heures 30. Nous décidons de profiter de ce laps de temps pour rendre visite à nos amis de La Brède. Mais une force intérieure me pousse à entrer malgré tout dans la chapelle. Les sœurs étaient réunies et louaient Dieu. Nous nous asseyons et participons à la prière, avec le cœur, à voix basse, quand tout à coup, j’entendis la voix de l’Esprit me dire : « témoigne-leur de ce que j’ai fait pour toi : ta conversion ». Mes yeux se fixèrent sur l’impressionnant micro qui semblait m’attendre, une frayeur intense s’empara de moi, ma gorge se serra, mon cœur cognait comme un canon dans ma poitrine ; je ne m’imaginais pas devoir témoigner ce matin là. J’avais peur de déranger l’assemblée ou troubler la prière. Bref je n’étais pas prêt. Alors j’eus un doute et j’ai dit dans mon cœur : qui a parlé ?

Et j’entendis, «  c’est l’Amour qui te le demande » et dans la seconde je me mis à aimer toute l’assemblée des sœurs de la Sainte Famille, comme je n’aurais pu le faire par moi-même. La mère supérieure m’autorisa à porter témoignage et tandis que je décrivais la Sainte Face de Celui qui avait transformé ma vie, des visages me souriaient, d’autres pleuraient, et d’autres encore rayonnaient de l’Amour de Dieu. C’était le matin de la résurrection et Dieu, comme d’habitude, était présent au rendez-vous. Mais quelle fut notre stupéfaction, Sylvie et moi, quand une sœur nous offrit le livre « Miracle eucharistique » du Père Bernard Peyrous, qui relate l’apparition du même Seigneur Jésus en 1822 à Bordeaux. Le CHRIST apparut durant 20 minutes à plus de 20 personnes. C‘était un encouragement pour la Sainte Famille. Son visage est toujours identique, extraordinairement rayonnant de beauté, de tendresse et de gloire.

Quel cadeau nous avait-il fait, ce matin de Pâques 2007 !

 

Je termine là le récit de mon témoignage car beaucoup d’évènements merveilleux se produisent toujours, mais cela peut donner lieu à un autre livre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

 

 

 

Aujourd’hui, dans mon quotidien, je mesure les bienfaits, les grâces surnaturelles, le nouveau regard sur la vie, accompagné d’une paix profonde vis-à-vis de la mort, ainsi qu’une foi puissante et joyeuse. Je suis né de nouveau, comme le disent les Ecritures, baptisé dans l’eau et dans le SAINT ESPRIT, comme l’annonçait Jean le Baptiste. Toute ma vie est à présent orientée vers l’Amour trinitaire si tendre, si doux.

 

Je suis un homme comme les autres, mais la flèche d’Amour du Seigneur a transpercé mon cœur et son Amour m’a sorti de la désespérance, du péché et de la mort. Dieu m’a invité à suivre ses voies, alors que jusque là je suivais les miennes.

Ami lecteur, tu vois qu’à travers ma vie comme celle de bien d’autres, le Seigneur, le Créateur, l’Amour est intervenu avec puissance, sans aucun mérite de ma part et gratuitement. Cette intervention m’a permis de Le reconnaître, bien vivant, rayonnant de gloire et de bonté, comme il est décrit dans les Ecritures.

Mais pourquoi est-il intervenu dans ma vie, à l’époque si difficile : parce que j’ai osé crier vers Lui.

Et toi, quelle que soit ta situation aujourd’hui, tu peux ainsi te retourner vers le Seigneur Jésus, même si tu doutes de son existence. De tout ton être, CRIE vers Lui.

Présente-Lui toute ta vie ; Lui qui est ressuscité, victorieux du monde des ténèbres dans lequel tu peux te trouver aujourd’hui. N’oublie jamais que nous sommes nés pour être heureux, si tel n’est pas le cas pour toi, c’est qu’il te manque une rencontre personnelle avec le Ressuscité. Si tu amorces un pas vers lui, il en fera dix vers toi et te tendra sa main puissante.

Exprime-toi librement, comme si tu le voyais devant toi, pleure dans le silence de ton cœur, dans ta chambre, ou crie dans la nature, appelle au secours, ose le nommer,  invoque le Nom puissant de Jésus Christ, ou d’Adonaï son Père, Lui seul peut vraiment te comprendre, son Amour est tellement puissant pour les égarés et les pécheurs. Souviens-toi que j’ai crié dans mon jardin : « montre-moi le chemin ». Réponds à son appel le dimanche, car tu as tout à redécouvrir, accepte de l’aide de ton prochain, cesse de te détruire. Tu peux aussi te recueillir devant la grotte de Lourdes et t’emplir de la paix du ciel ou plus simplement, ne t’endors pas le soir, sans réciter un beau « Notre Père » avec tout ton cœur.

Tu verras ensuite qu’Il passe aussi par des intermédiaires humains. Souviens-toi de ce qui m’est arrivé sur cette plage en rencontrant celle qui deviendra mon épouse et qui va œuvrer avec le Seigneur pour transformer ma vie. Et puis il y a eu aussi, des amis, des prêtres… En même temps, sache bien que ma vie d’aujourd’hui ne comporte rien d’extraordinaire encore que dans la foi je vis en présence du Seigneur et sans qu’Il m’apparaisse à nouveau, je sais qu’Il est là avec moi dans le quotidien et à présent, je suis sûr de son Amour. Si bien que l’ordinaire – c’est mon témoignage - devient vraiment extraordinaire à travers tous les détails du quotidien.

Ami lecteur, si tu as l’impression que tu es passé à coté de quelque chose dans ta vie, comme une promesse non réalisée ou si les forces du mal s’acharnent depuis trop longtemps sur toi, c’est qu’il est temps, lève-toi et marche vers le ressuscité car la bénédiction n’est pas loin. N’oublie pas que, tout ce qui nous arrive a un sens, une raison profonde qui nous échappe, ainsi cette terrible affliction appelée dépression peut devenir, avec l’aide de Dieu, un formidable levier qui t’aidera à te dépasser, à prendre des dispositions ou des tournants dans ta vie que tu n’aurais jamais osé aborder de toi-même. Tu trouveras, dans cette petite mort, la force de bousculer ta vie et de découvrir, je te le souhaite, ta vraie vocation, celle qui t’a été donnée depuis ta création.

Cher lecteur, s’il y a grisaille dans ton quotidien, si ta vie n’a pas de sens, si tu te demandes ce que tu fais sur terre, si le déferlement du mal à notre époque t’angoisse, te meurtrit, si ta conscience te condamne, ou si la maladie t’accable, sache qu’Il n’est pas absent de la grande scène du monde, qu’Il souffre avec nous, et qu’Il n’attend qu’une chose : que tu l’acceptes dans ta vie, dans ton cœur, n’aie pas peur de Lui, il est doux et humble. Bien sûr, ses plans, ses projets nous dépassent, car il est Dieu, mais Il ne nous trompe pas. Il est fidèle, tout ce qui arrive d’important en ce monde est dominé d’une manière ou d’une autre par son amour victorieux, même s’il faut du temps pour que nous puissions le découvrir. La foi en Jésus Christ n’est pas une théorie, une quelconque méthode Coué ou une philosophie permettant de passer les épreuves de la vie, mais elle est une formidable puissance. Et toi mon frère qui es déjà dans l’église depuis longtemps, prends garde surtout à ne pas laisser ta foi tiédir mais brûle d’amour pour ton Seigneur.

 Oui, le Père existe bien et Il a permis dans sa grande tendresse que je vois son Fils afin que je puisse témoigner de l’ardeur de son Amour et de l’océan de sa miséricorde pour les égarés, les pécheurs et tous ceux qui le cherchent.

 

 


Voici quelques versets bibliques qui m’ont bouleversé, après l’apparition du Fils de Dieu, lorsque j’ai entrepris, dans la présence du Saint Esprit, de découvrir l’évangile.

 

Confirmation, que ce Père, dont nous parle la Bible, est bien compatissant, miséricordieux et tendre pour ceux qui souffrent et osent appeler au secours

 

Magnifiez avec moi le Père Eternel

Exaltons ensemble son nom

Je consulte le Père, il me répond

De toutes mes frayeurs, il me délivre.

 

Qui regarde vers Lui resplendira

Et sur son visage point de honte

Un pauvre a crié, Adonaï,  le Père Eternel, écoute

Et de toutes ses angoisses, il le délivre.

 

Adonaï, proche des cœurs brisés,

Sauve les esprits abattus.

 (Psaume 34.34)


Lettre d’Amour du Père Eternel, créateur de tout, pour chacun de nous.

Mon Enfant,

"Tu es à Moi. Quand tu passeras par les eaux, Je serai avec toi, quand tu traverseras les fleuves, ils ne te submergeront pas, quand tu marcheras dans le feu, il ne te fera pas de mal et tu ne seras pas brûlé... Oui, parce que tu M'es précieux, et que tu as du prix pour Moi, et que Je t'aime..." cf. (Esaïe 43.1-4)

Je regarde jusqu'au fond de ton cœur et je sais tout de toi. cf. (Psaume 139.1)

Je sais quand tu t'assieds et quand tu te lèves .cf. (Psaume 139.2)

Je te vois quand tu marches et quand tu te couches. Je connais parfaitement toutes tes voies. cf. (Psaume 139.3)

Même les cheveux de ta tête sont comptés. cf. (Matthieu 10.29-31)

Tu as été créé à mon image.  cf. (Genèse 1.27)

Je suis le mouvement, la vie et l'être. cf.  (Actes 17.28)

Je te connaissais même avant que tu sois conçu. cf.  (Jérémie 1.4-5)

Je t'ai choisi au moment de la création. cf.  (Ephésiens 1.11-12)

Tu n'étais pas une erreur. cf.  (Psaume 139.15)

Tous tes jours sont écrits dans mon livre. cf.  (Psaume 139.16)

Je détermine la durée des temps et les bornes de tes demeures. cf. (Actes 17.26)

J'ai fait de toi une créature merveilleuse. cf. (Psaume 139.14)

Je t'ai tissé dans le ventre de ta mère. cf. (Psaume 139.13)

C'est moi qui t'ai fait sortir du sein de ta mère.             cf.  (Psaume 71.6)

Mon image a été déformée par ceux qui ne me connaissent pas. cf. (Jean 8.41-44)

Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis l'expression parfaite de l’amour. cf. (1 Jean 4.16)

C'est mon amour de Père que je répands sur toi. cf. (1 Jean 3.1)

Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. cf. (1 Jean 3.1)

Je t'offre plus que ton père terrestre ne pourrait jamais te donner. cf. (Matthieu 7.11)

Car je suis le Père parfait. cf. (Matthieu 5.48)

Toute grâce que tu reçois vient de ma main. cf. (Jacques 1.17)

Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins.        cf. (Matthieu 6.31-33)

Mon plan pour ton avenir est toujours rempli d'espérance. cf. (Jérémie 29.11)

Parce que je t'aime d'un amour éternel. cf.  (Jérémie 31.3)

Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les grains de sable. cf. (Psaume 139.17-18)

Je me réjouis de tes louanges et de ton adoration. cf. (Sophonie 3.17)

Je n'arrêterai jamais de te bénir. cf.  (Jérémie 32.40)

Tu fais partie du peuple que j'ai choisi. cf.  (Exode 19.5)

Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve. cf.  (Jérémie 32.41)

Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et merveilleuses choses. cf. (Jérémie 33.3)

Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras.  cf.  (Deutéronome 4.29)

Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton cœur désire. cf. (Psaume 37.4)

Car c'est moi qui t'ai donné ces désirs de me plaire. cf. (Philippiens 2.13)

Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne pourrais probablement l'imaginer. cf. (Ephésiens 3.20)

Car je suis ta plus grande source d'encouragement. cf.  (2 Thessaloniciens 2.16-17)

Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes peines. cf. (2 Corinthiens 1.3-4)

Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. cf. (Psaume 34.18)

Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon cœur. cf.  (Esaïe 40.11)

J'effacerai toute larme de tes yeux. cf. (Apocalypse 21.3-4)

Et j'emporterai toute la douleur que tu as subie sur cette terre. cf. (Apocalypse 21.4)

Je suis ton père et je t'aime de la même façon que j'aime mon fils Jésus. cf. (Jean 17.23)

Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. cf. (Jean 17.26)

Il est la représentation exacte de mon être.  cf. (Hébreux 1.3)

Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. cf. (Romains 8.31)

Et te dire que je ne compte plus tes péchés. cf. (2 Corinthiens 5.18-19)

Jésus est mort pour que toi et moi puissions être réconciliés. cf. (2 Corinthiens 5.18-19)

Sa mort est l'expression suprême de mon Amour pour toi. cf.  (1 Jean 4.10)

J'ai renoncé à tout ce que j'aime pour gagner ton amour. cf. (Romains 8.32)

Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. cf.  (1 Jean 2.23)

Et rien ne te séparera de mon Amour. cf. (Romains 8.38-39)

Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un pécheur qui se change de vie. cf. (Luc 15.7)

J'ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. cf. (Ephésiens 3.14-15)

Ma question est : Veux-tu être mon enfant ?cf. (Jean 1.12-13)

Je t'attends. cf. (Luc 15.11-32)

Ton Père qui t'aime, le Père Eternel.

 

 

La foi ne peut se comprendre et s’expliquer scientifiquement, elle est un don de Dieu à un moment donné de notre vie.

Alors Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des écritures. cf. (Luc, 24.45)

Jésus prit la parole et dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. »         cf.  (Matthieu, 11, 25)

Dieu sait que l’homme a besoin de signes ou miracles pour croire, c’est pourquoi à notre époque, la foi donnée par Dieu est souvent accompagnée de changements profonds dans la vie de la personne.

C’est ce que Jésus nomme : la nouvelle naissance.

 

Or il y avait parmi les pharisiens un homme du nom de Nicodème, un notable des juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit : « Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu comme un maître : personne ne peut faire les signes que tu fais, si Dieu n’est avec lui. »

Jésus lui répondit :

« En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le royaume de Dieu »

Nicodème lui dit : « Comment un homme peut il naître étant vieux ? »

Jésus répondit :

« En vérité je te le dis, à moins de naître d’eau et d’esprit, nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est Esprit.

Il vous faut naître à nouveau. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sait pas d’où il vient ni où il va.

Ainsi en est il de quiconque est né de l’esprit. »

Jean rendit témoignage en disant : « J’ai vu l’Esprit descendre telle une colombe venant du ciel, et demeurer sur Lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-là m’avait dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. » cf. (Jean 1.32-34)

 

Car nous aussi nous étions naguère des insensés, des rebelles, des égarés, esclaves d’une foule de convoitises et de plaisirs, vivant dans la malice et l’envie, odieux, et nous haïssant les uns les autres. Mais le jour où apparurent la bonté de Dieu notre sauveur et son Amour pour les hommes, Il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous avions pu accomplir, mais poussé par sa miséricorde, Il nous a sauvé par le bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint. cf. (Lettre à Tite 4.3)

 

La triste actualité

 

Mon peuple périt faute de connaissance cf.  (Osée 4-6)

 

 

Dieu libère et enseigne individuellement et personnellement.

 

Jésus leur répondit :

« Ne murmurez pas entre vous.

Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ;

Et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

Il est écrit dans les prophètes :

Ils seront tous enseignés par Dieu

Quiconque s’est mis à l’écoute du Père et à son école,

Vient à moi. »  cf. (Jean 6 , 43-45)

                                   

Jésus leur répondit :

« En vérité, en vérité, je vous le dis,

Quiconque commet le péché est esclave.

Or, l’esclave ne demeure pas à jamais dans la maison du Père, le Fils y demeure à jamais.

Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libre ». cf. (Jean 8, 34)

 

 

Cet Esprit nouveau, Il est saint comme le Père ou le fils, Il nous aime, et veut vivre en nous pour que Dieu lui-même vive en nous et nous en Lui, dans la mesure de la place que nous Lui accordons.

 

Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ;

Et je prierai le Père et Il vous donnera un autre esprit,

Pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité,

Que le monde ne peut pas recevoir,

Parce q u’il ne le voit pas ni ne le reconnaît.

Vous, vous le connaissez, parce qu’Il demeure auprès de vous ;

Et en vous, Il sera. cf. (Jean 14, 14-17)

Jésus lui répondit :

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,

et mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui

et nous nous ferons une demeure chez lui…

Mais le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon Nom, Lui, vous enseignera tout

et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

cf. (Jean 14, 23)

 

 

Lorsque viendra le paraclet, le Saint Esprit,

que je vous enverrai d’auprès du Père

l’Esprit de Vérité qui vient du Père,

Il me rendra témoignage

Mais vous aussi vous témoignerez

Parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. cf. (Jean 15, 26)

 

Mais quand il viendra,  lui, l’esprit de vérité,

Il vous guidera dans la vérité toute entière

Et vous expliquera les choses à venir. cf. (Jean, 13)

 

Le fils de Dieu, Jésus de Nazareth, le Christ, est l’image du Père, sa parole incarnée, vivante est plus que jamais d’actualité, tout pouvoir lui a été donné, il est Saint, beau, généreux et amoureux fou de chacun de nous.

 

Prenant avec Lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier. Et il advint, comme il priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante. cf. (Luc 9, 29)

Moi et le Père nous sommes un. cf. (Jean 10,30)

 

Celui qui m’a vu a vu le Père. cf. (Jean 14,9)

 

Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.cf. ( Jean 14,6)

 

Venez à moi vous tous qui peinez. cf. (Matthieu 1-11)

    

Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. cf. (Jean, 4,14)

                                                                               

 

Dieu nous avait avertis depuis longtemps, par les prophètes, de ce qui arriverait aujourd’hui.

 

 

Car ainsi que parle Yahvé : quand seront accomplis les 70 ans à Babylone, je vous visiterai et je réaliserai pour vous ma promesse de bonheur en vous ramenant ici. Car je sais, moi, les desseins que je forme pour vous - oracle de Yahvé – desseins de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance. Vous m’invoquerez et vous viendrez, vous me prierez et je vous écouterai. Vous me chercherez et  vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre cœur, je me laisserai trouver par vous. cf. (Jérémie 29.10-13)

 Allez dans le monde entier, proclamez l’évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon Nom ils chasseront les démons, ils parleront en langue nouvelle, ils saisiront des serpents et s’ils boivent quelque poison mortel il ne leur fera pas de mal. Ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. »

 

Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

Mais l’heure vient – et c’est maintenant- où les véritables adorateurs adoreront le Père en Esprit et en Vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. Dieu est Esprit, et ceux qui adorent, c’est en Esprit et en Vérité qu’ils doivent adorer.

cf. (Jean 4.21)

 

Après cela, je répandrai mon Esprit sur toutes chairs. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens, des              visions. cf. (Joel 3. 1)

 

Une parole que nous oublions trop souvent

Honore ton père et ta mère, afin que se prolongent tes jours sur la terre que te donne Adonaï, ton Dieu. (Exode 20, 12)

 

Quand Dieu visite son peuple, c’est une grande grâce, un bonheur pur qui ne peut être que consigné et partagé.

Alors Yahvé me répondit et dit : « Ecris la vision, grave la sur les tablettes pour qu’on la lise facilement ». cf. (Habaquq 2. 2)

 

 

Alors, bénissez le Seigneur sur la terre et rendez grâce à Dieu. Je vais remonter à celui qui m’a envoyé. Ecrivez tout ce qui est arrivé. Et il s’éleva. Quand ils se redressèrent Il n’était plus visible, ils louèrent Dieu par des hymnes. cf. (Thobie 12.20)

 

 

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remerciements

 

 

 

De tout mon cœur, je remercie :

 

Dieu pour son infinie miséricorde car j’étais perdu et il m’a retrouvé, j’étais blessé et il m’a guéri, m’a fait renaître à une nouvelle vie pleine de lumière et d’espoir.

 

la très Sainte Vierge Marie qui, par sa présence et ses prières, combat avec moi mon orgueil et m’aide à demeurer dans l’humilité,

 

Sylvie, ma tendre et fidèle épouse que j’aime profondément, que je remercie du fond de mon cœur pour son amour à toute épreuve, sa générosité et sa confiance en moi,

 

mes enfants et mes beaux-enfants, pour leur rayonnement, leur patience et leur amour inné de la famille,

 

mes parents de 91 et 85 ans qui m’ont toujours fait confiance et depuis s’endorment le soir, en se tenant la main, récitant les deux prières les plus connues avec espérance,

 

mon frère, ma sœur ainsi que mes beaux-parents que j’affectionne profondément,

 

le père Claude, mon ami et directeur spirituel, qui a su m’encourager dans la rédaction de ce livre malgré les épreuves,

 

mes amis pour leurs encouragements et leur fidélité,

 

Florent, mon médecin qui, avec douceur, m’a convaincu d’accepter une hospitalisation au cours de laquelle j’ai découvert ce qu’est la compassion pour les autres et plus tard la miséricorde,

 

Louis, le psychiatre de la clinique, qui m’a confirmé ma bonne santé et invité à répondre à l’appel de Dieu le dimanche,

 

le père Benoît qui a pris au sérieux mon récit et m’a fait découvrir le renouveau catholique,

 

le père Jean-Marie qui, durant deux ans, m’a accompagné dans ma formation d’animateur pastoral,

 

le père Fabien pour sa fidèle amitié,

 

le père Roger, d’Albi, qui m’a fait découvrir la louange véritable et l’adoration qui plaisent à Dieu,

 

le père Jacques qui nous a accueillis dans la paroisse,  nous a mariés et qui demeure dans la Gloire du Seigneur, et dans mon cœur,

 

le père Loïc qui m’a offert son amitié et qui, lui aussi, est dans la Gloire du Très Haut,

 

mes voisins pour leur gentillesse,

 

ma clientèle pour ses encouragements,

 

les paroissiens de ma commune pour leur accueil chaleureux et leur soutien.

 

 

 



[1] Service International du Renouveau Charismatique Catholique